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PROLÉGOMÈNES


récit de longs fragments de poëmes composés, les uns par lui-même, les autres par ses amis; il nous donne même plusieurs lettres très-longues, qu’il avait reçues d’Ibn el-Khatîb, vizir du roi de Grenade, et les réponses qu’il avait adressées à ce ministre, dont il admirait outre mesure le talent comme littérateur et comme écrivain.

Pour ne pas trop allonger cette introduction, j’ai cru devoir supprimer une grande partie de ces hors-d’œuvre : d’abord les notices biographiques des professeurs sous lesquels notre auteur avait étudié; ensuite la plupart des morceaux poétiques, parce qu’ils n’offrent en général aucun intérêt et que le texte en a été gravement altéré par fimpéritie des copistes. Je supprime aussi la correspondance épistolaire; ces lettres, écrites en prose cadencée et rimée, ne renferment que des jeux d’esprit littéraires et des compliments outrés; le tout exprimé dans un style très-recherché, très-prétentieux, mais qui paraissait aux deux illustres amis la quintessence du bon goût. Quant aux renseignements historiques fournis par l’auteur, j’ai supprimé ceux dont l’importance n’était que secondaire et qui se retrouvent dans l’Histoire des Berbers, à laquelle je renvoie toujours le lecteur, en indiquant le volume et la page de la traduction. Pour les autres, je les ai conservés intégralement, en y ajoutant même quelquefois de nouveaux éclaircissements.



AUTOBIOGRAPHIE D’IBN KHALDOUN.



Notice sur ma famille.

La famille Khaldoun est originaire de Séville ; elle se transporta à Timis vers le milieu du viie siècle (de l’hégire), lors de l’émigra-