25 mars 2011

Le paysage syndical à la SNCF, ce bastion de la CGT, est en train de changer. Des résultats aux élections professionnelles du 24 mars, rendus publics vendredi matin par la direction de la SNCF, il ressort en effet que si la CGT reste - et de loin - le premier syndicat de l’entreprise, elle a continué de baisser, passant de 39,3% à 37,37% des suffrages exprimés (- 1,93%).

Depuis l’automne 2010, la CGT a connu des revers électoraux, plus ou moins marqués, dans nombre de grandes entreprises, notamment à la RATP, à La Poste, dans les industries électriques et gazières (IEG), EDF en tête.

Autre enseignement de ce scrutin : Sud-Rail, troisième organisation syndicale, stagne à 17,3% (17,68% en 2009). Les seuls syndicats représentatifs qui progressent sensiblement sont l’Unsa (+ 3,4 points à 21,4%) et la CFDT (+ 2,2% à 13,76%) qui avait fusionné avec les autonomes de la FGAAC.

L’UNSA et la CFDT dépassent largement ensemble les 30%, ce qui leur donne la possibilité de signer des accords sans l’appui d’une autre organisation. La direction devrait s’en féliciter.

Dans le camp des organisations qui ont perdu leur caractère représentatif en 2009, FO, alliée avec d’anciens CFTC, a regagné seulement 0,6 point à 8,58%, ce qui ne lui permet pas d’atteindre le seuil de représentativité. La CFTC est tombée à 1,03% et la CFE-CGC a regagné 0,42%.

Quelque 162.000 agents étaient invités à élire leurs représentants du personnel. Le taux de participation a été de 75%.


Commentaires

  1. Très intéressant, cette baisse de la CGT et la stagnation de Sud. Mais voyons dans les autres grands secteurs ce qu’il en est.

  2. Evidement, intéressant pour ceux qui soutiennent le patronat. Dommage pour les ouvriers !

    Et, que les usagers ne s’y méprennent pas, lorsque arrivera l’ouverture à la concurrence, ils auront leurs yeux pour pleurer, comme ils le font déjà aujourd’hui pour l’énergie et pour le transport aérien.

  3. A mon avis, la baisse du poids des syndicats traditionnels est due au départ de nombre de personnes en retraites. C’est en effet plutôt les salariés en fin de carrières qui adhéraient à ce genre de syndicats. En tout cas, c’est un signe positif, et pas que pour la Direction de la SNCF. Ca l’est également pour les usagers qui en ont marre de subir les colères de Sud-Rail et autres compères.

    Alfred Neurone aime bien prendre le train. Il vous souhaite un très bon week-end !

  4. Quelle bonne nouvelle !
    Peut-être bientôt la fin des grèves à outrance à la SNCF ?

  5. Enfin! la CGT en baisse et Sud qui stagnent, c’est
    la démocratie dans les entreprises qui progresse.

  6. Enfin il faudrait peut être regarder les scores plus en détails. Sud Rail dans son communiqué semble plutôt satisfait de son résultat “stagnant” :
    http://www.solidaires.org/article35687.html

    “SUD-Rail est le syndicat majoritaire dans de nombreux établissements.

    Nous progressons dans plusieurs régions : Clermont-Ferrand, Strasbourg, Chambéry, Paris Sud Est, Rennes, Paris Nord, Paris Rive Gauche, Bordeaux et au Fret.

    SUD-Rail devient première organisation dans un Comité d’Etablissement Régional : en Auvergne Nivernais.

    Notre implantation demeure inégale : de 23,79 % à l’exécution, à 3,78 % chez les cadres.”

    Concernant les grèves, il faut regarder l’implantation ches les conducteurs de trains, ouvriers, techniciens, aiguilleurs etc…Les Cadres au marketing du TGV qui votent UNSA, ça change pas au potentiel de lutte des exécutants.

    Donc bon les usagers qui chouinent sur TF1 qu’ils sont “pris en otage” n’ont pas fini de déblatérer leur venin. De belles grèves sont encore à envisager à la SNCF, et surtout à étendre et solidariser avec les autres secteurs.
    C’est pas que je sois ravi quand mon trajet pour le boulot se complique, mais qu’est-ce que ça fait du bien ces grèves tant décriées, petit ilot de résistance dans une société noyée sous l’égoïsme et les anti-deprésseurs.

  7. Ce qui serait intéressant serait de comparer les votes par catégorie professionnelle et les poids relatifs des différentes catégories professionnelles entre les deux élections. On arriverait sans doute à la conclusion que le résultat du vote actuel résulte d’une externalisation de plus en plus massive, de la création de filiales de droit privé ce qui coûte très cher, d’un emploi de plus en plus massif de précaires corrélés avec une hypertrophie de ‘responsables’ grassement payés. C’est un à dire que cela correspond à un schéma classique de toutes ces sociétés de services qui compriment leurs coûts (par exemple, à la SNCF, ceux de maintenance) pour complaire aux actionnaires. Bref à une dégradation du service public et d’une privatisation rampante.

  8. Le combat patronat ouvrier, franco français ne peut qu’être négatif pour les 2 dans ce contexte mondial. Le gateau doit être partagé et les syndicats feraient mieux de se battre pour que la participation et l’intéressement soient corréllés avec les dividendes et que les stocks options soient supprimés. En outre dans les services publics, la culture du service au client, terme préférable à celui d’usager, devrait faire l’objet de formations intenses…

  9. bjr,

    La SNCF, crée en 1937, est ainsi devenue Service Public convrant un maximum du territoire, à des coûts au kilomètre (1km=10==> 10km=100), pour tous, avec de “petites lignes” aujourd’hui fermées (rentabilité oblige).

    Le tout TVG, sans choix,(en ce qui me concerne le nord) s’est fait et continue de se faire avec une politique de tarifs variables à laquelle personne ne comprends plus rien.

    Les cheminots ont été grands dans le Résistance et dans le reconstruction du pays (snif) et on toujours été en pointe de certains combats -retraites- et le sont toujours pour un service pubic de qualité.

    Ceux qui dénoncent les grèves en ont-ils fait déjà une ?

    La grève est le dernier ressort quand l’employeur refuse de nogocier, ce n’est pas un plaisir.

  10. […] En savoir plus: Percée des syndicats réformistes à la SNCF […]

  11. Peut-être pourrait-on s’interroger sur le pourquoi de la privatisation….Le capitalisme ? d’accord et dommage… mais les grèves à répétitions dans tous les secteurs n’ont-elles pas précipitées les choses….. A vouloir trop, on fini par casser et c’est ce qui est arrivé dans bien des cas….

  12. […] Source : Percée des syndicats réformistes à la SNCF | Le Monde.fr : à la Une Lire la suite de l’article sur Le Monde Publié dans Le Monde […]

  13. […] Lire la suite : Percée des syndicats réformistes à la SNCF Cet article est sur : Le Monde Présent dans : La Une | […]

  14. […] Lire la suite sur : Le Monde Url de l’article : Percée des syndicats réformistes à la SNCF. […]

  15. Si la CGT n’avait pas traité “les usagers” en otages mais en clients Elle n’en serait peut-^tre pas dans cette situation.

  16. Le fait qu’une mafia comme sud rail ait tout de même 17% d’adeptes à la SNCF en dit long sur la mentalité délétère de cette société. Des gens ultra égoïstes accrochés à leurs avantages personnels au détriment du reste de la population. J’espère que leur stagnation signifie une légère prise de conscience de la part des cheminots, et pourrait aboutir à un minimum de solidarité avec les français.

  17. Vivement la privatisation de la SNCF qui n’est plus un “service publique”. Car du “service” il n’y en a plus, et “publique” non plus quand on voit ses tarifs discriminatoire et élitiste !

  18. Cgt et Sud sont des syndicats conservateurs et face à la nécessité de se moderniser les agents pensent de plus en plus qu’ils incarnent le passé et sont incapables d’accompagner le changement.D’autant plus que la SNCF n’a plus aucune légitimité à s’appeler ainsi: la preuve en est le nombre de filiales mais aussi la RFF qui possède les chemins de fer (et donc les rails)

  19. TOUS LES CHACALS-HYENES QUI APPELLENT DE LEURS VOEUX LA FIN DU SYNDICALISME ET LA PRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS FERONT BIENTOT LEURS COMPTES ET REGRETTERONT AMEREMENT LEUR POSITION !!!
    N’ OUBLIEZ PAS LES COUPURES PROLONGEES DE COURANT ELECTRIQUE EN HIVER AUX USA, LES ACCIDENTS DE TRAINS EN ANGLETERRE….ETC….ET SI DEMAIN LE NUCLEAIRE FRANCAIS PASSAIT AU PRIVE …COMPTE TENU DE LA RENTABILITE EXIGEE PAR LES ACTIONNAIRES SANGUINAIRES ET CANNIBALES….IMAGINEZ LE DELIRE…

  20. La CGT n’a pas fini de créer des grèves pour rien,ne nous faisons pas d’illusions.
    Grâce à elle, le ferroutage est nul en France et c’est normal car les entreprises ne peuvent pas compter sur la régularité du transport.Dans les autres pays celà marche du tonnerre !
    Perso, pour me déplacer je prends MA voiture,quitte à polluer mais la CGT m’y oblige avec ses grèves à répétition ! Essayez de prouver contraire,honnètement !

  21. La CGT ne respecte pas les ouvriers. Elle ne s’occupe que de garder ses propres acquis, leurs salaires confortables pour un travail très entrecoupé de réunions et de grèves qui, de toute façon leur sont remboursées! Tout ira mieux quand ce syndicat sera disparaîtra et que tout le monde (syndiqués ou non) sera logé à la même enseigne.

  22. @torrebenn : vous avez tout-à-fait raison. Mais c’est pas parce que vous écrivez en majuscule qu’on vous entend mieux ^^. Comme d’hab’, le fond ne va pas sans la forme, ni la forme sans le fond…
    La fin des syndicats serait une grave erreur. Mais il faut qu’ils sachent négocier. Souvent on fait la grave et éventuellement on négocie après… pas bon !!

  23. @Pierre d’Anjou : le train sera moins cher quand la SNCF sera privatisée ? et le service meilleur ?
    Mouef… ça laisse pantois tout ça. Extrémistes des deux côtés, abstenez-vous !!!

  24. Historiquement : A vérifier : c’est exact : “Où la CGT passe, l’Entreprise trépasse”
    Y aurait-il encore un peu d’espoir pour la SNCF …

  25. Allez, dernière remarque pour la route !
    @Wackenheim (qui doit être Strasbourgeois, comme moi) : “Dans les autres pays celà marche du tonnerre !” Euuuh ! Citez vos sources, parce que je suis un peu sceptique. Là où ça marche : Le Canada et les USA car 5000km en camion, bah ça fatigue! Et faut faire le retour :) Autres cas : la Suisse et l’Italie (gain de temps ENORME à cause des montagnes…)
    Faut arrêter avec des phrases toutes faites sans aucun chiffre à l’appui…
    Je ne dis pas qu’on est bons en France, mais il faudrait arrêter de se flageller en permanence en ce qui concerne le transport ferroviaire et a contrario de donner des leçons de politiques continuelles aux autres pays. Un peu de modération, que Diable !!

  26. Pour ceux qui disent, que faire grève, c’est prendre les usagers en otage, peuvent-ils dire que la constitution actuelle est criminelle, puisqu’elle prévoit le droit de grève comme étant légale en France ?

    Arrêtez de dire et de répéter comme des imbéciles que faire la grève, c’est prendre les usagers en otage. Allez dans les pays dictatoriaux et prononcez ces propos, vous verrez quel effet cela aura devant le peuple qui a soif du respect des droits et de liberté. Je ne suis pas un électeur du syndicat SUD, mais je suis un cheminot, qui défend le droit de grève, à moins que la constitution le rejette, puisque prendre en otage est un crime. C’est d’ailleurs une insulte pour ceux qui se sont battus avant nous pour obtenir ce droit.

    Il y aura encore de belles grèves, heureusement d’ailleurs. Les salaires, les licenciements abusifs etc, nous obligent à être vigilants pour préserver ce droit. Et puis, faire la grève, savez-vous ce que cela coûte ? Et bien moi, je perds 110,00 euros par journée de grève, et je dois nourrir mes enfants. Mais, tant que cela sera justifié, je continuerai à me mettre en grève pour défendre mes droits, mais aussi ceux d’autres, qui peut être nous critiquent aujourd’hui. A ceux là, je dis, qu’ils renoncent donc, à la 5ième semaine de congés payés par exemple, obtenue par la lutte. Qu’ils refusent les augmentations de salaires par exemple ! Qu’ils donnent l’exemple, et on en discutera après.

  27. Aller, faut pas pleurer. On sera bientot tous chomeurs et on aura plus besoin de prendre le train. Le velo sera bien assez rapide. Perso, je prefere.

    C’est la grande reforme de l’UMP annonce par christine Lagarde, souvenez vous. Et dire qu’il y’en a qui croit encore que ce n’etaient que des paroles maladroites…

  28. Oh, bon Dieu, j’ai quelques actions EDF. Je suis sanguinaire et cannibale, je bois le sang et bouffe la chair de syndiqués de Sud-Rail… Horreur…

  29. @ loup garou : la privatisation des opérateurs ferroviaires est le résultat des transpositions dans le droit français de plusieurs directives de la Commission et du Parlement européen et de la mise en application des paquets ferroviaires de cette même UE.
    D’accord avec GuillermoMagistrale, j’aimerais qu’on me donne un exemple de pays semblable à la France (ce qui exclut la Suisse) où le ferroutage “marche du tonnerre”. Et sur ce point, il ne s’agit pas seulement d’incriminer la SNCF : le transport de fret est ouvert à la concurrence mais les candidats se bousculent pas, faut peut-être commencer à se poser des questions Wackenheim … La SNCF, qui tend à devenir une SA comme beaucoup ici semblent le souhaiter, ne va pas investir dans des infrastructures lourdes (les camions montent pas tout seul sur les trains) si l’opération n’est pas rentable… faut savoir ce qu’on veut
    Mais la meilleure reste quand même privatisation = baisse des prix, le fameux slogan des néo-libéraux, qui s’appliquent malheureusement dans le monde imaginaire où la concurrence est parfaite. Des exemples autres que ceux des sociétés concessionnaires d’autoroutes, EDF et GDF ou la vente des parts détenus dans les banques (SoGé, Crédit Lyonnais ou BPCE), de biens belles réussites

  30. Heureusement que les rails ne sont pas en cuivre sinon……………..

  31. On peut observer que les reculs de la CGT coîncident aux avancées réalisées par les politiques de privatisations des grandes entreprises de service public et de la normalisation libérale et européenne mises en oeuvre depuis plusieurs années.

    La résignation ou le refus des salariés et des usagers à cette marchandisation à tout prix de tous les domaines de la vie quotidienne ( transports, santé et protection sociale, énergie, eau, culture etc… ) est au centre des affrontements syndicaux et politiques actuels.

    Doit-on, comme la direction de la SNCF qui sacrifie le service public ferroviaire sur l’autel du profit, se réjouir de voir le syndicalisme de lutte marquer le pas, quand on est un salarié et un usager confronté tous les jours aux effets dévastateurs de cette marchandisation ?


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