Guyane : manifestations historiques pour la "journée morte"

VIDÉO. Au lendemain du succès de la "journée morte" en Guyane, deux ministres sont attendus mercredi pour "poursuivre le dialogue" avec les manifestants.

Source AFP

Temps de lecture : 3 min

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.


Selon la préfecture de la région, « c'est la plus grosse manifestation jamais organisée en Guyane ». Au lendemain de la « journée morte », le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl et la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts sont attendus mercredi en Guyane. Alors que 250 000 personnes vivent dans ce territoire, la préfecture a comptabilisé mardi midi respectivement entre 8 000 et 10 000 participants à Cayenne et entre 3 500 et 4 000 à Saint-Laurent-du-Maroni, les deux plus grandes villes guyanaises.

Prenant acte « que les rassemblements qui se sont tenus aujourd'hui n'ont fait l'objet d'aucun débordement et se sont déroulés dans un esprit d'apaisement », le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé que Matthias Fekl accompagnerait dès mercredi Mme Bareigts, dont la visite était initialement attendue d'ici à la fin de la semaine.

Drapeaux et slogans

Fekl et Bareigts « poursuivront ainsi le dialogue avec tous les acteurs économiques, sociaux, politiques et les représentants de la société civile » lancé par la mission interministérielle arrivée samedi en Guyane, en vue de la conclusion d'un « pacte d'avenir » dont la signature « pourrait intervenir dans les meilleurs délais », a précisé M. Cazeneuve dans un communiqué. Dans Cayenne, l'avenue du Général-de-Gaulle, qui mène à la vieille ville, était noire de monde à 10 heures. Beaucoup de drapeaux guyanais étaient brandis, ainsi que des banderoles reprenant le slogan « Nou bon ké sa » – « ça suffit » en créole guyanais – qui a fleuri ces derniers jours sur les nombreux barrages installés dans les villes du territoire. « Nous voulons que l'État nous donne les moyens. Ça fait trop longtemps que ça dure, l'État doit reconnaître la population guyanaise », a fait valoir une manifestante.

Après l'affluence décevante de lundi, premier jour de « grève générale illimitée », les manifestations de la « journée morte » relèvent du plébiscite pour l'Union des travailleurs guyanais (UTG), dont les 37 syndicats membres ont voté à la quasi-unanimité en faveur de l'arrêt du travail. Le collectif des protestataires « Pou La Gwiyann dékolé » (« pour que la Guyane décolle », qui regroupe autant des collectifs contre la délinquance et pour l'amélioration de l'offre de soins, que l'UTG ou les avocats guyanais) s'en est trouvé renforcé, alors qu'il avait refusé de rencontrer la délégation interministérielle arrivée samedi, préférant attendre des discussions au niveau ministériel.

« Un vrai stress sur l'insécurité »

De son côté, M. Cazeneuve a affirmé la volonté du gouvernement « de poursuivre son engagement constant aux côtés des Guyanaises et des Guyanais pour construire l'avenir de la Guyane, notamment en matière de sécurité et de justice, d'éducation et de formation, de développement économique, d'approvisionnement énergétique, de santé et pour la reconnaissance des peuples autochtones ». « Il appartient désormais à chacun, en particulier aux élus, de prendre ses responsabilités et de s'associer à ces discussions dans l'intérêt de la Guyane, en vue de la conclusion d'un pacte d'avenir ambitieux », a-t-il ajouté, alors que l'ancienne garde des Sceaux, la Guyanaise Christiane Taubira, avait de son côté appelé au « dialogue » avec une « plus grande implication des élus locaux ». Bernard Cazeneuve avait eu lundi soir l'évêque de Guyane, Emmanuel Lafont, au téléphone pour « lui faire passer des messages d'apaisement », a-t-on appris à Matignon.

Une mission de hauts fonctionnaires, envoyée par Paris, présente depuis samedi en Guyane, a déjà obtenu, selon le préfet Jean-François Cordet qui la pilote, de « premiers résultats », tels que « la fidélisation d'un escadron de gendarmes mobiles à Cayenne ». Il y a « un vrai stress sur l'insécurité. Viennent ensuite la santé et l'éducation », a estimé Michel Yahiel, ancien « conseiller social » de François Hollande et membre de la délégation. La situation en Guyane a trouvé un écho dans la campagne présidentielle, à moins de quatre semaines du premier tour. « Il faut aller encore plus vite pour aller à la rencontre des Guyanais », a tonné le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), sur Franceinfo.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (4)

  • graindesel

    "que les deux grandes formations, qui gouvernent depuis plus de 35 ans, pourraient être absentes au second tour de la présidentielle. "...
    ... C'est bien avec la Gauche ! Hein! ?

  • Sergio05

    Ils ont donné leur indépendance à leurs îles.

  • justinien10

    Quand les Algériens brandissaient des drapeaux algériens en 1962, c'était pour proclamer leur indépendance, pas pour demander des subventions à la France !
    Soit ils brandissent des drapeaux français, pour demander l'aide de l'État français, soit ils brandissent des drapeaux guyanais et prennent leur... Indépendance !
    En plus, cela nous permettra d'économiser plusieurs milliards d'euros ! ; -)