Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/42

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xxxiv PROLÉGOMÈNES

taire et me chargea d'écrire ses décisions sur les documents qu'on soumettait à son examen ^

J'acceptai cette place avec répugnance, puisque aucun de mes aïeux, autant que j'ai pu m'en souvenir, n'avait occupé un pareil poste. Je continuai toutefois à me livrer aux études, et je pris des leçons de plusieurs cheikhs maghrébins, ainsi que des cheikhs espagnols qui venaient à Fez pour remplir des missions politiques. De cette manière, je parvins à un degré d'instruction qui répondait à mes désirs.

Parmi les savants qui, à cette époque, formaient la société intime d'Abou Eïnan,je dois nommer d'abord, i°Ibn es-Saffar Abou Abd- Allah Mohammed, natif de la ville de Maroc, et premier docteur de l'époque dans la science des leçons coraniques ; jusque, sa mort, il con- tinua à lire le Coran au sultan, selon les sept leçons^;

2° El-Maccari Abou Abd-Allah Mohammed, natif de Tlemcen, jurisconsulte et professeur habile ; il remplissait les fonctions de cadi 'l-djemâa (cadi de la communauté, grand cadi) à Fez;

3° Es-Cherîf el-Haceni Abou Abd-Ailah Mohammed, surnommé El-Alouï^, homme très savant dans les sciences philosophiques et tra- ditionnelles, profondément versé dans la théologie dogmatique et dans la jurisprudence ;

k" El-Bordji Abou '1-Cacem Mohammed Ibn Yahya, natif de Borja, en Espagne; il servait le sultan Abou Eïnan en qualité de secrétaire d'état et rédacteur en chef de la chancellerie; plus tard il perdit ces places et fut nommé cadi militaire * ;

5° Ibn Abd er-Rezzac Abou Abd-Allah Mohammed, cheikh d'un grand savoir.

' On désignait cet emploi par le terme renseigemcnts , parce qu'ils ne tiennent r^j^ , toukiâ. M. de Sacy a donné , dans sa pas essentiellement au sujet. Chrestomathie arabe, t. I, p. 71, une très- ^ C'est-à-dire, natif d El-Alouêîn, vil- bonne note sur les fonctions de cet office. iage qui était situé à une petite journée

" L'auteur donne ici la notice biogra- est de Tlemcen. phique de chacun des cinq docteurs que le La juridiction du cadi militaire {cadi

sultan Abou Eïnan avait admis au nombre 'l-açaker) s'étendait sur toutes les parties

de ses intimes. Je ne reproduis pas ces de l'empire, à l'exception delà capitale.

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