Chaque mois, le blog “Emploi et Entreprise” rencontre un responsable de service emploi-carrière d’une école ou d’une université.
- L’ESCP Europe a été classé pour la première fois par le Financial Times à la première place des “business schools” européennes (voir “ESCP Europe, HEC, Grenoble School of Business et Skema à l’honneur“, 21 septembre 2010). Quelles ont été les répercussions de ce classement pour les offres d’emplois faites aux diplômés de l’ESCP-Europe ?
- Il est un peu tôt pour le dire, mais il s’agit plus d’une confirmation que d’une nouveauté fondamentale. Pour les recruteurs français, l’ESCP-Europe fait depuis longtemps partie des formations d’excellence, certains nous ont simplement adressé des félicitations. La bonne place des écoles françaises en général dans ce classement est en tout cas une très bonne chose, cela améliore leur image à l’étranger. C’est de ce point de vue que notre 1ère place devrait avoir un impact, en particulier auprès des étudiants étrangers, mais aussi aux yeux des recruteurs des entreprises internationales.
- Comment est organisée l’aide à la recherche d’emploi pour les diplômés de l’ESCP-Europe ?
Je suis à la tête de la “direction des relations entreprises” depuis 2001, et j’exerçais auparavant, depuis 1997, des responsabilités dans le domaine de la formation continue à l’école. La direction a en charge d’une part les partenariats de tous ordres avec les entreprises, d’autre part le placement des élèves en stages et en premier emploi. C’est en revanche l’Association des anciens élèves qui aide les diplômés et reçoit les offres d’emploi. Mais les choses sont assez perméables, nous recommandons aux étudiants de se rapprocher de l’Association, et les offres circulent facilement. Outre les forums annuels de recrutement, par secteur ou métier, nous organisons pour les entreprises qui le souhaitent des “sessions de recrutement” pour un premier emploi. Nous organisons, comme d’ailleurs l’Association, des ateliers de préparation à la recherche d’emploi.
- Quelles ont été les conséquences de la crise sur le placement de vos diplômés ?
C’est la promotion 2008 qui a été la plus touchée, mais la situation est meilleure pour les diplômés 2009. En mars 2009, le taux de diplômés en recherche d’emploi trois mois après l’obtention du diplôme (nos élèves sont diplômés en décembre chaque année) était de 6,94%, contre 3 à 4% pour les promotions d’avant la crise. Mais pour la promotion 2009 (enquêtée en mars 2010), ce taux était retombé à 5,63%. Le taux d’embauche avant la fin de la formation, qui était de 72% pour la promo 2008, est aussi remonté à 80% pour la promo 2009. Le salaire moyen brut annuel, tous pays confondus, qui était de 44360 euros en mars 2009, soit du même niveau que l’année précédente, est remonté à 46 520 euros en mars 2010.
Le recrutement a repris dans les banques et les cabinets d’audit-conseil : nos forums commencent cette semaine avec la banque d’investissement le 12 octobre, les carrières juridiques et fiscales le 13, et les entreprises y seront aussi nombreuses qu’avant la crise. Alors que, durant la crise de 2000 à 2003, nombre d’entreprises avaient annulé leur participation à nos forums, elles n’ont pas commis la même erreur cette fois-ci: elles ont maintenu leur présence pour rester en contact avec le vivier d’étudiants dont elles auront besoin au moment de la reprise.
Les banques anglo-saxonnes, en particulier, sont toujours là à proposer leurs “summer internship”, c’est-à-dire un stage d’été de 12 semaines, le plus souvent à Londres, intercalé entre la 2ème et la 3ème année, qui peut déboucher sur une promesse d’embauche à l’obtention du diplôme. Toute la procédure de candidature s’effectue de façon centralisée à l’échelle de la planète, sur une période bien déterminée, les premiers arrivés étant les premiers servis !
- Comment avez-vous adopté votre offre de services aux étudiants à la situation de crise ?
- La durée de la recherche d’emploi a été allongée pour la promotion 2008 parce que nombre d’entre eux ont dû renoncer à l’emploi qu’ils visaient à leur sortie de l’école, dans la finance par exemple. Ils ont cherché ailleurs - dans les directions financières d’entreprise, dans d’autres spécialités - et ont trouvé, mais cette reconversion prend du temps. Aussi avons-nous créé un cycle de conférences que nous avions appelé “En prise avec la crise”, pour informer nos étudiants de la diversité des métiers auxquels mène l’option finance.
D’ailleurs, le nombre de participants à cette filière n’a pas diminué l’année suivante: les étudiants connaissent la variété des débouchés qu’elle offre, il n’y a pas que les salles de marché ! Moyennant ces réorientations, la répartition de nos diplômés entre les différents secteurs d’activité a finalement peu varié: un tiers dans la banque et la finance, un quart dans le conseil, un dixième dans l’audit. C’est toujours notre forum banque finance qui attire le plus d’étudiants.