14 mars 2011

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Comme son titre le suggère, cette note complète et continue celle parue le 16 février. Cette fois-ci, nous nous attacherons à quelques adjectifs qui font les délices panurgiques des médias. Que l’on nous pardonne si certains ont déjà été évoqués et surtout le caractère forcément limitatif de notre liste.
Nous luttons avec nos petites forces contre l’uniformisation*.

Commençons par un adjectif majeur : la presse ne jure plus que par ce majeur, qui en supplante tant d’autres : important, primordial, essentiel, crucial, éminent, principal. Si les journalistes, qui l’affectionnent particulièrement dans les titres, pensent que les lecteurs ne s’en sont pas rendu compte, ils se mettent le… majeur dans l’œil jusqu’au coude.
Avez-vous remarqué que plus rien n’est drôle, plaisant, rigolo, marrant, tordant, poilant ni réjouissant, non, c’est invariablement jubilatoire. C’est d’autant plus lassant que c’est le plus souvent exagéré, car jubiler signifie “pousser des cris de joie”.
L’humour n’est plus désormais que décapant et c’est un peu trop récurrent : il faudrait plutôt réserver le décapant à la colle à moquette ;
et, pour la rime, nous passerons à obsolète, qui fait tellement plus riche que désuet, périmé ou dépassé. Cet adjectif vient en droite ligne du latin obsoletus (usé, vulgaire, flétri), qui était tombé en obsolescence, avant d’être ressuscité lors de la vague de relatinisation savante du français à la Renaissance.
Faisons un sort à éponyme, qui supplante fort souvent, et fautivement, synonyme. C’est une mode bizarre car les deux n’ont absolument pas la même signification. Eponyme n’a qu’un seul sens : “qui donne son nom à” (nous renvoyons à un pt’it air d’Eponine et à les puristes sont-ils des losers ?).
Enfin, pour clore cette liste d’adjectifs lassants, nous lançons un SOS : ne pourrait-on pas cesser d’utiliser déjanté à toutes les sauces (pas la piquante), cet attrape-tout au sens incertain ? ce SOS est même un “sauve qui pneu” mais qui va l’entendre ?

* Les moutons en troupeau qui illustrent notre précédente note paraissent de joyeux anarchistes à côté du sinistre défilé d’hommes uniformisés qui illustre celle-ci. Des millénaires de civilisation pour en arriver à ça !

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Commentaires

  1. Et le sempiternel anglicisme journalistique “sérieusement” (sérieusement blessés,sérieusement malades “) pour “grièvement”, “gravement”? Est-ce à dre selon les journalistes qu’on peut être drôlement bessé ou malade?! Trop drôle!

  2. Une faute qu’on entend maintenant (et non désormais, espérons-le) à chaque instant sur toutes les radios et télévisions: l’emploi de “désormais” au lieu de “maintenant”.
    Un exemple parmi des dizaines d’autres, qui serait risible si la situation n’était pas dramatique:
    “un bus est désormais juché sur le perron de l’hôpital’ [d’une ville du Japon. Antenne 2, ce soir.

  3. C’est marrant, Daniel Prévot, au moment de la mort de Jacques Martin avait parlé du mot “déjanté”. Il disait qu’à l’époque, la bande qu’ils formaient avec Jacques Martin et d’autres était “farfelue”, et que cela avait un sens. Tandis qu’aujourd’hui les humoristes étaient tous “déjantés” et, qu’en fait, ça ne voulait strictement rien dire. Je suis vachement d’accord avec lui.

  4. Le défilé n’est aucunement sinistre, il est splendide.
    A mois que le “sinistre” ne soit beau pour vous.

  5. Sans compter les “juste” et “définitivement” dont nous héritons de l’anglais, et que l’on entend de plus en plus dans les médias. C’est juste insupportable, et définitivement pas du français, rnontudju!

  6. il y a aussi l’adjectif “Massif”. “Massif” remplace tout ce qui pourrait apporter une nuance, et impressione en terme d’impacte et aussi de volume. Tout devient massif est le mot suppose déjà les conséquences - forcément graves - avant même qu’une quelconque unité de mesure ne vienne mettre en perspective la cause et ses effets. Dans un article du monde du 14 mars on pouvait y lire : “Le nombre exact de morts liées à la contamination massive qui s’est produite est, encore aujourd’hui, difficile à estimer.” On n’en connait pas le volume, on sait que c’est gros, et que c’est dangereux. Il n’y a plus de relativisation et le jugement est tronqué.
    une simple recherche avec les mots “quantité massive” donne une idée de la fréquence de son utilisation et du grand fourre-tout que cette expression représente.

  7. […] View full article on Le Monde.fr : à la Une […]

  8. Et qui donc m’expliquera ” explications ” ? Quelque courageux expérimentera-t-il
    ” expertise ” ?

  9. Je trouve ce faux procès fait au mot “juste” complètement…injuste. Non, il n’y a rien qui remplace l’utilisation de ce terme dans une phrase comme “Cette photo est juste sinistre…”. Je sais qu’il est très à la mode de dénoncer son importation, mais je trouve cela grotesque. Uniquement ? Seulement ? Ces termes ne sont pas équivalents. La petite difficulté, c’est qu’il faut plier son petit esprit franchouillard et lui faire comprendre la subtilité de l’utilisation ce ce “juste” comme il est utilisé dans la langue anglaise. C’est peut-être la meilleure importation vocabulariale depuis longtemps.

    La langue évolue. Et vous ?

  10. Et le ‘décalé’. Je n’en peux plus des émissions au ton ‘décalé’. Calez-moi tout ça !! Ou essayez ‘inhabituel’, ‘atypique’, voire le littéraire mais charmant ’singulier’.

  11. …ou (pour faire suite à ma remarque précédente) ‘original’, tiens.

  12. Personnellement, il y un anglicisme qui m’énerve tout particulièrement, mais qui n’est pas propre aux médias mais plutôt au jargon sportif le plus bas de gamme, c’est l’expression, très en vogue dans le monde de la course automobile ou autres compétitions de vitesse : “Il est vite”. Ça nous vient directement de l’anglais “He is fast”, mais ça me fait bondir à chaque fois que je l’entends.

  13. Espérons juste que ce ne soit que provisoirement définitif, car, généralement et en particulier, on évalue la richesse intellectuelle, en partie et partiellement, à la vue du vocabulaire de son propriétaire!
    Tiens, je crois bien que je suis mûr pour la politique, moi ! A défaut présentateur tévé!

  14. @ Wartz

    “La petite difficulté, c’est qu’il faut plier son petit esprit franchouillard et lui faire comprendre la subtilité de l’utilisation ce ce “juste” comme il est utilisé dans la langue anglaise.”

    Ne vous en déplaise, c’est votre petit esprit qu’il faudrait plier dans le bon sens avec une petite dose d’apprentissage du français de base :

    Il suffit d’utiliser “tout simplement” et vous l’avez, votre traduction équivalente…

    Alors, avant de nous bassiner avec vos “subtilités de la langue anglaise”, à laquelle vous avez de toute évidence été surexposé, maîtrisez d’abord les bases de la langue française !

  15. ► correcteurs : Les moutons en troupeau qui illustrent notre précédente note paraissent de joyeux anarchistes à côté du sinistre défilé d’hommes uniformisés qui illustre celle-ci. Des millénaires de civilisation pour en arriver à ça !

    Il existe pourtant un lien indubitable entre un troupeau de moutons et une armée partie au combat, comme le montre de manière ébouriffante le chapitre introductif du Grand troupeau de Jean Giono. Ou comment résumer le sang, la mort, la boue, la merde, l’obéissance absurde, la négation de toute raison… en utilisant le théâtre montagnard si familier au poète provençal. Ça peut en exprimer, des choses, un troupeau de moutons…

  16. Et que dire du sempiternel “tsunami” qui remplace maintenant notre “raz-de-marée” national, aussi joli que terrifiant. Et des “managers” ? Et des “tchallindjes” ? Mille anglicismes exaspérants lorsque l’on dispose d’une langue aussi belle que la nôtre et trois ou quatre mots différents pour un seul mot anglais !! Et aussi (ce qui n’a rien à voir) que penser de nos présentateurs(trices) météo et de leur “température ressentie” !! Par qui? Un Esquimau à Marseille ou un Sénégalais à Dunkerque ? Il devrait y avoir une obligation de défense de la langue française, au moins dans les médias du service publique.

  17. Heureusement, vous êtes là pour le décryptage !

  18. C’est tout ce que vous avez comme questions à vous poser dans la vie ? Je suppose que vous êtes tous des ” professeurs des écoles ” !
    Pensez plutôt à ce qui se passe actuellement au Japon.

  19. Obsolète, ressuscité à la Renaissance, a pris son essor dans les années 70, à mon avis poussé par l’anglomanie franglaise.
    Décent, utilisé pour “convenable” a également un petit accent anglais : un prix décent, un logement décent.

    Vous avez cité jubilatoire, n’oublions pas son copain festif , apparu dans les années 80 et qui semble perdre un peu de son souffle.

    Enfin si avec votre jubilation vous voulez prendre un peu d’exaltation nous avons ceci en magasin :
    http://www.youtube.com/watch?v=SZ2rSyPckTU

  20. @Wartz : Pour “Cette photo est juste sinistre”, il me semble que “tout bonnement sinistre” en dit tout autant.
    @Pierre : Pour “vite” adjectif, le TLF donne un exemple de Mérimée… Je l’ai lu chez Morand… Bref, affirmer que ce soit un anglicisme moderne calqué de “He is fast”, je trouve cela bien fort.

  21. […] Go here to see the original: le panurgisme lexical des médias (2) […]

  22. Alex : nous n’avons pas inventé panurgisme, oh non.
    Pierre : vite est aussi bien un adjectif qu’un adverbe, et cela depuis le Moyen Age.

  23. on apprenait récemment que l’UMP se dotait d’ “élements de langage”(pas de pensée, non: de langage !) et puis un peu plus tard: “Deux vaccins SUSPENDUS au Japon après la mort de quatre bébés” et dans le même numéro de monde.fr “Un chirurgien SUSPENDU pour avoir enlevé le mauvais rein”. Suspendus haut et court ?

  24. “… que les lecteurs ne sont s’en pas rendu compte,…” Quelque chose me dit que les mots ne sont pas dans le bon ordre ! Apparemment les internautes non plus ne s’en sont pas rendu (avec ou sans S ?) compte.

  25. […] Source : le panurgisme lexical des médias (2) | Le Monde.fr : à la Une Lire la suite de l’article sur Le Monde Publié dans Le Monde […]

  26. Michel D. vous vous êtes sans doute trompé de porte, permettez moi de vous éclairer : les contributeurs de cette rubrique ne sont pas forcément professeurs des écoles (sans guillemets) ils sont, je crois, capables de penser à beaucoup de sujets différents et il se pourraient aussi qu’ils ne soient pas indifférents aux malheurs du monde.

    Il se trouve simplement qu’ici le sujet principal c’est la langue (française).
    Si ça vous intéresse vous êtes bienvenu.

  27. “il se mettent le… majeur dans l’œil jusqu’au coude.”

    Pour une bonne chronique sur le langage commencez plutôt par le bescherelle, vous messieurs journalistes vecteurs de notre langue!

  28. Et que dire de l’utilisation abusive et erronée de “logiciel” à la place de “logique”. Un logiciel est un programme informatique permettant des traitements effectués automatiquement par un appareil informatique. Lorsqu’un parti politique parle de changer de “logiciel” ou lieu de changer de logique , il fait son intéressant … et démontre en m^me temps sa bétise, de quelque bord qu’il soit.

  29. Le vocabulaire se réduit. J’espère que le pronostic vital de la langue de Molière n’est juste pas engagé! LOL

  30. ob : merci, c’est corrigé. Nous avons aussi rajouté le “s” manquant, mais pas à “rendu”.

  31. @ Gérard :
    La température ressentie se calcule en fonction de la température absolue et de la force du vent. C’est une définition scientifique. Le terme n’est pas abusif pour le coup, il s’agit simplement de la définition de cette mesure. Elle permet de ne pas mettre sur un même plan le ressenti de la peau sans vent et avec un vent de 100 km/h. Alors, certes, la mesure ne prend pas en compte la pilosité des gens, mais bon …

  32. Je suis absolument d’accord avec votre démarche et je suis la première à critiquer le laxisme ambiant. Mais je constate avec effroi que vous faites, vous-mêmes, de graves fautes d’orthographe ! Par exemple : “les lecteurs ne sont s’en pas rendu compte, il se mettent le… majeur dans l’œil jusqu’au coude.”
    Certainement étiez-vous trop en colère pour vous relire vous-même ?

  33. Et le magnifique: “Au jour d’aujourd’hui”. Qu’est-ce que je ne l’aime pas celui-là!!!

  34. @Michel.D : votre réaction est un exemple manifeste de la tendance dont parle l’article. Un évènement majeur (et indéniablement tragique) se produit, et parler d’autre chose est, selon vous. . . quoi au juste ? Irresponsable ? Irrespectueux ? Voire pourquoi pas, allons-y, soyons franc, immoral ? Ou criminel (de la pensée) ? . .

    S’intéresser à la langue pour elle-même (et par extension, penser) sera bientôt dangereux pour notre morale, notre société, pour tout le monde. Je vous souhaite la bienvenue en 1984. Et faites attention aux pompiers-pyromanes !

  35. Chers correcteurs,

    Vos commentaires sont pertinents, mais puis-je vous rappeler que vous avez été précédés dans cet inventaire par Patrick Rambaud et Michel-Antoine Burnier avec leur “Journalisme sans peine” (Plon, 1997, hélas épuisé…).
    Merci de bien vouloir rendre à César…

  36. on peut aller vite sans pour autant être un rapide

  37. “Juste” comme adverbe existe en français, mais il n’a pas le sens de “tout simplement”. Par exemple, “il y a juste de quoi ne pas mourir de faim.” Des phrases avec “juste” dans le sens non “franchouillard” (autre mot de Panurge) sont tout simplement ambiguës quand elles ne sont pas absurdes.

    En revanche, “vite” était à l’origine un adjectif et il l’est resté dans un style archaïsant : “une paire de jambes (…) aussi vites que bien tournées” (Mérimée, “Carmen”). En musique, je l’ai entendu assez souvent : “Cet ornement est très vite.”

  38. La vie est si douce, perdus dans un dictionnaire.

  39. À propos de la température ressentie :

    Cette notion est loin d’être superflue, folklorique ou psychologique. Elle est parfaitement vitale lorsqu’on se balade dans le Grand Nord : c’est en fonction de la température ressentie que se calcule la durée maximum d’exposition possible de la peau (ou des yeux) au froid et que se prévoient les dégâts provoqués par ledit froid sur nos organes.

    Il est possible de marcher quelques minutes tête nue par moins 25°C, ou d’enlever ses gants pour toucher rapidement la banquise … s’il n’y a pas de vent. Mais certainement pas si le vent fait descendre ce moins 25°C du thermomètre à un moins 50°C ressenti : dans ce cas, à température théorique égale, une minute tête nue signifie des possibilités de nécroses (et de toute façon le froid provoque alors la sensation véritable d’un coup de poignard : l’image n’est pas fantaisiste).

  40. […] Comme son titre le suggère, cette note complète et continue celle parue le 16 février. Cette fois-ci, nous nous attacherons à quelques adjectifs qui font les délices panurgiques des médias. Le Monde.fr : à la Une […]

  41. Une grosse erreur également: “Tout a été arraché, pourtant ce batiment était conséquent !”. Conséquent veut dire “qui fait référence à ce qui suit”. La consequence de … est …, etc.. Les gens attribuent à “Conséquent” une notion de volume ou d’importance. “Conséquent” est de plus en plus utilisé hors de son contexte et avec une fausse signification.

  42. Je bondis chaque fois que j’entends les commentateurs sportifs dire “On va aller du côté de ….où se joue tel match au lieu de donner le nom de la ville”. exemple pour un match à Toulouse, “on va aller du côté de Toulouse”.Où à Colomiers? à Blagnac? à Muret? Pourquoi ne pas dire tout simplement “à Toulouse”

  43. @ Diogène : À ce compte-là, rendez réellement à César, et remontez à Flaubert et à son Dictionnaire des idées reçues, écrit entre 130 ans et 125 ans avant l’inventaire de Rambaud et Burnier. Merci pour lui, ces derniers n’ont fait que copier.

    Plus sérieusement : la démarche qui consiste à critiquer les emplois inappropriés ou systématiques (et fatigants) de termes à la mode est sans doute vieille comme le monde — et je ne parle pas du journal… C’est d’ailleurs la confrontation dynamique entre le conservatisme nécessaire et l’innovation indispensable qui fait qu’une langue est vivante. La naphtaline comme l’exaltation de l’immédiateté sont mortifères. Ni Flaubert ni Rambaud et Burnier ne sont propriétaires de la vigilance ordinaire des amoureux d’une langue.

  44. En même temps qu’obsolète, à la fin des années 80, nous avons eu la mode du drastique. Elle perdure encore aujourd’hui.

  45. Et attention à la stigmatisation !

  46. Je suis arrivé un peu trop tard…
    Le texte était, déjà, corrigé…
    les lecteurs lettrés avaient ” voué aux gémonies ”
    le club des correcteurs…
    Mes faiblesses en orthographe, accords de verbes et autres soucis, ne m’empêche pas de rechercher dans notre riche vocabulaire les termes adéquats avec un plaisir toujours renouvelé.
    Mais, dans notre riche vocabulaire, que suggérez vous
    pour varier avec humour - décapant - ?
    acide - acerbe - ou autres ?

  47. […] Lire la suite : le panurgisme lexical des médias (2) Cet article est sur : Le Monde […]

  48. On s’autorise a penser dans les milieux autorisés, qu’au jour d’aujourd’hui; les changements majeurs et les anglicismes décapants que nous observons ne sont qu’une évolution déjantée de notre vieux français obsolète !

  49. Et “prévenir” utilisé à l’anglaise et à qui mieux-mieux,
    on confond avertir et empêcher…
    et, chose qu’on entend surtout dans les micro-trottoir: “c’est inadmissible”, je trouve ça juste un peu exagéré.

  50. Quoi qu’il en soit ca ne fera pas le buzz…

  51. Que devrait-on penser de la mise à toutes les sauces du mot “improbable” ?

  52. Comme tout un chacun, pour ne pas dire tout le monde, je suis agacé par les fautes de langue de mes contemporains, et tenté d’en conclure que le niveau baisse, qu’on ne respecte plus rien, ni grammaire ni vocabulaire. Tel journaliste - cette profession est décidément bien exposée! - utilise un verbe au singulier derrière “la plupart”, un autre utilisera “dû à” au début d’une phrase, comme “due to” en anglais…mais les plus durs censeurs, mis dans les mêmes conditions de stress professionnel, devant les caméras et les projecteurs, ou dans l’ambiance survoltée d’une rédaction, perdront vite de leur superbe en s’apercevant qu’eux aussi peuvent commettre les mêmes bourdes.
    Qu’ils se rassurent: ils n’attenteront pas ainsi à la qualité de notre langue. Laissez-la respirer un peu, sinon elle en crèvera! Souvenez-vous de la bataille perdue de “pour ce que” en face de ce misérable “car”. Voltaire, me semble-t-il, utilisait l’adjectif “conséquent” dans le sens de “volumineux”.
    L’erreur est inévitable quand on doit faire vite. Rien n’est perdu si chacun la voit, elle restera une erreur et donc exceptionnelle.
    Au lieu de nous complaire dans la critique stérile des déviations par rapport à une langue idéale qui n’existe nulle part dans le temps ni dans l’espace, laissons-nous séduire par les trouvailles lexicales et grammaticales de nos jeunes poètes, slammeurs ou chanteurs. Ils ont des foules, des tas, des tonnes d’idées pour renouveler la langue et l’adapter à leurs besoins. Et ils ont raison: le rôle essentiel, primordial d’une langue, c’est de permettre à ses utilisateurs de communiquer entre eux. Tant qu’elle remplit bien cette fonction, il n’y a pas vraiment de raison de s’inquiéter.

  53. Une épidémie est à son maximum, elle touche tout le monde, le “Voilà”. Ouvrez vos oreilles: plus une seule phrase aujourd’hui sans un “Voilà”. Aussi pathétique que un bégaiement de George VI, à l’échelle d’une nation.

  54. Ne pourrait-on pas aussi stigmatiser l’emploi de l’expression “première dame” à propos de Mme Bruni-Sarkosy qui n’est que l’épouse du Président de la République, snas aucun rôle officiel défini par la Loi de la République Française.

  55. Après être monté au créneau pour remettre les pendules à l’heure, je suis allé jouer dans la cour des grands avant de revoir ma copie ; et j’y ai trouvé, discrètement lové dans un bas de page, un “inapproprié” inavouable. Ce mot est apparu dans la bouche d’un journaliste, puis s’est répandu à la vitesse de l’éclair exactement au moment de l’affaire Clinton-Lewinsky : ledit Clinton aurait admis que sa conduite avec la demoiselle Lewinsky aurait été “inappropriée”. Soupçonnant un décalque de l’anglais, j’ai cherché dans mon COLLINS COBUILT ENGLISH LANGUAGE DICTIONNARY de 1987 où j’ai trouvé en effet “inappropriate”. Mais pas d’”inapproprié” dans le PETIT ROBERT de la même date ; j’ai ensuite découvert le mot dans un Petit Larousse de 1997, peut-être plus à l’affût des nouveautés, mais avec le sens d’”inadapté”. Or le seul adjectif acceptable en la circonstance est évidemment “déplacé” (conduite déplacée), et non “inadapté”. Et “inapproprié” continue son bonhomme de chemin à la place de “déplacé”, qui a disparu dans ce sens, et ne subsiste à peine que dans l’expression “personne déplacée”, elle-même quasi oubliée au profit d’”immigré”, ce qui est plus excitant.

  56. Marrant, les correcteurs s’agacent de ce que tous les journalistes utilisent les mêmes mots français, et les répondeurs s’énervent de ce que les journalistes utilisent parfois des mots anglais.

    Chers et piquants linguistes sauciers, je crains que vous n’ayez pas été compris avec toute la précision nécessaire. Chers participants de ce forum, je crains que vous n’ayez cédé à une de vos marottes au lieu de réfléchir à la question posée.

    D’un autre côté, le fait que la langue soit l’objet de modes est bien connu, c’est un phénomène dans toutes les cours de récré, et chacun d’entre nous s’est un jour agacé d’un tic langagier qu’il avait attrapé on ne sait d’où ; le but d’un journaliste est de parler au commun des mortels, pas de composer un chef-d’œuvre littéraire à chaque article, en ce sens, il n’est pas injustifié qu’il sacrifie aux modes comme ses lecteurs ; ce serait plus ennuyeux si ça se produisait dans les romans, mais à part Harlequin, où le stéréotypage vocabulaire est volontaire, et les romans modasses d’écrivains vite oubliés, on n’y a pas remarqué de relâchement particulier du style ni de l’effort de variété.

    Je pense qu’il vaudrais mieux protester contre l’imprécision et l’inexactitude que contre des répétitions qui ne nuisent pas au sens mais donnent un air familier aux tournures.
    Cet air familier sera délicieux de désuétude dans une dizaine d’années ; pourriez-vous explorer les archives de l’an 2000 pour trouver quelques exemples de tics passés ? Ce serait amusant !

  57. Si je peux me permettre à la fin du dernier paragraphe du chapo il eut peut-être fallut employer le verbe illustrer à l’imparfait, donc “qui illustraient” en regard de l’autre “qui paraissaient” pour la concordance des temps en référence à un précédent article passé.
    Mais le présent n’a pas cours.

  58. Quoi? Quoi? Quoi?

    Que vois-je, que lis-je, que comprends-je ?

    Le mot obsolète le serait-il ?

    Comme ce chanoine jubilé ?

    Promis, d’aventure je dirai ‘auriculaire’ en lieu et place de ‘majeur’…mais je risque de passer pour complètement pété des plombs !
    (essayez pour voir)

  59. Incontournable, le mouton?

    Enfin, pour clore cette liste d’adjectifs lassants, nous lançons un SOS : ne pourrait-on pas cesser d’utiliser déjanté à toutes les sauces (pas la piquante), cet attrape-tout au sens incertain ? ce SOS est même un “sauve qui pneu” mais qui va l’entendre ?

    Et pourquoi ne pas dépoussiérer l’épigone ?
    N’est-il pas au mouton, ce que le pneu est au crapaud ?

    De la gent batracienne déjantée

    Un crapaud vit un pneumatique
    Qui lui sembla de belle taille.
    Lui, qui n’était pas gros en tout comme trois tiques,
    Convoiteux, se détend, et s’enfle et se travaille,
    Pour égaler cette roue de voiture,
    Disant: “voyez, sac à striures;
    Est-ce assez ? dites-moi: n’y suis-je point encore ?
    Nenni- M’y voici donc? -Point du tout. M’y voilà?
    -Vous n’en approchez point.”Le déjanté pécore
    S’enfla si bien qu’il explosa.

    ♠ Les histoires d’anoures finissent mal, en général…

  60. Peut être ce qui va appauvrir au final notre langue, ce n’est pas les fautes de langue ou les journalistes, mais les moteurs de recherche.

    En référencement, l’important, c’est d’être vu sur les mots clés les plus tapés par les internautes. Si un internaute tape “obsolète” plutôt que désuet, il faut écrire “obsolète”. Parce qu’il y a plus de chances d’avoir plus de gens qui trouvent notre article, et donc plus de visites, et donc au final, plus d’argent.

    Mais nous apprenons aussi que si la variété linguistique est moindre, c’est également parce que l’internaute ne tape pas beaucoup de mots différents. Pas facile!

  61. Bien vu, Jori ! Inquiétant…

    PS : ‘L’internaute’, c’est, euh, ‘l’humain moyen’ ?

    Bizarre…

  62. M. Raillard, Antenne 2 n’a pas pu commettre cette erreur car ils n’existent plus depuis 1992.
    Ils auront bientôt porté le nom de France 2 depuis plus longtemps que l’ancien…

  63. Ah!Roués pour la récente et fulgurante carrière d’inapproprié quelques statistiques ici :
    http://ngrams.googlelabs.com/graph?content=inappropri%C3%A9&year_start=1800&year_end=2008&corpus=7&smoothing=3

  64. […] Lire la suite au source […]

  65. “Cerise sur le gâteau”, ce blog “pas comme les autres” a atteint “un nouveau record historique” “un an jour pour jour” après celui du mois dernier. Il “ne mâche pas ses mots” et, “sans langue de bois”, demeure “convivial” à “200 %”, aussi bien “sur Paris qu’en province”, ou que “chez nos amis allemands”. “Voilà” !

  66. Ce qui m’intrigue bien plus que certains qualificatifs exagérés par rapport à la réalité, c’est cet usage fautif de la plupart des Français du futur et du conditionnel.
    Le fait que les Français prononcent exactement de la même façon « ferai » et « ferais » génère très souvent une ambiguïté de l’intention.
    Au Québec, ce phénomène n’existe pas puisque nous prononçons très distinctement « ferai » (feré) et « ferais (ferè).

  67. @ TOURNIER

    “L’erreur est inévitable quand on doit faire vite” mais pourquoi faire vite ? Selon un grand ennemi de la société, celui qui dit n’importe quoi le dit n’importe comment…
    Est-ce la critique qui est stérile ? Ne serait-ce pas plutôt l’absence de sens critique face aux pauvres divertissements jetés au bon peuple ? Nos “jeunes poètes” sont bien incapables de “renouveler” la langue puisqu’ils ne la connaissent pas. “L’adapter à leurs besoins”, en revanche, ils le font très bien, ils ont de gros besoins…

  68. En remplacement de “cette photo est juste sinistre”, je propose “est simplement sinistre”.

  69. J’apporte ma petite contribution au florilège de bêtises à la mode. Avez-vous aussi eu droit à “à l’heure d’aujourd’hui”, proprement ridicule, qui tend à remplacer “au jour d’aujourd’hui” déjà passablement insupportable de bêtise.

    Et que penser de “tirer les conséquences” ou sa variante “tirer les conclusions”, que j’ai compté jusqu’à 4 fois dans un récent article du Monde pourtant assez court consacré à l’affaire d’espionnage chez Renault. Une façon assez claire d’exprimer qu’en fait on ne sait pas du tout où l’on va, selon moi.

  70. Je pense que le problème majeur de notre langue n’est pas là où vous semblez le poser, c’est à dire, dans la forme, mais plutôt dans le fond. Le plus important n’est il pas d’être compris ?

    Quel que fut l’origine d’un mot, son expression n’a de sens que s’il est compris par la majorité des auditeurs ou des lecteurs. Ne confondant pas la pureté d’une langue avec les raisons fondamentales qui nous pousse à l’utiliser, à savoir, communiquer, exprimer, comprendre, expliquer…. bref, nous différencier de l’animal !!! nous pauvres humains…..

  71. et que dire du ton monocorde utilisé par les commentateurs c’est tout bonnement insupportable (ou juste insupportable au choix…..)

  72. Je prendrai vaguement la défense de “décalé”, qui ne dit pas exactement la même chose que “singulier” ou “atypique”, mais suggère simplement un léger décrochage par rapport à la réalité, permettant de porter sur elle un regard différent et drôle. Mais ceci étant dit, force est donc de constater :
    - que tout véritable humour est donc a priori décalé (d’où quasi-pléonasme)
    - qu’il n’existe à l’heure actuelle plus guère de véritables humoristes
    - que les médias utilisent donc bel et bien cet adjectif à tort et à travers pour nous vanter les mérites de n’importe quel comique pas drôle.

  73. la presse sportive, notamment la télévision, est particulièrement moutonnière.Pour le football l’expression à la mode est “en première intention qui revient toutes les 3 minutes dans les commentaires. Exemple Tartampion a passé la balle en première attention ou Duchnoc a tiré au but en première intention. Pour le rugby la référence incessante aux” fondamentaux ” est une constante.

  74. Avez-vous remarqué que tout classement est “général”, tout record “historique”, toute échelle sismique “de Richter” ‘alors que celle-ci est abandonnée depuis longtemps?
    Les tics de langage, comme les éléments ‘de langage, de réponse, ou autres sont le signe du laisser-aller de celui qui s’exprime.

  75. Bien sur, tout le monde a rectifié :
    “les raisons fondamentales qui nous pousseNT” !!!

    Bien que la faute n’était pas intentionnelle, ceci démontre bien cela ….. à savoir que tout le monde avait bien compris.

  76. j’ai trouvé (j’espère que cette formulation est correcte) ce forum très intéressant et je me permets d’y apporter une (modeste) contribution. En effet deux expressions “massivement” employées (utlisées?)par les journalistes “récurrent” et surtout “les jours, semaines, mois,années qui viennent” alors qu’il est tellement plus simple et plus élégant d’utiliser le terme :prochain. Par ailleurs ils devraient éviter les verbes “passe partout” tel que faire, mettre dont l’utilisation traduit une “paresse intellectuelle” regrettable de la part de professionnels de l’expression (orale).
    Enfin les expressions “on va dire”, “ça va le faire” qui se sont répandues étonnement vite dans la population française m’agacent particulièrement

  77. Ah ! Ceux qui souhaitent que la langue évolue, qui craignent qu’elle n’évolue pas assez. Ils sont servis ces temps-ci, non ? Ils me font penser à un habitant du Sahara pour qui le danger le plus redoutable serait la pluie. Autrement dit, il faut s’inquiéter en priorité des dangers actuels.
    Le mépris pour ceux qui ne maîtrisent pas les anglicismes se nourrit du fait que les catégories dominantes sont plus anglophones que les populaires. Face à cette détermination sociale, vous êtes mal barrés, les Français.
    Votre langue devient ce qu’on appelle un patois. Non pas une langue inférieure par nature, comme vous le croyez souvent, mais parce qu’elle dépend pour son adaptation aux concepts nouveaux, et cela peut concerner aussi les anciens par contagion, d’une autre langue jugée plus ou moins supérieure. Votre comportement est diglossique. Est-ce fatal, maintenant que l’anglais est la première plus grande langue dans le monde, journalistiquement parlant ?

  78. Et les “problématiques” qui se “démultiplient” ??? Pas une journée sans entendre l’une ou l’autre de ces âneries !
    A croire qu’un pigiste qui écrirait que les problèmes se multiplient passerait pour un… has been.
    Ah si je tenais la première bourrique qui s’est fendue d’une de ces nouveauté…

  79. Voila déjà quelques années que tout est “à couper le souffle”. Que ce soit un paysage, un bâtiment, une oeuvre.
    J’en ai presque le souffle coupé.

  80. Il est aussi un mot régulièrement employé à tort, “schizophrène” et qui de surcroît entretient la dépréciation des personnes qui sont touchés par ce vaste ensemble de troubles regroupés sous l’appellation de schizophrénie (définition commune : psychose délirante caractérisée par une perte de contact avec la réalité et une dissociation de la personnalité…)
    Encore hier matin, 14/03/11, sur France Info, un grand et formidable physicien que j’admire (Etienne Klein) intervenait en insistant sur l’importance de la précision des termes employés. Malheureusement il n’a pas manqué de l’employer mal à propos en lieu et place du mot “ambivalence”. Des politiques, des intellectuels, des journalistes, on ne les compte plus tous ceux qui au final, font de l’ensemble de ces troubles complexes, une tare, avec les meilleures intentions du monde, en employant le terme “schizophrène” à tort et à travers ! A-t-on déjà entendu dire à propos du comportement de quelqu’un, “c’est cancéreux comme démarche” ou bien “cette analyse est complètement sidéenne”, etc. Si tel était le cas, ne le reprendrait-on pas ?
    J’espère bien que “ça ne va plus le faire” !
    :-)

  81. Est-ce que tout ceci n’est pas à mettre sur le dos du trop grand relâchement de la langue française que moi je constate depuis la naissance d’une soit disant “francophonie”, créée de toutes pièces pour suivre l’”anglophonie” du Commonweath? Nous employons de plus en plus des termes comme “AGENDA” à la place d’”emploi du temps”, de “capabiliser” pour éviter “renforcement de capacité”; de “chers tous”, traduction litérale de “dear all” au lieu de “Bonjour à tous!”. Et Dieu sait si la liste est longue.

  82. Juste une question : a-t-on rayé “raz de marée” du dictionnaire pour le remplacer par “Tsunami”? Comme quoi, il n’y a pas que les anglicismes.

  83. Et que penser de “conséquent” au lieu “d’important” “par rapport à” au lieu de “au sujet de” ? la liste est longue;

  84. et légalité “parfaite”

  85. « […]ne pourrait-on pas cesser d’utiliser déjanté à toutes les sauces (pas la piquante), cet attrape-tout au sens incertain ? »

    « Déjanté » n’a pas vraiment de synonyme lorsqu’il est utilisé à bon escient.

  86. Il est difficile de s’exprimer sans faire de fautes. Une attitude me semble conseillée :
    - être plus indulgent pour les fautes traditionnelles, populaires et indigènes, dialectales, voire provenant des langues minorisées, voire les archaïsmes, comme “point” au lieu de “pas”, surtout donc des fautes d’origine populaire, que pour celles des classes supérieures et des snobs, ou pour celles d’origine immigrée se répandant par snobisme dans la boboterie et la jeunesse;
    - se laisser aller un peu ! l’anxiété linguistique est le vrai moyen de stimuler les cancers linguistiques.

  87. Un oubli : privatif !
    On l’utilise même pour parler d’un jardin “privé” ou d’une soirée “privative”.
    Le plus amusant est que l’on peut reprocher à l’usage qui est fait de ce mot d’introduire des contresens. Le Littré dit : Qui indique privation

    Evitez les soirées “privatives”! Peu de chance d’y boire une bonne bouteille.

    Bonne journée.

  88. Je sursaute chaque fois que j’entends que quelqu’un est ‘en charge’ au lieu de chargé. Encore un anglicisme vaseux. Que diable, nous ne sommmes pas des accumulateurs ni des conduites d’eau!

  89. @ Laoban,
    Entièrement d’accord avec vous, sans parler des coquilles faites à la saisie sur un clavier, sur lesquelles se ruent parfois des donneurs de leçons aux aguets. Nous sommes inégaux devant la grammaire, bien sûr la respecter c’est mieux, mais…
    :-)

  90. Pierre Lambert : Obsolète, ressuscité à la Renaissance, a pris son essor dans les années 70, à mon avis poussé par l’anglomanie franglaise.

    Oui, c’est un anglicisme déguisé, mais son habit latin parfaitement régulier lui donne le privilège de s’intégrer facilement à notre vocabulaire. C’est pourquoi l’Académie vient de faire entrer le mot dans le Dictionnaire, dans l’édition en cours.
    Auparavant, seul Littré l’avait remarqué et le considérait comme un néologisme (la Renaissance ne l’avait pas vraiment ressuscité, juste un ou deux essais timides sous la forme “obsolet”). Le TLFi cite deux emplois faits au tournant du XXe siècle par des maîtres, Verlaine et Huysmans, l’un et l’autre connus pour leur anglomanie et l’amour des mots rares.
    “Désuet” semble avoir fait les frais du triomphe de “obsolète”. Même son antique prononciation est devenue … obsolète.

  91. … et tout ceci sans compter les nombreux pléonasmes et autres Lapalissades…
    Mon poil se hérisse dès que j’entends un ‘au jour d’aujourd’hui’ ou un ‘incessamment sous peu’: lancés comme des blagues, ils sont aujourd’hui utilisés à toutes les sauces…
    Finalement, n’oublions pas le roi des anglicismes: ‘basé sur’, traduction littérale de ‘based on’, mais qui n’a pas le même sens en anglais et en français…

  92. Et “C’est du lourd!” Epaulé-jeté sans doute favori de nos animateurs ,dont Vincent Perrot et un gros consommateur … Horripilant

  93. moi, je suis particulièrement agacé par cette manie de certains politiques et journalistes de dire des phrases dans le style “c’est juste merveilleux”, “c’est juste super”.

    c’est un anglicisme, incorrect en français. ça m’écorche les oreilles, d’entendre mettre un adjectif restictif d’utiliser un adjectif restrictif à côté d’un adjectif absolu (je ne connais pas les termes grammaticaux exacts, désolé). surtout de la part de personnes qui sont un exemple pour beaucoup d’autres!!

    bref. “c’est juste n’importe quoi”!!

  94. @ AhRouès

    Pour des humanitaires, “personne déplacée” a un sens précis, qui n’est ni “inappropriate”, ni immigré. Il s’agit de personnes qui ont été forcées de quitter leur résidence à cause de catastrophes naturelles ou de conflits et ont, le plus souvent, besoin d’assistance. On peut ainsi parler de 500.000 personnes déplacées par le tsunami japonais, ou 30.000 personnes déplacées au temps du conflit srilankais avec les Tigres Tamouls. Les personnes qui fuient leur résidence par crainte justifiée de violences à leur encontre deviennent des réfugiés lorsqu’elles franchissent une frontière et seulement dans ce cas. En droit international, les réfugiés, selon cette définition, ont des droits bien définis, notamment celui de non-refoulement à la frontière. C’est donc abusivement qu’on entend parler de réfugiés du tsunami.

  95. Ah merci pour cette discussion que je découvre et qui m’a mise en joie !
    Je demande humblement pardon à toutes les oreilles que j’ai soumises à rude épreuve en utilisant déjanté que j’affectionne particulièrement…
    Promis je ne le ferai plus. Ou du moins j’essaierai d’en limiter l’usage.
    Puis-je cependant m’étonner d’être la seule parmi vous à avoir envie de hurler à chaque fois que j’entends un journaliste ou un quidam parler des 70% de “chance” d’attraper un cancer ou d’avoir un accident de voiture ou autre…
    Le mot risque serait-il donc définitivement tombé en désuétude ?(prononccé à l’anccienne comme il sse doit bien ssur…)
    Le français, bien ou mal parlé, évolue constamment, s’enrichit de mots étrangers comme toute langue “vivante” et si les mots parking ou tsunami ne me choquent aucunement, cet anglicisme là est particulièrement “inapproprié”, puisque le mot “chance” signifie “hasard” en français.
    Ouvrez vos oreilles, et venez hurler avec moi chaque fois que vous l’entendrez dans l’actualité, et ça a déjà commencé sur une “chaine d’infos non stop”.
    “Quelles sont d’après vous les chances que le réacteur explose?”

  96. Il en est de même de l’expression de la mesure de dose de radiations “milli-Sievert” que tous les journalistes, ou presque, emploient maintenant depuis les événements dramatiques de Fukushima.

    Panurgisme ? Psittacisme ? Écholalie ?

    Mon propre glossaire recense environ 1 800 de ces termes, et il en tombe tous les jours de nouveaux.

  97. Olimalia : “Désuet” semble avoir fait les frais du triomphe de “obsolète”.

    Si jamais obsolète se mettait à son tour à être frappé d’obsolescence, on pourrait songer à le remplacer par l’adjectif superseded, mot donnant parfois le tournis quand il s’agit de l’écrire (-s ou -c, double -e ou pas). A ceux qui lui trouveraient une consonance par trop anglaise on pourrait faire valoir que le mot anglais a été emprunté au vieux français superceder, lui-même dérivant du latin supersedere, lui-même issu d’une racine indoeuropéenne liée au mot assis (cf. sedentaire).

  98. Faut-il ajouter :
    - ceci dit (pour cela dit)
    - le magasin dont il a hérité a réouvert ses portes (pour le magasin qu’il a hérité a rouvert ses portes)
    La liste est trop longue…..

  99. Obsolète (depassé, démodé)comme drastique (draconien), il y a en beaucoup d’autres n’ont pas été réhabilités par le Rennaissance, mais par l’Américain sans doute a l’occasion d’apéritifs “dinatoires”.

  100. Moi, c’est “hexagonal” qui me hérisse.
    Et l’hexagone bien sûr.

  101. Et que dire du “QUOI” vulgaire employé à toutes les sauces par les journalistes de tous poils:

    “vous en pensez quoi?”(quand ce n’est pas “vous pensez quoi?”) au lieu de “qu’en pensez vous?” plus élégant et surtout plus poli et correct.

    Mais il est bien connu que les journalistes étant à 95% de gauche il faut “faire populaire” c’est affligeant!

  102. Ferez-vous un jour également le procès du “cela” ?
    Trop souvent utilisé (à mon goût) pour remplacer un “ça” que l’oral aurait toléré, ce qui donne souvent un sens assez… désuet aux phrases qui l’emploient!
    Phrases qui auraient probablement préféré une reformulation plus globale pour passer correctement à l’écrit.
    Cette constatation est récente, mais le fait est de plus en plus récurrent depuis une petite année.

  103. Relever les tics de langage pour s’en amuser ou s’en indigner n’est certes pas une nouveauté. Au Burnier-Rambaud, dont je déplore avec Diogène qu’il reste épuisé, à Flaubert, il faut quand même aussi rajouter le Jacassin de Daninos, auquel je reste reconnaissant de m’avoir mis la puce à l’oreille à propos de certaines vanités langagières alors que j’étais encore gamin, m’évitant ainsi de me choper des aigreurs d’estomac à propos de peccadilles qui dureront moins que les impôts.

  104. Et que dire de “énorme” et de “magique” ??? Les deux sont mis à toutes les sauces …

  105. Bonjour,

    je suis une brune “piquante” : cela veut dire quoi?? Que je me suis mal épilée??

  106. Bonjour, je découvre à l’instant votre bien intéressant blog, et je l’ajoute aussitôt aux Favoris de mon explorateur internet. Cependant, je ne suis pas certain que votre combat soit juste. Toute langue fonctionne avec des clichés, des expressions toutes faites et récurrentes. Cela va des idiomes jusqu’aux mots individuels. Ce qui attire l’attention, (vous) choque et irrite, ce n’est pas le cliché en lui-même, c’est la nouveauté d’un cliché. Vous n’avez jamais protesté contre le fait que les journalistes emploient l’expression “ne pas se sentir dans son assiette”, mais la récurrence de “caracoler en tête des sondages”, j’en suis sûr, vous énerve. Mais pourquoi l’expression serait-elle plus énervante que les mots pris un à un, “caracoler”, “sondage”? Non, tout comme il y a depuis longtemps en français un idiome, “ne pas se sentir dans son assiette”, qui signifie “ne pas se sentir bien”, il y a désormais en français un idiome, “caracoler en tête des sondages”, qui signifie “être en tête des sondages”, et je ne vois pas ce qu’il y a de critiquable là-dedans.

    Alors, autant je suis d’accord avec vous pour critiquer l’emploi impropre d’un mot, comme “éponyme” (au fait, censurez-vous l’usage décadent de “décade” pour dire “dix ans” ?), faut-il se choquer que les journalistes aient une appétence particulière pour les mots “majeur”, “jubilatoire” ou “décapant”. Cela vous a-t-il choqué que j’utilise, dans mon premier paragraphe, le mot “certain” ? Dame ! j’aurais pu (dû ?) utiliser “convaincu” ou “persuadé” ? Pourquoi se restreindre à “certain” ? Réponse : et pourquoi pas ? La récurrence du mot « certain » ne vous choquerait jamais. Celle de « jubilatoire », « décapant », « déjanté », vous choque : mais c’est uniquement parce que cette récurrence est relativement neuve dans la langue ; alors, bien sûr, ça attire le regard, et les foudres des censeurs bougons, qui ont tendance à avoir l’œil rivé sur le passé plutôt que sur l’avenir.

    “jubilatoire” (qui fait jubiler : pas forcément pousser des cris de joie - une fois de plus, la signification d’un mot ne se limite pas à son étymologie - mais, sûrement, pétiller de joie) n’est pas du tout équivalent, ni en signification (degré d’intensité de la joie), ni en niveau de langue, à “drôle, plaisant, rigolo, marrant, tordant, poilant ni réjouissant”. Tenez, en vous écrivant, j’écoute Bach par les Swingle Singers. Ce n’est pas “drôle, rigolo, marrant, tordant, poilant” et c’est bien plus que “plaisant” ou “réjouissant” : c’est jubilatoire.

    Votre remarque sur “décapant” me paraît à côté de la plaque, pour ne pas dire erronée : il est absurde de vouloir limiter un mot à son sens premier. Les mots, vous le savez bien, acquièrent sans cesse des significations nouvelles, dérivées, figuratives, et cela est parfaitement légitime. Et « caustique », faut le réserver à la soude dont on se sert pour décaper ? D’ailleurs, je relève que vous ne proposez aucune alternative pour décapant. Un humour quoi, alors ? « déjanté », je vois que vous êtes contre ; mais l’humour d’Helzapopin, vous le nommeriez comment, si ce n’est, en effet, « sorti de sa jante » ? jubilatoire, peut-être ? Et ne me dites pas que vous y trouveriez à redire : car, face aux meilleurs comiques, ce ne sont pas des cris de joie qu’on pousse, mais bien des hurlements. Il y a des différences de nuances et de degré entre un humour « caustique, décapant, jubilatoire, déjanté », et l’utilisation de chacun de ces adjectifs est justifié.

    Donc, même remarque pour « déjanté » que pour « décapant ». Vive l’introduction de nouveaux mots dans la langue : c’est ce qui en fait une langue vivante.

    Je préfère quant à moi le combat contre l’utilisation impropre des mots (« éponyme », « décade »), et la lutte contre non seulement les anglicismes, mais plus encore les traductions fautives des anglicismes par des journalistes trop pressés et approximatifs : « l’agenda » du sommet international m’énerve prodigieusement (on dit « l’ordre du jour » en français, ou, par extension, le « programme »), « pointer » (on dit « souligner, insister sur, pointer du doigt). Et c’est un angliciste (justement) qui vous parle !

    Allez, « continuez le combat » (et pourquoi pas « poursuivez » ?), mais « ne vous trompez pas de combat ».

  107. Heu… Est-ce que tout cela ne serait pas simplement la langue française… revisitée ?!

  108. bon, j’arrête de dire ” QUOI” , cela va énerver Y qui l’est déjà bien assez

  109. “en l’occurrence” utilisé à tout bout de champ …

  110. Siganus Sutor : on pourrait faire valoir que le mot anglais a été emprunté au vieux français superceder, lui-même dérivant du latin supersedere, lui-même issu d’une racine indoeuropéenne liée au mot assis (cf. sedentaire).

    Oui, le latin supersedere a déjà donné chez nous surseoir (d’où sursis) qui a connu des variantes comme superséder, surséder, sursoyer, susceir

  111. L’expression “au jour d’aujourd’hui” me fait dresser les poils sur les bras. Depuis une décennie elle est employée à toutes les sauces et elle se situe à aucun endroit sur l’échelle du temps. Nous sommes depuis quelques semaines dans une aire pré-électorale : un ou une journaliste pose une question à un candidat “sur le devant de la scène ou non” débuter sa réponse par ECOUTEZ, bien évidemment nous écoutons mais nous entendons rien depuis des années; alors le temps du changement est arrivé !!!!

  112. Que dire des exaspérants « tics de langage » ( ?) qui ont envahi France-Musique. Les plus répandus, donc répétés à longueur d’émission et de journée sont « et bien », « je vous le disais » (souvent prononcé je vous le « disé“), ‘je vous le rappelle’.

    On ne joue plus sur un piano, on joue un piano, avec la marque dudit car, en musique comme ailleurs, on reconnaît le talent à la marque du matériel. Et on « yoyotise » les noms et prénoms étrangers avec un J. Le Catalan Jordi Savall (dont le j se prononce comme le j français) devient Iordi Savall, quant au Castillan Jesús López Cobos, il a droit à un étonnant « Iésou » en lieu et place de la gutturale espagnole. Je m’attends à ce que John Dowland soit un jour prononcé Ion Dowland…

  113. Sommes-nous sûr que les britanniques n’aient pas le même souci que nous ? Eux qui s’inquiètent de ne pas avoir à faire d’efforts linguistiques pour s’exprimer où qu’ils aillent et de passer pour des feignants (ce qu’ils ne sont pas). A l’image de Bush junior et le mot « entrepreneur » qui pour lui n’existe pas en français !

  114. Attention dans votre article vous faites vous aussi preuve de panurgisme lexical en utilisant le terme “récurrent” comme synonyme de “fréquent”.

  115. Siganus, lui-même issu d’une racine indoeuropéenne liée au mot assis

    Autrement dit “obsolète” est “rassis” !

    Et par ailleurs le panurgisme semble contagieux ! ;-)

  116. ► irae

    Vous êtes une brune piquante ? Quelle chance !
    Moi, je suis une “blonde”; pas besoin d’adjectif.
    Ces histoires de blondes, je trouve que c’est de la discrimination.
    C’est vrai, quoi !

  117. Je ne suis pas de formation littéraire. Tous ce qui est signalé dans ces différents commentaires est très intéressant. Je me permets une maigre contribution en signalant à mon tour des usages impropres de certains mots ou expression scientifiques plus que régulier :
    on ne compte plus les “taux d’alcoolemie” (l’alcoolémie est déjà le taux d’alcool dans le sang), ni l’usage de “pathologie” à la place de “maladie”. Non, la “pathologie”, c’est l’étude de la maladie ! Utilisez plutôt le terme “d’affection”.
    Enfin, “le” cancer. Il n’y en a pas qu’un, mais des milliers différents. c’est comme si on disait il est mort de “l’infection”, comme maladie à part entière. Ca n’a pas de sens.
    et je passe le “au jour d’aujourd’hui”, voire à “l’heure d’aujourd’hui” !!!!!!, le “voire même”…

  118. On sait que les piqûres d’insectes sont parfois douloureuses et même dangereuses, et qu’elles peuvent vous piquer sans raison et sans crier gare.Mais on ignorait qu’il y en avait qui ne lâchaient jamais prise et s’agrippent tenacement avec leur pattes et mandibules.Leur compagnie est faite de tiques et de moustiques et semblent apprécier de loger dans les vieux pneux et même de leur envier leur taille qui font que s’ils avaient été aussi ailés que zélés,ils piqueraient bien mieux et feraient bien plus mal.

  119. Vous vous gourez sur éponyme : il est employé à tort au lieu d’homonyme.

  120. Ah quel plaisir de lire ce regard sur nos medias particulièrement paresseux de la plume ! Je me sens un peu moins seul tout à coup.

    La première fois que j’ai remarqué cette misère intellectuelle (je pèse mes mots) qui consiste à répéter ce que dit le voisin, c’était au moment de la présidentielle de 2007, quand Ségolène Royal était “pugnace” toutes les 5 minutes, sur toutes les chaînes, dans tous les journaux. Ce jour là la France semble avoir appris un mot. “Ségolène Royal ? ah moi je la trouve euh… pugnace !”… “Ah ça hier soir, elle a fait preuve de beaucoup de pugnacité !”

    Depuis, je lis, je regarde et j’écoute avec une attention particulière, et “le constat est accablant”….

    Aujourd’hui comment passer à côté de ces “pipôles” qui “créent le buzz”… (un mot qui est apparu avec une certaine forme de marketing, et qui est aujourd’hui complètement détourné de son sens premier. Un vrai “buzz” ne s’annonce pas, il se constate a posteriori.)

    De ces “polémiques” qui “enflent”, mais qui au final sont oubliées une semaine plus tard, ce qui tendrait à prouver que finalement tout ça n’était pas si grave qu’on a bien voulu nous le faire croire.

    De ces personnes constamment “stigmatisées”, car ils sont noirs, blancs, jaunes, jeunes, vieux, musulmans, juifs, nains, hommes, femmes, aveugles, handicapés, moches, idiots, poilus, chauves, malades, ostréiculteurs, magistrats, policiers, pauvres, riches, rappeurs, ou retraités…

    De ces articles de mode, objets, sorties, restaurants, qui sont “tendance”. Tellement “tendance” que la semaine suivante la tendance est passée à autre chose.

    Pendant ce temps, la classe politique “condamne fermement”,
    les syndicats “appellent à manifester”,
    Untel “devra tirer les conséquences” de ce “fiasco”,
    et chaque jour “peut on craindre” ceci, “doit-on craindre” cela.

    Mon avis : trop de media, et trop de gens qui les font, pour trop peu de sujets à traiter ? Impossible d’éviter la redite, ni la reredite.

  121. Sur ce,je quitte définitivement ce blog que je croyais convivial et où on peut échanger amicalement,mais où visiblement je me suis fait à son initiative, une ennemie gratuite,ne la connaissant ni de près ni de loin,ni à peu près.Mais qui, visiblement s’intéresse de près(même de loin)à moi et pas de la manière la plus aimable.J’en ai découvert de bien plus respectueux et plus respectables.Je ne comprends pas pas ce qui la prend, cette personne,pour être aussi désagréable.S’il y a une raison,je l’ignore.Mes répliques peut-être?C’est comme vous dites dans votre langue:”la réponse du berger à la bergère”.

  122. A Supermamou :

    “- le magasin dont il a hérité a réouvert ses portes (pour le magasin qu’il a hérité a rouvert ses portes)
    La liste est trop longue….. ”

    Ah bon ? Explication siouplait ! On dit : “j’ai hérité un magasin” ou “j’ai hérité d’un magasin” ? Si c’est le dernier qui est juste, alors, première nouvelle. Il faudrait le dire à Saint Exupéry, qui écrivait : “”Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.”

  123. Voilà encore un jour où il est difficile de faire un commentaire. Comment éviter d’employer tel ou tel mot détesté. Si tout le monde était d’accord on y arriverait peut-être mais l’un se sert du mot condamné par l’autre pour dénoncer l’adjectif honni du troisième. Cela tisse un lacis inextricable de manies personnelles. Je ne vais pas compliquer plus et je tairai mes propres détestations. Peinard.

  124. Rédigé par : zerbinette | le 15 mars 2011 à 11:09

    Siganus, lui-même issu d’une racine indoeuropéenne liée au mot assis… sic, sic, sic !!!

    Et pourquoi pas ? ;-)

  125. Il n’y a pas de “s” ni d’accent sur le “e” de “Media”. Mot latin : un medium, des media

  126. Tiens, je croyais que c’est Patrick Geddes qui a dit «Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.»

  127. Sans parler du verbe “contrôler” utilisé dans les sens de maîtriser, dominer, avoir la mainmise sur … Ni de “être en charge de” (être chargé de) … Ni de l’épouvantable “Bonjour à tous”.

    Mais, et je l’ai plusieurs fois signalé, ce sont surtout la diction, l’élocution des journalistes de télévision qui sont effroyables : on croirait entendre des présentateurs-animateurs d’émissions bas de gamme où l’émotion, plus que la raison ou la mesure, est mise en avant.

  128. à propos d’anglicisme :

    dit-on : “je reviens à vous dés que le budget est bouclé” ou “je reviens vers vous…” ?

    C’est pour savoir, pour le Colonel, quand le risque de raz-de-marée médiatique sera passé, faudra bien “revenir vers lui” (à lui ?),

    En tout cas, faudra bien, d’une manière ou d’une autre, reprendre contact avec le Guide, c’ton ami(s’tun ami ? tsunami ?)…

    Chers correcteurs, passez le bonjour aux modérateurs, et s’il y a des journalistes femmes qui passent par là : on compte sur vous, hein, parce que visiblement les hommes sont des lâches!

  129. D’accord Chef, pigé!
    Faut pas engraisser le mammouth à tire et à ligot!
    Faut que les mots restent bien en face de leur trou…
    Sinon on va finir scaphandrier…

  130. edouard : dans notre liste, il y a des usages fautifs, mais surtout des usages si répétitifs qu’ils en deviennent lassants. Nous n’avons rien contre décapant ou jubilatoire : c’est leur utilisation exclusive et tueuse de nuances que nous visons.

  131. D’accord avec Michel & Gérard, réhabilitons le raz-de-marée, l’ouragan a bien résisté au hurricane et au typhon.

  132. Et puis tsunami ça fait vriller l’esprit quand on veut commander un tiramisu au restaurant italien!

  133. La gent des barbues et autres poissons
    [Déjantée ?]

    Rédigé par : Anonyme | le 15 mars 2011 à 11:41
    Rédigé par : Anonyme | le 15 mars 2011 à 12:01

    ??? ʘʘ???

    Heu…à propos de rapidité, je note qu’il a suffi d’une vingtaine de minutes pour que le style de notre courageuse (?) Anonyme s’assoup(l)isse…

    Bon. Quitte à verser dans la théâtralité, autant y aller franco ; si vous faites allusion à ceci, vous êtes drôlement gonflée. Aquinze n’est pas le seul à avoir “morflé” dans l’histoire. Mais êtes-vous seulement capable de reconnaître que vos coups de griffes, ici ou ailleurs*, étaient parfaitement injustes ? Que l’insecte n’y répond même plus depuis belle heurette** ?

    Faut-il donc toujours épouser vos querelles pour mériter vos applaudissements ?
    Quand on pointe du doigt Hugo, regardez-vous le bourgeois ou le poète ?

    Sur ce,je quitte définitivement ce blog que je croyais convivial et où on peut échanger amicalement,mais où visiblement je me suis fait à son initiative, une ennemie gratuite,ne la connaissant ni de près ni de loin,ni à peu près
    Rédigé par : Anonyme | le 15 mars 2011 à 12:01

    Vanda Nooon ! Ne quittez pas le terrain, l’insecte voulait juste jubiler pour piper*** !

    Au fond, peu me chaut que vous embrasiez tout le monde…
    Y comprise la blonde hydrocéphale !…

    Et puis, on ne le répétera jamais assez, tout le monde a sa place ici :

    Acribologues**** de tous les pays, embras(s)ons-nous pour la bonne causette !

    .

    * « sans crier gare », à quelques heures du réveillon, ça peut faire mal, si si…
    [Las, la nature n’a pas doté l’insecte du « cuir épais » d’une MAM… ]

    ** Dominique n’y est pas pour rien…

    *** du latin pipare glousser

    **** un mot trop rare, histoire de répondre à tous ceux qui déplorent « l’imprécision et l’inexactitude » ; du grec ancien ἀκριβολογία, « exactitude, précision rigoureuse », « examen approfondi ». Considéré comme néologisme en 1856

    MiniPhasme, ir■nique forcené

  134. Gnnn…Ca m’apprendra à jouer avec les balises, il fallait lire :

    l’insecte voulait juste jubiler piper !

  135. PS : précision superfétatoire (?) c’est le mot acribologie qui est “Considéré comme néologisme en 1856″… Pour l’adjectif, je ne sais pas…

  136. Sans oublier le conjoncturel “séisme” pour désigner tout événement un tant soit peu prononcé.

  137. >

    Si je puis me permettre, Tsunami n’est aucunement un anglicisme, mais éventuellement un nipponisme.

    Sans être un spécialiste, il me semble qu’une différence peut d’ailleurs être faite entre un Tsunami et Raz-de-marée : le premier est le résultat d’un tremblement de terre sous-marin, le second est un terme générique pour une gigantesque vague déferlant par-dessus la côte. Le résultat est le même, néanmoins…

  138. C’est vrai quoi à la fin, les gens se plaignent à tour de bras de la façon de parler ou d’écrire des journalistes, mais eux-même ne sont pas fichus de lire l’énoncé du problème : le mois dernier c’était les verbes, aujourd’hui ce sont les adjectifs imbéciles qu’on doit conspuer. Il y en a même qui n’ont rien compris du tout et continuent à rouspéter sur le fil du mois dernier. Tous ceux qui ont conspué autre chose que des adjectifs (ou ailleurs) sont renvoyés.

  139. Bah non, je suis tellement désolé pour vous ! mais “tout simplement”, “tout bonnement” et “tout” ce que vous voulez n’ont pas le même sens que ce “juste”. C’est marrant que vous vous preniez la tête pour couper vos cheveux en quatre broutilles et que vous ne saisissiez pas cette nuance. Cela dit, ça ne me tient pas particulièrement à coeur pour que je me chamaille. Continuez simplement et bonnement vos petites causeries, le reste se fait sans vous :)

  140. Dès lors que le sujet tourne autour du racisme ou de la xénophobie, tout devient invariablement ‘nauséabond’. L’utilisation de cette image maintenant usée jusqu’à la corde me semble plutôt contre-productive.

  141. Le problème du “raz de marée” par rapport au “tsunami”, c’est que ce dernier (mais qui peut encore l’ignorer !) n’est absolument pas causé par la marée.

    Enfin, voilà, quoi.

  142. >>> MiniPhasme : « Vanda [sic] Nooon ! Ne quittez pas le terrain, l’insecte voulait juste jubiler pour piper*** ! » (le 15 mars 2011 à 14:47)

    L’Insecte, je crois qu’une méprise radioactive s’empare de votre cervelle, et des particules folles circulent le long de l’axone sans crier gare.

    Quel rapport entre cet « anonyme » et un prolétaire révolutionnaire ? Vous, de coutume, si bonne liseuse, vous m’étonnez !

    Vous me trouvez sous chaque caillou ? Je peine à voir, pour ma part (minuscule), ce qui vous hallucine dans les commentaires de cet « anonyme ».

    D’ailleurs, je m’apparente peu à la gent pleurnicheuse, et me veux fort peu propice aux plaintes et complaintes de cette sorte ; et encore moins bien disposé à me faire désirer en annonçant mon capricieux départ (comme châtiment réservé à l’ingratitude de mes [sic] lecteurs), vous l’aurez sûrement constaté.

    Toutefois, restons amis avant que l’amour nous fâche.

  143. On s’éloigne du sujet. La verve des commentateurs du premier épisode s’est-elle tarie? Pour ma part, ce ne sont pas les mots, en tant que tels, qui m’énervent mais leur répétition excessive par tous les média à une période donnée. Deux en particulier : les anonymes (il paraît que c’est nous lors des cérémonies) et surtout impacter, là je hurle.

  144. nous passerons à obsolète, qui fait tellement plus riche que désuet, périmé ou dépassé.

    Pourquoi ne pas « ressusciter » caduc ?

    .

    PS : « blonde hydrocéphale » était un clin d’œil à la « brune piquante » ( le 15 mars 2011 à 09:58)

  145. L’Insecte, je crois qu’une méprise radioactive s’empare de votre cervelle, et des particules folles circulent le long de l’axone sans crier gare. Quel rapport entre cet « anonyme » et un prolétaire révolutionnaire ?

    Vanda

    Heu… Pourrais-je connaître la magnitude de votre réplique* sur l’échelle de… scoville ?…

    Aucun rapport, bien évidemment, entre vous et cette personne. « Vous, de coutume, si bonne liseuse, vous m’étonnez » : Comment avez-vous pu tomber dans un piège aussi grossier ?

    Cela dit, si vous êtes, comme j’ai cru le comprendre, insensible au qu’en-dira-tonton, vous admettrez sans le moindre effort que l’insecte (qui « tuerait pair** et maire pour un bon mot ») est parfaitement rigolo –sans contredit…

    Cependant la nuit s’épaississait peu à peu, et les aspects, les sons et le sentiment des lieux se confondaient dans mon esprit somnolent ; je crus tomber dans un abîme qui traversait le globe. Je me sentais emporté sans souffrance par un courant de métal fondu, et mille fleuves pareils, dont les teintes indiquaient les différences chimiques, sillonnaient le sein de la terre comme les vaisseaux et les veines qui serpentent parmi les lobes du cerveau. Tous coulaient, circulaient et vibraient ainsi, et j’eus le sentiment que ces courants étaient composés d’âmes vivantes, à l’état moléculaire, que la rapidité de ce voyage m’empêchait seule de distinguer. Une clarté blanchâtre s’infiltrait peu à peu dans ces conduits, et je vis enfin s’élargir, ainsi qu’une vaste coupole, un horizon nouveau où se traçaient des îles entourées de flots lumineux. Je me trouvai sur une côte éclairée de ce jour sans soleil (…),

    G de Nerval

    .

    * pour reprendre le terme de l’Anonyme…

    ** à l’instar de Lamartine (ça c’est pour le teasing)

  146. Madame Nova s’indigne qu’on puisse prétende que le yaourt éponyme soit obsolète (il est tout au plus, quelqiues fois, périmé).

  147. Miniphasme ,
    Dans le numéro de Janvier 2001 de l’Ordinateur Individuel SVM on pouvait lire ceci : “Neuf projets nous ont été soumis. Et c’est avec acribie […] que le jury les a analysés”.
    Lorsque la ou le secrétaire de rédaction de l’O.I. SVM comparaîtra devant le Correcteur Suprême je voudrais que cette seule acribie pèse autant que toutes les désolantes âneries technofranglaises que véhicule normalement sa feuille de chou.

  148. >>> MiniPhasme (le 15 mars 2011 à 18:59)

    Soyez assurée, l’Insecte, de chercher en vain la moindre trace de capsaïcine dans mon rectificatif ci-devant ; cet alcaloïde y fait grandement défection. Une véritable pénurie même, au nanogramme près ! Les herbivores peuvent donc le ruminer (mon rectificatif) sans craindre l’embrasement de leurs chères papilles.

    Précision et exactitude obligent, affinons. Ce n’est pas tant les (vipérins) qu’en-dira-t-on, auxquels ma sensible intelligence refuse les yeux de gazelle, que la lutte à mort pour la reconnaissance (chère au vieux Hegel) dont il faut vitalement se départir.

    Vous avez raison, l’Insecte ! Aucun rapport (rationnel) entre ma personne et cet « anonyme ». Je confirme.

    Quant à votre humour, c’est comme le piment, une question de goût — et en la matière, la vérité n’existe point. À chacun et chacune, laissons la liberté d’apprécier selon ses besoins et ses capacités ; je me garderai donc de tout décret.

    Ma charité païenne pressait ma conscience (de classe) afin que je soulage cet « anonyme », malencontreusement associé à ma personne, du lourd fardeau de mes propres stigmates.

    Tâche accomplie, je peux dormir du sommeil du juste.

  149. “…Le problème du “raz de marée” par rapport au “tsunami”, c’est que ce dernier (mais qui peut encore l’ignorer !) n’est absolument pas causé par la marée…”
    Entre un tsunami et un raz-de-marée, une vague de fond emportera tout.

  150. >lamidard
    et pourtant, il y a encore peu d’aucun s’empourprait de rage à l’idée que MAM innova.

  151. Je propose ‘raz-de-marris’ pour ‘ras-le-bol général’…

  152. Vraiment passionnante, cette discussion ! Que d’érudition, ça fait plaisir à lire. Hormis certaines interventions ineptes de quelques hargneux demeurés (n’est-ce pas “Wartz” ?), les commentaires sont souvent intéressants et même étonnants.
    A bas la minable novlangue débitée par les employés de Madame la Télévision, cette grosse pute au service de l’ordre établi ! Eteindre son téléviseur est subversif, c’est juste énorme, non ? Voilà, quoi…

  153. Vanda non rentable | le 15 mars 2011 à 20:50 : “Tâche accomplie, je peux dormir du sommeil du juste.”

    Les prolétaires se couchent tôt.

    http://storage.canalblog.com/82/82/671684/49808480.jpg


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