Archives de la catégorie: 'Livres'

01 février 2011

 

Savoir réagir en cas de harcèlement ou de litige avec son employeur, calculer le montant de ses indemnités de licenciement ou, plus simplement, déchiffrer un bulletin de paie… Difficile parfois de ne pas se perdre dans les méandres du droit du travail.

Connaître vos droits pour les faire valoir, de Claire Dieterling, doit aider les salariés à préserver au mieux leurs intérêts dans l’entreprise. L’auteure, avocate en droit social et en droit des affaires, dresse un panorama assez exhaustif des situations auxquelles on peut être confronté dans sa vie professionnelle, et l’assortit de conseils pour les gérer.

Dans la première partie - la plus longue - dédiée à la « relation de travail », l’ouvrage aborde les fondamentaux : contrat de travail, période d’essai, convention collective, rémunération, congés, maternité, vie privée au bureau… La seconde partie, sobrement intitulée “La fin de la relation de travail”, s’intéresse aux droits des salariés en cas de démission, de reclassement, de licenciement ou de départ à la retraite.

OUTIL DIDACTIQUE

Atout majeur de ce petit manuel : son approche pratique. Le livre offre de nombreuses définitions et pose clairement les droits/devoirs de l’employeur et du salarié. Les procédures sont expliquées étape par étape. En véritable décryptage de la législation, chaque thème est renvoyé aux articles qui lui correspondent dans le Code du travail.

La compréhension est facilitée par des tableaux didactiques, un chapitrage détaillé sous forme de questions («Puis-je prendre mes congés payés durant le préavis ?», « Qu’est-ce que l’intéressement ? »…), des mises en situation concrètes et chiffrées.

Connaître vos droits… aborde des points plutôt méconnus.

Sachez, par exemple, qu’un employeur « ne peut pas vous sanctionner pour une faute dont il a eu connaissance il y a plus de deux mois ». Femme enceinte, « si un employeur vous licencie avant que vous ne lui ayez notifié votre grossesse, le licenciement (sauf faute grave) est annulé si, dans les 15 jours, vous envoyez à votre employeur un certificat médical prouvant que vous êtes enceinte. »

Tout en insistant sur les bénéfices d’un règlement amiable des contentieux, le livre met aussi en garde contre certaines dérives des employeurs. Il rappelle entre autres que « les clauses qui restreignent les droits des personnes (…) au-delà ce qui est justifié par le travail à accomplir » sont interdites. Impossible donc d’interdire les conversations personnelles aux salariés, ou de fouiller systématiquement leurs affaires. Mieux informé, on est mieux armé pour la vie en entreprise.

“Connaître vos droits pour les faire valoir”, de Claire Dieterling. Lextenso Editions, 184 pages, 17 euros.

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08 novembre 2010

 Quel est le point commun entre Laurence Parisot, les dirigeants d’EDF, Louis Blériot, les négociants du Bordelais et de Bourgogne, Coco Chanel, Jean-Claude Decaux, la famille Rothschild ou Jean Panzani ? Et entre Alain Afflelou, Georges Besse, Emile Guimet, Panhard et Levassor, Maurice Lévy ou Marc Ladreit de Lacharrière ?

Le Dictionnaire historique des patrons français consacre aux premiers une notice biographique détaillée. Les seconds se contentent d’être cités au détour d’un paragraphe.

Il était de toute façon impossible d’être exhaustif, la France comptant plus de 145.000 dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés.

Mais, au-delà de ce recensement - qui pourrait ressembler si l’on se méprenait à un inventaire à la Prévert -, si les monographies d’entreprises et les biographies de capitaines d’industrie ne manquent pas, on ne disposait pas en France, d’une vue d’ensemble « sur les structures, les comportements et les dynamiques d’évolution du patronat », français au XXe siècle, une lacune de l’historiographie que comble avantageusement ce Dictionnaire, comme le rappelle dans sa préface Jean-Claude Daumas, qui en a dirigé la rédaction, en collaboration avec Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson et Hervé Joly.

L’ouvrage se compose de deux parties (trois si l’on considère les 120 pages de sources et les 100 pages d’index).

La première est consacrée à 302 entrées de figures (biographiques, dynastiques ou collectives, avec dans ce cas des regroupements qui peuvent être géographiques, sectorielles ou liées à une entreprise). Elles établissent un équilibre subtil entre morts et vivants, patrons qui ont réussi ou qui ont échoué.

Pour les 168 auteurs - spécialistes des sciences sociales (historiens, sociologues, gestionnaires, géographes, etc.) - de ce pavé de plus de 1600 pages qui ont ratissé large, il s’agissait de « sélectionner les patrons les plus significatifs, qui incarnent un type de patronat, un secteur d’activité ou un territoire ».

Parfois, la famille - Michelin, Opinel, Schneider, etc. - l’emporte sur l’individu et permet « de dégager une identité collective » qui se traduit par un « portrait de groupe ».

« Nous n’avions pas de patron essentiel dans le Choletais, explique Jean-Claude Daumas, mais pris comme ensemble, cela avait du sens ». La famille Gallimard n’aurait sans doute pas été retenue si les critères de chiffre d’affaires ou de nombre de salariés avaient prévalu. Edouard Leclerc -inventeur d’un modèle de distribution-, propriétaire de deux magasins, non plus.

En plus d’un siècle, aux Rothschild, Prouvost, Potin d’hier ont succédé les Bouygues, Arnault, et autre Bolloré. Les dynasties familiales fondatrices ont parfois cédé la place aux managers qui ont pour noms Owen-Jones, Messier ou Lauvergeon. Un jeu de chaises musicales « révélateur des mutations du capitalisme français entre les débuts de la seconde révolution industrielle, vers 1880 » - qui voit se développer «un patronat d’ingénieurs tourné vers des stratégies de croissance, avec une ébauche de gestion managériale», analyse Jean-Claude Daumas - et la mondialisation actuelle de l’économie et son patronat de financiers.

« Des familles (Lagardère, Bouygues) ont émergé entre 1945 et 1975, en sont aujourd’hui à la 2e génération et c’est le passage à la 3e - s’il se réalise - qui permettra de parler de « dynastie », ajoute-t-il.

Car le patronat d’aujourd’hui change, que ce soit dans la formation de ses élites, dans la structure du capital des entreprises, dans les politiques sociales menées en lien avec les entreprises, dans le rapport aux échanges internationaux.

De quel « patronat » parle-t-on ? Jean-Claude Daumas remarque que le mot « n’a pas servi à désigner le patronat organisé avant la transformation de la Confédération générale de la production française en Confédération générale du patronat français sous le Front populaire ».

« Patron et patronat. Histoire sociale du concept de patronat en France au 19e et 20e siècle » (Persée) rappelle que « le mot patron apparaît pour la première fois dans un texte officiel au sens de chef d’entreprise dans le décret de 1848 sur les conseils de prud’hommes, et plus tard dans les lois de 1880 et 1884 autorisant les syndicats professionnels (…) ».

Mais il n’y a pas « d’unité toute simple : ni pour diaboliser le patronat, ni pour construire des légendes dorées », explique Alain Chatriot. Le patronat s’inscrit dans la diversité : taille d’entreprises, secteurs d’activités, espaces géographiques, convictions aussi, du Familistère de Jean-Baptiste Godin, à la « prudence patrimoniale » des Wendel.

Les patrons des PME pourront se reconnaître dans ce dictionnaire. N’y-a-t-il pas une notice individuelle consacrée à un patron de PME : la famille Noël, dans la chaussure, à Vitré, en Ille-et-Vilaine. Mais on les retrouve dans les notices collectives et thématiques, à travers leurs organisations. Il faut remarquer que beaucoup de patrons ont d’abord été des patrons de PME, comme Louis Renault. Francis Holder (boulangerie Paul) gère son groupe sans hiérarchie managériale. La seconde partie thématique leur donne donc de la visibilité. Ce dictionnaire est le seul à les présenter.

Cela étant, l’un des enseignements majeurs de cet inventaire est la forte stabilité des élites dirigeantes, qui laisse la part belle aux familles et aux hauts fonctionnaires. Symboliquement, du reste, la première partie ouvre sur Michel Albert et se clôt sur Henri Ziegler. Le premier, qui incarne le catholicisme social, constate Pierre Martin, l’auteur de sa notice, eut “une carrière de grand commis de l’Etat plus que de grand patron”, fut administrateur du groupe Express et travailla pour le Crédit agricole.

Pour le second, passé par Air France, Breguet et Airbus, “il est légitime de se demander si ce haut fonctionnaire sans capitaux appartient bien au patronat français”, s’interroge Marc-Daniel Seiffert. Une façon d’illustrer la singularité du capitalisme à la française, lié aux grandes écoles ou à la haute fonction publique.

Il est bien sûr difficile de ne pas céder à la tentation du recensement des absents !…
« Nous n’avons oublié personne d’incontournable, explique Jean-Claude Daumas. On pourra certes regretter l’absence de patrons émergents [des nouvelles technologies], mais l’essentiel de leur carrière est devant eux »… A eux de confirmer !

Jean-Michel Aulas - président du club de football de l’Olympique lyonnais, certes, mais avant tout président-fondateur de la Compagnie européenne de gestion par l’informatique décentralisée (CEGID) -, par exemple, a bénéficié de « toute une équipe d’historiens spécialistes du monde patronal lyonnais », admet Alain Chatriot, alors que pour Jacky Lorenzetti (ex Foncia) ou Mourad Boudjellal (Soleil Productions), « aucune analyse précise n’a été proposée ni par des historiens, ni par des sociologues, ni par des gestionnaires! »

« La présence de Cardin ou de Bergé pour prendre deux exemples dans le quasi-même secteur, poursuit Alain Chatriot, n’est pas là pour leur faire plaisir ni parce qu’ils sont célèbres mais bien parce que leur trajectoire permet de poser un certain nombre d’interrogations et de tenter d’y répondre. »

Carlos Ghosn, n’a pas été retenu. Mais les choix essentiels auxquels son nom est associé n’ont-ils pas été préparés par son prédécesseur, Louis Schweitzer ?
A l’inverse, la présence de « l’électricien » Ernest Mercier (1878-1955) ou d’Henri de Peyerimhoff de Fontenelle (1871-1953), président du Comité central des Houillères de France de 1926 à 1940, un peu oubliés aujourd’hui, s’explique par le fait qu’ « ils furent sans doute parmi les figures les plus influentes du patronat français pendant trente ans, entre 1910 et 1940. »

Les 121 entrées thématiques de la seconde partie - « Le petit patronat », « Face à la mondialisation », « Le comité des Forges », « Le CNPF », « Les caisses du patronat : des caisses noires », etc., réunis dans 10 chapitres qui vont de “Identités” à “Evénements” en passant par “Recrutement et carrière” ou “Politique et influence”- qui constituent la seconde partie permettent au Dictionnaire d’échapper à une logique du palmarès, lui évitant de s’installer dans une concurrence du Who’s Who. A l’individuel et au singulier répondent donc le collectif et le général.

Ces notices posent des questions transversales qui permettent de scruter le monde des patrons, d’en saisir les idées et les valeurs, et d’en comprendre les mobilisations collectives. La notice sur « Mai 81 », par exemple, rend compte du traumatisme provoqué par l’élection de François Mitterrand et éclaire la décision d’Arnault de quitter la France… à rapprocher de celle consacrée à Bernard Tapie : « par sa réussite aussi flamboyant que superficielle, écrit Catherine Vuillermot, son nom reste durablement associé à l’ambiguïté de la réhabilitation de l’entrepreneur capitaliste sous l’ère Mitterrand. » !…

Ce n’est pas la moindre qualité de ce dictionnaire de “périodiser” ainsi l’histoire du capitalisme français, qui voit d’abord une minorité de patrons défendre la libre entreprise, avant que le discours libéral ne se radicalise en deux temps : en 1968, d’abord, puis avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.

A ce discours se rallieront les gouvernements successifs, avant que n’intervienne la crise financière de 2008, qui conduit la finance à s’interroger. L’attitude de Franck Riboud, le PDG de Danone, est révélatrice : alors qu’il se fixe des objectifs de rentabilité très importants lors de la succession de son père à la fin des années 1990, il se livre à un « étonnant mea culpa », en 2009, déclarant dans « Le Monde » que « la recherche de la maximisation du profit n’est mécaniquement pas durable ».

Alors que paraît une deuxième édition de « L’Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours » (La découverte/Poche), qui montre que le sujet fascine, déjà la question d’une mise à jour se pose. Jean-Claude Daumas se montre nuancé : «Non, notre modèle n’est pas Wikipédia. Nous avons voulu faire un ouvrage de référence, au format papier, soigneusement écrit, qui s’impose par la solidité de ses analyses. Nous assumons donc le fait qu’il soir un objet fini et daté. Ce qui, bien sûr, n’interdit pas une réédition.»

« Dictionnaire historique des patrons français », sous la direction de Jean-Claude Daumas, en collaboration avec Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson et Hervé Joly. Flammarion, 1614 pages, 65 euros.

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13 septembre 2010

L’essai de Marc Mousli retrace l’histoire du management au XXe siècle.

De Frederick Taylor, le père du taylorisme, à Mary Parker Follet, qui introduit au début du XXe siècle une vision humaniste de l’entreprise, en passant par Alfred Sloan, « l’homme de la General Motors », ou encore Taiichi Ohno, celui qui mis au point le TPS - le système de production de Toyota -, il raconte les grandes innovations de dix-huix acteurs majeurs du management.
Pour chacun deux, l’auteur décrit leur apport en termes de management et ses limites.
Ainsi pour Toyota, il explique comment Taiichi Ohno fait le pari d’améliorer la productivité sans augmenter la quantité en ajustant la production sur la commande.
En d’autres termes, pour produire « juste ce dont on a besoin », l’ouvrier est informé du volume de commande, est chargé de régler lui-même les incidents (on ne produit rien de défectueux), et encouragé à suggérer des processus d’amélioration.
Ce management « par la qualité » qui « se pratique dans l’atelier », comme l’indique l’auteur, était révolutionnaire dans les années 1950, mais a montré ses failles par la suite…
Les Grandes figures du management, de Marc Mousli. Editions Les Petits matins, 204 pages, 13 euros.

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12 septembre 2010

Petit livre sans prétention d’un homme de terrain qui ressemble plus à un témoignage qu’une étude philosophique, la Lettre à ceux qui ont momentanément perdu leur emploi. Etre prêt à saisir sa chance, de Marc Traverson, coach en entreprise et psychothérapeute, se présente tout d’abord comme une exhortation à garder espoir destinée aux chômeurs.

 

Une exhortation parfois naïve: « Pour un job ennuyeux de perdu, dix possibilités d’en trouver un qui vous enthousiasmera (…). Vous allez vous découvrir des ressources que vous ne soupçonniez pas. C’est le moment de libérer votre ambition. »

Au-delà de ces clichés, l’auteur recense ces petites misères du quotidien de l’individu à la recherche d’un emploi : « votre conjoint, qui vous regarde d’un drôle d’œil et se demande si vos démarches vont, enfin, donner des résultats »… remarquant que le terme chômeur « est mensonger », « car le paradoxe de l’affaire, c’est que le chômeur ne chôme pas. » La recherche d’un emploi est un métier, avec ses règles, ses codes, ses pièges - un métier que l’on apprend sur le tas et qu’il est très utile de connaître.

« C’est tout un statut qui disparaît (…). Avec cette perte de statut, vous découvrez l’étendue de l’amputation », ajoute-t-il, comme pour confirmer son credo : « N’attendez pas de moi des recettes, proclame-t-il. Mon propos est de vous aider à anticiper les étapes que vous allez connaître. »

On n’est pas obligé d’être d’accord avec Marc Traverson ! « Les transitions professionnelles sont passionnantes parce que ce sont d’intenses moments de changements », écrit-il. Allez l’expliquer à ceux qui se retrouvent à pointer aux restos du Cœur.

L’auteur met en garde contre une certaine passivité. « Pester contre le système dans votre coin ne peut avoir qu’un temps (…). Ou bien alors engagez-vous, militez. Mais agissez - pour les autres, mais surtout pour vous. »

Ah ! le mirage de l’herbe verte du pré voisin… Marc Traverson met en garde contre un classique : « Quand quelqu’un m’expose son projet de départ, je l’invite à explorer toutes les options qu’il a tant qu’il est en poste. » Se précipiter s’abstenir.

Emaillé de nombreux cas concrets, ce livre positif offre quelques préconisations de base : « S’il est une règle utile dans les démarches auprès des employeurs (..), c’est de vous rappeler que vous n’êtes pas seulement demandeur : vous êtes aussi acheteur », afin d’être positionné « d’égal à égal avec n’importe quel interlocuteur»… Question de confiance et occasion de rappeler qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ou se tromper de cible : « votre objectif immédiat est d’être pleinement en possession de vos moyens au moment de l’entretien (…). Etre retenu pour un poste n’est pas un bon objectif, parce que cette décision ne vous appartient pas. »

Dans un passage consacré aux réseaux, Marc Traverson remet au goût du jour le Voyage de M. Perrichon : « S’interdire de solliciter une personne qui pourrait vous donner le coup de pouce dont vous avez besoin serait très égoïste de votre part. Car ainsi vous ne lui donnez pas la chance de vous rendre un service. »

L’auteur finit sur quelques principes que le chômeur doit appliquer à sa communication : « ce que vous dîtes, les autres le croient », il faut donc éviter de se dénigrer ; ne pas dire du mal d’autrui ; être « autant que possible clair, simple et concret »… au risque parfois de tourner à la caricature, écueil que n’évite pas systématiquement cet ouvrage qui se lit malgré tout facilement.

Lettre à ceux qui ont momentanément perdu leur emploi. Etre prêt à saisir sa chance, par Marc Traverson. Payot, 160 pages, 12 euros.

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10 septembre 2010

Quel est le point commun entre Enki Bilal, Maud Fontenoy, Martin Hirsch, Stéphane Bern, Lionel Jospin, Line Renaud, Michel Rocard, Fadela Amara, ou Rama Yade et bien d’autres?

Benoît Floc’h, journaliste au Monde, les a réunis dans Mon école, un ouvrage qui recueille les souvenirs scolaires qui ont marqués ces personnalités de tous horizons.
82 témoignages, 82 photos… Le lecteur pourra piocher dans cette espèce d’inventaire à la Prévert de figures médiatiques (où l’on retrouve aussi Laurent Jalabert, Eddy Mitchell, Harry Roselmack) en fonction de son humeur, de sa sensibilité, de ses engagements.

 

« J’ai découvert en hypokhâgne le gai savoir, le plaisir d’apprendre », « ce fut une année d’autant plus formatrice qu’elle fut celle d’une prise de conscience plus aigüe sur le plan politique avec le tournant de la guerre d’Algérie », se souvient Lionel Jospin.

« En cas de force majeure, un enseignant doit-il sortir de sa neutralité ? », s’interroge Michel Rocard, évoquant son année de 2de en 1943 à Louis-le-Grand.

Ségolène Royal se rappelle de ses années 1965-1966, à Charmes (88) : « c’était une époque d’égalité sociale plus dynamique qu’aujourd’hui (…). Il y avait une promotion sociale qui n’existe plus aujourd’hui dans les collèges en ZEP (…). A cette époque là, on était en pleine promotion de la France rurale ».

Martin Hirsch explique qu’il a « toujours gardé des contacts avec [ses] anciens enseignants. Cela dénote sans doute un lien très fort à l’école, et à ceux qui l’incarnaient ». L’ex Haut-commissaire aux solidarités actives raconte que l’interdiction en CP de se rendre aux toilettes l’avait traumatisé : « Je ne pouvais plus, dès lors, prendre le métro de peur d’avoir envie d’aller aux toilettes entre deux stations. Ma grand-mère a dû me rééduquer progressivement en me donnant 50 centimes à chaque station que je parvenais à franchir. D’où, peut-être, mon intérêt pour les incitations financières en lycée ! »… A quoi tient une réforme!

“C’est à l’école que” Jacques Delors a “découvert le sentiment de l’injustice”: “pourquoi pouvais-je continuer mes études après le certificat d’études et pas mes copains? (…) L’inné l’emportait sur l’acquis. Ils subissaient une sélection implicite, presque naturelle, que personne ne contestait (..). C’est ce qui a justifié mon engagement syndical, dès que j’ai commencé à travailler en 1944. Mon orientation politique est née de là. Et là se trouvent les origines de la loi de 1971 sur la formation permanente”. 

Des souvenirs éloignés de ceux de Line Renaud dont la mère et la grand-mère «tenaient des estaminets. Moi, on me hissait sur des tonneaux de bière et je chantais ! »

Mon école, de Benoît Floch. Préface de Michel Serres. Chêne, 184 pages, 29,90 euros.

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02 septembre 2010

Télétravailleur depuis vingt ans, Matthieu Billette de Villemeur publie avec cette nouvelle édition un guide didactique mis à jour pour tous ceux qui sont curieux des autres formes d’emploi.

Ce manuel pratique donne toutes les clés pour se lancer dans le télétravail mais aussi quelques mises en garde : le télétravail n’est fait ni pour tout le monde ni pour toutes les activités. Pour le public concerné, ce guide donne point par point les informations pratiques pour lancer son activité, la développer, respecter le cadre juridique et le faire respecter aux entreprises-clients ou entreprises-employeur en ce qui concerne les télétravailleurs salariés.

FORUM DU TELETRAVAIL LE 7 OCTOBRE DANS LE CANTAL

Pour en savoir plus, le deuxième Forum du télétravail qui se tient cette année en Pays de Murat, dans le Cantal, le 7 octobre, peut être l’occasion de recueillir des témoignages.

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Télétravailleurs indépendants et salariés, entreprises, directeurs de ressources humaines s’y retrouvent pour partager leurs expériences et leurs expertises sur ce mode particulier d’organisation du travail (pour en savoir plus : http://forum-teletravail.fr).

Le 1er Forum du télétravail, organisé en 2009 par la Communauté de communes du pays de Murat en partenariat avec le Conseil général, avait permis de mesurer l’attente d’informations concrètes (administratives, juridiques) et d’exemples pratiques de nombreux acteurs économiques.

Le Télétravail, comment gagner sa vie en restant chez soi, de Matthieu Billette de Villemeur. Editions Vuibert, 192 pages, 15 euros.

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01 septembre 2010

Et si on élargissait l’assiette de cotisation…

La réforme des retraites est possible et la baisse des pensions n’est pas inéluctable.

C’est la conviction développée par Pierre-Yves Chanu et Jean-Christophe Le Duigou dans Le petit livre des retraites, qui a l’intérêt de prendre le contrepied des recommandations du Comité d’orientation des retraites publiées par le gouvernement à la mi-mai (qui suggèrent de refinancer le système des retraites par un allongement de la durée d’activité et un prélèvement exceptionnel sur les hauts revenus).

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Convaincus du bien-fondé d’une hausse des cotisations, les deux représentants de la CGT chiffrent leurs propositions pour réformer le financement des retraites. Ils recommandent la suppression des exonérations de cotisations patronales - « qui ont continué à progresser en 2009, malgré la crise » - et qui rapporterait 10 milliards d’euros - ainsi que l’extension de l’assiette de cotisation à tous les éléments de rémunérations - primes, intéressement, participation - (10 milliards d’euros supplémentaires), et enfin de taxer les revenus financiers des entreprises afin de recueillir 20 milliards d’euros par an. Ce qui est largement suffisant pour combler le déficit de la sécurité sociale -maladie, famille, vieillesse- estimé à 30 milliards d’euros annuel jusqu’en 2012.

On peut se demander si ces trois propositions, qui n’ont bien sûr pas l’aval du patronat, n’auraient pas un impact négatif sur la compétitivité, mais elles ont le mérite d’élargir le débat.

Selon les deux auteurs, l’erreur trop largement partagée consiste à jouer à se faire peur avec la dette sociale, plutôt que de prendre le temps d’adapter les droits à la retraite à la réalité du marché de l’emploi qui est aujourd’hui « déstructuré » par les périodes non-travaillées bien plus fréquentes dans les carrières actuelles qu’à l’époque où fut institué le système français de retraite par répartition.. En 1945, l’objectif de plein emploi ne semblait pas hors de portée…

Le refinancement du système passe donc avant tout par une restauration de l’emploi. Sur ce point, on ne peut qu’être d’accord.

Anne Rodier

Le petit livre des retraites. A l’usage de ceux qui veulent les défendre », de Pierre-Yves Chanu et Jean-Christophe Le Duigou. Editions de l’Atelier, 156 pages, avril 2010, 10 euros.

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17 juin 2010

Après un volume consacré à la Suisse, Travailler et vivre en Angleterre, écrit par Loïc Vennin, est le deuxième guide des Editions Gualino conçu pour les jeunes professionnels qui souhaitent s’installer à l’étranger.

Alors que cet éditeur s’est plutôt spécialisé dans des domaines tels que le droit ou la gestion, il sort aujourd’hui un ouvrage adapté pour le grand public, tout en gardant les qualités d’un travail précis et complet qui s’adresse aux professionnels.

Ce guide réunit une somme impressionnante d’informations sur les usages britanniques - sites web, adresses - sous formes d’encadrés et de tableaux. Le Royaume- Uni attire toujours autant les jeunes grâce à son rayonnement économique mais beaucoup d’entre eux rentrent bredouille n’ayant pas su s’adapter aux mœurs anglaises.

Loïc Vennin, journaliste à l’AFP qui a choisi de vivre à Londres, livre son expérience d’expatrié. Il décrit les différentes étapes de l’expatriation: de la prise de décision jusqu’au retour, rien n’est oublié. Malgré la proximité du Royaume-Uni, de nombreuses différences subsistent et deviennent autant d’obstacles si elles ne sont pas anticipées.

PIEGES A EVITER

Il est important de savoir par exemple que, dans le secteur de l’emploi, les hommes travaillent 5 ans de plus que le « sexe faible ».

Une expérience à l’étranger valorise un CV : pour cela, Loïc Vennin donne les clefs pour trouver un emploi et s’évaluer sur le marché britannique. Faire un CV à la britannique demande de maîtriser certains codes. Commettre des bourdes - telles que de dire qu’on est là pour parler anglais - est à éviter!

Le journaliste expose aussi les inconvénients à venir travailler en Angleterre tout en laissant sa famille derrière soi. Refuser systématiquement le « brunch » du dimanche avec ses collègues car votre famille vous attend de l’autre côté du tunnel et finir par être exclu du groupe de ses collègues, par exemple, en font partie.

BOITES A IDEES

Outre les conseils pratiques donnés pour le bon déroulement de l’installation, l’auteur ne lésine pas sur les anecdotes en tout genre, comme « l’art de mettre au pot » (qui consiste à participer aux cadeaux des collègues) ou comment s’habiller au travail.

De même, les explications sur les aides financières à la petite enfance ou les droits de scolarité sont très utiles pour des parents nouvellement expatriés.
Enfin, dans le domaine administratif, qui pourrait se passer d’une bonne explication sur le système de santé ou des règles de la fiscalité ?

Anne Grandazzi

 

Travailler et vivre en Angleterre, par Loïc Vennin . Edition Gualino, collection City & York. 350 pages. 29 Euros. Pour en savoir plus: www.presse-lextenso.savoir faireimage-rp.com

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08 mai 2010

Pierre Cahuc et André Zylberberg persistent et signent.41fi47oltml__ss500_.1273240073.jpg

Dans une réédition poche actualisée et complétée d’une préface 2010, les deux économistes confirment leur bilan sans appel de trois ans de sarkozysme. Les réformes ratées du président Sarkozy, en librairie depuis le 5 mai, dénoncent tour à tour l’abandon de la taxe carbone, l’échec annoncé de la réforme des retraites et, plus généralement, le manque de résultats d’une politique réduite à ses effets d’annonce. MM. Cahuc et Zylberberg qui suggèrent que les actes valent mieux que la parole donnent rendez-vous au président pour un bilan complet en fin de mandature.Les réformes ratées du président Sarkozy, de Pierre Cahuc et André Zylberberg. Flammarion, collection “Champs actuel”, 258 pages, 6 euros.

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07 mai 2010

Une nouvelle édition de l‘Histoire du capitalisme 1500-2010, de Michel Beaud, vient de paraître.

Cette 6e édition reprend l’ensemble du texte de la précédente, qui datait de 2000, enrichie par une analyse de la période 2000-2010 d’une douzaine de pages. Cet ouvrage général passe en revue au fil des chapitres la longue marche vers le capitalisme, le siècle des trois révolutions, l’irrésistible montée du capitalisme industriel (1800-1870), la période de la Grande dépression de 1873-1895 à la Grande guerre, l’entre-deux guerres, le grand bon en avant du capitalisme (1945-1978) jusqu’à l’amorce du chambardement planétaire que nous vivons actuellement.

Histoire du capitalisme 1500-2010, de Michel Beaud. Le Seuil, 6e édition, “Points” Economie, 462 pages, 10 euros.

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