25 février 2011

Centrale recrute des fillesJ’ai réalisé un résumé de vos très nombreux commentaires sur mon post du jeudi 24 décembre intitulé «Où étudient les filles dans l’enseignement supérieur?». Le voici avec, selon les cas, l’intégralité du post ou ces phrases fortes quand il était trop long. Merci à tous ceux qui ont participé au débat sur mon blog en répondant à la question “Mais alors pourquoi, plus que jamais, les filles choisissent-elles certaines filières et les garçons d’autres?”. Et pour illustrer le propos une illustration tirée du site de Centrale Paris, l’une de ces grandes écoles d’ingénieurs qui rêverait tant de recruter plus de filles: mademoisellefaitcentrale.

–> Ceux (nombreux) qui disent que c’est très bien comme ça

C’est surtout le cas d’hommes mais aussi de Maud qui nous dit: « Peut-être parce qu’ils n’ont globalement pas les mêmes aspirations ni les mêmes affinités ! L’égalité ne signifie pas l’indistinction. Je note aussi qu’on ne se demande jamais pourquoi les garçons sont minoritaires dans l’enseignement supérieur ; la surreprésentation d’un sexe ne semble poser problème que lorsqu’elle est le fait des garçons. »

ioan renchérit: «Si on s’efforçait de diriger les garçons vers les filières féminines, l’effet sur les pourcentages serait le même, du fait de la distribution biologique de base. Ceci étant dit, ça sort d’où cette “nouvelle” (=10-20 dernières années) tendance à vouloir forcément intervenir dans ce genre de statistiques? Pourquoi ne pas laisser chacun choisir ce qu’il veut, même si ça donne 100% de mecs parmi les docteurs tourneurs-fraiseurs?»

Ou TT : « Il y a quand même plus de filles ingénieurs que de garçons infirmiers et pourtant on en fait pas tout un fromage. Rien dans la société n’empêche actuellement une fille sortant de S de faire une prépa scientifique puis une école d’ingé. Pourquoi forcer les gens a faire ce qu’ils n’ont pas envie de faire? Ou alors il faut éduquer les filles comme des garçons dès la naissance…»

Ou fouf: «Saviez-vous que les hommes et les femmes sont différents ? moi oui … qu’ils aient des goûts différents, cela ne peut choquer que les esprits formatés par cet égalitarisme neuneu “50% partout sinon je fais un malheur”. Dans nos sociétés bien libérales les gens ont le choix de leur filière, donc pourquoi vouloir à tout prix forcer ce choix? Les femmes désapprouvent les filières ingénieur dans leur ensemble. Tant pis pour moi, tant mieux pour elles si elles ont leur préférences ailleurs… ce qui paraît plus inquiétant, c’est le désintérêt général pour les sciences, les étudiants préférant s’engouffrer dans des usines à chômeurs, alors que la Chine, l’Inde, ou encore l’Iran acquièrent leur indépendance technologique à grand pas…»

Discan: «Heu, peut-être que c’est simplement du au fait que les hommes sont plus développé d’un côté du cerveau (logique, mathématiques, etc.) que les femmes? (et je n’ai pas dit SUPÉRIEUR, ne m’harcelez pas de critiques féministes svp). Pourquoi y-a-t-il plus de femmes en arts, en danse, en théâtre? C’est simple à comprendre pourtant. Il faut arrêter de se demander pourquoi certains secteurs d’emplois ne sont pas 50% de filles et 50% de gars, il y a des préférences pour certaines, d’autres préférences pour d’autres…»

Nombre d’Or: «Je m’étonne des conclusions tirées de cette étude. Personnellement, ce que je vois c’est qu’il y a moins de filles en filières scientifiques par exemple, mais aussi qu’il y a moins de garçons en chimie, en langue, en droit etc. Pourquoi s’enflammer sur l’absence des femmes dans certaines filières mais pas des hommes dans d’autres? Qui compatit avec les hommes qui veulent être esthéticiens mais qui ont peur d’être ridiculisés par leur entourage? »

–> Celles qui parlent d’expérience de leur travail

Clarissa a ouvert le débat et je l’en remercie en nous disant: «Il est très dur de devoir faire l’impasse d’une part de sa personnalité pour réussir à s’intégrer. En tant que fille dans l’automobile, je me suis fait siffler sur les lignes de prod car mon uniforme d’entreprise comprenait une jupe. Je comprends que certaines filles n’aspirent pas forcément à embrasser le combat pugnace du MLF tout au long de leur carrière…. Pourquoi les mecs perdent-ils toutes leur intelligence une fois en majorité?»

Comme nah qui nous dit avoir détesté être une femme ingénieure: «Vous savez je suis ingénieur et diplômée de HEC et je suis bien contente de ne plus travailler dans l’ingénierie. L’atmosphère est lourde, les blagues salaces, les mâles ingénieurs créent une ambiance à celui qui aura la plus longue, incapables qu’ils sont de travailler en synergie et bonjour les discussions à midi entre le bricolage et les voitures. J’y ai perdu les plus belles années de ma vie. Il faut comprendre qu’on ne choisit pas un domaine scientifique quand on choisit l’ingénierie mais un style de vie. Je doute que ce style de vie convienne aux femmes, nous sommes trop subtiles pour cela …»

Ou libo qui elle au contraire adore son métier: « Je ne vois aucun problème à dire que les femmes et les hommes ont des sensibilités différentes. Les films à l’eau de rose touchent plus les femmes que les hommes, les films de guerre c’est l’inverse : et alors ???. Il est montré que les femmes éprouvent plus de compassion que les hommes, nous ne disposons pas des mêmes armes dans la vie. (..) Je suis ingénieur en mécanique malgré le fait d’avoir joué à la poupée et à la barbie durant toute mon enfance. Je ne m’y sens absolument pas discriminée et je n’ai rencontré aucune difficulté liée à mon sexe pour faire ces études.»

–> Celles qui parlent de leurs études

Comme eva, qui est la seule fille au milieu de 30 garçons dans sa classe: «Je confirme : beaucoup de filles en médecine, une écrasante majorité en lettres et sciences humaines, économie, beaucoup en maths aussi (elles sont majoritaires en licence dans ma fac), à peu près 50-50 en physique chimie… D’après ce que j’ai pu constater, pour les sciences “pures” il y a à peu près autant de garçons que de filles. Par contre les sciences appliquées c’est une autre histoire. Dans ma classe, nous sommes 30, et je suis la seule fille (ils sont gentils, mais bon…). (..) Beaucoup de filles ont une mauvaise image de certaines filières (l’informatique c’est pour les boutonneux binoclards, la prépa c’est trop duuuur..), alors qu’elles y seraient très à l’aise !»

Et Khalil: « C’est drôle les statistiques quand même ! Dans mon école d’ingé (agroalimentaire), on n’est pas 25% mais plutôt 8O% de filles. Alors quand je lis que les filles, on ne les trouve que peu dans les matières scientifiques, j’en avalerai presque mes tubes à essais tellement je trouve ça ridicule. Pourquoi toujours généraliser ? »

–> Beaucoup de réflexions sur l’éducation des enfants

Comme louis, vous êtes beaucoup à voir dans le débat un problème d’éducation des filles: «Peut-être l’explication tient-elle au fait que les filles sont des écolières plus sages, attentives… et conformistes, que les garçons, toutes “qualités” qui sont largement appréciées dans l’enseignement élémentaire et secondaire, par ailleurs largement féminisé. En revanche l’enseignement supérieur, surtout scientifique et technique, demande plus d’aptitudes à la divergence et à l’originalité, à la synthèse plutôt qu’à l’analyse, à l’écart avec les valeurs admises plutôt qu’à la parfaite conformation aux normes en vigueur.»

Quant à Patrick, comme beaucoup il remonte à la petite enfance : «Image du père, image de la mère, de la société … trouvez vous que les femmes scientifiques soient érigées en exemple ? Je ne trouve pas. Où se trouvent les jouets de construction dans les magasins ? Au rayon pour les garçons. Où se trouve la dinette ? Au rayon des filles. L’encrassage des cerveaux commence très tôt. »

David également : « Les deux sexes sont différents, même si c’est avant tout du à la société, alors en quoi est-ce surprenant que les filières ne soient pas les mêmes ? Si vous achetez un kit d’infirmière à votre fille et une voiture télécommandée à votre fils, faut pas s’étonner que la première face médecine et se second une école d’ingénieur. »

Sapajou va plus loin (on est proches d’un ADN des sciences!): «Je pense que les filles sont plus sensibles et que ça explique pas mal de choses au niveau des études. Je ne vois pas en quoi c’est choquant de dire ça, ni en quoi c’est sexiste. (…)Il y a 90% de garçons en clubs d’échecs. Pourquoi pas plus de filles ? Dans les écoles où l’on enseigne les échecs, on constate que le jeu plaît quand même plus aux garçons. Moi je pense que ça tient à l’attrait pour les sciences d’une part, et à + de sensibilité et d’attrait aux humanités pour les femmes.»

ingénieureuuuuuuh nous explique au contraire lui que: «Enseignant-chercheur dans une école nationale supérieure d’ingénieur en électronique (établissement publique), je remarque une proportion (chiffres officiels 2010) de 10,7 % de filles dans la population des étudiants français de l’école (66 étudiantes pour 549 étudiants) et une proportion de 23,4 % dans la population des étudiants étrangers de l’école (43 étudiantes pour 141 étudiants). Il est intéressant de noter que la population des étudiants étrangers de l’école est majoritairement issue du Maroc (40 %) et de la Tunisie (32 %). Deux pays qui ne sont pas toujours considéré par les français comme des modèles d’égalité des sexes. (..) On peut difficilement parler de différences sexuelles vis-à-vis des mathématiques ou des sciences mais on doit s’interroger sur la culture française vis-à-vis des métiers scientifiques et techniques (surtout techniques) qui y dirige plus facilement un garçon qu’une fille.»

joann voit plutôt un problème d’éducation des… garçons: «En ce qui concerne les jeux et jouets, des études ont prouvé que les filles étaient très souples et jouaient avec le même plaisir à la poupée, au pompier, aux petites voitures, à la ferme etc. Pas les garçons. Il est difficile de démêler nature et culture, mais on peut remarquer que les garçons sont plus “conservateurs” que les filles. Leurs palettes culinaire, professionnelle, artistique, sportive etc. sont généralement moins larges. Les gardiens de l’orthodoxie sont majoritairement des hommes. Il me semble donc que le travail à faire est moins d’enrichir les palettes féminines mais d’éduquer différemment les garçons, ce qui est infiniment plus difficile.»

Sur les véritables motivations des filles à choisir un métier

GeGe livre une analyse très fine des motivations qu’il voit dans les choix de carrières des femmes : «Le problème n’est pas de chercher à un équilibre 50/50 partout, il est d’essayer de comprendre pourquoi, les filles sont (ou sont devenues) fortement majoritaires dans certains métiers depuis qu’elles accèdent aux études supérieures de façon notable (années 60) et pas dans d’autres. (…) Investissement massif de secteurs où le contact avec les autres est assuré (enseignement secondaire, médecine pour prendre des exemples frappants) et plus grande méfiance envers d’autres types de métiers: outre tout ce qui a été justement noté (jouets par exemple), le métier d’ingénieur est rarement perçu comme un métier de large contact avec les autres (vrai ou pas, l’impression à 18 ans, c’est important). Il convient aussi de se méfier des généralisations ; concernant les études médicales,  un constat qui n’est pas sans conséquences pratiques : les filles travaillent plus et il n’est pas étonnant de les voir réussir ce concours mieux que les hommes, surtout en fonction de la nature des épreuves.»

Sur le système scolaire

jeand : « Je pense que les filles s’intéressent peu aux sciences pour plusieurs raisons: déjà, elles y sont moins sensibilisées dès leur plus jeune âge( du fait sans doute que les jeux proposés aux enfants sont différents selon leur sexe + importance de l’éducation et du schéma parental ) ensuite, j’ai l’impression aussi qu’elles s’y sentent moins en confiance, moins “capables” et se découragent beaucoup plus vite que les garçons dans ce domaine. Ce “découragement” selon moi peut découler d’une part de leur manque de sensibilisation aux sciences, et aussi, peut-être d’un manque de valorisation de leurs capacités comparativement aux garçons…Un exemple tout bête qui vient de ma propre expérience de délégué de classe : quand une fille avait des mauvaises notes (bon dans n’importe quelle matière que ce soit) on disait plus souvent (pas toujours !) qu’elle avait des “difficultés” dans cette ou ces matières. En revanche, pour un garçon, j’ai plus souvent entendu “il a un potentiel mais ne s’investit pas assez”. Peut-être me fais-je des films, mais je pense que les mentalités, notre perception des femmes ont encore du chemin à faire.»

mathyys rappelle utilement que « Dans leur importante majorité les filles préfèrent les matières littéraires aux matières scientifiques et dans les matières scientifiques elles préfèrent la biologie et la chimie aux maths et à la physique. Expliquer cela par l’éducation, sachant qu’à partir de trois ans elles ont le même enseignement dans ces matières que les garçons, ou le conformisme ne repose sur un apriori idéologique. »

Robin défend l’idée « qu’il faut c’est qu’en premiere annee on puisse essayer TOUT les cours de TOUTES les filieres. Un cours de droit, un cours de maths, d’anglais, d’histoire de l’art, de philo, de biologie, etc C’est le seul moyen de parer au taux d’”echecs” enorme en premiere annee, en tout cas au niveau de la fac. »

Et masse n’est pas du tout d’accord avec robin: «En gros, on appellerait ça le lycée. D’ailleurs, la plupart des étudiants en 1ere année que je connais sont contre, justement parce qu’”ils ne sont plus au lycée”. Un des buts du lycée général est de donner un aperçu de l’ensemble des disciplines qui pourraient apparaitre dans les études supérieures. S’il ne remplit pas ce but, c’est peut-être là qu’il faudrait agir plutôt que de refaire du généraliste à la fac. Sans compter que dans notre système d’enseignement supérieur la fac est mise en concurrence avec des filières sélectives et/ou plus prestigieuses, qui ne s’embarrassent pas de faire toutes les matières… »

–> D’autres sur l’évolution de la société

Patrice revient sur Bourdieu: «Il y en effet là l’illustration probante d’un phénomène social abondamment étudié par P. Bourdieu au travers de son “habitus” - idée selon laquelle le capital social transmis aux enfants, par la famille notamment, canalise les trajectoires sociales des individus. L’exemple des jouets évoqués plus haut en est l’une des manifestations. D’autres mécanismes jouent également, la famille, l’école (qui joue un rôle décisif du déterminisme social. Cela renvoie aux analyses empiriques portés par les sociologues dénonçant le “grippage” de l’ascenseur social joué par l’école).»

Et mary44 nous ramène à 1880: «C’est vrai que la route est longue; 1880 ce n’est pas si loin: Les muses de la maison à l’école. En faisant voter la loi Sée sur l’enseignement des jeunes filles, la République souhaite donner des compagnes républicaines aux citoyens républicains, mais non “détourner les femmes de leur véritable vocation qui est d’élever leurs enfants et de tenir un ménage, ni les transformer en savantes, en bas bleus, en ergoteuses”. Français, histoire et géographie, langue vivante et science, mais ni latin, ni grec. La scolarité dure cinq ans et est sanctionnée par un diplôme de fin d’études secondaires. Il n’est pas question d’aller jusqu’au baccalauréat!»

D’autres remontent encore plus loin comme patrice: «Je crois que depuis le temps des chasseurs cueilleurs il y a des tendances de long terme qui résistent vraiment aux volontés de faire bouger les statistiques: 90% des délinquants sont des hommes et les jeux de Mars sont éternellement masculins. Je suis homme et scientifique et je me suis résigné à sourire quand mon épouse infiniment compétente pour plein de choses me dit qu’elle n’est “pas faite” pour les maths.»

–> D’autres font remarquer que les hommes aussi sont absents de certaines filières…

David: « Peu de femmes en sciences, certes, mais on peut aussi poser la question : pourquoi si peu d’hommes à l’Ecole Nationale de Magistrature ?»

Julie est la seule à noter que: «A compétences égales, n’y a t’il pas des métiers où les femmes seront choisies en priorité au détriment des hommes (gynéco, sages-femmes encore)? Je pense que pour faire progresser les égalités (car il y a encore des inégalités), il faut une fois pour toute mettre les femmes et les hommes sur le même niveau.»

… mais réussissent parfois très bien là où ils sont minoritaires

Marie-claude fait remarquer qu’au-delà des statistiques, les hommes semblent mieux s’imposer que les femmes dans certains métiers pourtant plutôt féminins : «Il y a 2 garçons pour 25 filles dans les écoles de stylisme, mais vous avez peut-être aussi remarqué ce phénomène troublant: les stylistes de mode qui percent et sont connus sont majoritairement masculins! On peut faire la même constatation là que pour la cuisine: 90% des femmes font la cuisine, mais 90% des chefs cuisiniers connus sont des hommes! En d’autres termes, au moment de la compétition pour les places de prestige, les hommes sont avantagés. Pourquoi? Parce qu’ils sont plus compétitifs ou parce qu’on leur fait moins confiance ou parce que les hommes ont des réseaux plus puissants? En revanche, il y a une majorité de femmes dans les études d’infirmier(e)s ou de puériculture et là les hommes ne sont toujours pas plus nombreux au bout du compte dans la profession. Mais n’est-ce pas parce que ces métiers sont moins prestigieux et moins bien rémunérés? »

–> Sur le doctorat enfin

Anouck dresse un constat simple des problèmes financiers des doctorants : «Je pense que les ressources financières matériellement réduites lors d’un doctorat s’ajoutent aux difficultés attendues lors de l’expérience de la maternité. En d’autres termes, lorsque vous êtes demi-ATER, vous gagnez moins de 1300 euros par mois. Vous vivez donc déjà dans une précarité relativement frustrante, qui détourne souvent les étudiants de la perspective d’un doctorat. (…) Je ne parle pas des échos farfelus des uns et des autres allant de ‘tu es folle de faire un enfant tu vas foutre ta carrière en l’air’ à ‘On arrive toujours à réfléchir enceinte?’, qui dénote aussi un problème lié à la perception de la femme au travail.»

Paul et Joann  rappellent que souvent les femmes se sacrifient au profit de leur mari ou compagnon: «Très souvent, les femmes ne continuent pas en doctorat parce qu’elles vivent avec un homme qui lui continue, et il faut bien que quelqu’un fasse bouillir la marmite ou du moins ait un contrat stable. Essayez de louer avec deux situations précaires. Il est plus simple de dire “il” continue, “je” travaille. Je reprendrai plus tard. Et on ne reprend pas.»

ingenieure agro se souvient de son doctorat : « Je suis une femme docteur en electromagnétisme. A la fin de mon DEA (en 1992) certains de mes profs m’ont dit qu’ils me déconseillaient d’aller en doctorat, ‘car 3 ans d’études c’est plus long pour une femme que pour un homme à cet age-là, car l’horloge biologique est en route et que c’est le moment d’avoir des enfants’. J’ai même eu doit à ‘cela rendra les choses plus difficiles pour vous, c’est difficile à vivre pour certains maris quand leur femme est plus diplômée qu’eux’ Heureusement tous les profs que j’ai rencontrés n’étaient pas comme ça! mais au final la situation sur le terrain ne semble pas vraiment meilleure 2 ans plus tard …. »

A lire pour aller plus loin

- L’étude de base à lire absolument produite par l’Education nationale : «Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur», 2010

- Un excellent document que produit l’association l’association Femmes Ingénieurs : «Les femmes, les sciences : au-delà des idées reçues»

Et le débat continue…


Commentaires

  1. Etonnant cette étude et ces écarts selon les filières ? Maintenant que garçons et filles ont tous les choix ? Oui et non, les filles ne sont pas des garçons en plus douces, minces et moins poilues, elles ne pensent pas comme eux, elles ne leur disent pas tout, elles ont … un Code !
    Retrouvez “Da Femini Code” sur www.laconneriedulundi.com !

  2. merci beaucoup pour le lien.

    Je précise néanmoins que ce livret a été réalisé conjointement par les 3 associations “Femmes Ingénieurs”, “Femmes et Sciences” et “Femmes et Mathématiques”:

    http://www.femmes-ingenieurs.org/offres/file_inline_src/82/82_P_750_4.pdf

  3. es pauvres filles elles sont vraiment à plaindre ! Elles sont majoritaires (55% en général, 59% à la fac), même si … elles sont minoritaires dans certains domaines … alors les médias pointent ces inégalités (comme dans les sciences), mais dans les domaines où elles sont majoritaires, on ne s’y attarde surtout pas !!!
    C’est un acquis et c’est très bien comme ça !!! On ne va surtout pas pointer les inégalités que subissent les garçons (les RH pour, et en Langues -Sciences Humaines-Droit )… ça risquerait de desservir l’idéologie féministe triomphante !!!
    Car non seulement nous sommes minoritaires (45% en général, 41% à la fac), mais en plus nous subissons de grandes inégalités (suprématie des filles en proportion : au moins 65% quand elles sont majoritaires), et dans de nombreux domaines, au nombre de 7. Sur ces inégalités : on ne s’y attarde pas !!!
    Au contraire, on présente cela comme une conquête des femmes, comme des forteresses acquises et qu’il ne faudrait surtout pas rééquilibrer !!!
    On va pointer les forteresses dites machistes (moins nombreuses et où les écarts sont moins grands : présence des filles 42% - 40% - 39% - 25% ) comme les sciences dures (par exemple) dans lesquelles les femmes n’arrivent pas à rentrer !!! Les pauvres …
    Mais les forteresses féminines dans lesquelles les hommes sont peu nombreux, ça n’intéresse pas ! Il ne faut surtout pas chercher à rééquilibrer. D’ailleurs tout est dans l’article : “où étudient les filles ?”. Donc on base ENCORE ET TOUJOURS l’analyse sur elles, on montre leurs seules difficultés.
    La mixité, l’égalité, ce n’est pas bien quand elle sont majoritaires !!! Mais il la faut quand elles sont encore minoritaires dans certains domaines. Ainsi, elles resteront majoritaires et seront plus égales que les hommes, partout, avec au moins 51% de présence dans les anciennes forteresses machistes.
    C’est bien cela qu’elles veulent ? Etre “plus égales” que les hommes, aidées par les médias qui les font passer pour d’éternelles victimes malheureuses. (mon intuition se confirme)
    On en déduit à contrario la proportion d’hommes présents dans les différentes filières (des inégalités, et des forteresses féminines imprenables)… un article avec ce titre “où étudient les garçons ?”, pointant ces inégalités, c’est inconcevable !!!
    Et quand elles sont majoritaires, on dit : “oui mais elles le sont dans des secteurs peu porteurs, moins valorisants, ou alors : elles obtiennent leurs places grâce à leur mérite, car elles ont pleins de qualités que les garçons n’ont pas, c’est justifié !!!”
    Et surtout lisez les commentaires, ils sont bien dans le courant de la pensée unique dominante !!!

    J’attends avec impatience les chiffres concernant la place des femmes dans l’univers de l’entreprise : elles seront majoritaires, mais on va encore pointer les inégalités qu’elles subissent, l’inverse ? N’y pensons même pas …


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