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"Sans identité" : salade de navet à la berlinoise

LEMONDE pour Le Monde.fr | 01.03.11 | 16h45  •  Mis à jour le 04.03.11 | 11h48

 

January Jones dans le film américain de Jaume Collet-Serra, "Sans identité" ("Unknown").

January Jones dans le film américain de Jaume Collet-Serra, "Sans identité" ("Unknown").STUDIOCANAL

La glissade de Liam Neeson reste inexpliquée. Des hauteurs hollywoodiennes voisines des Oscars (La Liste de Schindler, Michael Collins) à l'équivalent moderne de la série B (Taken, Le Choc des Titans), la reconversion de l'acteur irlandais est spectaculaire.

Comme dans Taken, le film de Pierre Morel produit par Luc Besson, le voici à nouveau dans la peau d'un de ces Américains qui n'auraient pas dû venir en Europe. Le docteur Martin Harris, botaniste, arrive à Berlin en compagnie de sa ravissante épouse (January Jones, madame Don Draper à la télévision, spécialiste des rôles de femmes à qui l'on ne peut pas faire confiance) pour participer à un sommet international organisé par un prince saoudien et progressiste. En arrivant à l'hôtel (l'Adlon, équivalent berlinois du Ritz), il s'aperçoit qu'il a oublié son attaché-case à l'aéroport.

Il y repart en catastrophe dans un taxi conduit par une réfugiée bosniaque sans papiers (Diane Kruger, qui est allemande et est condamnée à parler l'anglais avec un drôle d'accent). En chemin, le taxi plonge dans la Spree, dont notre héros ressort amnésique. Le temps (quatre jours) de retrouver ses esprits, il rejoint son épouse qui le bat froid. "Je ne connais pas cet homme", dit-elle. Le docteur Harris part à la recherche de son identité perdue, assisté par la taxiwoman bosniaque et un ancien agent de la Stasi (Bruno Ganz qui échappe au ridicule général).

Sans le dévoiler, il faut reconnaître que le fin mot est ce que cette histoire offre de meilleur.
La vérité sur le docteur Martin Harris aurait pu trouver sa place dans un film d'une qualité infiniment supérieure, qui aurait joué sur l'inquiétude et le trouble plutôt que sur les
déflagrations et les poursuites en voiture.

Tel que l'a réalisé l'Espagnol Jaume Collet-Serra, Sans identité se place résolument dans la catégorie des films dont chaque personnage se transforme en champion Nascar dès qu'il prend le volant.

Le temps passé à transformer les rues de la capitale fédérale en circuit automobile a manqué à l'élaboration des personnages, de l'ambiance. On se contentera donc d'une lumière hivernale dans laquelle se meuvent des silhouettes invraisemblables.

LA BANDE-ANNONCE (avec Preview Networks)


Film allemand et américain de Jaume Collet-Serra avec Liam Neeson, Diane Kruger, January Jones, Bruno Ganz. (1 h 50.)

Thomas Sotinel

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