Le Tunisien et l’utilisation du vélo : A quand la révolution ?

En Tunisie, comme dans la plupart des pays du monde, le premier émetteur des gaz à effet de serre, qui sont responsables du réchauffement climatique actuel, c’est celui des transports. Partant de ce constat, la réduction du trafic automobile paraît comme l’un des grands leviers pour agir sur la réduction de ces émissions. L’association Tunisie Vélorution, un collectif de citoyens passionnés, propose une solution : le vélo.

Tunisie Vélorution, une association environnementale qui vise à réduire la pollution de l’air en diminuant le nombre de voitures et augmentant le nombre de vélos, vient de lancer le défi pour promouvoir la mobilité à vélo en Tunisie, comme mode de transport alternatif, ce qui est plus facile à dire qu’à faire dans un pays comme le nôtre.   

Le vélo, l’arme tranquille…

Robuste et fiable, ce mode de transport n’est pas seulement écologique, mais aussi économique : la bicyclette ne produit aucune nuisance sonore, elle ne consomme que peu d’espace public, elle s’avère compétitive en termes de rapidité sur les trajets urbains de courte distance… Tunisie Vélorution cherche donc à développer le vélo comme transport citoyen, écologique et respectueux de l’espace public. Pour cela, une série d’actions ont été menées par l’association, à l’instar de la campagne de sensibilisation aux bienfaits du vélo (santé, écologie, économie…), des organisations de parades revendicatives à vélo chaque mois à Tunis et dans le Grand-Tunis, une participation à des festivals tunisiens sous forme de parades à vélo, de projections de documentaires ou de débats sur le thème du vélo en Tunisie, plaidoyer en direction des autorités pour le développement de structures adaptées pour l’utilisation des vélos…, le tout dans un objectif de préserver l’environnement et d’améliorer la qualité de vie.

Pour Tunisie Vélorution, la mobilité à vélo, qui fait partie de son ADN, est une solution idéale à de nombreux problèmes que rencontre la société tunisienne aujourd’hui, en termes de santé publique (le vélo prévient un grand nombre de maladies et aide à la gestion du stress), en termes de crise économique (le vélo permet des économies d’essence, d’entretien de voiture ou de transport en taxi) ou écologique (lutte contre la pollution en ville).

Quand les véhicules se baladent sur la piste destinée aux vélos…

Dans cette bataille de longue haleine, l’association plaide aussi pour promouvoir les pistes cyclables dans le pays, qui ont disparu au fil des années. Il est utile ici de rappeler que la première piste cyclable en Tunisie a été installée à Sousse dans les années 1990, allant de Sousse à Kantaoui, par la route touristique. C’était un vrai plaisir et avancement. Mais malheureusement, elle n’a duré que quelques courtes années, envahie ensuite par les voitures qui l’utilisaient comme parking. Après 30 ans, on se demande, aujourd’hui, si la piste du Lac va durer, car avant tout, c’est la mentalité de respect mutuel qui est absente et nous empêchera d’avoir de vrais espaces communs à vivre. Là encore, tout le monde est perdant même ceux qui ne respectent pas ou ne comprennent pas une piste cyclable. Pour ce faire, il faut continuer à communiquer pour changer les choses. Mais là encore, beaucoup reste à faire, car nous sommes très loin d’un aménagement cyclable et d’un vélo route dans un pays où le Code de la route est loin d’être respecté.

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