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Historique des relations franco-australiennes

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Expéditions et premières implantations françaises

La présence française en Australie remonte à la fin du 18ème siècle. En 1766, le roi Louis XV et Choiseul organisent le 1er grand voyage de Louis Antoine de Bougainville, accompagnés de scientifiques sur "La Boudeuse" et "Etoile". Ils s’arrêtent à Tahiti, aux Iles Samoa, aux Nouvelles Hébrides, aux Iles Salomon, aux Moluques, mais manquent l’Australie alors qu’ils atteignent la Grande Barrière de Corail.

En 1785, afin de rivaliser les voyages entrepris dès 1769 par le capitaine Cook, Jean-François de Galaup, Comte de La Pérouse, part en expédition sur les ordres du roi Louis XVI. A son arrivée en Australie, il est chaleureusement accueilli par les navigateurs anglais. L’expédition prend cependant un tour tragique, puisque l’équipage disparaît en mer suite à un naufrage en 1788. Tout au long du 19ème siècle, des expéditions scientifiques sont entreprises, la plus célèbre étant probablement celle du navigateur Nicolas Baudin, qui, de 1800 à 1803, est envoyé en mission scientifique avec le "Géographe" afin de visiter la côte ouest de l’Australie.

C’est aux alentours de 1820, au moment de la révolution industrielle, que l’on assiste à un embryon d’immigration française vers l’Australie. 522 français installés dans ce pays sont recensés entre 1836 et 1850. La découverte des mines d’or contribue à accroître sensiblement ce chiffre qui passe, en 1871, à 2411 personnes.

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Signatures des premiers accords et ouverture de postes diplomatiques

Les premiers accords signés entre les deux pays sont en rapport direct avec les expéditions maritimes : le premier remonte au 6 juin 1854 et concerne l’extradition des marins déserteurs. Par la suite, d’autres accords sont conclus afin de régler l’assistance à donner aux marins français et britanniques délaissés.

Dès le milieu du 19ème siècle, les bases des relations diplomatiques et commerciales sont jetées avec l’ouverture des premiers postes diplomatiques français en Australie. En 1839, une ordonnance du roi Louis Philippe crée le consulat de France à Sydney, alors le premier consulat étranger à ouvrir en Australie ; à son ouverture officielle en 1842, c’est M. Marc Faramond qui est nommé premier représentant diplomatique. Au début, la vocation du consulat était essentiellement commerciale, avec pour mission de favoriser l’implantation d’entreprises et de maisons de négoce françaises dans cette lointaine partie du monde. En 1854, l’ouverture du consulat de Melbourne suscite une vive concurrence entre les deux consulats, à l’image de la confrontation qui devait faire suite entre les deux plus grandes villes d’Australie.

La fin du 19ème siècle voit par ailleurs se multiplier l’ouverture des structures françaises financières, culturelles ou de presse en Australie : ainsi la Banque Nationale de Paris est créée en 1881, Le courrier australien en 1892 et les Alliances Françaises de Melbourne et Sydney respectivement en 1890 et 1899. Créées avec une ambition mondaine, elles se démocratisèrent au début du 20ème siècle.

Les premiers échanges commerciaux bilatéraux ont lieu surtout depuis le New South Wales et sont le fruit des échanges de laine entre avec les colonies françaises établies dans le Pacifique. La demande de laine étant croissante, la France décide d’asseoir sa position en participant aux expositions de Sydney et de Melbourne en 1879-80 et 1880-81. L’ouverture du Comptoir National d’Escompte (affilié à la BNP) à Sydney et à Melbourne marque le point de départ de l’approfondissement des relations commerciales entre la France et l’Australie, avec la multiplication des transactions de laine. En 1882, les lignes des messageries maritimes sont créées : 13 fois par an, les bateaux relient Marseille à l’Australie en passant par le Canal de Suez, les Seychelles, la Réunion, l’Ile Maurice, Adélaïde, Melbourne, Sydney, et la Nouvelle-Calédonie. Les tentatives des hommes d’affaires français d’établir une ligne Dunkerque-Sydney, ligne qui aurait eu l’avantage de permettre l’acheminement direct de marchandises depuis les grands centres textile traditionnels du Nord de la France, restent vaines. D’aucuns estiment que les intérêts français en ont été lésés et durablement retardés. Etape finale du développement des relations commerciales entre les deux pays au 19ème siècle, la Chambre de commerce et d’industrie franco-australienne est créée le 11 mai 1899, principalement dans le but de diversifier les débouchés et sources d’approvisionnement de l’Australie. La France exporte principalement des produits de luxe : cachemire, soies, cuirs, liqueurs, vins de Bourgogne, champagne.

Jusqu’en 1914, la connaissance de la France et du peuple français se limite aux quelques contacts que les Australiens peuvent avoir avec les Français établis en Australie, ou lors des échanges commerciaux avec la Nouvelle-Calédonie. Le déclenchement de la Première Guerre Mondiale et l’engagement aux côtés des alliés de 313 814 soldats australiens, dont 46 000 périssent sur le front occidental, fait émerger un nouveau type de relations entre les deux pays. Combattant pour la première fois à Gallipoli aux côtés des Français, les troupes australiennes se sont particulièrement illustrées sur le territoire français, à Pozières, Villers-Bretonneux, Saint-Quentin et Amiens. A leur retour, parfois mariés à des Françaises, ces soldats australiens contribuent à diffuser la culture française auprès d’un large public.

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De 1945 à nos jours : développement des relations diplomatiques et commerciales

La période d’après-guerre est propice aux actions bilatérales (création de la Ligue Franco-australienne, basée à Sydney, accords bilatéraux concernant les dommages de guerre, les anciens combattants et les monuments commémoratifs établis dans les deux pays.) Dans le domaine culturel, l’enseignement de la langue française se diffuse, amenant davantage d’Australiens à s’intéresser à l’étude de la langue française, parfois même à mener leurs études dans les universités françaises. En matière commerciale enfin, l’évolution est moins nette - la balance commerciale française affiche un net déséquilibre au profit des importations - et le premier accord bilatéral de commerce n’est conclu qu’en 1936, stipulant que la France peut dès lors bénéficier des avantages de la zone sterling : les échanges pâtissaient jusque là des taxes très élevées appliquées à certains produits, entraînant une perte de 25 % de ses exportations.

La 2ème moitié du 20ème siècle est propice au développement des relations bilatérales entre la France et l’Australie, tout d’abord avec la création de l’ambassade de France à Canberra. De juin 1940 à juillet 1944, la représentation diplomatique française basée à Sydney était duale, une représentation officiant pour le gouvernement de Vichy et l’autre pour le Général de Gaulle. En juillet 1944, un délégué du gouvernement provisoire de France, devenu chargé d’affaires, ouvre la légation française à Canberra. Le premier ambassadeur de France en Australie, nommé par le gouvernement provisoire du Général de Gaulle, est M. Pierre Augé.

Les travaux de l’ambassade actuelle, sur Perth Avenue, commencent le 13 mars 1957, en présence du Premier Ministre Australien, Sir Robert Menzies, et du Vice-ministre français des Affaires Etrangères, M. de Felice ; ils se terminent en novembre 1959. L’ambassade de France est le seule mission diplomatique à avoir érigé un monument aux morts australiens de la Première Guerre Mondiale sur le site même de son implantation. Ce monument a été inauguré en 1961 par le Général Pechkoff, envoyé extraordinaire du Général de Gaulle, et par Sir Robert Menzies.

Les principaux accords bilatéraux signés regardent des champs d’activités très variés : en 1955 sont conclus des accords tarifaires relatifs aux douanes et au commerce ; au cours des années 60, de nombreux traités visent à réglementer l’exploitation du domaine aérien. Dans les années 70, les échanges franco-australiens se rééquilibrent en faveur des exportations françaises : en effet à partir de 1945, de grandes entreprises françaises profitent des fortes croissances économique et démographique en Australie pour augmenter leurs ventes en matière de technologies de pointes (CITRA remporte en 1955 le marché de la construction de barrages hydroélectriques dans les Snowy Mountains, réalisant alors le contrat le plus élevé jamais signé par un Français. D’autres firmes, parmi lesquelles Total, Pechiney ou encore Générale Aéronautique Marcel Dassault remportent des contrats importants et renforcent leur implantation sur le marché australien). En matière fiscale, de double imposition notamment, un accord est conclu en 1976.

Autre domaine clé des relations franco-australiennes, le secteur nucléaire, plus précisément la réglementation des transferts de matières nucléaires, a fait l’objet de nombreux accords en 1980 et 1981. La coopération culturelle et scientifique s’est également développée : accord de 1977 dans le domaine de la culture et de 1988 dans le domaine scientifique et technique, lors de la visite de M. Curien, alors ministre français de la Recherche et de la Technologie.

En 2003, deux accords importants ont été signés : le premier concerne les échanges de jeunes dans le cadre du programme vacances-travail. La même année est signé le traité de coopération dans les zones maritimes adjacentes aux territoires des îles Heard et Mac Donald et aux terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

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Une perspective sur deux siècles de relations commerciales franco-australiennes permet de voir que, globalement, leur développement a été relativement lent. Il faut imputer à cela les grandes distances entre les deux pays, les différences culturelles relativement importantes ainsi que l’essor récent de l’économie australienne. Tel que l’indiquait en 1984 le Dr Robert Aldrich, de l’université de Sydney, plusieurs interprétations historico-économiques de cette évolution sont possibles : l’une insiste davantage sur l’influence des facteurs offre et demande (laine au 18ème siècle, construction, industrie lourde, technologie de pointe et expertise scientifique après la seconde guerre mondiale.) D’autres économistes placeraient en revanche l’évolution des relations bilatérales commerciales dans le contexte plus large de l’évolution globale du système capitaliste qui a entraîné la recherche de matières premières abondantes, de coûts de production toujours plus faibles et de nouveaux marchés. Cette interprétation insiste sur le rôle particulier de l’impérialisme britannique et sur le fait que l’Australie est longtemps resté un producteur de matières premières. Pour la période d’après-guerre, l’essor des échanges s’expliquerait par le développement des firmes transnationales et des conglomérats qui exploitent les ressources naturelles et profitent des débouchés australiens.

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