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"Sale temps pour les pêcheurs" : chromo uruguayen

LEMONDE pour Le Monde.fr | 01.03.11 | 16h46  •  Mis à jour le 04.03.11 | 11h49

 

Une scène du film uruguayen d'Alvaro Brechner, "Sale temps pour les pêcheurs" ("Mal Día Para Pescar").

Une scène du film uruguayen d'Alvaro Brechner, "Sale temps pour les pêcheurs" ("Mal Día Para Pescar").HÉLIOTROPE FILMS

Le terme "pittoresque" n'a pas toujours été péjoratif. Mais comment l'employer autrement à la vue de ce film qui passe une nouvelle de l'écrivain uruguayen Juan Carlos Onetti à la moulinette d'une bizarrerie bon enfant ?

Lointains descendants du Quichotte et de Sancho Pança, le prince Orsini et le lutteur Jacob, ancien champion de République démocratique allemande, échouent à Santa Maria, bourgade perdue loin de Montevideo. Là, Orsini veut reproduire l'arnaque qui les fait survivre depuis des années : il promet une somme fabuleuse à qui arrivera à défaire son champion. Mais le système est usé, le duo se défait et un adversaire capable de l'emporter pointe à l'horizon.

Pour son premier long métrage, Alvaro Brechner a convoqué une théorie de grands anciens, de Sergio Leone à Orson Welles, pour donner un peu de cachet à son duo égaré au milieu de nulle part. Santa Maria prend tour à tour des airs de village du Far West ou de bourgade espagnole pour comédie picaresque.

Le ton passe de la satire sociale (avec un personnage de journaliste véreux) au réalisme magique venu des Andes et d'Amazonie. On peut prendre un peu de plaisir à la présentation de ces hypothèses, car Alvaro Brechner fait preuve d'un certain flair visuel.

Mais à l'arrivée, une fois bouclé le récit (le film annonce dès sa première séquence la catastrophe à venir), tous les efforts dépensés apparaissent bien vains. Ces personnages que réalisateur et interprètes auraient voulus hors du commun regagnent le magasin des archétypes sans avoir suscité affection ou compassion et Santa Maria ne laisse que le souvenir d'un décor de cinéma.

LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks)


Film uruguayen d'Alvaro Brechner avec Gary Piquer, Jouko Ahola, Antonella Costa. (1 h 44.)

Thomas Sotinel

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