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D’IBN KHALDOUN.


vaient de riches présents; les poëtes célébraient ses nobles qualités et obtenaient de belles récompenses; Abou Omar Ibn Abd-Rabbou, l’auteur de l’Icd[1], recherchait son patronage et négligeait pour lui tous les autres chefs qui s’étaient insurges (contre le gouvernement des Oméiades)[2]. Reconnaissant le haut mérite de cet auteur, (Ibrahim) le comblait de dons.»

La famille Khaldoun conserva toujours à Séville la haute position dont Ibn Haiyan, Ibn Hazm et d’autres écrivains ont parlé. Sa prospérité dura, sans interruption, tant que régnèrent les Oméiades, et ne disparut qu’à l’époque où l’Espagne se trouva partagée en plusieurs royaumes indépendants. Cette maison, n’ayant plus alors la foule de clients qui faisaient sa puissance, avait perdu le commandement. Lorsque Ibn Abbad eut consolidé son autorité dans Séville, il ouvrit à la famille Khaldoun la carrière du vizirat et des emplois administratifs. Les membres de cette famille assistèrent avec Ibn Abbad et Youçef Ibn Tachelïn à la bataille de Zellaca, et plusieurs d’entre eux y trouvèrent le martyre. Dans cette journée, les roi des Galiciens (Alphonse VI, roi de Léon et de Castille) essuya une défaite entière. Pendant la mêlée, les Khaldoun se tinrent inébranlables auprès d’ibn Abbad, et se laissèrent tailler en pièces. Ce fut avec l’aide de Dieu seul que les musulmans purent remporter la victoire. A la suite de ces événements et de l’occupation de l’Espagne par Youçef Ibn Tachefîn et ses Almoravides, la domination des Arabes fut renversée, et leurs tribus se désorganisèrent.

De mes aïeux en Ifrîkiya.

Les Almohades, peuple qui eut pour souverains Abd el-Moumen et ses enfants, enlevèrent l’Espagne aux Almoravides et confièrent, à

  1. Voyez ci-après, p. 30, note 2.
  2. On trouvera la liste nominative de ces chefs dans le Baiyan, t. II, p. ١٣٧ et suiv. et dans le Maccari de M. de Gayangos, vol. II, p. 439 et suiv. Dans le second volume de l’Histoire d’Espagne de M. Dozy, on trouvera des détails très-curieux et parfaitement authentiques au sujet de Koreib Ibn Khaldoun.