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France
Sarkozy déborde Le Pen sur sa droite

Le ministre de l’Intérieur a fait connaître sa politique de l’immigration.

« Je veux passer d’une immigration subie à une immigration choisie. » Ce n’est pas en tant que président de parti que Nicolas Sarkozy a conclu, jeudi, la convention de l’UMP sur l’immigration mais bien en tant que ministre de l’Intérieur. Et ce qui n’aurait dû être qu’un lot de propositions à l’attention du gouvernement et de la majorité est finalement devenu un discours de politique générale du numéro deux du gouvernement. Rappelant qu’il avait désormais les pleins pouvoirs en matière d’immigration - traditionnellement ce secteur concernait aussi le ministère des Affaires étrangères et celui des Affaires sociales -, Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé ses intentions.

Des mesures sans surprises qui poursuivent le durcissement de la politique d’accueil des étrangers. Quotas, expulsions, limitation du regroupement familial, discrimination positive, Sarkozy a enfourché de nouveau ses chevaux de bataille préférés, comme lors de son premier passage à la place Beauvau. « Il faut reconnaître au gouvernement et au Parlement le droit de fixer chaque année, catégorie par catégorie, le nombre de personnes admises à s’installer sur le territoire », envisage-t-il. Seront donc autorisées à entrer en France, seulement les personnes qui satisferont les intérêts économiques et démographiques du pays, selon ses besoins conjoncturels, donc à court terme. Une vision utilitariste de l’immigration, perçue ici comme un réservoir de main-d’oeuvre et qui donne un sens cynique à la formule - sarkozienne : « L’immigration est une chance pour notre pays. »

Choisir ses immigrés et donc prioritairement ceux qui sont les plus dignes de fouler le sol français. Car « c’est une condition impérative si nous voulons restaurer une vision positive de l’immigration », explique le premier flic de France, qui « souhaite que les reconduites à la frontière augmentent encore de 50 % en 2005 ». Pour cela, il entend mettre sous condition la délivrance des visas à celle des laissez-passer consulaires, sésame du retour au pays d’origine. Pour le super-ministre de l’Intérieur, l’image positive de l’immigré aux yeux des Français passe par un contrôle drastique de sa vie privée, faisant de lui un individu inévitablement mal intentionné.

« Je veux mettre un terme aux détournements de procédure, en particulier les mariages blancs, l’aide médicale d’État et la demande d’asile. Il n’est pas normal que les smicards doivent payer plus que ceux qui sont en situation illégale », a-t-il osé déclarer. Autrement dit, l’étranger sans papiers, et en général sans ressources, n’a le droit ni d’aimer ni de se soigner. En revanche, les nantis resteront les bienvenus : « Nous devons attirer des travailleurs qualifiés, des créateurs d’entreprise, des chercheurs, des professeurs d’université [...], les meilleurs étudiants étrangers dans les meilleures filières. Nous n’allons tout de même pas accueillir ceux dont personne ne veut ailleurs. On ne peut pas interdire à la France de choisir ceux qui vont décider de son avenir », a-t-il tenté de justifier.

Autre spécialité de Nicolas Sarkozy, l’appel du pied à l’électorat d’extrême droite. « Il faut également cesser de traiter de la même manière les immigrés qui respectent les procédures et ceux qui ne les respectent pas [...]. La France peut rester généreuse que si ceux qui violent nos lois et nos droits sont raccompagnés à la frontière », a-t-il avancé, suggérant de rendre obligatoire les contrats d’accueil et d’intégration. Ces contrats, pour l’instant facultatifs, sont proposés aux primo arrivants en situation régulière. Quelques heures avant l’intervention du ministre de l’Intérieur, sa collègue déléguée à la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, avait avoué que le respect de ces contrats deviendrait une condition requise pour l’obtention de la carte de résident.

Parmi les autres propositions de Sarkozy, la fameuse discrimination positive. Et de fixer comme objectif qu’entre « 5 % et 10 % des élèves les plus motivés des ZEP accèdent aux classes préparatoires et aux instituts d’études politiques ». Les enseignants, eux aussi, ont droit à leur version de la discrimination positive. « Nous devons y [dans les ZEP] mettre les meilleurs professeurs et les payer en conséquence », a-t-il avancé, débordant largement des attributions de son portefeuille ministériel. Mais, il l’a suffisamment répété : ce n’est pas parce qu’il a accepté de revenir au gouvernement qu’il va abandonner sa « liberté de penser ». Après Raffarin qui cite Lorie, Sarkozy, lui, plagie Florent Pagny. À chacun son mentor.

Ludovic Tomas

Article paru dans l'édition du 11 juin 2005.

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