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Une petite phrase de Strauss-Kahn mécontente les Grecs

LEMONDE.FR | 15.03.11 | 18h44  •  Mis à jour le 15.03.11 | 18h44

 

Dominique Strauss-Kahn sur le plateau de France 2, le 20 février 2011.

Dominique Strauss-Kahn sur le plateau de France 2, le 20 février 2011.REUTERS/HO

Le documentaire relatant le travail de Dominique Strauss-Kahn au FMI, diffusé dimanche 13 mars sur Canal+, était avant tout destiné au public français. Considéré par beaucoup comme un élément de la communication préalable à un retour en France de plus en plus probable de M. Strauss-Kahn, il montrait un directeur occupé, rencontrant les dirigeants du monde entier, sans oublier la France.

Au cours de cette émission d'une heure aux scènes savamment construites, Dominique Strauss-Kahn évoquait la situation grecque avec un franc-parler certain, et probablement destiné à mettre en avant sa franchise. Le directeur du FMI expliquait : "La réalité, c'est que ces gens-là, ils sont dans la merde. Et y sont gravement. Ils ont beaucoup bricolé, ils savent très bien qu'ils ne paient pas d'impôts, que c'est un sport national de ne pas payer d'impôts en Grèce, que ça truande un maximum."

La phrase a été diffusée telle quelle. Mais DSK avait sans doute sous-estimé l'impact qu'elle risquait de provoquer non pas en France, mais en Grèce. Dans ce pays, à qui le FMI a imposé un plan de rigueur très sévère en échange d'un prêt, la séquence a été reprise par les médias, et a ajouté encore au ressentiment contre le fonds monétaire.

Selon la correspondante en Grèce du Figaro, la séquence incriminée "passe en boucle sur les télévisions grecques". "Venant d'un socialiste, qui en plus, veut être président de la République française, c'est trop !", commente Notis Papadopoulos, directeur de la rédaction du quotidien Ta Nea, cité par Le Figaro. Le premier ministre grec aurait demandé des explications au FMI, selon TV-Mag.

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  • Bernard THIRION Bernard THIRION 17h25

     Bravo à DSK, espérons qu'il exprimera la même franchise l'an prochain. Répondre


  • Simon Tardivel 16h54

     C'est effectivement une grosse gaffe. Après je la comprends: les Grecs l'insultent en permanence, alors qu'après tout ils vivaient au dessus de leurs moyens. Ça a du le démanger de pouvoir leur envoyer ça dans les dents. Après, qu'il déclare ça publiquement, encore sous son mandat de Président du FMI, c'est absolument inacceptable! Il devrait démissionner... et comme ça... comme ça... hey... mais... ça lui permettrait de revenir en France... Une "gaffe", vraiment ? Répondre


  • bretteur06 16h39

     Quelque que soit le langage tenu, il faut tout de même bien appelé un chat un chat et dénoncer la fraude fiscale en Grèce où, effectivement c'est un sport national. On pourrait mettre juste derrière l'Italie et pas très non plus, la France et ses niches fiscales pour milliardaires. Répondre


  • Périclès 16h09

     Il n'a pas tort, je connais bien la Grèce et les Grecs, depuis près de 40 ans. Il oublie peut-être de dire que comme l'olympisme, l'optimisation fiscale est devenue un phénomène mondial, tout particulièrement pour les grosses entreprises, phénomène légal qui plombe tous les états, et force le FMI à en appeler aux privatisations, à la baisse des prestations sociales, des salaires et des pensions. Mais ça, il en est plutôt d'accord, le social-libéral. Répondre


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