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En Tunisie, l'opposant Mustapha Ben Jaafar candidat à la présidentielle

Le fondateur du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) vient de déposer officiellement sa candidature à l'élection du 25 octobre.

Par Florence Beaugé

Publié le 25 septembre 2009 à 18h30, modifié le 25 septembre 2009 à 18h30

Temps de Lecture 2 min.

Face au président Ben Ali, il n'a aucune chance, et il le sait. Et pourtant, Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, fondateur du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), vient de déposer officiellement, à Tunis, sa candidature à l'élection présidentielle du 25 octobre. C'est la première fois que ce médecin, l'une des figures majeures de l'opposition tunisienne, entre dans la course à la magistrature suprême.

A quoi bon se présenter, alors que le président Ben Ali, 73 ans, est assuré d'emporter son cinquième mandat consécutif ? "Ne pas participer à ce scrutin, ce serait déserter. Au Forum, nous sommes des militants et nous estimons qu'il y va de l'intérêt national de concourir", répond simplement Ben Jaafar.

Si sa candidature est validée par le Conseil constitutionnel tunisien, le 30 septembre, le docteur Ben Jaafar sera le quatrième opposant à briguer la présidence en 2009. Mais, excepté Ahmed Brahim, du parti Ettajdid (ex-parti communiste), qui entend ne pas faire de la figuration, les deux autres candidats d'opposition ne sont guère crédibles. "Ils sont là pour le décor", affirme l'opposition "véritable", celle que le pouvoir a toujours essayé de réduire au silence.

Ben Jaafar, lui, est une personnalité en Tunisie et même à l'étranger. Pour obtenir la légalisation de son parti, ce Tunisois, marié et père de quatre enfants, a dû batailler ferme pendant treize ans. Né en 1994, le FDTL n'a été légalisé en Tunisie qu'en octobre 2007.

"CONVAINCRE QU'IL EXISTE UNE ALTERNATIVE"

Son secrétaire général, opposant de longue date, ne craint-il pas d'être accusé de servir d'alibi au palais de Carthage en se présentant à l'élection du 25 octobre ? "Je n'ignore pas ce risque mais je veux tout faire pour convaincre les Tunisiens qu'il existe une alternative au pouvoir actuel et à sa politique, et les sortir de l'apathie dans laquelle ils sont plongés", répond-il. Pour lui, il faut lutter contre cette "démission collective" car elle peut, dit-il, dégénérer en extrémisme et en violence.

L'objectif de Ben Jaafar est de plaider pour une réforme politique des institutions. "Nous sommes face à un pouvoir absolu, qui n'a de comptes à rendre à personne", souligne-t-il, déplorant que la réforme constitutionnelle, intervenue par voie référendaire en 2002, ait ouvert la voie à une présidence à vie.

En matière politique et sociale, enfin, le candidat du FDTL réclame une révision du rôle de l'Etat qui, dit-il, "doit veiller à une redistribution équitable". "Pour nous, la justice sociale n'est pas un vain mot", dit-il, rappelant "le système éducatif délabré" qui prévaut en Tunisie, et le nombre élevé de jeunes chômeurs, en particulier parmi les diplômés.

Comment le docteur Ben Jaafar espère-t-il convaincre ses compatriotes, alors que les médias tunisiens ne sont pas accessibles à l'opposition ? "Les périodes électorales offrent des "récréations" en Tunisie, répond-il en souriant. On arrive un peu plus que d'habitude à se faire entendre. Si on y parvient ne serait-ce qu'un mois, ce sera déjà ça de gagné !"

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