Philippe Ier (abbé)

Philippe Ier
Image illustrative de l’article Philippe Ier (abbé)
L'abbaye de Parc.
Biographie
Naissance XIIe siècle
Ordre religieux Ordre des Prémontrés
Décès
Abbaye Saint-Martin de Laon
Abbé de l'Église catholique
2e abbé de Parc

Blason

Philippe Ier fut un prélat de l'abbaye de Parc, le 2e abbé de son l'histoire, entre 1142 et 1166 précisément. Cette abbaye fondée en 1129 et toujours en activité fait partie de l'Ordre des Prémontrés. Elle est située dans le Brabant flamand, en Belgique, près de Louvain.

Durant les 23 années à l'abbatiat de Parc, Philippe témoigna d'une grande piété. Il entretint notamment une correspondance avec la sainte abbesse Hildegarde, la grande mystique de Bingen. Il enrichit son église de nombreuses reliques, eut un goût prononcé pour l'étude, fit réaliser beaucoup de manuscrits, développa l'exploitation des terres agricoles et commença le ministère paroissial dans les environs d'Heverlee.

Chronologie modifier

 
Ancien logis-abbatial de l'abbaye Saint-Martin de Laon.

Les parents de Philippe se nomment Baudouin et Marguerite[1].

Philippe, chanoine dans l'abbaye Saint-Martin de Laon, devient abbé de Parc en 1142 et le reste jusqu'en 1166[1]. Au bout de 23 années et demie consacrées à l'administration de l'abbaye de Parc, il se retire à la maison-mère de l'abbaye Saint-Martin de Laon, où il passe le reste de sa vie dans la prière et la contemplation[2].

Il meurt le [1].

Profil de l'abbé Philippe modifier

Le développement de l'abbaye de Parc prend de plus en plus d'ampleur pendant l'abbatiat de Philippe, abbatiat se distinguant par une grande piété, un mouvement plus prononcé vers l'étude, l'exploitation des terres et le commencement du ministère paroissial[1]. Il augmente le trésor de son église de nombreuses reliques, fournit des livres ecclésiastiques à ses confrères et montre son grand cœur par une riche distribution d'aumônes aux pauvres[1],[3],[4]. L'engouement est tel qu'à cette époque cinquante religieux de plus sont acceptés à l'abbaye[1].

Abbatiat modifier

Correspondance avec Hildegarde de Bingen modifier

 
Hildegarde recevant l'inspiration divine, manuscrit médiéval.

L'abbé Philippe entretient une correspondance avec la grande mystique Hildegarde de Bingen, la sainte abbesse de Saint-Rupert[5]. Il écoute ses conseils et l'encourage, en retour, dans ses idées religieuses[1]. Du fait de la réputation de cette femme, il se rend à Bingen pour s'entretenir avec elle[5].

Acquisition de reliques modifier

À Cologne, l'abbé Philippe acquiert cinq des corps des onze mille vierges, six autres de la légion thébaine et d'autres reliques encore, reliques qu'il confie plus tard à l'abbaye Saint-Martin de Laon[3].

Transcription de manuscrits modifier

L'abbé Philippe occupe ses religieux à la transcription de manuscrits, dans le but de créer en même temps, sans trop dépenser, une bibliothèque pour ceux qui étudient les sciences sacrées, c'est-à-dire la théologie, mais aussi la philosophie, l'histoire, les belles-lettres, etc.[6]. Quelques manuscrits réalisés encore sont destinés à être lus au réfectoire, à savoir la Bible en trois tomes, qui comprend une chronique depuis la création du monde jusqu'en 1300, et aussi des sermons sur les dimanches et les fêtes[4].

Il fait réaliser ces ouvrages soignés sur de beaux parchemins, enjolivés par des initiales bien peintes et ornées d'arabesques[note 1],[4].

Confirmation des privilèges de l'abbaye de Parc modifier

 
Barberousse habillé en croisé, miniature de 1188.

Dès le début de son abbatiat, en 1142, Philippe obtient du Souverain pontife Innocent II une bulle confirmant tous les privilèges, concessions et possessions de l'abbaye de Parc, énumération reprise par une bulle pontificale d'Eugène III en 1144[1],[4].

L'empereur Frédéric Barberousse, en 1153, accorde pour sa part un grand privilège à l'abbaye de Parc par lequel il prend l'établissement sous sa protection spéciale, avec pour avoué le duc de Brabant et droit de succession[4].

Anecdote du bienheureux Rabodo modifier

Pendant l'abbatiat de Philippe, saint Rabodon vit à l'abbaye et, d'après l'hagiographie norbertine, jeûne tous les vendredis au pain et à l'eau, mais et il reçoit la grâce de voir l'eau qu'on lui servait changée en vin[1]. Les principales scènes de la vie du bienheureux Rabodo, religieux de cette communauté mort vers 1166, ornaient autrefois certains murs de l'abbaye de Parc, mais le temps les a effacées[6],[7],[note 2].

Postérité modifier

 
Tableau des armes des abbés de Parc (1724).

Indication posthume modifier

Le chanoine J.E. Jansen, auteur d'un ouvrage retraçant 800 années de l'abbaye de Parc[note 3] expose dans son livre la chronologie de l'abbé Philippe en y ajoutant une indication en latin[note 4] relative à l'abbé Philippe et dont la traduction automatique par un utilitaire donne « Homme docte et pieux et qui fit preuve d'un grand zèle dans les études et dans la foi ».

Pour ce qui est de la collection des ouvrages réalisés par les chanoines de l'abbaye, en particulier durant l'abbatiat de Philippe, elle a été dispersée à la vente publique de la bibliothèque de Parc, le à Louvain[4].

Armes de l'abbé modifier

Le blasonnement des armes de l'abbé Philippe est : « coupé : au I, de gueules à la fasce d'argent ; au II, d'azur semé de fleurs de lis d'or »[1],[note 5]. Il est en cela conforme au blason représenté sur le tableau des armes des abbés qui est présent depuis 1724 à l'abbaye de Parc.

Ce blason apparaît aussi dans l'armorial des abbés de Parc dont la consultation permet de prendre connaissance rapidement et de comparer les différents blasons retenus pour chacun des abbés de l'établissement religieux.


Notes modifier

  1. Parmi les ouvrages réalisés par les chanoines, on en trouve aux sujets de saint Jérôme, de saint Ambroise, de saint Augustin, de saint Grégoire, du vénérable Béd, de saint Isidore. On remarque aussi les homélies des saint Pères, la vie de saint Norbert, et les Révélations de sainte Hildegarde.
  2. Ces créations artistiques qui ornaient précisément le cloître primitif de l'abbaye de Parc remontaient à la première période de l'ancienne école de peinture de Louvain. L'abbé Libert de Pape publia en 1662 une chronologie de son monastère en y déplorant la perte liée autant à la vétusté qu'à l'incurie. Par ailleurs, au XVIIe siècle, les chanoines de l'abbaye de Parc commandent au graveur Mallery l'effigie de Rabodo sur Cuivre, représenté devant l'abbaye et devant lui le gobelet dans lequel l'eau fut changé en vin.
  3. J.E. Jansen est chanoine de l'abbaye de Parc, archiviste de la ville de Turnhout et membre titulaire de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique.
  4. Vir doctus et pius sacrorumque studiorum zelo flagrans.
  5. L'ouvrage de J.E. Jansen indique un blasonnement différent : « d'azur semé de neuf fleurs de lis d'or ordonnées 4,3,2, au chef de gueules à la fasce d'argent », mais ce blasonnement est fautif car un « semé » ne peut déterminer un nombre précis d'éléments. D'autre part, il s'agit probablement d'un « coupé » et non d'un « chef », c'est du moins ce que semble montrer le tableau des armes des abbés de Parc.

Références modifier

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J.E. Jansen (chanoine et archiviste), L'abbaye norbertine de Parc-le-Duc - Huit siècles d'existence - 1129-1929, Malines, H. Dessain, .  
  • F.J. Raymaekers (professeur et chronologiste), « Recherches historiques sur l'ancienne abbaye de Parc : Philippe, 1142-1166 », Revue catholique - Recueil religieux, philosophique, scientifique, historique et littéraire, Louvain, P.J. Verbiest, sixième série, vol. premier,‎ année 1858, p. 411-418. 
  • R. Van Waefelghem, Nécrologe de l'Abbaye de Parc.
  • F.J. Raymakers, J.E. Jansen, Geschiedkundije Navorschingen over de aloude Abdij van 't Park, uit het fransch vertaald, voltrokken en aangeteekend, 1871, p. 12-22.
  • J. Frumentius, Descriptio chronologica Monasterii Parchensis, 1129-1634, Archives de l'Abbaye de Parc, p. 17.
  • J. Maes, Chronicon Ecclesie Parcensis - 1129-1636, a°1150.
  • S.M. Bijdragen, Cartularium, IV, n°6.
  • Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, Cartularium Heylissem, XXIV, 213.
  • (fr + nl + la) Edward Van Even, Charles Onghena et Florimond Van Loo, L'ancienne école de peinture de Louvain, Bruxelles, Muquardt, , 455 p..  

Article connexe modifier