La censure est un complément de la propagande dans les pays autoritaires. Elle sert à promouvoir l’image du pays que la propagande présente est diffuse à l’intérieure comme dans le monde entier. Les pays dont le système de communication repose sur une stratégie de propagande et de censure sont des pays dont le système de gouvernance souffre d’un déficit de légitimité. A la réalité concrète de la situation dans leur pays ces système en crise tentent par censure et propagande interposés à monter une image fictive de cette réalité usant de tout les subterfuges de manipulation et de tromperie que les sciences politique et de communications ont permis. Plus la propagande est présente, plus la censure est pesante plus la crise est profonde et leur système de gouvernance et en contradiction avec les besoins de leurs pays et les aspirations de leur sociétés.
Ces affirmations, ne procèdent pas d’une idée personnelle que je veux défendre ou proposer mais tentent tout simplement de dépoussiérer les normes de réflexion dont toute entreprise d’action doit s’inspirer dans de semblables situations.
La Tunisie est une dictature dont le système autoritaire repose exclusivement sur la propagande et la censure. La liberté d’expression n’est pas reconnue et la liberté de la presse n’existe pas sauf dans la clandestinité et l’opposition à la dictature. Ce n’est là même pas une révélation qui a besoin d’être argumentée car personne n’est plus au secret de cette triste réalité. Et de là, le summum de l’impuissance et de maque de vision serait de croire pouvoir faire l’économie d’une lutte pour la liberté d’expression et de la presse en s’adressant directement au dictateur dans l’espoir de l’obtenir gracieusement. Cette liberté, en supposant par l’absurde que le dictateur consent, ne serait qu’a l’image de celle du neigre que son seigneur lui permet de manger à sa table développée par Frantz Fanon dans Les Damnés de la terre.
C’est mon point de vue sur la Lettre ouverte adressée aujourd’hui par les blogeurs au président Ben Ali sous le titre « La censure nuit à l’image du pays » à l’occasion de ce 3 Mai Journée mondiale de la liberté de la presse. Je ne veux pas dire plus à part que cette voie est sans issu.
Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 03 Mai 2010
Je comprends votre point de vue et je ne discute pas votre raisonnement, mais n’avez vous pas eu recourt à cette méthode quand vous avez voulu dénoncer la condition des juges et de la justice en Tunisie ? J’imagine qu’en écrivant votre lettre vous l’avez fait tout en sachant pertinemment que le 1er responsable de la situation de la justice est bien le président. Loin de moi l’idée de comparer les deux initiatives mais à mon avis elles reposent sur le même principe.
Je vous accorde que la forme de cette lettre peut être inacceptable pour beaucoup de personnes, mais moi je préfère garder le fait qu’elle rappelle au 1er responsable, que ces pratiques sont illégales et indignes de notre pays…
a mon humble avis il faut encourager la blogosphère à prendre plus de confiance et à s’approprier le combat pour le respect de nos institutions et de nos lois. chacun mène ce combat selon ses moyens et ses convictions…si je me rappelle bien, ces conseils sont de vous Si Mokhtar
Amitiés
J’avais la phrase qui évoque ce que vous me rappelez au bout de la plume en écrivant cette note avant de décider de ne pas citer cet acte pour ne pas me poser en donneur de leçon et pour inscrire le texte dans les principes fondamentaux.
Vous savez qu’on a une longue liste d’auteurs de lettres ouvertes au présidents dans le dernier moitié du siecle et nous savons tous ce qu’il en été…
J’aivais justement passé la soirée hier avec des amis etrangers qui ont évoqué cette lettre et je me rapelle leur avoir dis « C’été naif de ma part de demander au président l’independance de la justice alors qu’il ne nous reconnais pas encore la liberté d’expression »
vous devez savoir cher Malek que ce que j’ai revendiqué individuellement pour l’independance de la justice dans cette lettre a été integralement repris par le bureau executif elu de l’association des magistrats aprés et que cette association rassemble tous les magistrats tunisiens et le complot dont a fait l’objet cette association pour cette raison… pour la liberté de la presse on peut évoquer ce qui est arrivé au syndicts de journaliste… et les exemples sont à ne plus compter dans tous les secteurs de la société..
Alors j’ai tout simplement voulus dire aux blogeurs de se rappeler de ne pas repeter les memes erreurs de leurs prédecesseurs.
en effet je continu à croire qu’il faut « encourager la blogosphère à prendre plus de confiance et à s’approprier le combat pour le respect de nos institutions et de nos lois. » Mais sans oublier que la dictature nest pas une institution mais la machine qui les détruit0. (YM)
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http://www.tunisiawatch.com/?p=2262
La lettre des blogueurs tunisiens, adressée au président Ben Ali le suppliant d’ intervenir pour mettre fin à la censure en lui rappelant que cette politique de verrouillage de l’ information » nuit à l’ image du pays « , résume parfaitement la mentalité du peuple tunisien : soumission, habitude aux diverses formes de répression, manque de volonté et de lutte pour se libérer, absence d’ esprit de sacxrifice pour une noble cause et attente d’ un changement providentiel même s’ il émane du plus médiocre citoyen du pays.
Les Tunisiens n’ ont pas saisi que l’ idéologie au pouvoir dans leur pays s’ exprime en une dualité redoutable et machiavélique : Le président de la République s’ occupe de la rhétorique enrobée de démocratie, d’ Etat de droit et des institutions, de droits humains, du bien être de tout le peuple, d’ avenir radieux, de réalisations grandioses et de la liberté dans tous les domaines dont profite l’ ensemble de la société.
L’ administration, de son côté, s’ occupe de gérer la répression sur le terrain en agissant contre les normes constitutionnelles et contre les engagements du gouvernement à l’échelle international et onusien, en terrorisant la population, à travers les arrestations illégales, les proçés fallacieux, l’ emprisonnement abusif, la torture,l’ opposition à toute manifestation de libre expression.
Des naïfs ont cru et croient peut être encore que Ben Ali agit dans le bon sens mais c’ est l’ administration et certains faucons du RCD qui mettent des bâtons dans les roux du changement. D’ autres pensent que tout le mal du système émane des luttes féroces qui se déroulent entre clans au pouvoir.
Il n’ y a rien de tout cela et le fonctionnement de l’ ensemble du pouvoir est bien pensé, étudié et chacun sait ce qu’ il fait avec le consentement de l’ autre. C’ est la stratégie de tous les tenants du pouvoir dans le monde arabe. Car, s’ ouvrir véritablement sur la démocratie, cela revient à dire perdre le pouvoir. Et l’ être arabe a horreur de l’ alternative. Même au sein de l’ opposition qui lutter pour la démocratie.
Houcine Ghali, Genève