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actualité afrique Radiographie d'une élection
TUNISIE - 2 novembre 1999 - par SAMIR GHARBI

En 1959, trois années après l'indépendance, la Tunisie organise ses premières élections présidentielle et législatives (depuis, celles-ci ont lieu traditionnellement le même jour, un dimanche). Candidat unique, Habib Bourguiba obtient 91 % des voix. Son score ne cessera d'augmenter pour atteindre 99,85 % en 1974, dernière consultation avant sa nomination comme « président à vie ». Zine el-Abidine Ben Ali, son successeur constitutionnel à partir de 1987, poursuivra son mandat, mais seulement jusqu'en avril 1989. Cette même année, toujours seul candidat, il rafle 99,27 % des voix. Il fera encore mieux en 1994 (99,91 %) et en 1999, lors du premier scrutin pluraliste (99,45 %). (Graphique 1)
Les deux candidats qui affrontaient Ben Ali cette année n'ont obtenu, au total, que 0,55 % des suffrages exprimés, soit 18 154 voix sur 3 287 221. À titre de comparaison, le président syrien Hafez el-Assad - qui était, lui, candidat unique - a recueilli 99,987 % des suffrages au mois de février dernier : seuls 1 126 inscrits (sur 8,96 millions) se sont abstenus de voter pour lui. Autre candidat unique, le président égyptien Hosni Moubarak n'a obtenu, au mois de juin, « que » 93,79 %, soit 17 556 856 voix. 1 162 525 inscrits n'ont pas voté pour lui. À noter qu'Assad (71 ans), au pouvoir depuis 1970, en est à son cinquième mandat de sept ans et qu'il est rééligible sans limitation. Même chose pour Moubarak (71 ans), au pouvoir depuis 1981, qui en est à son quatrième mandat de six ans. En revanche, Ben Ali (63 ans), au pouvoir depuis 1987, a décidé de se limiter à trois mandats de cinq ans. (Graphique 2)
La mobilisation des électeurs tunisiens a été massive en 1999, mais un peu moins qu'en 1994 (et sensiblement plus qu'en 1989). (Graphique 3)
Si plus de 91 % des électeurs tunisiens se sont exprimés, ils étaient 99,4 % en Syrie et 80 % en Égypte. En Tunisie, où l'on dispose de pourcentages pour chaque circonscription, c'est à Tozeur, dans le Sud, que la participation a été la plus importante (98,75 %), et à Sfax qu'elle a été la plus faible (82,84 %). Dans le Grand-Tunis, le taux a été de 88,74 %. Les Tunisiens de l'étranger, qui ne votent que pour la présidentielle, ont été également nombreux à se rendre aux urnes, en dépit des difficultés (distance, disponibilité, etc.). Des dizaines de bureaux de vote ont été installés dans soixante-seize villes (de soixante-quatre pays). Les électeurs expatriés ont eu la possibilité de voter entre le 16 et le 23 octobre. Sur 218 400 inscrits (soit le tiers de la communauté tunisienne à l'étranger), 195 906 (89,70 %) ont voté, dont 190 814 (98,014 %) en faveur de Ben Ali, soit moins que le moyenne nationale (99,448 %).
En 1989, le code électoral n'avait pas permis aux partis d'opposition, qui avaient pourtant recueilli 19,52 % des voix, d'obtenir le moindre siège. Avec 80,48 % des suffrages exprimés, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), au pouvoir (sous diverses appellations) depuis 1959, avait raflé la totalité des 141 sièges à pourvoir. (Graphique 4)
D'où une première réforme du code électoral, en 1994 : le nombre de sièges à pourvoir est porté de 141 à 163. Dix-neuf d'entre eux sont réservés à l'opposition. Concrètement, le pouvoir a créé deux catégories de sièges. Ceux qui représentent les vingt-cinq circonscriptions électorales du pays (ces sièges étant attribués au scrutin majoritaire à un tour, le RCD, qui dispose d'une majorité écrasante, est assuré de tous les emporter). Et ceux qui sont répartis à la proportionnelle, à l'échelle nationale, entre les partis n'ayant remporté aucun siège lors du premier scrutin.
Le nombre de sièges attribués aux circonscriptions - donc au RCD - n'a cessé d'augmenter : 144 en 1994, 148 en 1999 (Graphique 5), indépendamment du score obtenu : celui-ci a augmenté en 1994 et diminué en 1999. (Graphique 6)
L'opposition, qui avait obtenu 19,52 % des voix en 1989, a subi une véritable déroute en 1994 (2,27 %), avant de remonter la pente cette année (8,41 %). (Graphique 7) Il est vrai que le président Ben Ali avait décidé de porter le pourcentage des sièges nationaux à « 20 % au minimum ». Cette décision s'est d'ailleurs imparfaitement traduite dans les faits, puisque l'opposition ne compte que 34 élus (Graphique 8), soit 18,7 % du nombre total des sièges (182). Aux dernières nouvelles, il semble que ces « 20 % au minimum » ne s'appliquaient pas, contrairement à ce qu'on avait pu croire, au nombre total des sièges de la Chambre des députés, mais au nombre des sièges des circonscriptions. Dans cette hypothèse, l'opposition serait favorisée puisque le pourcentage des sièges qu'elle a obtenu est de 23 % (34 sur 148), soit plus que le minimum requis !

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