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Un groupe du Medef s'oppose au relèvement des quotas sur l'apprentissage

LEMONDE.FR avec AFP | 08.03.11 | 16h55  •  Mis à jour le 08.03.11 | 18h04

 

Jean-François Pilliard (en haut à droite), délégué général de l'UIMM, sort de l'Elysée en compagnie de Laurence Parisot, la patronne du Medef, et de Benoît Roger-Vasselin, en février 2010

Jean-François Pilliard (en haut à droite), délégué général de l'UIMM, sort de l'Elysée en compagnie de Laurence Parisot, la patronne du Medef, et de Benoît Roger-Vasselin, en février 2010AP/FRANCOIS MORI

Le délégué général de l'UIMM (fédération patronale de la métallurgie, une des principales composantes du Medef), Jean-François Pilliard, est "viscéralement opposé" au relèvement de 3 % à 4 % des quotas d'apprentis imposés aux grandes entreprises annoncé par Nicolas Sarkozy fin février dans son discours sur l'emploi et la formation.

Le gouvernement exige désormais des entreprises de plus de 250 salariés de compter au moins 4 % (contre 3 % auparavant) de jeunes en formation dans leurs effectifs, sous peine de sanctions financières. La réforme de l'apprentissage devrait dégager un surplus de 60 à 90 millions d'euros par an pour la formation des apprentis, selon le dispositif annoncé le 1er mars par le président Nicolas Sarkozy.

Quant au système de "bonus-malus" selon lequel une entreprise qui embauche plus d'apprentis que les quotas bénéficie d'exonérations, il juge que "c'est le minimum syndical qu'on puisse faire".

Le responsable patronal attend de nouvelles mesures du gouvernement en faveur de l'alternance, notamment une "simplification" à la fois des procédures et des modalités de financement des contrats. Il estime aussi que dans la réforme de la taxe d'apprentissage il faut faire "attention" à ne pas pénaliser les grandes écoles.

LES CHAMBRES DE COMMERCE INQUIÈTES

Les chambres de commerce et d'industrie se sont inquiétées mardi de la réforme de la taxe d'apprentissage, qui pourrait priver les écoles et établissements d'enseignement supérieur d'une manne financière cruciale. André Marcon, président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, dénonce le projet de répartir différemment la taxe entre le quota, qui finance directement les formations en apprentissage, et le barème, que les entreprises affectent aux écoles de leur choix.

Aujourd'hui, les deux milliards d'euros du produit de la taxe vont officiellement pour 52 % au quota et pour 48 % au barème. Le gouvernement veut cependant fixer le barème en valeur absolue, laissant la partie quota croître chaque année avec la taxe liée à l'augmentation de la masse salariale.
Pour M. Marcon, "les fonds libres vont se réduire comme peau de chagrin", alors qu'il faudrait laisser "les entreprises qui paient diriger la taxe vers ceux qui forment à bon escient leurs employés futurs", qu'il s'agisse de lycées professionnels ou de grandes écoles.

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Dans le Monde, édition du 3 mars 2011

Compte rendu Nicolas Sarkozy lance une réforme de la taxe d'apprentissage  

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Vos réactions (4)

 

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  • yc 09/03/11 - 10h59

     Comment le Medef peut-il dire des stupidités pareilles. La France manque de spécialistes dans l'industrie. Il faut en former. Arrêtez de faire des Bac + 10 au chômage. Valorisez le travail manuel pour lequel il faut être plus intelligent et instinctif que le sont les pseudos intellos que fabriquent les Universités. Répondre


    • fw 14h15

       @YC - Attention de ne pas vous méprendre, l'Université et les autres établissements d'enseignement supérieur sont les principaux utilisateurs de l'apprentissage. Aujourd'hui les apprentis sont massivement sur des bac+3 à bac+5 et la taxe d'apprentissage est un financement substantiel pour le système d'enseignement supérieur. Enfin ce sont les bas niveaux de qualifications qui sont au chômage, pas les diplômés, même si certains d'antre eux sont déqualifiés sur le marché du travail.


    • specialiste 11h28

       Ah la la, mon pov', y'a que vous qui êtes intelligent ! Ca doit faire un drôle d'effet ...


  • ANDRE WANDOCH 08/03/11 - 18h46

     C'est l'idéologie du MEDEF qui est résumée avec cette prise de position. Le syndicat patronal existe pour garantir les bénéfices des actionnaires et non pas pour faire dans le social. La formation n'est pas sa priorité. C'est de la main d'oeuvre rentable dont les entreprises ont besoin, pas des gens à former. N.Sarkozy peut bien raconter ce qu'il veut, de toute manière, il n'est pas maitre de la situation. Il va s'effacer car premier cercle oblige, il est aux ordres des puissances d'argent. Répondre


 

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