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Journée de la poésie à la Foire nationale du livre tunisien

A la Foire nationale du livre tunisien qui se tient jusqu’au 27 juin 2021 à la Cité de la Culture de Tunis, la journée du mercredi 23 juin 2021 a été consacrée à la poésie, sur le thème : «L’identité de la poésie et la poésie de l’identité».

La séance présidée par la professeure Monia Abidi a été animée par les professeurs Fathi Nasri, Mourad Khadraoui, Mohamed El Ghozzi et Moncef Ouhaïbi qui ont traité des différentes approches de la la notion de l’identité dans la poésie et des rapports entre l’identité de la poésie, en tant que genre et expression littéraire, et la poésie de l’identité, en tant que concept philosophique.

S’il s’agit de l’identité de la poésie, c’est le style et le contenu qui caractérisent ce genre. Prenant en exemple quelques vers de la poésie ‘‘Tihama’’, du poète Mohamed El Ghozzi, le professeur Fathi Nasri a relevé la dualité dans la structure de ses vers, avec des constituants d’expression directe.

Une dualité, basée sur un aspect «géographique», l’Est et l’Ouest, mais qui a des significations sociales, sociologiques, conceptuelles, émotives et autres, et qui s’identifie à d’autres dualités comme le métaphysique et le matérialisme, le proche et le lointain, la lumière et l’obscurité, etc.

Le choix de ‘‘Tihama’’ comme titre pour cette poésie est volontaire, s’agissant d’une contrée de la Presqu’Île Arabique, s’étendant de l’ouest de l’actuelle Arabie Saoudite, entre la Mecque et Jeddah et jusqu’au Yémen, du côté de la ville d’Aden. Toute cette partie ouest de l’Arabie jouxtant la Mer Morte est un espace chargé de significations religieuses et sociales.

Moncef Ouhaïbi.

Le professeur Mourad Khadhraoui a traité de la poésie de l’identité qu’il lie intimement à la défaite de juin 1967, à partir de laquelle une forte vague de la poésie de l’identité avait soufflé sur le monde arabe. Comme exemple, le professeur Khadhraoui a pris le mouvement littéraire Attaliâa, en Tunisie, qui s’est voulu une alternative à la poésie classique arabe consommée, se caractérisant avec un nouveau langage poétique et des contenus et des références sémantiques plus axés sur le réel et le contemporain.

Ce nouveau discours poétique a été imposé par les circonstances socio-politiques de cette période qui a forgé une sorte d’identité arabe militante et révoltée, dans une poésie nouvelle qui s’est démarquée des expressions anciennes ancrées dans la mémoire. Cette volonté de rupture s’est permis des audaces et des ruptures, mais elle est restée néanmoins ancrée dans le corpus littéraire arabe classique.

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