22 mars 2011

3384461527_1c8174f116_t.1300794982.jpgRéflexions en vrac !

Samedi dernier, les Bleus se sont imposés face au pays de Galles. Selon le journal L’Equipe, nous étions à « L’heure du rachat », « une semaine après avoir été ridicules à Rome contre l’Italie ». Le match face aux Gallois se déroulant et l’équipe de France dominant, un des commentateurs exprima son analyse : « l’équipe de France a retrouvé ses valeurs ».

Cette simple phrase déclencha chez l’intervenante en psychologie du sport que je suis un flot d’images, d’anecdotes, d’interrogations.

Quels éléments ont poussé le journaliste à déclarer le retour des valeurs des joueurs Français ? Qu’observe-t-il pour en arriver à cette conclusion ? Des comportements, des attitudes ou plus exactement… le score ?

3373061695_3c2fb39f96_t.1300794972.jpgFaisons un parallèle. Très souvent, les joueurs de football que j’accompagne emploient cette formule pour exprimer leur mécontentement lorsqu’ils sont remplaçants ou qu’ils ne sont pas retenus dans le groupe : « le coach ne me respecte pas  ». Nous réfléchissons alors ensemble sur la question du respect : en quoi le rang de titulaire témoigne le respect de l’entraîneur à leur endroit ? La définition du respect serait-elle : « me faire jouer » ? Bien sûr que non. Encore faut-il qu’ils en prennent conscience afin d’éviter de tomber dans des interprétations à risque. Le fait d’être titulaire dans une équipe n’assure en aucun cas au joueur le respect de son entraîneur, tout comme le vouvoiement d’une personne à notre égard ne symbolise pas nécessairement ce dernier !

Ceci étant dit, revenons à notre idée de départ : La domination de l’adversaire, la victoire sont-elles les témoins privilégiés de l’expression des valeurs ? Les valeurs des hommes dans un domaine donné sont5523258079_67f7ce7f1e_t.1300794998.jpg-elles versatiles ? Ou plus exactement, les valeurs des sportifs de haut niveau sont-elles à ce point insaisissables, animées de volonté propre, décidant parfois de ne plus s’exprimer… Seraient-elles capables de prendre huit jours de vacances à l’insu de celui qui les nourrit ? Plus sérieusement, le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse définit les valeurs (morales) comme « l’ensemble des règles de conduite, des lois jugées conformes à un idéal par quelqu’un ou par une collectivité ».  A huit jours d’intervalle, même si vous avez modifié certains des hommes participant à l’aventure, est-ce pertinent de penser que ce sont les valeurs qui « jouent au yoyo » ? Ne serait-ce pas plus sûr pour répondre à nos interrogations sur l’écart constaté de chercher du côté de l’approche du match, du sens de ce dernier,  de la préparation de la rencontre, de la capacité à rester dans le présent sans anticiper le résultat ou la prochaine étape, à solliciter une activation mentale juste… Ces aspects là peuve4441804807_9a80c9f59f_t.1300794990.jpgnt fluctuer selon la connaissance du joueur à leur sujet et l’attention qu’il leur accorde. Par conséquent, la plus ou moins grande visibilité des valeurs ne serait-elle pas davantage à rechercher dans la capacité du sportif, d’un collectif, à se placer dans un état idéal de performance qui faciliterait leur expression ? Nous sommes en droit de nous le demander.


Commentaires

  1. Et l’adversaire… Il a le droit d’être plus fort ce jour là non???

  2. L’équipe de France est passée à côté face à l’Italie. Certes… Les journalistes n’ayant plus Domenech pour se défouler, ont-ils trouver en Lièvremont le suivant?

  3. Il arrive qu’on sous-estime l’adversaire… Et alors la sanction est immédiate.

  4. Les valeurs dont parle les commentateurs (de mémoire Galtier) sont des notions assez particulières dans le rugby… ce n’est pas ici des valeurs morales mais plutot des valeurs :
    de combativité : qui poussent les joueurs à se démener
    de respect : sous estimer l’adversaire amène au résultat face aux italiens
    de groupe : le rugby est le sport collectif par excellence

  5. En rugby, retrouver ses valeurs, cela ne veut pas dire que les hommes ont changé leurs valeurs (i.e.: honneté, droiture, valeur judéo-chrétienne ou autre…)

    Jouer avec les valeurs, c’est juste une façon polie de dire qu’on a mis la tête et les tripes dans les regroupements et qu’on a plaqué avec les couilles.

  6. L’équipe de France est passée à côté de son tournoi, certes, et pour l’entraineur alors?

    http://ctrouve.fr

  7. Encore en article d’un “expert” qui ne sait pas ce que sont les valeurs du rugby. On peut tout à fait perdre sans avoir renié ses valeurs.

  8. Quelle analyse! Presque pertinente si elle n’était pas ras des parquerettes ni hors sujet.
    Julien a bien résumé ce constituent ces valeurs.
    De meme, la défaite ou le fait d’avoir été dominé, n’implique pas obligatoirement la perte de ces valeurs, tant que l’attitude générale reste “droite”…
    Elles pourraient s’appliquer au foot (votre environnement de travail) mais bon ce n’est pas (plus?) le meme esprit…
    En conclusion, c’est bien triste (pour tout le monde) d’avoir une thèse et de pas réfléchir plus loin que son nez.

  9. Très mauvaise définition du Larousse : “l’ensemble des règles de conduite, des lois jugées conformes à un idéal par quelqu’un ou par une collectivité”… C’est plutôt une vague définition de la morale.
    On appelle valeur les concepts moraux (lois ou vertus), auxquels une communauté accorde de l’importance, donc… de la valeur.
    Cette phrase voulait simplement dire que le groupe a retrouvé les bases morales qui lui sont importantes pour gagner.

  10. Les propos de Julien et JC sont justes.

    On peut dire que les “valeurs” combatives d’un rugbyman (de “coeur” comme souvent évoquées par les journalistes) sont complètement abstraites pour un footballeur qui apprend à tomber en grimaçant avant d’avoir mal !

    Il est néanmoins regrettable qu’une “pro” de la psychologie du sport n’ait d’autre référence que le foot pour comprendre l’abnégation, le courage et le respect d’un rugbyman.

    Ce sont bel et bien ces valeurs qui unissent les gens qui aiment le rugby.

  11. S’il y a bien un sport où la plupart des valeurs (courage, droiture, respect, fair play…) sont des notions abstraite, c’est bien le foot! C’est sûr comparons les deux sports (dommage que vous ayez choisi le foot), dans un sport on se roule par terre quand on se fait effleurer par l’adversaire, on ne chante pas la marseillaise au début du match, on se permet de faire grève un jour de coupe du monde, on gagne 800 000euros par mois et on “fait la star” en ignorant ses fans, on insulte et on se bat dans les tribunes, on fait sa prière pendant le match (riberry), on siffle la marseillaise, je continue?
    Donc merci pour cette analyse absolument inutile… La prochaine fois parlez du comportement exemplaire de l’équipe de france de Hand lors des mondiaux! Au moins l’article servira à quelque chose…

  12. Comparaison n’est peut être pas raison, mais l’exemple du foot n’est pas mauvais s’agissant de juger de l’emploi abusif d’un mot dans le milieu sportif(dans d’autres milieux comme le milieu médiatique la question se pose différemment).

    Quoi que l’on entende derrière ce mot au rugby, on peut dans un premier lieu de faire ce constat : si, quelque soit le sport, retrouver des valeurs sportives(ce *sont* des valeurs morales, mais c’est un autre sujet) peut permettre la victoire, l’inverse n’est pas vrai. On pourrait même penser que c’est la dernière défaite, l’échec, qui a poussé l’équipe à renouer avec ses valeurs.

    Pas plus qu’être selectionné ne signifie être respecté par son selectionneur, et bien que le respect, puiqu’il faut faire l’effort de se le procurer, implique par définition la reconnaissance.

    Les rugbymen, déjà pas très malins, beaucoup trop belliqueux, prennent décidément beaucoup trop de coups sur la tête.

    signé : anonyme (pas fou =)

  13. […] Consulter la source de l’article sur sportmental.blog.lemonde.fr > > […]

  14. Le respect qui peu mettre porter ne viens pas du fait que je joue ou que ne joue pas, mais plutôt par la valeur de mon comportement. Le fait que je sois remplaçant ou titulaire n’ait pas seulement due à mon comportement mais aussi a celui des autres, à mon état physique et mentale par rapport au autres et surtout aux butes de l’équipe, ses butes ne sont pas nécessairement en concordance avec les miens. Ses a moi alors d’accepter et de participer a l’équipe ou à décider que ma présence ailleurs sera plus effective a réaliser mes vœux.

  15. […] Lire la suite : Blog – Quel lien entre performance sportive et valeurs morales ? Cet article est sur : Le Monde […]

  16. Venir mêler la notion de respect, de la part de son entraîneur, chez le joueur de foot qui est titulaire ou remplaçant, qu’est-ce que cela vient faire là? Quel rapport avec les valeurs d’une équipe de rugby?
    C’est du hors sujet ; cela s’appelle “sauter du coq à l’âne”.
    Après le triste match du samedi précédent, avec une équipe de France dominée, impuissante et résignée, que Galthié se réjouisse et utilise l’expression : “a retrouvé ses valeurs” me semble logique, normal et bien formulé.
    Avoir du coeur et de l’envie, faire preuve d’abnégation, d’ engagement général, de sacrifice et de solidarité (cf. Dusautoir et la défense en général), effectivement cela faisait plaisir à voir.
    Pour formuler en d’autres termes ce que dit @ Pierre, il y avait au sein de cette équipe de la moelle, voire de la testostérone …
    Alors cette réaction par rapport à la semaine précédente est-ce une question d’approche du match, de préparation de la rencontre
    ou de sécrétion hormonale? Cela rejoint la question métaphysique qui vous est chère de la primauté de l’oeuf ou de la poule.

    Enfin rappelons-nous que tout ce qui est vivant est soumis à des rythmes et non à une linéarité. Il en est donc ainsi pour une équipe de rugby et pour l’équipe de France en particulier.

  17. Il y a une exception (qui confirme la règle) à ma conclusion : l’équipe de France de HAND.

  18. Les commentaires des lecteurs laissent penser qu’ils ne se sentent pas “respectés” par l’auteur. Elle dit pourtant simplement que ce que vous appelez des “valeurs” n’en sont peut-être pas au sens général du terme et que son usage relève davantage de l’incantation que de l’analyse. Vous répétez ce mot avec tant de constance, avec une si belle (et trompeuse) unanimité, qu’il en devient suspect, on est en droit de se demander ce qui se cache derrière lui.

  19. C’est hallucinant de voir un ensemble de réactions aussi agressives juste parce qu’au fond, les auteurs n’ont pas compris le sujet de l’article. Le postulat de départ est simple : la perte de valeur semble être associée par les commentateurs à la performance sportive. Elle ne l’invente pas!!! Savez-vous lire ? Il est évident qu’on est loin de culture sportive britannique pour ne citait qu’elle où la défaite peut-être applaudit et valorisée. Du commentateur au spectateur en passant par les joueurs, grosso modo dans tous les sports, performance sportive = valeur (morale ou autre). DU COUP, ELLE PARLAIT JUSTE DU GALVAUDAGE DU TERME…mais visiblement, un flot d’agressivité caractérise mieux le supporter français. Et vos chères valeurs alors ?

  20. Pour moi les joueurs du XV de france avaient perdu leurs valeurs rugbystiques dans le match contre l’Italie, c’est à dire : l’engagement personnel, le sacrifice pour le groupe le respect de adversaire et de ses partenaires etc..;quand vous voyez arriver un gars de 120 kg lancé comme un obus et que vous faite 1m70 et 80kg il faut du sacrifice et du dévouement à son groupe pour tenter de l’arrêter.
    Ceci semblait moins présent contre l’Italie et bien sur a entrainé la défaite mais regardez le match contre l’Angleterre un exemple d’engagement des 2 cotés et pourtant une défaite de la France ce jour là les joueurs respectaient les “valeurs du rugby”(partagées par la communauté rugbystique)juste les anglais étaient plus fort.
    Doit on pour autant dire que ces valeurs doivent se retrouver dans tout les sports, c’est un autre débat (mais cela ne ferait pas de mal à certain)

  21. Dans le rugby, jeu de combat collectif, la notion de combat ne doit jamais être oubliée.
    C’est un peu ce qui avait été reproché à l’équipe (nous parlons du collectif).
    J’ai déjà été confronté, à mon tout petit niveau, à ce genre de situation, quand seul 5 joueurs ont envie d’imposer le combat (attention, je n’ai pas dit bagarre, gnons, ou coup de lattes).
    Si effectivement l’adversaire parfois (il faut que sesoit le moins souvent possible) nous est supérieur dans le combat, dans les choix tactiques, dans la vivacité, beaucoup de spécialistes, les joueurs de l’équipe de France eux même ont pu remarquer que l’investissement sur ce point était insuffisant pour permettre de renverser une équipe d’Italie qui habituellement est plus faible sur la vivacité et les choix tactiques.
    A mon sens, l’erreur de médiatisation fait de la notion de combat (les valeurs du rugby “à l’ancienne”) la seule importante, et le résultat de l’équipe de France lui portait raison.
    Si l’on regarde le match contre le Pays de Galles, on peut douter de celà, car je n’ai pas vu une équipe complète “s’y filer”, même si plusieurs joueurs ont été remarquables dans cet investissement.

    Les valeurs du rugby sont les valeurs des sports de combat: respect de l’adversaire et de soi même, dans l’affrontement. Après on y agglutine un peu tout. Respect de son rang, respect du public vis à vis des résultats, respect de l’hymne…

  22. Ah oui! au sujet des remplaçant, et des titulaires…
    J’ai dans mon groupe un joueur qui ne tient pas la durée du match entière avec la même performance. Un juste compromis est d’utiliser sa puissance et son explosivité à certains moments du jeu. Il est donc rarement titulaire, et son camarade à ce poste aussi. La cause est entendue, chacun son style, pour des phases de jeu différentes.
    Quand au football, sport que vous semblez mieux connaitre, l’entraineur préfére un attaquant de pointe plutot que de jouer un 4/4/2, il est bien obligé de mettre un attaquant sur la touche. Est ce un manque de respect de la part de l’entraineur, ou du joueur vis à vis des choix de l’entraineur? Il le journaliste qui vient hurler à l’ineptie, la faute professionnelle parce que tel entraineur laisse ce joueur prodigieux sur la touche, prend il en compte l’adversaire et les choix tactiques opportuns?

    Parfois, il faut laisser le sport aux sportifs, et se délecter de se qu’il doit être, un spectacle.

  23. Les articles sur le rugby doivent être écrits par des gens qui connaissent ce sport. Quand des gens qui ne comprennent rien à un sport se mettent à écrire des articles dessus on obtient ceci : un article sans aucun sens ni intérêt.

  24. Les valeurs ne sont pas une question de victoire ou défaite, prenons le cas de la finale de coupe de l’année dernière au rugby où Biarritz a perdu mais a su garder “ses valeurs”. Pour ma part, je pense que la notion de valeurs est inhérente à chaque sport et que comparer est inutile. En particulier une comparaison rugby/football.

  25. Post Scriptum,
    Quand je reprochais à l’auteur de “sauter du coq à l’âne”, je parlais
    au propre comme au figuré … (précision pour ceux qui n’auraient pas compris)!

  26. Merci pour cet article dénué de tout intérêt qui nous permet de constater que la psychologie sportive n’est qu’une nouvelle arnaque de plus.

    Je suppose en plus, que l’on doit retrouver bon nombre de sectes derrière ce secteur.


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