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Cantonales : l'UMP fait la chasse aux dissidents dans les Alpes-Maritimes

LEMONDE pour Le Monde.fr | 09.03.11 | 08h17  •  Mis à jour le 09.03.11 | 09h33

 

Christian Estrosi, maire (UMP) de Nice, et Eric Ciotti, président (UMP) du conseil général des Alpes-Maritimes (à droite).

Christian Estrosi, maire (UMP) de Nice, et Eric Ciotti, président (UMP) du conseil général des Alpes-Maritimes (à droite).AFP/VALERY HACHE

Alpes-Maritimes, correspondant - Dans les Alpes-Maritimes, département le plus sarkozyste de France – Nicolas Sarkozy a obtenu 68 % des voix au second tour de l'élection présidentielle, en 2007 –, l'UMP fait la chasse aux dissidents. Le bureau départemental de l'UMP, réuni le 4 mars sous la présidence de Christian Estrosi, député et maire de Nice, a demandé, à l'unanimité des présents, l'exclusion du mouvement de plusieurs candidats aux cantonales qui se présentent contre des candidats investis par l'UMP.

Dans le collimateur : le sénateur et maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, René Vestri, candidat à sa propre succession dans le canton de Villefranche-sur-Mer. Mis en examen, le 27 avril 2010, pour "blanchiment à titre habituel et en bande organisée, trafic d'influence et association de malfaiteurs", M. Vestri a perdu l'investiture de son mouvement au profit de Xavier Beck, le maire de Cap d'Ail.

Les fidèles du chef de l'Etat, Christian Estrosi, président du comité départemental de l'UMP, et Eric Ciotti, président du conseil général, député et initiateur de nombreuses lois sécuritaires, luttent contre René Vestri au "nom de la morale publique". "J'ai refusé que M. Vestri siège au banc de l'UMP au conseil général [il y a un peu plus d'un an]", précise Eric Ciotti.

"POURQUOI TANT DE HAINE ?"

René Vestri, 72 ans, qui affiche une grande sérénité face à ses démêlés avec la justice estime que MM. Ciotti et Estrosi ne respectent pas la présomption d'innocence. "Pourquoi tant de haine ? Car je suis le seul à demander des comptes sur la gestion du conseil général des Alpes-Maritimes qui est le plus endetté de France !", interroge-t-il.

En 2008, il s'était déjà fait élire sénateur sans l'investiture de l'UMP, ce qui n'avait alors pas engendré de sanction. Mais cette fois, sa candidature dissidente ne passe pas. Au-delà du contexte judiciaire, M. Vestri s'oppose à la volonté de M. Estrosi de créer une vaste métropole Côte d'Azur qui engloberait les communes à l'est des Alpes-Maritimes.

Deux autre élus de la Côte d'Azur, membres de l'UMP, risquent d'être exclus du mouvement s'ils continuent de soutenir René Vestri : Jean-Pierre Mangiapan, premier adjoint au maire de Villefranche, et Stéphane Cherki, maire d'Eze. Ce dernier affirme avoir reçu une lettre de "menaces", signée Christian Estrosi. "Si malgré tout vous persistez à soutenir un candidat dissident (...), nous serons amené à demander au bureau politique de l'UMP votre exclusion."

"Je suis scandalisé par ces méthodes du passé", tonne le maire d'Eze. Il persiste et signe, en réaffirmant son soutien à M. Vestri.

Paul Barelli
 

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  • chrismex 20h32

     Au nom de la morale publique...lire le canard enchainé de ce mercrdi sur les pratiques de Mr Estrosi Répondre


  • OK 09/03/11 - 16h04

     M. Estrosi a raison de ne pas soutenir ceux qui tentent de diviser l'UMP. Répondre


  • michel-pachkoff 09/03/11 - 12h36

     Quand vous aurez le temps vous reprendrez les articles sur l'innocent Eric Woerth soutenu avec obstination par Sarkozy et toute l'UMP, sur le procureur qui a traîné pendant 6 mois pour ne pas ouvrir d'enquête judiciaire avec un juge. Au fait à quand remonte la dernière commission d'enquête interne de l'UMP sur des questions de morale et de finances politiques ? A jamais : l'UMP soutient toujours ses copains mis en cause sans rien vérifier. Répondre


  • Mastuvu 09/03/11 - 10h53

     cumuls de mandats et incompétences cumulées. Voilà un bel échantillon de cumulards qui dans les faits imposent, en plus de leurs indemnités et frais de fonction déjà conséquents, aux collectivités qu'ils sont censés gérer au mieux des emplois de conseillers et autres chargés de mission pour remplir leurs taches d'élus. Avec des exemples comme eux comment ne pas être en insécurité fiscale permanente ? Haro sur les cumulards quelque soit leur couleur ! Répondre


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