« Malgré une croissance moyenne de 5% entre 2000 et 2010, explique « Le Monde Economie » daté du 8 février sous la signature d’Antoine Reverchon et d’Adrien de Tricornot, les économies arabes ont été incapables de créer assez d’emplois pour une jeunesse éduquée ». Avec pour conséquence l’agitation que connaissent la Tunisie et l’Egypte et le risque de contamination qui pourrait s’étendre aux pays de la région MENA (acronyme de Middle East et North Africa, soit Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Pour Lahcen Achy, économiste à l’institut Carnegie du Moyen-Orient à Beyrouth (Liban), les mutations sociales culturelles majeures - comme un taux d’analphabétisme nul en Tunisie ou en Jordanie - n’ont pas été accompagnées des réformes institutionnelles correspondantes : « on a ainsi créé une économie de marché de façade, la privatisation des entreprises ayant été confisquées, par exemple, par des personnalités proches du pouvoir.
La corruption généralisée et l’inefficacité de l’administration s’y ajoutant transforme la situation en un cocktail explosif dont témoignent « la révolte des jeunes Arabes coincés dans un ascenseur social en panne ».
La situation peut varier en fonction des pays mais il n’en demeure pas moins que « pour qu’une société puisse bénéficier des opportunités offertes par la réforme économique, il faut d’abord faire des réformes institutionnelles qui s’attaquent aux privilèges », au modèle de la transition réussie de la Turquie, modèle plus convaincant que celui présenté par l’Iran.
A lire sur ce sujet dans « Le Monde Economie » dans l’édition Abonnés du Monde.fr ou dans “Le Monde” daté mardi 8 février :
- Monde arabe : l’agonie d’un système, par Antoine Reverchon et Adrien de Tricornot.
- La « transition démographique » a bouleversé les sociétés du Maghreb et du Machrek, par Anne Rodier.
- Entretien avec Lahcen Achy, économiste au Carnegie Middle East Center, à Beyrouth : « Le partage des opportunités économiques passe par la réforme institutionnelle », propos recueillis par Antoine Reverchon.
- Infographie : pétrole, nourriture, les déséquilibres commerciaux accroissent la dépendance aux marchés internationaux dans les pays de la région.
« Le Monde Economie » propose ses rendez-vous traditionnels :
- « L’euro selon Angela Merkel », par Jean Pisani-Ferry.
- La chronique de Martin Wolf : « La crise est un accélérateur ».
- Livre : « Lost in management », par François Dupuy. Le Seuil, 276 pages, 20 euros (chroniqué par Anne Rodier).
- Les acteurs de l’économie : «Pierre-Paul Schweitzer, un Français au FMI», par Jean-Marc Daniel.
- Chronique de la semaine : « La mesure du risque de crédit doit être un service public », par Paul Jorion.
- Entreprise : « Quand Michael Porter plaide pour la création de valeur sociale », par Julie Battilana.
- Management : « Steve Jobs et les écueils de l’innovation », par Armand Hatchuel.
Stratégie d’entreprise :
- Entretien avec Olivier Ginon, PDG de l’organisateur d’événements GL Events, qui a développé son activité dans l’aménagement de sites de prestige et dans l’événementiel sportif dans le monde entier : « La concession du Palais-Brongniart, une carte de visite exceptionnelle », propos recueillis par Laurence Girard.
- Le marché de l’événementiel reste très atomisé, par Laurence Girard.
« Le Monde Economie » propose en outre quatre pages exceptionnelles «Spécial industrie» consacrées aux entreprises innovantes et à la recherche et développement.
- Concilier esprit d’innovation et exigences du marché (les entreprises ont besoin de chercheurs ; mais les profils demandés s’apparentent au mouton à cinq pattes), par Nathalie Quéruel.
- Le mythe de la science sans frontière, par Nathalie Quéruel.
- Les start-up recherchent des recrues « atypiques » (outre des compétences technologiques et managériales, les ingénieurs et techniciens doivent aussi posséder des connaissances en marketing), par Sarah Belouezzane.
- A Lyon, cent trente-quatre PME créées par Crealys, par Sarah Belouezzane.
- A Lille, chercheurs et geeks partagent leur savoir-faire (le pôle d’excellence Euratechnologies et ses quelque 150000 mètres carrés font cohabiter laboratoires, ingénieurs et créateurs d’entreprises), par Julien Dupont.
- Manager des chercheurs : une mission quasi impossible (l’autorité des responsables de laboratoire est entravée par le peu de marge de manœuvre dont ils diposent en matière de gestion), par Julien Dupont.
- Entretien avec Muriel Sinanides, DRH de l’Institut national de la recherche en informatique et en automatique (Inria), qui y a lancé une école de management : «Dans un laboratoire, il n’existe pas de relation hiérarchique au sens classique», propos recueillis par Julien Dupont.