Le coming out de Deep Throat est une histoire de famille.
C’est le petit-fils de l’ex numéro 2 du FBI, Nick Jones, 23 ans, qui a été délégué à la conférence de presse.
Il a confirmé que son grand-père était à l’origine des fuites qui ont permis aux journalistes du Washington Post de faire tomber Nixon en 1974.
Mark Felt, 91 ans, avait toujours eu honte d’avoir trahi le gouvernement. Sa famille lui a fait comprendre qu’il était plutôt un héros.
- “Je suis celui qu’ils ont appelé Deep Throat”, a-t-il expliqué dans son interview choc à Vanity Fair.
Archives de mai, 2005
French Bushisms
On l’a dit: le référendum a consacré le fossé entre la France continentale et celle d’ailleurs.
Pour les expatriés qui ont raté cet aspect du débat, voici un échantillon de trois ans de “raffarinades”.
Elles ont été collectionnées par l’AFP.
- Mon Oui est plus qu’un Non au Non
- Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints
- La Marseillaise sera d’autant moins sifflée qu’elle sera entonnée par tous
- Le citoyen est un piéton de la République
- L’avenir est une suite de quotidiens
- Notre route est droite, mais la pente est forte
Sur lui-même
- Est-ce que j’ai l’air d’un psychosé?
- J’ai mes rondeurs mais j’ai mon énergie
- Je suis le pilote de l’Airbus gouvernemental
- J’aimerais un jour être globe-trotter
Bilingue
L’AFP a aussi trouvé une raffarinade en anglais
- The Yes needs the No to win against the No
Weasels
Je vous passe la joie des commentateurs anti-français de revoir l’ami Villepin dans les hautes sphères de la République.
- “Anti-American politician Dominique de Villepin (who is a man) has been appointed by head weasel Jacques Chirac as the new Prime Minister of France”..
Tout n’est pas négatif. Les Français pensent par eux-mêmes “pour une fois“.
- “It’s kinda nice to see the French people actually thinking for themselves once in a while”
Torride
Une autre déclaration amicale, celle de l’écrivain Michel Houellebecq.
En tournée de promo à Los Angeles, il s’est étonné que ses compatriotes aient osé trancher avec leur “lâcheté” habituelle.
- “I am very surprised because normally French are cowards”
Bravo les artistes
Le néo-conservateur Bill Kristol tresse des lauriers aux Français.
Dans un article du Weekly Standard, il se réjouit que le grand vent de la démocratie proche-orientale souffle maintenant sur l’Europe.
Les Français -et bientôt les Néerlandais- sont en train de faire “une expérience libératrice”, estime-t-il.
Ils secouent le joug que font peser sur eux les élites arrogantes, les politiques miteuses d’assistanat social, le multiculturalisme mal maîtrisé, l’anti-américanisme…
D’après lui s’ouvre désormais une “période d’espoir“.
Une Europe “revigorée” va voir le jour. Une Europe plus forte:
- “pro-American, pro-liberty, more or less free-market and free-trade”.
D’après le département d’Etat, les Etats-Unis ont donné 6,944 millions de dollars le 20 mai au Fond des Nations Unies pour les victimes de la torture (UNFVFT).
Cette contribution représente 70 % des ressources du Fonds.
L’organisme a été créé en 1982 pour aider les victimes de tortures et former des personnels de santé spécialisés.
Pour ceux que le microcosme intéresse, il vient de se passer quelquechose d’intéressant sur la scène politique américaine.
Les sénateurs qui ont vu Star Wars ont appelé cela:
- La revanche des modérés
Sept sénateurs républicains et sept sénateurs démocrates ont fait une alliance contre les jusque-boutistes.
Les sabres ont été remisés. “L’option nucléaire” a été reportée.
Principale figure du “Gang of 14″: le républicain John McCain.
Il a éclipsé le leader républicain du sénat Bill Frist.
En filigrane, c’est déjà la bataille pour 2008 qui commence. Qui sera le candidat républicain ? Y aura-t-il un troisième candidat ? Le parti républicain va-t-il se diviser ?
Le chirurgien (ex-compassionnel) Bill Frist avait pris des positions dures pour essayer de séduire les fondamentalistes chrétiens.
John McCain, l’ancien héros du Vietnam, a choisi la ligne du centre.
Les chrétiens extrémistes sont fu-rieux. Ils parlent de “trahison” et de “cabale” de quelques républicains.
Ils ont promis à McCain qu’ils s’en souviendront.
Ménage à trois
A lire pour semer la zizanie dans les discussions sur la Constitution (européenne).
Le groupe des trois Européens commencerait à être divisé sur sa manière de négocier avec l’Iran.
Cette fois, les Français seraient plutôt du côté anglais.
Les Allemands seraient moins pressés de renvoyer l’Iran devant le Conseil de sécurité.
Pile
Vu de l’ONU, on a parfois du mal à suivre le ménage à trois (Londres, Paris, Berlin).
En janvier 2003, l’Allemagne est arrivée comme membre non permanent au Conseil de sécurité. Schröder avait été élu sur des positions très anti-guerre. La France a fait bloc avec l’Allemagne (40 ème anniversaire du Traité). Si l’Allemagne n’avait pas été au Conseil pile à ce moment-là, l’histoire aurait peut-être été différente.
Mai 2005: l’Allemagne n’est plus au Conseil. Elle essaie d’obtenir un siège de membre permanent. Washington ne veut pas soutenir sa candidature. Les Américains préfèreraient un siège européen.
Berlin est moins pressé de suivre sur l’Iran que ses amis européens.
Et comme une boucle qui se boucle, voilà Schröder en difficulté.
Attentat-suicide à l’heure du déjeuner devant un restaurant de Bagdad.
A Washington, le président tient une conférence de presse avec Hamid Karzaï.
Ne serait-on pas en droit de penser que les insurgés irakiens sont de plus en plus difficile à battre sur le plan militaire ? demande une journaliste.
Pas du tout, répond le président. C’est tout le contraire.
- “I think they’re being defeated. And that’s why they continue to fight”.
Ils sont en train d’être battus. C’est pour cela qu’ils continuent à se battre.
Pure manifestation de mauvais esprit, aujourd’hui, dans le Los Angeles Times.
Il faut dire que le journal s’est procuré un memo sur la préparation de la visite de Bush cette semaine dans l’état de New York, un petit plaisir qui ne se refuse pas.
Avant son arrivée, la Maison Blanche a demandé à une association de procéder au casting.
Pour donner la réplique au président, elle cherchait à recruter
- Un jeune travailleur qui craint que le système de retraites ne s’effondre avant qu’il atteigne l’âge de la retraite
- Un jeune couple qui aime l’idée de laisser quelquechose aux enfants
- Une famille monoparentale convaincue par la proposition de privatisation de Bush
Pile poil
Le journal a remarqué que c’était le même casting partout.
Dans le Wisconsin, Bush a interrogé une étudiante de 22 ans. Alors, côté Sécu ? Des idées ?
Ben oui, tiens. Elle avait peur que le système ne s’effondre.
- “I don’t think it’s going to be there when I retire, which is really scary.”
Le président lui a demandé si elle n’avait pas quelque chose à ajouter.
Ben oui, tiens, les comptes personnels, elle allait oublier.
- “I really like the idea of personal savings accounts”
Bingo !
Bush l’a félicitée. Vous méritez 20 sur 20.
- “You did a heck of a job, you deserve an A”
Positive reinforcement
Ci-dessous quelques phrases positives que les Américains apprennent à s’adresser les uns aux autres.
Les chefs sont priés d’en faire usage envers leurs subordonnés. Exemples:
- I’m proud of the way you worked today.
- I knew you could do it.
- You are learning fast.
- You make it look easy
- Nothing can stop you now!
Mes préférées:
- You’ve got your brain in gear today.
- Couldn’t have done it better myself.
Et:
- You make my job really fun….
A ne pas généraliser, svp.
Mais selon une équipe de chercheurs britanniques, les équipes qui portent des maillots rouges sont plus souvent victorieuses.
Les scientifiques ont étudié les Jeux Olympiques 2004. Pour les épreuves de lutte et de tae-kwondo, on donne des équipements de protection rouges ou bleus au hasard.
Les “rouges” gagnaient 6 fois sur 10.
Dans le règne animal, ils ont pris l’exemple du “zebra finch” (le Diamant mandarin). Le mâle a les joues rouges, pas la femelle.
Leur théorie est publiée dans Nature.
Ils en tirent deux conclusions: que “la selection sexuelle a influencé l’évolution de la réponse humaine aux couleurs”.
Et qu’il faut prendre en compte la couleur des maillots pour assurer l’impartialité sur les terrains de sports.
Depuis des semaines, que dis-je, des mois qu’on en parle, le “showdown” au Sénat, (l’épreuve de force), a fini par commencer.
Les Américains s’en désintéressent totalement mais pour les commentateurs politiques c’est le jour J.
- “D-Day in the US Senate”, comme dit CNN
Le ton a monté
- “Les gens nous ont élu pour qu’on fasse des choses”, a dit le porte-parole de la Maison Blanche.
Le président veut “ses” juges. Cela fait deux ans que leur nomination est bloquée par les démocrates, qui les trouvent trop extrémistes.
Et la base s’impatiente dans ses “méga-churchs”.
Mais tout n’est pas encore fini. On ne peut pas encore dire avec certitude que les républicains vont appuyer sur le bouton.
Des négociations continuent en coulisse entre les Républicains et les démocrates pour éviter “l’option nucléaire”.
A la tribune, les démocrates font une rotation. Une heure pour chaque parti puis on alterne.
On a en a probablement pour un certain temps avant l’explosion.
Lost in the mail
Amis lecteurs, imaginez notre travail, à nous journalistes.
Constamment suspendus à des manoeuvres de coulisses, dont on ne devine que l’ombre.
Vous vous souvenez de la lettre des Iraniens la semaine dernière ? Elle devait arriver à l’AIEA à Vienne et annoncer la reprise de la conversion d’uranium, laquelle allait provoquer le renvoi de l’Iran devant le Conseil de sécurité.
On l’attend toujours (personne ne s’en plaindra, bien sur)
Mais nous, qui pense à nous ?
Un jour on écrit que la tension monte (le facteur iranien a été vu avec une lettre).
Le lendemain, on est obligé de préciser qu’elle vient de redescendre (rien au courrier de l’AIEA).
Mais attendez ! Elle remonte déjà.
C’est “Retenez-moi, retenez-les” (comme au Sénat)
Parfois, je regrette qu’on n’arrive pas à raconter ce qui se passe vraiment.
Nous n’avons que les instruments journalistiques là où il faudrait du roman
Et si on ne peut plus utiliser de sources anonymes en plus …
A mon café du commerce du jour, un satisfecit à l’attention des démocrates.
Ils sont assez bons, en ce début de mandat, je trouve. Et comme le souligne la presse avec étonnement, ils sont même soudés.
La “com” est passée de l’autre côté.
Bush était le maître du spin. C’est nettement moins vrai.
En revanche, c’est la gauche qui a formaté le message.
Elle a trouvé des mots qui font peur (c’est bien son tour): “option nucléaire”, “privatisation” des retraites…
Si on en croit le Washington Post, les républicains viennent enfin de s’apercevoir des dégâts.
Ils ont recommandé que le parti cesse de parler de l’option nucléaire.
Pour ceux qui ont raté un épisode, ce terme désigne l’arme procédurale que vont déclencher les Républicains si les démocrates continuent à faire de l’obstruction au Sénat. Ils menacent changer les régles du jeu, qui étaient en vigueur depuis 200 ans, ce que les démocrates estiment du à l’ivresse du pouvoir.
Menace nucléaire ? Comme le dit le Post,
- C’est comme si McDonald essayait de vendre le Quarter-pound Cheeseburger en le présentant comme “l’option crise cardiaque”.
Une fois n’est pas coutume: les républicains sont mauvais en marketing.
Vu dans Central Park, deux sportifs en tenue d’escalade, chacun dans son arbre avec ses cordes de rappel.
Ils font partie d’un groupe de cinq employés du service des Forêts chargés de traquer la présence d’un insecte nocif, appelé Asian long-horned beetle
Certains promeneurs les interpellent, furieux qu’ils se permettent de s’amuser avec les précieux arbres des New yorkais.
A l’inverse, un policier leur a souhaité la bienvenue
-“Maintenant vous faites partie du ‘Freak show’ de Central park”
Un orme qui donne sur la 5ème avenue, à la hauteur de la 71ème rue, a testé positif.
Il va être abattu et brûlé.
Le Tree Climbing est aussi une discipline de plus en plus pratiquée.
Sur tous les fronts
Avec Rumsfeld en veilleuse, et le président bien décidé à rester sur son domaine de politique intérieure, Condoleezza Rice est en première ligne.
Elle a passé son dimanche en Irak.
Et elle essaie de rattraper les dégâts causés dans le monde musulman par les “révélations” de Newsweek sur la profanation du Coran à Guantanamo.
Il y a un sujet sur lequel on ne l’a pas entendue: l’Ouzbékistan.
Apparemment, Washington n’est pas sur de vouloir répandre la démocratie chez les Ouzbèques.
Il est vrai que le dictateur Karimov a ouvert les bras en 2001 à l’armée américaine pour attaquer l’Afghanistan.
On se croirait pendant la guerre froide.
Les Russes crient à la tentative de destabilisation de la région (à un moment où les islamistes provoquent des manifs dans les provinces afghanes).
Les Anglais protestent contre les violations des droits de l’homme.
Cela ressemble à un test pour la nouvelle doctrine américaine.
Suite des aventures de Bernard-Henry Lévy, dans l’Atlantic Monthly.
L’histoire a démarré. On est dans l’Ouest, dans les villes, dans un univers moins étranger à notre intellectuel que les malls du Minnesota (comme le remarquent souvent les reporters, Kaboul c’est plus facile à raconter que l’Amérique profonde. Kaboul n’a pas l’air de nous ressembler)
BHL a adoré Seattle. S’il devait choisir une ville, c’est là qu’il habiterait.
Il a eu un emballement esthétique en arrivant par Spokane et en découvrant
dans un ciel rose l’aiguille emblématique de la ville, le Space Needle.
Il a retrouvé ses repères, son image mythique de l’Amérique.
- “Ever since I was little, I’ve so loved saying “gratte-ciels”: skyscrapers”
Sinon, côté road trip, il a vu moins d’obèses qu’il ne pensait.
- “I didn’t spot many more fat people here than in any provincial French town”
Kyoto
A Seattle, on est tout près de l’Asie. Quand le temps se découvre, ce qui n’arrive pas tous les jours, on réalise soudain qu’on est entouré de ces montagnes en dos d’âne qui rappellent les gravures chinoises.
Ce sont les volcans.
Le maire de Seattle Greg Nickels est un démocrate. Il a lancé une coalition en faveur du protocole de Kyoto.
131 villes l’ont rejoint, dont New York.
Les maires s’engagent à faire en sorte que leurs villes respectent ce qui aurait été la principale contrainte du protocole de Kyoto: une réduction des gaz à effet de serre de 7 % d’ici 2012.
Parmi eux, il y a des républicains.
Encore une “rebuffade” pour Bush, commente le New York Times.
Bel homme, non ?
Norm Coleman est le méchant sénateur républicain qui cherche des noises à Charles Pasqua.
Il s’est spécialisé dans le scandale irakien Pétrole contre nourriture et il a publié hier un rapport spécial accusant Pasqua et le député de gauche anglais Galloway d’avoir bénéficié des coupons de pétrole de Saddam Hussein.
George Galloway l’a comparé à Joseph McCarthy. Il a l’intention de venir faire un scandale lors des prochaines auditions au Sénat.
Côté pub, c’est tout bénéfice pour le sénateur du Minnesota.
- “Si Galloway était français, ce serait encore mieux”, a dit un politologue du Minnesota à l’agence AP.
Malheureusement, Charles Pasqua n’a pas l’intention de venir.
- “Il n’y a rien de neuf dans le rapport“, a-t-il dit d’après le New York Times.
Le quotidien new yorkais évoque aussi le rôle de Roselyne Bachelot, porte-parole de la campagne de Jacques Chirac.
Elle aurait rencontré un émissaire irakien en 2002….
Fun
Mais revenons à Norm.
Il n’a pas toujours été un républicain enragé.
Il a été démocrate jusqu’en 1996.
Sa femme Laurie est une actrice hollywoodienne, d’après le Weekly Standard.
Elle a surtout joué dans des téléfilms comme “Homeland Security”.
Et elle n’a pas craint de se montrer en déshabillé, mais dans le Washington Post.
- “Republicains can have fun”, a-t-elle expliqué
Trafic Info
On connaissait le métro, inondé en cas d’orage.
Voilà un nouveau signe.
New York est une vieille ville du siècle dernier.
Un mur de soutènement de la voie express qui longe la rivière Hudson en direction du nord, s’est
effondré, à la hauteur de la 181 ème rue, dans l’Upper Manhattan.
Il n’y a pas eu de victimes, apparemment. Seules des voitures en stationnement ont été écrasées.
C’est à ce genre d’histoires que l’on voit que la société reste traumatisée.
On a eu un petit flash-back 11 septembre hier à Washington.
Un Cessna était entré dans l’espace aérien. Il s’est approché à 3 miles.
Ce n’est pas la première fois mais comme le Capitole a été évacué aussi, on a vu des gens courir dans tous les sens dans leurs tenues de bureau.
Les télés cablées ont exploité l’incident “Red Alert” pendant des heures.
On apprenait seulement en passant que l’appareil était un avion-école qui s’était égaré.
Le président ?
Il faisait du vélo dans la campagne.
Ground Zero
Un autre flash-back, à New York. Celui-là est contenu dans le rapport du Council on American-Islamic Relations.
Le 13 août, un passager s’en est pris à son chauffeur de taxi en passant devant Ground zero.
- “You, muslim”
Là dessus, il l’a frappé.
Bizarrement, les incidents anti-musulmans ont augmenté de 50 % l’an dernier. L’association pense que les musulmans ont peut-être moins peur de les signaler.
Le beurre et l’argent
Ils attendent un bébé.
Ils n’ont pas envie de connaître le sexe parce qu’ils ont très envie qu’on leur fasse la surprise
- It’s a boy ! (It’s a girl !)
Mais en même temps, ils veulent être surs qu’ils ont choisi la couleur qui convient pour la chambre.
Facile.
Il suffit de demander à la vendeuse d’appeler le gynécologue.
On peut aussi apporter son échographie au magasin.
Les vendeuses font semblant de ne rien savoir et on fait livrer la layette pour le jour J.