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Manifestation à Tunis : « Libération » condamne l’agression de son journaliste, par la police, et demande l’ouverture d’une enquête

Le quotidien français « Libération » a fermement dénoncé l’agression, par la police, de son journaliste Mathieu Galtier, alors qu’il couvrait, ce vendredi 14 janvier 2022, la manifestation organisée à Tunis, par Ennahdha et d’autres partis opposés aux mesures du 25 juillet décidées par le président de la république Kaïs Saïed.

«Notre correspondant Mathieu Galtier a été roué de coups par des policiers. Il filmait l’arrestation musclée d’un manifestant avec son téléphone portable quand il a été pris à partie par un policier en uniforme», dénonce «Libération», en affirmant que son correspondant avait pourtant bien notifié aux sécuritaires qu’il est journaliste.

Il précise également avoir été traîné entre deux fourgonnettes, où il a été frappé par des policiers qui lui ont pris son téléphone et sa carte de presse. Il a ensuite été soigné sur place, par des agents de la protection civile : «Quand j’ai réussi à rouvrir les yeux, un policier m’attendait avec mes affaires pour m’accompagner au commissariat de la rue Ibn Khaldoun», a encore indiqué le journaliste. Et d’ajouter : «Au bout de quelques minutes, ils m’ont dit : “Tu peux partir.” On m’a rendu mon téléphone, mais pas ma carte SD, sur laquelle il y avait mes images et mes vidéos».

«La direction de Libération condamne avec la plus grande fermeté l’agression de son journaliste. L’état d’exception que connaît la Tunisie ne légitime aucunement de restreindre la liberté de la presse, alors que l’impunité des violences policières précédentes envers des membres de la presse en Tunisie tend à prouver l’absence d’une volonté politique de protéger les journalistes, qui sont la seule source d’information fiable sur place», ajoute encore le quotidien français, avant de conclure : «Libération a déposé une protestation officielle auprès de l’ambassadeur de Tunisie à Paris, M. Mohamed Karim Jamoussi, et demande que soient retournés immédiatement à notre journaliste ses documents photographiques, et que soit ouverte une enquête sur ses agresseurs».

Rappelons que la police a dispersé des manifestants qui ont forcé des barrages, et que les agents ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène, cet après-midi au centre-ville de Tunis. Ce que de nombreux dirigeants parmi ceux qui ont pris part à ce rassemblement, ont fermement dénoncé.

Le ministère de l’Intérieur a alors rappelé que la manifestation n’était pas autorisée et que les rassemblements sont interdits, en Tunisie, dans le cadre des mesures sanitaires décidées par les autorités.

Y. N.

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