Drapeaux
des pays sous mandat
français au Proche-Orient
 
 
SOMMAIRE
1. LIBAN
2. SYRIE
3. HATAY
4. CHEIK-SAÏD

CARTE DES MANDATS FRANÇAIS DU LEVANT

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Résumé historique

En 1920, la Société des Nations confia les mandats sur la Syrie et le Liban à la France après la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale (traité de Sèvres et accord Sykes-Picot). L'indépendance fut proclamée par la France libre en 1941, et les dernières troupes françaises quittèrent ces territoires en 1946.

1. MANDAT FRANÇAIS SUR LE LIBAN
Résumé historique - drapeau ci-dessous

En 1920, le général Gouraud, haut-commissaire, proclame le Grand Liban. Une constitution est édictée en 1926, et suspendue en 1939. Le résumé sur la Syrie ci-dessous présente le reste des événements touchant les mandats français du Levant.


Drapeau et autres données
Statut : mandat sur Syrie-Liban 1920.

Capitale : Beyrouth.

À l'Empire français : 1920.

Indépendance garantie : 1941.

Indépendance de la République libanaise : 1943.

Départ des Français : 1946.

Drapeau du Liban
2. MANDATS FRANÇAIS SUR LA SYRIE
Résumé historique - drapeaux ci-dessous

S'il sont accueillis en libérateurs par les chrétiens du Liban, il n'en est pas de même en Syrie où les Français apparaissent partout comme les nouveaux occupants.

À Damas, l'émir Fayçal, fort de l'appui du Royaume-Uni (traitant avec la France d'un côté, et soutenant son protégé de l'autre, avec un sens raffiné de ses intérêts coloniaux) se fait couronner roi de Grande Syrie le 9 mars 1920. Ainsi le général Gouraud, haut-commissaire de France au Levant, doit-il entamer sa mission en livrant bataille à Khan Meïsseloum afin de s'ouvrir la route de Damas.

Le mandat français sur la Syrie est organisé en quatre États : les sandjaks de Damas, d'Alep et l'État alaouite (1920), et l'État du Djebel druse (1921), auxquels s'ajoute, en mars 1923, le sandjak d'Alexandrette (voir plus bas) détaché d'Alep, et peuplé d'une minorité turque. La même année, le général Gouraud créé la Fédération syrienne, qui regroupe Damas, Alep et l'État alaouite, sans le Djebel druse, ni Alexandrette. En 1924, l'État alaouite en est séparé aussi. De 1925 à 1927, le Djebel druse entre en état d'insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y est chargé de rétablir l'ordre français.

1930 : une constitution est proclamée par la Syrie à la majorité des nationalistes, rejetant notamment le mandat français. Logiquement invalidée par les autorités, elle est remplacée la même année par une constitution ayant l'aval français et instituant la République syrienne.

Les élections qui suivent portent Méhémet-Ali à la présidence de la République.

Le traité franco-syrien du 22 décembre 1936 (accord Viénot) prévoit l'indépendance de la Syrie (avec le Djebel druse et l'État alaouite) en trois ans, en échange de divers avantages politiques, économiques et militaires. Cependant, le gouvernement français, prévoyant le vote négatif du Sénat, s'abstient de le présenter au Parlement. Le Parlement syrien qui a entériné ce texte à l'unanimité lui retire donc son approbation le 31 août 1938. Le mandat reste donc en vigueur, en Syrie comme au Liban.

En 1939 Alexandrette est remise aux Turcs (voir plus bas).

En 1940, le régime de Vichy, consécutif à la défaite éclair sur le front européen, nomme un nouveau haut-commissaire, le général Dentz. Celui-ci, persuadé d'assurer la « permanence française au levant », mène une politique de neutralité vis-à-vis des Britanniques, tout en permettant en 1941 aux appareils allemands de transiter par les aérodromes syriens pour appuyer la révolte en Iraq. Néanmoins, après s'être opposé à l'installation d'une garnison allemande sur l'aérodrome de Neirab sur lequel est finalement concentré le transit de la Luftwaffe, il avise finalement les autorités britanniques que toute activité aérienne allemande a cessé en Syrie. C'est en partie la raison pour laquelle l'armée du Levant opposera une résitance immédiate et opiniâtre aux forces franco-britanniques venues rallier la Syrie à la France libre : ayant abouti eux-mêmes au repli des Allemands dans la région, les militaires fidèles à Vichy ne voient aucune justification à cette opération, qui se termine toutefois par la victoire des Alliés, et se conclut par la convention de Saint-Jean-d'Acre. Le général FFL Catroux promet alors l'indépendance aux États sous mandat. Celle-ci est réalisée à la fin de la guerre, et les dernières troupes françaises évacuent la région en 1946.


Drapeaux et autres données

Syrie et sandjak de Damas, puis Fédération syrienne
Statut : mandat sur Syrie-Liban 1920.

Syrie (Damas et Alep) : 1920.

Fédération syrienne (Damas, Alep et Alaouites) : 1923.

Fédération syrienne (sans Alaouites) : 1924.

Capitale : Damas.

À l'Empire français : 1920.

Indépendance garantie : 1941, dans la République syrienne.

Indépendance complète de la République syrienne : 1946.

Départ des Français : 1946.

Drapeau de la Syrie et sandjak de Damas, 1920 ;
de la Fédération syrienne, 1924

État du Djebel druse
Statut : mandat sur Syrie-Liban 1920.

État séparé : 1921.

Capitale : Souaida.

À l'Empire français : 1920.

Indépendance garantie : 1941.

Indépendance complète de la République syrienne : 1946.

Départ des Français : 1946.

Drapeau du Djebel druse

État alaouite (ou sandjak de Lattaquié 1930)
Statut : mandat sur Syrie-Liban 1920.

Mandat séparé : 1922.

État de la Fédération syrienne : 1923.

Séparé à nouveau : 1924.

Capitale : Lattaquié.

À l'Empire français : 1920.

Indépendance garantie : 1941.

Indépendance complète de la République syrienne : 1946.

Départ des Français : 1946.

Drapeau de l'État alaouite

République syrienne
Statut : mandat sur Syrie-Liban 1920.

Fédération syrienne (Damas, Alep et Alaouites) : 1923 (voir drapeau plus haut).

République syrienne (Damas, Alep et Deir-Es-Zor) : 1930.

Capitale : Damas.

À l'Empire français : 1920.

Indépendance garantie : 1941.

Indépendance complète : 1946.

Départ des Français : 1946.

Drapeau de la République syrienne en 1932
3. SANDJAK D'ALEXANDRETTE, OU RÉPUBLIQUE DU HATAY
Sachant proche l'indépendance des mandats français du Levant, la Turquie fait savoir dès 1936 qu'elle se refusera à ce que la population minoritaire turque du sandjak d'Alexandrette passe sous autorité syrienne indépendante. Paris, soucieux de ne pas contrarier un État dont la position revêt une grande importance stratégique quant à la défense des intérêts français au Levant, accède à la demande d'Ankara, et le sandjak d'Alexandrette, ou république du Hatay passe sous souveraineté turque le 23 juin 1939, sous le nom de province du Hatay, au grand dam des nationalistes syriens.
4. TERRITOIRE DU CHEIK-SAÏD
Note : Le territoire du Cheik-Saïd ne fait pas partie des mandats confiés par la SDN à la France ; il est présenté sur cette page en raison de sa proximité géographique et culturelle relative, pour des raisons d'économie informatique.

Partie du Yémen actuel, le territoire du Cheik-Saïd est acheté pour 50 000 F par la compagnie marseillaise Rabaud-Bazin en 1868, et la validité de l'acquisition est reconnue en 1870 par le traité de Constantinople. La Turquie prend néanmoins indûment possession de ce territoire en 1885, et Rabaud-Bazin en transfère la propriété à la République française l'année suivante. Les Yéménites en chassent les Turcs en 1918, mais la présence économique française y est maintenue. La souveraineté entière du Yémen y est reconnue par la France en 1939.

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© Pierre Gay 1998-1999 - page révisée le 7 mai 1999