Archives de la catégorie: 'Actualité'

10 mai 2011

Le secteur des services financiers connaît une particulière embellie, les offres de recrutement dans la banque, la finance et l’assurance étant à leur plus haut niveau depuis 2007 (+39 %), selon le Monster Index de l’emploi en France qui analyse chaque mois plusieurs millions d’offres d’emploi issues des sites et portails Internet. Cette progression peut être interprétée comme un “retour à la case départ” d’avant la crise, avec le retour des bénéfices, des bonus et de tous les excès de la financiarisation de la société qui conduit ce secteur à recruter.

Parmi les autres secteurs dynamiques, l’ingénierie (+41 %), partant d’un niveau de croissance de 30 % en mars, connaît une accélération notable en rythme annuel, se plaçant en tête de tous les secteurs de l’Index.

Un bémol peut être apporté à l’analyse de ce “mieux”: quelle est la part de l’intérim dans cette progression? Ainsi, les effectifs du travail temporaire enregistrent une hausse de 19,5% entre janvier et mars 2011 par rapport au premier trimestre 2010, selon le baromètre Prisme (organisme qui dit regrouper plus de 600 professionnels de l’intérim représentant 90% du chiffre d’affaires du secteur) publié le 28 avril.

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La recherche et développement (+41 %) enregistre une croissance comparable, reflet d’un regain des investissements techniques dans le segment de la production industrielle.

Sans surprise, l’Ile-de-France reste en tête des régions les plus dynamiques.

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En queue de peloton, on retrouve le Sud-Ouest, le Nord et la région méditerranéenne.

Ce “mieux” n’a rien à voir avec les très bons chiffres officiels de l’emploi publié aux Etats-Unis où le secteur privé a généré la création de 268.000 emplois, la plus forte hausse mensuelle enregistrée depuis 5 ans.

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09 mai 2011

Universum, société d’études spécialisées dans le milieu étudiant, a interrogé, entre novembre 2010 et février 2011, dans le cadre d’un sondage annuel, 26 878 élèves de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs sur leur image de “l’employeur idéal”, et sur les critères de leur choix (www.universumglobal.com).

En exclusivité avec Universum, et pour la seconde année consécutive, le blog “Emploi et Entreprises” sélectionne chaque semaine les dix entreprises préférées des jeunes diplômés sur un critère déterminé, et compare cette sélection au Top 10 des “employeurs idéaux” tous critères confondus.

Tous les “Top 10″ déjà publiés, y compris ceux de la vague 2010 de l’enquête Universum, sont disponibles en ligne sur notre blog en cliquant sur ce lien.

Avec 30% de suffrages, la volonté de “se dévouer à une cause” ou à “servir le bien collectif” est placée par les étudiants sondés par Universum au 5e rang des objectifs d’une carrière réussie, après “l’équilibre vie privée-vie professionnelle” (54%), “faire une carrière internationale” (41%), “être stimulé par des défis intellectuels” (36%) et “être dirigeant ou encadrer une équipe” (36%).

L’altruisme, ou au moins l’interrogation sur le sens collectif de son activité professionnelle, est donc une valeur partagée par une importante minorité d’étudiants, parallèlement au développement des thèmes de la “responsabilité sociale et environnementale” des entreprises (RSE), de plus en plus présent dans le débat public comme dans la communication des entreprises, la communication de recrutement y compris.

Or, les efforts de communication des entreprises dans ce domaine semblent en partie payants, puisque des entreprises comme Veolia, Danone, GDF Suez, Lafarge, BASF, Michelin ou Yves Rocher apparaissent au sein du Top 10 de la RSE chez les jeunes (futurs) managers, aux côtés d’entreprises dont la vocation de service public, telles que EDF, la SNCF et la RATP les placent pour ainsi dire “naturellement” dans le camp des entreprises délivrant un service collectif. Le même phénomène peut être observé du côté des jeunes ingénieurs, avec Crédit Agricole, Total, Air France, Areva, Bouygues

Ce sont donc paradoxalement les entreprises les plus régulièrement mises en cause en matière de responsabilité sociale et environnementale en raison de leurs activités (pétrole, nucléaire - y compris EDF, construction, chimie/matériaux, transport, à l’exception notable d’Yves Rocher), qui sont au plus haut dans ce Top 10, loin devant des entreprises dont l’impact social et environnemental est pourtant beaucoup plus faible.

Mais leur communication est bien sûr à la hauteur de cette mise en cause, et elle semble porter ses fruits.

AVANT FUKUYAMA

Quatre des entreprises de ces classements (EDF, Danone, Total et Areva) se retrouvent d’ailleurs dans le Top 10 des entreprises les plus attrayantes pour les jeunes diplômés, tous critères confondus.

Reste à savoir si la “bonne réputation” peut résister à la réalité des chocs sociaux et environnementaux que peuvent subir ces entreprises.

Le sondage a été réalisé avant l’accident de Fukuyama : un tel événement peut-il remettre en cause l’attractivité d’entreprises comme Areva ou EDF, comme cela avait été le cas après Tchernobyl ?

Ecoles de commerce

Haut niveau de responsabilité sociale de l’entreprise
2011
Veolia Environnement 1
EDF 2
Danone 3
GDF Suez 4
SNCF 5
Lafarge 6
BASF 7
Michelin 8
Yves Rocher 9
La Poste 10

 

Ecoles d’ingénieurs

Haut niveau de responsabilité sociale       de l’entreprise
2011
La Poste 1
SNCF 2
EDF 3
Groupe Crédit Agricole 4
RATP 5
TOTAL 6
Air France 7
Areva 8
Bouygues Construction 9
GDF Suez 10

Top 10 des “employeurs idéaux”, tous critères confondus

Ecoles de Commerce 2011 2010
LVMH 1 1
L’Oréal 2 2
Apple 3 -
Google 4 3
Canal + 5 4
BNP Paribas 6 9
Air France 7 5
Danone 8 6
Nestlé 9 7
Ernst & Young 10 8
Ecoles d’ingénieurs 2011 2010
EADS (Airbus, Eurocopter, Astrium, Defence & Security) 1 1
Thales 2 4
Google 3 3
Veolia Environnement 4 2
EDF 5 5
Dassault Aviation 6 7
Areva 7 6
TOTAL 8 8
Apple 9 -
VINCI 10 9
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06 mai 2011

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Forum Convergences 2015: ci-dessus, première table ronde, le mardi 3 mai, avec, de gauche à droite, Nicolas Hazard (président du Comptoir de l’innovation et directeur de cabinet du groupe SOS), Anne Rodier (Le Monde, modérateur), Hugues Sibille (vice-président du Crédit coopératif, président de l’AVISE) et François-Xavier Hay (directeur des partenariats à la Macif).

La Mairie de Paris a accueilli du 3 au 5 mai la 4e édition du Forum Convergences 2015, dont Le Monde était le partenaire pour la troisième année. « Le Monde Economie » a d’ailleurs publié à cette occasion un numéro spécial, le 2 mai, distribué à tous les visiteurs.

Ce forum reçu la visite de plus de 3400 participants des secteurs public, privé et de la société civile pour une économie mondiale sociale et solidaire.

Le partenariat avec Le Monde s’est traduit, dès la première journée, le 3 mai, par une table ronde dont la médiatrice était Anne Rodier, journaliste au “Monde Economie”.

Cette table ronde avait pour tache de répondre à la question suivante: “Une bonne structure de gouvernance est-elle la clé de réussite de l’économie et de l’entrepreneuriat social ?”

Nicolas Hazard, directeur de cabinet du Groupe SOS, un groupement d’associations et d’entreprises à finalité sociale ; François-Xavier directeur des partenariats politiques de la Macif et Hugues Sibille vice-président du Crédit coopératif, trois leaders de l’économie et de l’entreprenariat social, ont ainsi débattu de l’impact de la gouvernance des organisations sur la réalisation des objectifs.

“Entreprises sociales, associations, coopératives ou fondations, mutuelles, les organisations sociales n’ont pas toutes le même statut mais participent toutes d’une même volonté politique de démocratisation de l’économie, explique Anne Rodier. Quand on entreprend, c’est sur une idée, avec un objectif, dont témoignent les statuts qui définissent également, sur le papier, le partage des pouvoirs.

Lorsque le réinvestissement des bénéfices dans l’activité économique est garanti par les statuts, la finalité sociale d’une activité semble mieux assurée. Mais les statuts ne déterminent pas tout de la finalité sociale ou sociétale des organisations. L’essentiel est le « comment » on met en œuvre la répartition du pouvoir pour que l’objectif social qu’est l’objectif de partage entre dans les faits, qu’on soit dans une entreprise, une mutuelle, une coopérative, une fondation ou une association.

C’est pourquoi, rapporte Anne Rodier pour résumer le contenu de la table ronde, l’idée d’un statut unique d’entreprise sociale est rejetée par une majorité des acteurs, qui reconnaissent toutefois la nécessité d’améliorer la visibilité de cette part de l’économie. L’idée d’un label en séduit certains… mais fait toujours polémique.”

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Le mercredi 4 mai, les prix Convergences 2015 ont été décernés par Antoine Reverchon (Le Monde), Seybah Dagoma et Pierre Schapira (adjoints au maire de Paris). Parmi les intervenants (ci-dessus, de gauche à droite): Antoine Reverchon, Anne Houtman (chef de la représentation en France de la Commission européenne, qui soutenait les prix), Seybah Dagoma et Pierre Schapira.

La fondation Crésus, dirigée par Jean-Louis Kiehl, a remporté le prix Convergences 2015 “France”.

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Ci-dessus, photo de groupe qui réunit les nominés et les gagnants des prix Convergences 2015.

L’association Pesinet, dirigée par Anne Roos-Weil a remporté pour sa part le prix Convergences 2015 “International”.

A cette occasion, les acteurs de la microfinance française ont lancé « l’Appel de Paris pour une microfinance responsable », pour dresser les contours d’un Consensus de Paris qui viendrait répondre au Consensus de Washington pour une économie mondiale plus sociale et solidaire. Ils invitent l’ensemble des acteurs économiques, organisations et particuliers sensibles au rôle positif de la microfinance à signer l’Appel de Paris sur www.appeldeparis.org.

Par ailleurs, le Crédit Coopératif a annoncé le lancement d’une contribution volontaire sur ses transactions de change au profit de l’aide au développement.

Pierre Schapira, adjoint chargé des relations internationales, des affaires européennes et de la francophonie a annoncé qu’il proposera au Conseil de Paris de subventionner un projet pilote qui permettra aux personnes atteintes du Sida «d’accéder à une activité génératrice de revenus grâce au micro-crédit, afin de lutter contre les discriminations dont elles font l’objet notamment face à l’emploi».

Seybah Dagoma, adjointe chargée de l’économie sociale et solidaire, a appelé de ses voeux un changement d’échelle et une modification profonde de nos comportements. Ce qui suppose une prise de risque. Selon elle, ce risque « c’est faire le pari de la Convergence » entre les pouvoirs publics, les entreprises et les structures de l’économie sociale et solidaire.

Lors de la dernière journée, le jeudi 5 mai, trois grands débats “Le Monde” étaient organisés.

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Le premier, intitulé “Responsable pour le futur. Repenser le capitalisme”, réunissait sous les ors de l’hôtel de ville (de gauche à droite sur les photos ci-dessus et ci-dessous): Augustin de Romanet (directeur général de la CDC), Francisco “Chico” Whitaker Ferreira (co-fondateur du Forum social mondial), Erik Israelewicz (directeur du Monde, modérateur), Michel Pébereau (président de BNP Paribas) et Antoine Frérot (PDG de Veolia Environnement).

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Le second “grand débat Le Monde” sur “L’économie sociale est-elle au coeur ou à la marge de l’économie de marché”, voyait intervenir (de gauche à droite, photo ci-dessous) Gérard Andreck (président du groupe Macif), Cécile Renouard (chercheur, ESSEC IRENE), Antoine Reverchon (responsable du “Monde Economie”, médiateur), Susan George (présidente d’honneur d’Attac-France) et Martin Hirsch (président de l’Agence du service civique).

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Antoine Reverchon explique que la question posée aux intervenants de cette seconde table ronde «s’est élargie à une interrogation plus générale : l’économie sociale et solidaire (ESS) peut-elle changer le système ? Gérard Andreck, président du groupe Macif et du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) a remarqué que si l’ensemble de l’ESS peut compter sur la solidarité du secteur financier coopératif et mutualiste, l’objectif social de ce dernier n’était pas garanti par son seul statut : c’est la pratique qui fait foi.

Cécile Renouard, chercheuse à l’Essec et observatrice impartiale des  pratiques de « responsabilité sociale et environnementale » des multinationales en Afrique ou en Asie, a montré l’ambiguïté de ces pratiques, qui peuvent être bénéfiques à court terme pour les populations proches (et pour la communication de l’entreprise), mais restent marginales par rapport aux logiques dominantes de l’entreprise.

Martin Hirsch, ancien président d’Emmaus et ancien Haut Commissaire aux solidarités actives, a souligné le risque de voir l’Etat impécunieux se retirer pour laisser la place à la fonction « réparatrice » de l’ESS, alors même que les objectifs de réduction des inégalités doivent être poursuivis par la collectivité publique, et non par l’activisme ou la charité de quelques-uns.

Pour Susan George, présidente d’honneur d’Attac, les initiatives solidaires resteront toujours marginales face à la domination de l’idéologie ultra-libérale et du « tout-marché » sur le monde politique et économique. Seule l’alliance des segments de la société porteurs de ces initiatives permettrait d’élaborer et de faire triompher un projet politique porteur d’un système économique alternatif.»

Le troisième “Grand débat Le Monde” posait la question “Où commence la fin de la pauvreté?”.

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Hernando de Soto, président de l’Institut pour la liberté et la démocratie, était chargé de tenter d’y répondre, avec Serge Marti (président de l’Association des journalistes économiques et financiers et ancien patron du “Monde Economie”, médiateur) (photos ci-dessus et ci-dessous, de gauche à droite).

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D’autres tables rondes étaient organisées, comme celle intitulée “Poursuivre les Objectifs du millénaires pour le développement (OMD) au-delà de 2015″.

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Animaient cette dernière (ci-dessus, de gauche à droite) Cécile Molinier (directrice du bureau de liaison de Genève au PNUD), Georges Serre (directeur adjoint à la direction de la mondialisation au ministère des affaires étrangères et européennes, médiateur), Lionel Zinsou (président de PAI Partners) et Serge Michailof (professeur à l’Institut d’Etudes politiques de Paris).

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Ci-dessus, Lionel Zinsou (PAI Partners), à la rencontre du public, à l’issue de la table ronde à laquelle il participait.

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Ci-dessus, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, prononce le discours de clôture du forum Convergences 2015. Puis, de droite à gauche: François de Witt (président de Finansol), Jean-Louis Vielajus (président de la coordination SUD), Olivier Guersent (chef de cabinet de Michel Barnier, Commission européenne), Claude Alphandéry (président d’honneur de France Active), Frédéric Roussel (cofondateur d’ACTED), Jean-Marc Borello (délégué général du groupe SOS) et Jean-Luc Perron (délégué général de la Grameen Credit agricole Foundation).

La séance de clôture permettait à Frédéric Roussel, président d’Acted, selon Adrien de Tricornot, de constater que le forum, Convergences 2015 avait initié un « Consensus de Paris », une alternative à celui forgé à Washington dans les années 1980 : rigueur budgétaire, réformes structurelles et privatisations.

Après avoir connu une décennie de croissance historique, la planète atterrit dans une crise également d’une ampleur exceptionnelle. « 10% de précaires au dans les pays du nord, 80% de pauvres au sud, à la fin c’est la même histoire », soulignait M. Roussel. « A quel niveau de précaire va-t-on arriver dans le Nord : 20%, 30%, compte-tenu de la crise de l’endettement public ? » qui limitera les marges de manœuvre à l’avenir, s’interrogeait-il.

Au Sud, malgré les 300 millions de personnes sorties au total de la pauvreté sur la décennie, principalement par l’essor de la Chine, « nous sortons de l’illusion lyrique des chiffres », précisait-il, prenant en exemple l’ex « bon élève » qu’était la Tunisie aux yeux des institutions internationales ou des Etats occidentaux… avant de basculer dans une révolte démocratique et sociale. « On s’est réjouit de l’accélération de la croissance, qui veut dire que la machine tourne de plus en plus vite, mais la machine est une centrifugeuse : plus elle tourne et plus la richesse est redistribuée vers son centre », donc vers quelques-uns et vers le capital. Un nouvel élan de solidarité pour faire tomber les murs de la pauvreté et des inégalités est donc nécessaire, estimait-il, dans une analyse poursuivie par Adrien de Tricornot, Frédéric Roussel faisant référence à l’impact du syndicat polonais Solidarnosc sur la chute du Mur de Berlin et du bloc soviétique.

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Ci-dessus, Adrien de Tricornot en grande conversation avec Serge Michailof et Serge Marti.

Anne Hidalgo, première adjointe, a conclu les trois jours de débats en se félicitant de cette mobilisation citoyenne et responsable des acteurs des secteurs public, privé et de la société civile en faveur d’une économie au service de l’humain.

convergences-2015-alphandery-hidalgo.1304685324.JPGElle a salué le pari audacieux de Convergences 2015 en faveur du Consensus de Paris, qui s’invite aux débats organisés dans le cadre du G20 (ci-contre, Claude Alphandéry et Anne Hidalgo).

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05 mai 2011

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Entretien avec Jean-Louis Kiehl, président de la Fédération Crésus (Chambres régionales de surendettement social), lauréat du Prix Convergences 2015-France décerné dans le cadre de l’hôtel de ville de Paris, le 4 mai. Un organisme qui s’attelle à la prévention contre le surendettement, un fléau de notre société, alors qu’aujourd’hui, près de 900.000 ménages sont surendettés

Jean-Louis Kiehl, quel est le but de votre action ?

Il est de prévenir le surendettement qui est généré par les accidents de la vie - le chômage, la maladie…-, mais aussi par « le mal-endettement » : le fait de prendre un crédit pour en rembourser un autre, qui produit des états de dépression, de moindre performance au travail et des tensions dans les situations familiales, des divorces….

Vous avez créé une plate-forme commune expérimentale avec des établissements de crédit. Pourquoi ?

Plutôt que d’attendre que le public vienne dans nos associations, nous voulons que ce soient les établissements financiers - les banques, les assurances - qui, lorsqu’ils rencontrent un public fragile, au lieu de s’acharner à recouvrer leur créance, les orientent vers cette plate-forme afin, d’abord, de les aider à se reconstruire.

Ainsi, ils nous permettent d’intervenir, d’une part pour aider ces clients à supprimer leurs crédits trop coûteux - en particulier les crédits renouvelables - et pour ré-étaler leurs dettes, et d’autre part pour les aider à remettre de l’ordre dans leur budget.

Ce projet de coopération avec l’ensemble de la sphère économique cherche à changer le regard sur la pauvreté et la fragilité du client. Il est aussi un projet fondé sur la responsabilité des citoyens, que nous accompagnons, et sur le volontariat : la banque propose de mettre le client en relation avec nous mais il n‘est pas obligé et cela reste confidentiel.

Notre finalité est de montrer que - contrairement à ce qu’on nous serine toujours -, le surendettement n’est pas une fatalité mais qu’on peut faire de la prévention, comme contre les accidents de la route, les cancers…

Avec quels établissements travaillez-vous ?

Notre partenaire pour la plate-forme est, depuis le début, la Macif. Pour l’expérimentation la Banque Postale Financement a été la première et a été rejointe par la Société générale, LaSer Cofinoga…

La liste d’attente se complète car nous avançons pas à pas dans un travail approfondi. Dans cette phase expérimentale où 500 clients ont été assistés en quelques mois, nous avons à ce jour 85% de résultats positifs, où le fait de tomber dans les procédures de surendettement a été évité. Et nous allons maintenant monter rapidement en puissance.

Comment fonctionne concrètement la plate-forme ?

Elle est à Strasbourg, au siège de la fédération Crésus. Une banque qui détecte un premier impayé chez un client a la possibilité de demander à ce dernier s’il n’a pas d’autres problèmes et s’il ne souhaite pas être orienté vers un rendez-vous téléphonique avec la plate-forme, et elle peut réserver directement un créneau.

Cela est beaucoup mieux que d’entrer dans une spirale de rejet du paiement, de facturation de frais, de deuxième impayé, de facturation de frais, etc, jusqu’à la déconfiture… Lors de la discussion téléphonique, nous aidons le client à remettre son budget à plat et à renégocier ses crédits.

Nous pouvons aussi l’aider face à des problèmes psychologiques, familiaux, d’emploi ou financier, en l’adressant à des structures partenaires, comme humanipsy, un réseau de psychologues et de psychothérapeutes qui offrent des consultations quasi gratuites : 5 euros la séance.

Nous avons sauvé plusieurs clients du risque de suicide car le surendettement provoque souvent un sentiment de honte, de désespoir et se répercute sur tout l‘environnement familial.

Cette première phase est confidentielle et permet aux clients fragiles de s’adresser à nous facilement et sans honte : cela lève un frein psychologique. Ensuite, nos associations locales de proximité peuvent éventuellement assurer, dans la durée, l’accompagnement des clients.

Pourquoi ce rapprochement avec les banques a-t-il pu avoir lieu ?

C’est la première fois, en France, que l’on fait de la prévention du surendettement. C’est un peu fou et téméraire. Mais la sphère économique n’a pas intérêt à laisser la sphère sociale déborder. Autrement la crise financière n’aura servi à rien !

Cela fait bientôt 20 ans que j’ai créé Crésus et demandé aux pouvoirs publics la mise en place d’un « fichier positif » des clients qui permette d’évaluer leur situation avant de donner un nouveau crédit (1). Et on l’aura un jour !

Mais en l’absence de réaction des pouvoirs publics, il fallait essayer de fédérer les acteurs de droit commun autour de notre secteur solidaire, sans que chacun se noie dans les prérogatives de l’autre.

Quel est le modèle économique de ce projet ?

Les institutions financières prennent en charge la plate-forme et paient une cotisation pour l’accompagnement sur le terrain : seulement 70 euros par dossier, car les clients sont suivis par des bénévoles, de bonne volonté et formés : d’anciens banquiers, des travailleurs sociaux, des avocats ou même des énarques… !

C’est un vrai inventaire à la Prévert.

Observez-vous chez Crésus une progression du surendettement des ménages ?

Oui et dans une proportion très inquiétante.

Le phénomène de surendettement est en très forte hausse : 900 000 ménages en 2010 et le chiffre va augmenter en 2011.

Le nombre de dossiers que nous traitons est en hausse de 66% depuis le début de l’année. Cela n’est pas seulement généré par la crise mais par une mauvaise éducation financière, l’absence de prévention suffisante et de fichier positif.

Les classes moyennes sont les premières touchées. En cas de surendettement, elles n’ont pas droit, en effet, à un effacement de leurs dettes. Elles cachent leur surendettement et prennent de nouveaux crédits pour éviter d‘êtres inscrites au fichier « négatif »  des interdits de paiement de la Banque de France.

La situation est très douloureuse pour ces familles qui prennent le crédit de trop, et arrivent avec des créances monstrueuses, qu’il est ensuite très difficile de régulariser…

Propos recueillis par Adrien de Tricornot

(1) Crésus propose que la Banque de France tienne un fichier des crédits souscrits par les clients des établissements financier. Avant d’accorder ou non un nouveau prêt (consommation, immobilier, etc.), l’organisme pourrait, de façon confidentielle et sécurisée, avoir accès à ces données sur son client potentiel. Selon Crésus, le montant moyen des dettes impayées atteint 45 000 euros par ménage surendetté en France -compte-tenu de la multiplication des crédits- contre 15 700 euros en Allemagne et 27 000 euros en Belgique, qui ont mis en place des dispositifs adaptés.

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04 mai 2011

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Anne Roos-Weil est la directrice de l’association Pesinet , lauréate du prix Convergences 2015 International décerné mercredi 4 mai (ci-dessus, photo de groupe des lauréats et des nominés aux prix Convergences 2015 - entourant Pierre Schapira et Seybah Dagoma adjoints au maire de Paris, et Antoine Reverchon (”Le Monde Economie”) - décernés dans le cadre de la mairie de Paris). Elle explique la vocation de l’association Pesinet dans un entretien dans la première édition du “Baromètre 2011 de l’entrepreneuriat social en France et à l’international” publié dans le cadre du forum Convergences 2015.

Anne Roos-Weil, de quel constat part l’expérience de Pesinet ?

Le Mali est l’un des pays qui souffre du plus fort taux de mortalité infantile en Afrique. Or des maladies très facilement soignables comme les infections respiratoires, le paludisme et les diarrhées représentent 65% des causes de décès des nourrissons et des petits enfants. Un médecin généraliste ou un bon infirmier, bien formés, peuvent traiter ces pathologies avec des médicaments génériques dont les prix sont abordables. Mais la population a très peu accès aux soins.

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En moyenne, un Malien sur trois consulte une fois dans l’année… Trop souvent, les familles amènent directement les enfants dans les hôpitaux, alors que la maladie est déjà à un stade avancé.

Pourquoi ?

Depuis les années 1980, les pays d’Afrique de l’Ouest ont un financement de la santé un peu particulier. L’Etat n’a pas les moyens d’assurer la totalité de ses missions. Il se concentre sur les structures hospitalières dites « de second niveau », les plus spécialisées, et qui sont déjà submergées.

Le niveau du dispensaire est laissé à la gestion communautaire, avec parfois quelques subventions pour payer des postes de médecins. Les centres de santé primaires doivent donc équilibrer leurs comptes. Les familles paient tout : le ticket de consultation, les médicaments, le thermomètre…

Du coup, les populations ont très peu recours aux soins. Une sécurité sociale est en train de se mettre en place mais elle ne concernera que 15 à 17% de la population, c’est-à- dire la part qui bénéficie d’un emploi déclaré. D’autres ont recours à des systèmes de mutuelles, mais ceux-ci touchent encore peu les populations de l’économie informelle. Par ailleurs, les médecins sont mal payés et sont donc peu disponibles car ils sont obligés d’avoir un deuxième travail…

RENFORCER LA DEMANDE DE LA POPULATION

Quelle est votre approche ?

Plutôt que de recréer une offre de soins, nous cherchons à renforcer la demande de la population: nous voulons développer la prise en charge en amont des dépenses de santé, ce qui en réduit le coût et le lisse pour le budget des familles.

Le but est aussi d’encourager les comportements préventifs. Enfin, nous voulons solidifier le lien entre les populations et les structures de soins, ce qui améliore leur fréquentation et donc leurs ressources.

Que proposez-vous aux familles ?

Notre service répond à la forte demande de suivi à domicile. Chaque semaine, nos agents de santé visitent les familles, examinent les enfants, donnent des conseils d’hygiène et de nutrition… Ils ont des formations d’aide-soignant ou d’infirmier auxiliaire ou bien juste une sensibilisation aux soins de base. Ils transmettent par téléphone mobile, à un serveur central, les informations (poids, état des selles…) qui permettent très tôt de diagnostiquer s’il faut aller consulter.

PLUS D’UN MILLIER D’ENFANTS

Dans ce cas, Pesinet rembourse la visite et prend en charge la moitié du coût des médicaments contre les pathologies simples (infections respiratoires, paludisme et diarrhées). Le service est opérationnel depuis la fin 2008. Plus d’un millier d’enfants de 0 à 5 ans en ont déjà bénéficié et plus de 600 sont aujourd’hui actifs dans un quartier du centre de Bamako. L’extension à deux autres centres de santé est en cours.

Quel est votre modèle économique ?

Il s’agit d’un équilibre assez compliqué. Nous faisons payer aux familles l’équivalent de moins d’un euro par enfant et par mois. Cela permet de couvrir la visite hebdomadaire de l’agent de santé, les consultations gratuites et, en cas de besoin, la réduction de 50% sur les médicaments. Les équipements sont offerts par nos partenaires : les téléphones portables par Alcatel TCT Mobile, les pèse-bébés par Tefal…

Notre budget, 200 000 euros cette année, prend en charge les développements technologiques (logiciels) et les frais de communication, les deux salaires du staff européen, ceux des superviseurs locaux, qui ont des profils mixtes de travailleur social et de gestionnaire, et du coordinateur général des activités.

Nous bénéficions en effet de ressources locales communautaires, publiques et privées, comme celles de la fondation Sanofi Espoir et de la fondation Orange Mali, de BNP Paribas BICIM, ou encore de PME en France comme Medex (distribution de médicaments) ou NSA (nettoyage de bureaux)…

Comment est né ce projet ?

Pesinet a d’abord été lancé par la société Afrique Initiatives de l’ancien Premier ministre Michel Rocard. C’était un projet expérimental de détection des maladies infantiles, où des femmes se déplaçaient à domicile et faisaient remonter les informations auprès d’un médecin. Il n’a pas pu se développer, car il n’avait pas de modèle économique viable, ni de structure locale porteuse et il s’est arrêté en 2003.

Deux ans plus tard, deux responsables de Pesinet ont demandé à un groupe d’étudiants en commerce et d’ingénieurs d’étudier la refonte du service.

Je suivais un MBA à l’ESSEC tout en travaillant en alternance. J’ai pris la tête de ce groupe. Le projet m’a parlé car je suis très attachée à l’accès de tous aux soins : mes parents sont tous les deux médecins hospitaliers et j’ai voulu y imprimer ma marque pour le développer.

Comment a évolué le modèle ?

La technologie mobile et la composante de micro-assurance ont été ajoutées, ainsi que la prise en charge des médicaments. En avril 2007, je suis allée faire des tests au Mali. Nous avons expérimenté le programme avec une structure locale associative. Puis je l’ai réorienté vers les structures sociales de santé, de manière plus durable.

Nous avons ensuite reçu le soutien de la fondation Antropia, qui associe la Caisse d’Épargne d’Ile-de-France et la Chaire d’entrepreneuriat social de l’ESSEC.

En 2009, nous avons soumis notre business plan et notre stratégie au concours mondial d’entrepreneuriat social de l’université de Berkeley : nous avons passé les étapes française, européenne et mondiale et nous avons fini dans les dix finalistes internationaux !

En 2010, Pesinet a reçu la Bourse Entrepreneurs sociaux de la Fondation PPR. L’an dernier, j’ai aussi été récompensée par l’association Ashoka, qui m’a admise en tant que « Fellow », finançant mon poste pour un an et mettant à ma disposition les conseils d’experts de son réseau.

Quel avenir voyez-vous pour Pesinet ?

Notre but n’est pas de devenir une grande ONG mais plutôt de fournir cette solution clef en main à des opérateurs qui bénéficient déjà d’un ancrage local, et d’évaluer son déploiement.

Nous réfléchissons également à des partenariats avec des assureurs qui voudraient investir à la «base de la pyramide» : en pariant sur le développement à long terme des populations pauvres.

Propos recueillis par Adrien de Tricornot

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L’association Crésus et Pesinet Prix du forum Convergences 2015

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Ci-dessus, Anne Roos-Weil et Pierre Schapira, le 4 mai, à l’Hôtel de ville de Paris.

Pour la première fois, des prix « Convergences 2015 - Mairie de Paris, en partenariat avec Le Monde », soutenus par la mairie de Paris et par la Commission européenne, qui récompensent les meilleurs partenariats sociaux entre les secteurs privé, public et solidaire en France et à l’étranger, ont été décernés par un jury auquel ont pris part Anne Rodier et Adrien de Tricornot, journalistes au « Monde Economie ».

Les prix ont été remis le mercredi 4 mai au soir par Pierre Schapira et Seybah Dagoma, adjoints au maire de Paris, au cours d’une cérémonie à laquelle participait Antoine Reverchon (photo ci-dessous), le responsable du « Monde Economie », dans le cadre prestigieux de la mairie de Paris.

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Les gagnants sont :

Pour la France, la fédération Crésus (acronyme de Chambres régionales du surendettement social, www.federationcresus.fr - www.radiocresus.fr - www.cresus-partenaire.org), présidée par Jean-Louis Kiehl (photo ci-dessous), et ses partenaires (étude et développement : Fondation MACIF ; expérimentation : La Banque Postale Financement, Franfinances/ CGI/Société Générale, LaSer Cofinoga, La Banque Fédérative Mutualiste, PRO BTP).

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Crésus s’attelle à la prévention contre le surendettement par une triple action de repérage des ménages financièrement fragilisés, d’éducation budgétaire pour tous et d’accompagnement pour sortir du surendettement.

Convaincu que ce ne sont pas les accidents de la vie mais le recours non maîtrisé au crédit qui mène les classes moyennes, agents et cadres de la fonction publiques et retraités au surendettement, Crésus a concrétisé un projet de plate-forme nationale d’accompagnement préventif.

Dès les premiers signes de fragilité de leurs clients, les banques partenaires - Banque postale financement, Franfinance et CGI (Société générale), Laser Cofinoga - acceptent que la structure d’intermédiation financière se charge en toute indépendance de contacter ces clients pour analyser leur budget, les accompagner et intercéder pour le rééchelonnement des crédits.

Crésus peut se prévaloir d’un taux de réussite de 70 % des 300 dossiers traités de septembre 2010 à mars 2011.

Pour l’international, l’association Pesinet (www.pesinet.org) et le ministère de la santé du Mali ainsi que son Agence nationale de la télésanté et d’informatique médicale, service de proximité pour réduire la mortalité infantile.

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Pesinet, dirigée par Anne Roos-Weil (photo ci-contre), a lancé au Mali, en 2010, un service de prévention, de détection et de traitement précoce des pathologies infantiles, en association avec le ministère de la santé et un centre de santé communautaire de Bamako, qui a déjà bénéficié à plus de 1000 enfants.

Dans ce pays, près d’un enfant sur cinq n’atteint pas l’âge de 5 ans, alors que près des deux tiers des causes de décès sont liées aux complications de maladies bénignes comme la diarrhée, le paludisme ou la pneumonie, souvent détectées trop tard. De plus, l’accès aux soins de proximité est payant, comme les médicaments.

Les familles adhérentes à Pesinet sont visitées une fois par semaine par des agents de santé - deux fois pour les nourrissons de moins de 1 an -, qui collectent les données-clés (poids, toux, selles, fièvre) et les transmettent par un téléphone mobile.

Les enfants malades ont accès gratuitement à la consultation médicale et à des médicaments à moitié prix. Le ministère et le centre mettent à disposition des moyens humains et des locaux.

L’abonnement (moins d’un euro par mois) permet de payer les salaires des agents de santé. Pesinet fournit sur son budget - alimenté par des dons publics et privés - les moyens et les développements techniques ainsi que l’encadrement et l’évaluation.

Ci-dessous, les nominés et l’équipe gagnante de Crésus, pour le prix Convergences 2015 France. On reconnaît plus particulièrement sur la photo, à l’extrême gauche, Seybah Dagoma, et en partant de la gauche, en 3e position, Antoine Reverchon, puis Pierre Schapira. 4e en partant de la droite, Jean-Louis Kiehl (Crésus).

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02 mai 2011

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Pour la troisième année consécutive, Le Monde est partenaire du Forum Convergences 2015 , à la mairie de Paris, où près de quarante débats, ateliers et table-ronde se tiendront à partir de demain, mardi 3 mai, jusqu’au jeudi 5 mai.

L’édition du mardi 3 mai du « Monde Economie » est donc intégralement consacrée à ces thèmes.

Le Forum Convergences 2015, dont c’est la quatrième édition, a pour objectif de faire un point sur « les enjeux auxquels sont exposés les entreprises et leurs salariés, rappellent Anne Rodier et Adrien de Tricornot dans ce numéro spécial du « Monde Economie ». Peuvent-ils faire alliance avec le secteur solidaire et social, voire public, ou bien leurs logiques sont-elles inconciliables ? »

Le forum réunit différents acteurs (associations, agences de développement, entreprises sociales, coopératives, mutuelles, fondations, PME, grandes entreprises…) afin de débattre des moyens pour lutter contre la pauvreté en France et dans le monde. Il permet de confronter leurs initiatives et leur spécificités (microfinance, entrepreneuriat social, économie solidaire, commerce équitable, coopération internationale, développement durable…) leur permettant « d’œuvrer ensemble à la réduction de la pauvreté dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement ».

Malgré des améliorations - « le nombre d’individus qui disposent de moins de 1,25 dollar [0,80  euro] par jour est passé entre 1990 à 2005 de 1,8 à 1,4 milliard », rappelle M. Yunus - la crise de 2008 a entraîné un ralentissement des progrès.

Les initiatives se multiplient, l’entrepreneuriat social s’élargissant au secteur privé traditionnel, Claude Alphandéry, président du « Labo d’économie sociale et solidaire » constatant une « démocratisation de l’économie », certains de ses acteurs connaissant des succès de grande ampleur en termes de bénéfices et de taux de réussite d’insertion. « Le concept de finalité sociale de l’entreprise cherche à progresser au cœur de l’économie de marché, pour bénéficier d’un effet de levier et pour la transformer », comme en témoignent le social business interprété par Danone, Essilor ou Veolia.

« L’économie sociale et solidaire, rapportent enfin Anne Rodier et Adrien de Tricornot, s’est aussi dotée en 2010 de moyens supplémentaires pour améliorer sa visibilité auprès du grand public et des financeurs : la proposition d’un label pour identifier ses initiatives aux yeux du plus grand nombre ».

Enfin, à noter que des « Prix Convergences 2015 » seront remis pour la première fois, mercredi 4 mai, avec le soutien de la Mairie de Paris et de la Commission européenne, et en partenariat avec Le Monde.

L’objectif de ces prix est de récompenser des initiatives exemplaires, faisant converger les forces des secteurs privé, public et solidaire, pour faire reculer la pauvreté et atteindre ainsi les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations unies.

A lire sur ce sujet dans « Le Monde Economie » dans l’édition Abonnés du Monde.fr ou dans Le Monde daté mardi 3 mai :

- De nouvelles alliances pour réduire la pauvreté (Favoriser les entreprises socialement efficaces), par Anne Rodier et Adrien de Tricornot.

- Pourquoi devenir entrepreneur social , par Nicolas Hazard, président du Comptoir de l’innovation, directeur du groupe SOS.

- Jardin de la voie romaine, Crésus, Emmaüs Défi : trois nominés pour le prix Convergences France, par Anne Rodier.

- Des initiatives en Inde, au Ghana et au Mali, finalistes du prix Convergences International, par Adrien de Tricornot.

- Questions-réponses : à propos des prix Convergences 2015 ; formes juridiques des entreprises sociales et norme ISO 26000.

- Entretien avec François Jaquenoud, cofondateur et directeur exécutif de « 1001 fontaines pour demain » : « les plus riches ont-ils une idée de l’impact qu’ont 10000 euros bien investis ? », propos recueillis par Adrien de Tricornot.

- Entretien avec Jérôme Deconinck, directeur du fonds Terre de liens, qui a pour mission d’aider les agriculteurs à s’installer grâce à un réseau d’épargne citoyenne : « notre objectif est de préserver l’usage agricole des terres », propos recueillis par Anne Rodier.

- D’autres expériences solidaires dans le monde, par Anne Rodier.

- Pour une économie hybride , par Arnaud Mourot, directeur général d’Ashoka France, Belgique et Suisse.

- Des acteurs toujours en quête de visibilité , par Guillaume Legaut, délégué général du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (Ceges).

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- Livre: Pour une raison écologique , de Bernard Perret. Flammarion, 276 pages, 18 euros (chronique de Philippe Arnaud).

- De l’indignation à l’action concrète , par Claude Alphandéry, président du labo de l’ESS et président d’honneur de France Active.

- Les investissements restent insuffisants , par Emmanuel Gautier, responsable de la gestion solidaire chez Natixis Asset Management.

- La microfinance à l’épreuve de la performance , par Cécile Lapenu, secrétaire exécutif du réseau Cerise, chercheuse au Centre européen de recherche en microfinance (Cermi).

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28 avril 2011

Même si l’on est encore loin des niveaux d’avant-crise, les prévisions d’augmentation de rémunération pour les jeunes diplômés (moins de trois ans d’expérience) pour l’année 2011 sont en légère augmentation par rapport à 2009, selon une enquête du cabinet de conseil AON Hewitt auprès de 70 entreprises de toutes tailles et tous secteurs réalisée en mars et publiée le 27 avril.

Selon la règle de la “file d’attente” sur le marché du travail, ce sont les premiers de la file, les plus “qualifiés”, qui sont les premiers servis.

Alors que 27% des entreprises prévoyaient d’augmenter les jeunes diplômés en 2010, ce chiffre passe à 32% en 2011 ; les chiffres sont respectivement de 26% et 31% pour les diplômés d’écoles de commerce et de 27% et 29% pour les diplômés de 3ème cycle.

CHIFFRES MEDIOCRES POUR LES TITULAIRES D’UN MASTER

En revanche, ils restent médiocres pour les titulaires d’un master, d’une licence ou d’un diplôme de 1er cycle (entre 20 et 24%, contre 23% l’an dernier).

Pour mémoire, la moitié des entreprises prévoyaient en 2008 d’augmenter en 2009 les jeunes diplômés (48% pour les ingénieurs, 53% pour les managers, 48% pour les 3e cycles). Le montant moyen des augmentations, estime AON Hewitt, devrait être de 3,4%, alors que la moyenne des augmentations pour l’ensemble des salariés serait de 2,6%.

Mais ce regain d’optimisme des entreprises semble concerner les jeunes diplômés déjà en emploi plutôt que les promotions qui vont sortir en 2011.

BAISSE DES INTENTIONS DE RECRUTEMENT

En effet, la part des entreprises annonçant leur intention de recruter est plus faible que la part de celles qui déclarent avoir recruter en 2010. Cette prudence pourrait certes ne pas se vérifier si la situation économique s’améliorait franchement, mais elle montre que les entreprises ne croient pas encore à la solidité de la reprise annoncée.

Par exemple, 47% annoncent leur intention de recruter dans le domaine “finance et contrôle de gestion”, alors que 65% l’avaient fait l’an dernier.

Cette baisse des intentions de recrutement épargne cependant la fonction recherche & développement (R & D), la “stratégie-planification”, “l’administration et services généraux”, la “maintenance-sécurité-environnement” et les “télécommunications”.

Autre signe de l’incertitude des entreprises, trois sur quatre annoncent que ces recrutements de jeunes diplômés se feront le plus souvent sous la forme de contrats à durée déterminée… même si 85% affirment appliquer une politique de rémunération similaire pour les CDD et les CDI.

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27 avril 2011

L’Insee, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) confirment un léger mieux en ce qui concerne le marché de l’emploi, en France, et dans la zone OCDE. Mais avec des disparités. « Trois groupes de pays de dessinent », selon Peter Jarett, de l’OCDE, interrogé par Anne Rodier. L’Allemagne, avec un taux de chômage réduit à 6,3% bénéficie de la demande des pays émergents et l’Irlande et l’Espagne, dont les taux de chômage sont élevés, encadrent des pays intermédiaires, comme la France, la Finlande ou l’Autriche.Le facteur déterminant pour l’emploi « est avant tout la croissance du PIB »… qui reste insuffisante pour la France.

Disparités, aussi, en ce qui concerne les activités bénéficiaires : « les créations d’emplois sont attendues principalement dans le secteur tertiaire marchand mais aussi dans la construction ».

Cet optimiste s’inscrit-il dans la durée ?, s’interroge Anne Rodier. L’enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre en France - qui offre un « diagnostique des intentions des employeurs » - en 2011 prévoit 1,5 million d’embauches, dont près de 40% sous statut précaire. Ainsi, « la fragilité de la reprise pourrait annoncer une croissance pauvre en emplois » : « productivité d’avant crise, mais sans créer de nouveaux emplois », déclare Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Un pessimisme qui intègre « l’arrivée de 140000 actifs supplémentaires dans l’année - liée à l’effet cumulé de la suppression des départs anticipés des seniors, de l’extinction des dispositifs d’accompagnement des licenciés économiques et de l’entrée en vigueur de la réforme des retraites - [qui] pourrait se traduire par une hausse du chômage ».

A lire sur ce sujet dans « Le Monde Economie » dans l’édition Abonnés du Monde.fr ou dans “Le Monde” daté jeudi 28 avril :

- Chômage : un recul en trompe-l’œil (le marché du travail peine à sortir de la crise), par Anne Rodier.

- Le redémarrage de l’intérim n’annonce pas forcément un retour des embauches pérennes, par Bertrand Bissuel.

- En Ardèche, des hôteliers de plein air misent sur la formation des saisonniers, par Carole Dumas-Pitavy.

- Entretien avec Annie Jeanne, présidente de l’Association nationale des directeurs de missions locales : « l’accord sur l’emploi des jeunes montre l’engagement des partenaires sociaux », propos recueillis par Francine Aizicovici.

- Questions-réponses : les mesures pour améliorer les taux d’emploi.

« Le Monde Economie » propose ses rendez-vous traditionnels :

- Dette : qui paiera , par Pierre-Cyrille Hautcoeur.

- La chronique de Martin Wolf : « L’illusion de la reprise » .

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- Livre : Entrepreneuriat social. Innover au service de l’intérêt général , par Amandine Barthélémy et Romain Slitine. Vuibert, 224 pages, 19 euros (chronique de Annie Kahn).

- Les acteurs de l’économie : Les chênes français, le « trésor » de Colbert , par Jacques-Marie Vaslin.

- Chronique de la semaine : L’argent des plus riches ira… aux plus riches , par Thibault Gajdos.

- Management : Quand le PDG en appelle aux projets des salariés , par Armand Hatchuel.

Stratégie :

- Entretien avec Frank Zorn, PDG de Groupon France, qui a importé le concept des achats groupés des Etats-Unis : « Achats groupés sur le Web, le business le plus cloné du monde», propos recueillis par Pauline Turuban.

- L’aubaine du « shopping social », par Pauline Turuban.

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26 avril 2011

Le Monde est partenaire du Forum Convergences 2015 à la Mairie de Paris où près de quarante débats, ateliers et table-ronde se tiendront les mardi 3, mercredi 4 et jeudi 5 mai 2011.

Le deuxième Baromètre annuel de la microfinance et le premier Baromètre de l’entrepreneuriat social, mesurant l’ampleur de ces deux phénomènes, seront publiés à cette occasion.

Le Forum Convergences 2015 a pour objectif de mettre en synergie diverses initiatives (microfinance, entrepreneuriat social, économie solidaire, commerce équitable, coopération internationale, développement durable…) et différents acteurs (associations, agences de développement, entreprises sociales, coopératives, mutuelles, fondations, PME, grandes entreprises…), afin de lutter contre la pauvreté en France et dans le monde et dans le but atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

L’évènement, où plus de 2 000 personnes sont attendues, est ouvert à tous, à condition de s’inscrire à l’avance sur le site www.convergences2015.org où figure l’intégralité du programme.

L’édition du mardi 3 mai du “Monde Economie” sera intégralement consacrée à ces thèmes.

Le partenariat du “Monde Economie” se traduit particulièrement par une journée du jeudi 5 mai marquée par la tenue des trois « Grands Débats du Monde », dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville (en français, traduction simultanée en anglais) :

- 9 h 00 - 10 h 30 : « Etre responsable pour l’avenir. Repenser le capitalisme », animé par Erik Izraelewicz, directeur du Monde. Avec : Antoine Frérot, directeur général de Veolia Environnement; Michel Pébereau, président de BNP Paribas; Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations et Francisco Whitaker, co-fondateur du Forum Social Mondial.

- 10 h 45 - 12 h 15 : « L’économie sociale est-elle au coeur ou en marge de l’économie de marché ? », animé par Antoine Reverchon, Responsable du “Monde Economie”. Avec : Gérard Andreck, président de la MACIF; Susan George, présidente d’honneur d’ATTAC; Martin Hirsch, président de l’Agence du Service Civique; Cécile Renouard, chercheuse, ESSEC-IRENE.

- 15 h 00 - 16 h 30 : « Où commence la fin de la pauvreté ? », animé par Serge Marti, vice-président de l’Association des journalistes économiques et financiers (AJEF), ancien responsable du “Monde Economie”. Avec : Hernando de Soto, président d’ILD, et Jeffrey Sachs, directeur de l’Earth Institute (à confirmer).

Enfin, à 17 h 45, se tiendra la séance de clôture du Forum Convergences 2015. Avec :
Jean-Marc Borello, délégué général du Groupe SOS; Olivier Guersent, directeur de cabinet du Commissaire désigné au marché intérieur et aux services financiers, Commission Européenne;
Jean-Luc Perron, délégué général de la Grameen-Crédit Agricole; Frédéric Roussel, co-fondateur d’ACTED; François de Witt, président, Finansol; Bertrand Delanoë, maire de la ville de Paris (à confirmer) et Claude Alphandéry, fondateur et président d’honneur de France Active et président du Laboratoire de l’économie sociale et solidaire.

Sur la base des résultats de ces trois jours de réunion, un consensus de Paris, en deux ou trois recommandations-clé, sera communiqué pour être porté au G20.

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