A la Une > Éducation

Bacs : ES, L, S, STG - Insertion professionnelle : bonne

Etudier le droit et les sciences politiques

LEMONDE.FR | 15.02.11 | 17h40

 

Près de 195000 étudiants suivent des études de droit et de sciences politiques dans les 83 universités françaises.

Près de 195000 étudiants suivent des études de droit et de sciences politiques dans les 83 universités françaises.AFP/ERIC PIERMONT

QU'APPREND-ON EN FAC DE DROIT ?

Au fil des trois années de licence universitaire, les étudiants de droit se spécialisent peu à peu pour aborder autant le droit privé – droit civil, commercial, social, international – que le droit public – constitutionnel, administratif, fiscal… – ainsi que le droit pénal et les règles de procédure. Parallèlement, sont enseignées des matières comme les sciences politiques, l'histoire contemporaine ou les relations internationales.

Ensuite, tout se décide réellement en master, lorsque les étudiants doivent choisir entre des mentions en droit public, droit privé ou encore droit des affaires, elles-mêmes divisées en spécialités plus pointues. Certains opteront alors pour les instituts d'études judiciaires préparant aux concours (École nationale de la magistrature, avocat…), d'autres, pour un diplôme de juriste conseil en entreprise (DJCE).

DES "COLLÈGES DE DROIT"

Certaines grandes universités, comme Montpellier 1 ou Panthéon-Assas, à Paris, ont ouvert des "collèges de droit". Dûment sélectionnés, généralement parmi les bacheliers des séries générales titulaires de mentions "bien" ou "très bien", un petit nombre d'étudiants y suivent une licence renforcée avec des unités d'enseignement complémentaires. À l'université de Montpellier, ce cursus s'effectue dans le cadre d'un DU (diplôme d'université).

CAPA OU ENM ?

Si en théorie une première année de master validée suffit pour postuler à l'ENM (École nationale de la magistrature) ou dans un centre régional de formation professionnelle d'avocat (CRFPA) menant au certificat d'aptitude à la profession d'avocat (Capa), la majorité des étudiants se présentent après l'obtention d'un master complet. Avec 80 places par an ouvertes aux étudiants – contre 192 en 2005! –, l'ENM est plus que jamais réservée aux meilleurs.
Un parcours en institut d'études politiques (IEP) peut représenter un atout pour préparer le concours de l'ENM. "Si les étudiants passés par Sciences Po ont, grâce à leur méthodologie, l'avantage pour l'épreuve de culture générale du concours de l'ENM basée sur une note de synthèse, indique Olivier Joullin, vice-président du tribunal de grande instance (TGI)de Bordeaux et membre du conseil d'administration de l'ENM, le renforcement de la présence du droit pénal impose d'avoir étudié le droit sous un aspect technique, comme à l'université."

LE DROIT, VERSION COURTE

On peut aussi devenir juriste en 2 ans. Le DUT carrières juridiques propose ainsi, à côté des disciplines juridiques, des matières telles que la comptabilité ou l'informatique et s'achève par un stage long propice à l'insertion professionnelle. Signalons également le tout récent BTS notariat – créé en 2008 –, qui forme des assistants et collaborateurs de notaires. Des licences professionnelles se développent également, avec des spécialisations comme activités juridiques, métiers du notariat, à l'université de Caen. Enfin, on peut reprendre des études de droit sans avoir le bac, en passant une capacité en droit.

FAITES DES STAGES !

Pendant son cursus de droit, il est important d'effectuer dès que possible des stages en entreprise et en administration. Ils permettent en effet d'identifier ses affinités avec une voie plutôt qu'une autre: magistrat, greffier, avocat, notaire, huissier, juriste d'entreprise et toute la palette des métiers de la fonction publique accessibles après des études de droit… "La profession d'avocat est très médiatisée, mais finalement assez peu connue, explique le président de la commission formation du Conseil national des barreaux, Jean-François Leca. Il n'y a pas que le procès au pénal… De nombreux marchés se développent pour les avocats en droit de la santé, de l'environnement, de l'urbanisme."

ANGLAIS ET CULTURE GÉNÉRALE

Une bonne maîtrise de l'anglais est essentielle, tant pour tenter le concours de l'École nationale de la magistrature que pour une carrière d'avocat d'affaires, et plus encore pour être juriste d'entreprise. "Le juriste d'entreprise est immergé dans le milieu des affaires, désormais international. La grande majorité des échanges avec les directions internationales ou les “business units” sont en anglais. Un stage à l'étranger ou un cursus complémentaire à l'international est quasi indispensable pour animer ou suivre une réunion professionnelle en anglais ", rappelle Anne-Laure Paulet, secrétaire générale de l'Association française des juristes d'entreprise.

Enfin, quel que soit le parcours visé, il est primordial de développer au fil de ses études sa propre culture générale du droit. "Il faut lire les articles de presse en se demandant à chaque fois quelles sont les conséquences en droit des évolutions, par exemple en matière d'homoparentalité ou d'adoption, explique Olivier Joullin. La compétence naît d'une réflexion profonde associée à des connaissances techniques."

Barbara Pasquier

Tout le monde aime les sciences politiques !

"Ne pas postuler à Sciences-Po, c'est être has been !" Ce cri du cœur, nombreux sont aujourd'hui les élèves à le lancer, tant Sciences Po est devenu tendance!

Comment intégrer ? "Pour réussir le concours, il faut un fonds de culture générale, qui n'est pas demandé au lycée", explique Jean-Marie Bodinier, professeur d'histoire et pilier de la fameuse prépa (ex-Lakanal) de la Maison d'éducation de la légion d'honneur, où il prépare, depuis 10 ans, les futurs lauréats des concours d'IEP. "Certains sont mieux préparés que d'autres grâce à leur milieu familial ou grâce à leur lycée, mais cela ne suffit pas, insiste-t-il. Il faut avoir de l'appétit intellectuel. être agile avec les savoirs, rigoureux. Que vous ayez une culture générale ou pas, c'est essentiel, car un bon bachelier peut l'acquérir au prix d'importants efforts." Mais le concours est loin d'être la seule voie d'entrée. Une mention "très bien" au bac vous permet de postuler directement; une fois reçus, les étudiants suivent un cursus de 5 ans avec une spécialisation dans l'un des 14 masters. Il est également possible d'intégrer en master pour 2 ans.

Pas qu'à Paris ! À côté de Sciences-Po Paris, il existe huit autres IEP (instituts d'études politiques), à Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse, dont 6 recrutent sur un concours commun. S'ils stigmatisent souvent le développement en région de leur grand frère parisien, ils profitent aussi du buzz continu autour de la marque Sciences-Po et l'abordent donc sur leurs sites.

Pas que dans les IEP ! On en parle peu, mais les sciences politiques sont largement enseignées en dehors des IEP. L'université de Nanterre propose ainsi une licence en science politique accessible à bac+1 puis un master en travail politique et parlementaire, dont la réputation n'est plus à faire

Et l'ENA ? Longtemps, l'École nationale d'administration a été considérée comme l'unique antichambre du pouvoir à la française. Si la majorité des hommes politiques en vue sont passés par ses bancs, d'autres profils se sont imposés dans les entreprises. Ouvert chaque année sur concours à environ 80 étudiants (en théorie, de niveau bac+3, dans les faits plutôt de master), son cursus dure 2 ans à Paris et Strasbourg. Rémunérés comme fonctionnaires dès leur entrée dans l'école, les diplômés s'engagent à servir l'État au moins 10 ans.

Grégory Danel et Olivier Rollot

 

Les blogs

Vos réactions (0)

 

La réaction aux articles est réservée aux abonnés du Monde.fr

Réagissez

 

 

Réagissez

D'accord, pas d'accord ?
Réagissez aux articles du Monde.fr
Pour réagir, devenez abonné au Monde.fr pour seulement
15€/ mois + 1 mois offert

Abonnez-vous

Déjà abonné ?

Identifiants oubliés ?