26 mars 2011

Aluf Benn est le chroniqueur diplomatique du Haaretz. Les révoltes en cours dans le monde arabe lui inspirentbaath.1301153299.JPG une hypothèse (à la suite d’un éditorial de Thomas Friedman, du New York Times, centré sur le facteur tribal): la dissolution de régimes autoritaires pourrait dans bien des cas conduire à une désintégration arabe, un certain nombre d’Etats hérités du Yalta oriental franco-britannique, les accords Sykes-Picot, se morcellant en territoires uniformes d’un point de vue communautaire.

Dans cet exercice de prospective diplomatique en chambre nourri par la lecture d’un ouvrage écrit par un chercheur de la New America Foundation, Parag Khanna, Aluf Benn prédit donc l’explosion de la Syrie, de la Jordanie et de l’Arabie saoudite. Un émiettement qui pourrait, toujours selon ce scénario, contribuer aux intérêts israéliens.

L’extrême droite israélienne y souscrirait certainement au nom de la Jordanie palestinienne, voire du nostalgique et mythique Grand Israël…tout comme les avatars du nationalisme arabe bigisra.1301153375.jpegvoyant s’effondrer les barrières de patriotismes étriqués, avatars dont l’un des porte-étendards fut le Baath syrien aujourd’hui en très mauvaise posture.    

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25 mars 2011

Les Palestiniens sont définitivement lassés de leurs représentants (Fatah, Hamas) et surtout de leurs divisions, tel est le principal enseignement du dernier sondage du Palestinian Center for Policy Survey and Research que finance la fondation allemande Konrad Adenauer. Extrait:

When asked about the most preferred slogan to raise in Palestinian demonstrations, a majority of 51% opted for “people want to end the split,” followed by “people want to end occupation” (24%), and “people want to end corruption” (14%). Four other slogans received 2% each: “people want to end negotiations,” “people want to end
Oslo,” “people want an end to security coordination,” and “people want to return to the intifada.”

Lassitude vis à vis du Hamas, interrogations vis à vis du fatah à la suite des Palestinian papers (les “fuites” diffusées par Al-Jazira sur les négociations israélo-palestiniennes, les Palestiniens regrettent en outre une liberté s’exprimer qui fut longtemps une spécificité mais qui est en chute libre comme le montre le tableau ci-dessous:

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24 mars 2011

tranch.1300958464.jpgC’est un fait qui mérite d’être souligné: la baisse drastique des violences contre les Israéliens constatée au cours de ces dernières années jusqu’aux attentats d’Itamar et de Jérusalem n’avait produit aucune détente, aucun apaisement dans les relations israélo-palestiniennes.

En attestent plusieurs faits en apparence anodins: le premier renvoie à l’annulation d’une conférence de l’écrivain israélien Amos Oz prévue au Assaf Harofeh Medical Center dont on a tout lieu de penser qu’elle est lié à l’envoi du dernier livre du romancier israélien au Palestinien Marouane Barghouti, condamné à plusieurs peines de prison à vie par la justice israélienne qui l’accuse d’avoir fomenté des attentats, le second a trait à deux propositions de loi visant directement la minorité arabe d’Israël. L’une introduit un filtre préalable à toute admission de nouveau résident dans certaines localités de Galilée et du Négèv. Dans les faits, elle contribuera à empêcher toute forme de mixité. C’est la “loi Katsir” ou Kaadan du nom de cet Arabe israélien, Adel Kaadan, qui avait dû attendre dix ans avant d’être autorisé par la Cour suprême israélienne à s’installer dans la localité de Katsir.

L’autre texte interdit l’usage de fonds publics à des manifestations niant l’existence d’Israël comme Etat du peuple juif (la version initiale du texte punissait cet usage de trois ans de prison.) 

“Any body that is funded by the state, or a public institute that is supported by the state, will be barred from allocating money to activity that involves the negation of the existence of the State of Israel as the state of the Jewish people; the negation of the state’s democratic character; support for armed struggle, or terror acts by an enemy or a terror organization against the state of Israel; incitement to racism, violence and terror and dishonoring the national flag or the national symbol.”

C’est la “loi Nakba” qui vise à interdire la promotion d’un autre “récit” de l’indépendance de 1948 que celui qu’entend défendre la majorité juive d’Israël. Il est extrêmement douteux que cette mesure soutenue par le parti du ministre israélien des affaires étrangères, Israel beitenou, convertisse les Arabes israéliens à la thèse officielle israélienne.

En France aussi, la guerre des tranchées israélo-palestinienne bat son plein, en témoignent après l’affaire de l’Ecole normale supérieure (lire les suites sur le très prometteur blog Peut mieux faire du service Education du Monde) les annulations de la diffusion du film Gaza-strophe, une charge au vitriol contre l’offensive israélienne sur Gaza, en décembre 2008-janvier 2009.

    

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15 mars 2011

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Manifestations lundi et mardi à Gaza et en Cisjordanie contre les divisions inter-palestiniennes. Comme à Tunis et au Caire, en janvier et en février, ce sont des “inorganisés” qui semblent placer devant le fait accompli, via Facebook, les puissantes structures que sont le Fatah et le Hamas. Réponse de Mahmoud Abbas: des élections tout de suite; réponse d’Ismaël Haniyéh, un véritable dialogue tout de suite, débarrassé de la pesante tutelle égyptienne de naguère. Toutes les raisons pour voir fleurir sur Facebook de nouveaux appels à manifester.

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14 mars 2011

barneha_a2.1300121392.jpg“Pourquoi 400 logements?”, s’interroge Nahum Barnéa, le chroniqueur politique du Yédioth Aharonoth, au lendemain de l’annonce de la construction de logements supplémentaires en représailles au massacre d’Itamar (300 Palestiniens et trois activistes pro-palestiniens européens sont par ailleurs bloqués dans un village sous couvre-feu depuis le drame). En effet, poursuit-il, si la réponse doit être proportionnelle au crime (cinq membres d’une même famille, dont un bébé de trois mois), celle du ministre de l’intérieur Eli Yishaï, qui propose 5 000 logements, un par Israélien assassiné, est plus juste que celle du premier ministre.

Itamar, ajoute Nahum Barnéa qui avait écrit une première chronique poignante sur la tragédie, renvoie au casse-tête qu’ont toujours constitué pour M. Nétanyahou les territoires palestiniens occupés. A en croire le chroniqueur, le premier ministre n’a jamais imaginé qu’Itamar pourrait rester dans le giron israélien en cas de création d’un Etat palestinien. “Itamar est une partie du problème, pas de sa solution”. “Construire au coeur de la Cisjordanie est une punition pour israël, pas pour les Palestiniens”, écrit-il encore sans s’attarder sur le fait que cette description correspond assez bien à la situation géographique d’Ariel, où seront construits certains des logements autorisés. Conclusion de Barnea: M. Nétanyahou devrait tâcher de savoir où il va, plutôt que de se limiter à l’objectif de traverser les jours en limitant les dégâts.

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13 mars 2011

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Au lendemain de l’assassinat de cinq membres d’une même famille, dont un enfant de trois mois, dans la colonie israélienne d’Itamar, au nord de la Cisjordanie, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé en représailles, samedi 12 mars, une relance de la construction dans les implantations. Il faut noter que cette relance est très ciblée puisque ce sont les blocs qu’Israël compte annexer dans le cadre d’un accord de paix, Ariel, Maale Adoumim et Etzion. C’est donc un compromis auquel s’est résigné M. Nétanyahou pour ne pas trop heurter l’administration américaine après le veto de février à l’ONU. Cette décision a été, bien sûr, critiquée par les responsables de la colonisation qui ont regretté que le gouvernement ait attendu ce bain de sang pour y consentir.  

Quant à la revendication palestinienne, elle renvoie à un groupuscule se revendiquant des brigades des martyrs d’al-Aqsa, un ensemble de groupes armés placés au début de la deuxième intifada dans l’orbite du Fatah avant d’être ostracisés par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Ce groupuscule se donne d’ailleurs le nom d’Imad Moughniyeh, chef militaire du Hezbollah libanais assassiné à Damas en 2008, un symbole éloigné des références nationalistes classiques du Fatah.

  

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12 mars 2011

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Impression de retour à la deuxième intifada avec l’attaque meurtrière contre la colonie d’Itamar, dans la nuit de vendredi à samedi 12 mars. Cinq morts, dont trois enfants. Une famille a été décimée par un ou plusieurs assaillants palestiniens. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante perpétrée depuis des années en Cisjordanie. Au delà de l’émotion suscitée en Israël et des condamnations palestinienne et internationales (Nations unies, Etats-Unis, France…), quatre réflexions s’imposent:

1) L’attaque d’Itamar ramène dramatiquement sur le devant de la scène la question de la colonisation et met en évidence la situation intenable des colonies isolées de Cisjordanie, celles du nord de la Cisjordanie (Yizhar, Bracha, voir la carte) comptant parmi les plus radicales, les plus idéologiques. L’implantation d’Itamar, située à l’est de Naplouse, se situe du mauvais côté de la “clôture de sécurité” construite unilatéralement par Israël en territoire palestinien. Cette colonie comme celles qui entourent Naplouse sont d’ailleurs vouées à l’évacuation dans tous les cas de figures d’un accord israélo-palestinien.

2) L’Autorité palestinienne n’est pas celle de 2001-2002-2003, les pires années de la deuxième intifada. Difficile d’accuser de double jeu Mahmoud Abbas, a fortiori son premier ministre Salam Fayyad, qui se sont prononcés depuis des années contre la lutte armée; difficile enfin de mettre en cause comme par le passé la fiabilité des services de sécurité palestiniens, qui coopèrent comme aux belles heures des accords d’Oslo avec l’armée israélienne.

3) Cette attaque arrive également au pire moment pour le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Il promettait une initiative de paix, des inflexions sur le terrain, le voilà au contraire presque obligé de donner des gages à la droite et à l’extrême droite, en clair de prendre des décisions qui ne pourront que tendre plus encore les relations israélo-palestiniennes.

4) Enfin, l’attentat d’Itamar rappelle une évidence maintes fois constatée. Le dossier israélo-palestinien n’est jamais statique, jamais stabilisé. Lorsque la décision politique est échec, comme c’est le cas depuis septembre 2010, le terrain prend souvent de court ceux qui en ont la charge.

  

   

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11 mars 2011

Bonne nouvelle, le Quartet ne sert plus à rien. La structure informelle qui rassemble sur le Proche-Orient les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les Nations unies a reporté le 10 mars sa dernière rencontre au 15 avril, faute de volonté d’avancer de la part des Israéliens et Palestiniens, sans avoir à rédiger l’un de ses merveilleux communiqués qui désespèrent de la diplomatie.

Autant attendre les propositions annoncées par M. Nétanyahou pour tenter de relancer le dialogue avec les Palestiniens. le dossier étant bloqué depuis plus d’une décennie, on connaît déjà les pistes les plus sérieuses: un accord intérimaire qui se traduirait par un statut intermédiaire pour les territoires palestiniens (du moins une partie de ceux-ci, la Cisjordanie), une extension des zones contrôlées par l’Autorité palestiniennes.

La dernière carte à ce sujet a été publiée en février par OCHA, l’office des Nations unies chargé de coordonner l’aide humanitaire. On y voit en marron les territoires restés sous l’autorité militaire israélienne. La zone la plus grande s’étend le long de la vallée du Jourdain, à l’est. Manque de chance, c’est celle que M. Nétanyahou veut justement conserver au nom de la sécurité. Celle aussi que parcourt la “route Gandhi”, du surnom d’un ancien responsable de la droite radicale israélienne assassiné à Jérusalem-Est en octobre 2000.

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09 mars 2011

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L’équipe de football de Palestine a marqué pendant le temps réglementaire l’unique but de la rencontre qui l’opposait à la Thaïlande, mercredi 9 mars, à Ramallah, en Cisjordanie. Comme les Thaïlandais l’avaient emporté 2 à 1 au match aller et que les prolongations n’ont rien donné, il a fallu recourir aux tirs aux buts, et les Palestiniens ont perdu de justesse, 4 tirs à 5. Pour l’équipe nationale d’un pays qui n’existe pas même s’il participe aux éliminatoires pour la Coupe du monde, la Coupe d’Asie et les Jeux olympiques (dans le groupe asiatique, pour être sûr de ne jamais tomber sur les Israéliens qui figurent dans le groupe Europe), le match du 9 mars restera tout de même dans les annales de la Fédération de football de Palestine puisqu’il était disputé pour la première fois à domicile pour une compétion officielle.

Il y a peu, ce blog faisait état de la création de l’Orchestre national palestinien. Le football et la musique portent à l’extrême la tension entre la virtualité de l’Etat et sa réalité. Ce qui pousse à lire et à relire cette citation tirée d’une libre opinion de l’ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal, publiée dans le Monde daté 10 mars: “nous, en Israël, qui défendons chaque jour les valeurs des droits de l’homme (…) comprenons les aspirations des peuples à disposer d’eux-mêmes”. Une autre virtualité, une autre réalité.

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08 mars 2011

Depuis 2005, la BBC mesure l’image d’un certain nombre de pays de par le monde. Les résultats pour 2011 viennent de tomber (voir ici les résultats de 2010). Au tableau final, l’Etat juif reste englué dans le peloton de queue des “bad boys”, juste devant la Corée du Nord, l’Iran et le Pakistan. Un rang peu rationnel quand on compare les degrés de liberté et de démocratie en Israël à celui des trois autres pays.

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En regardant dans le détail, l’image d’Israël s’est amélioré de deux points (la balance entre le total des avis favorables et défavorables) par rapport à 2010. En revanche, et c’est sans doute inquiétant pour les autorités israéliennes, la dégradation est nette (avis défavorables en hausse de 6 à 16%) dans des pays importants comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Espagne et le Portugal.

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