Capitale éphémère d'une province à la dérive :

Cette vitalité et cette prospérité semblent s'être maintenues jusqu' aux premiers temps de l'Islam si l'on croit ce qui a été rapporté par les ch-roniqueurs arabes. Entre temps, sous la domination vandale (439-533 après J.-C.), Capsa connut une période troublée et sa région devint une terre d'exil et de refuge pour les catholiques victimes de la répression et de la persécution des nouveaux maîtres du pays. A ce propos, il suffirait ici d'évoquer le martyre à Carthage le 2 juillet 483 des sept moines de Gafsa. Il s'agit de l'abbé Liberatus , du diacre Boniface, des sous-diacres Servus et Rusticus et des moines Rogatus , Septimus et Maximus .

Le récit de leur Passion nous apprend que les restes des sept saints ont été enterrés à Carthage dans le monastère de Bigua contigu à la basilique dite de Celerina. Des recherches archéologiques récentes ont permis de retrouver l'endroit et d'identifier avec certitude le locus . A l'époque byzantine, Capsa - surnommée désormais Felicissima lustiniana (la très Heureuse Justinienne) - se vit doter par Solomon, le préfet du prétoire de l'empereur Justinien, de puissantes fortifications comme nous l'apprend une inscription latine datable entre les années 539-544 et dont voici la traduction: « Aux temps heureux de nos très pieux maîtres Justinien et Théodora, toujours Augustes; par l' entremise de Solomon, très excellent maître des milices, préfet du prétoire d'Afrique, ancien consul et patrice, les murs de la très heureuse cité Justinienne de Capsa ont été construits depuis les fondations et achevés" .

Les Byzantins firent alors de Gafsa une capitale de la province de Byzacène. En tant que telle, elle avait pour rôle principal d'assurer la défense de la frontière méridionale de la province. Ce rôle qu'elle partagea avec la cité de Thelepte, notre ville aura de plus en plus du mal à l'assumer devant les raids et incursions répétés des armées arabes. En l'année 647, lors de la grande invasion qui se solda par la prise de Sufetula (aujourd'hui Sbeïtla) et la mise à mort du patrice Grégoire, Gafsa put demeurer à l'abri de ses remparts.


El Borj

 

Lire la suite [1] [2] [3] [4] [5] [6]

 
« Piscines » Romaines
 
Spectacle de courses de chars dans le cirque romain de Gafsa (époque byzantin)
 
Tarmil des hommes