Archives de juin, 2010

30 juin 2010

L’accès à un premier emploi pour les ingénieurs est de plus en plus difficile dans un contexte de forte chute des recrutements en 2009, même si le taux de demandeurs d’emploi reste bas à 5,4%, selon une étude de l’association Ingénieurs et scientifiques de France publiée fin juin.

Selon les données recueillies par internet auprès de quelque 44.500 ingénieurs, 18% des jeunes ayant commencé à chercher un emploi en 209 étaient toujours en recherche en mars/avril 2010. Ils étaient 10% l’an dernier et 4% il y a deux ans dans cette situation.

De la même façon, depuis 2006, plus de la moitié des étudiants ingénieurs trouvaient un premier emploi avant la remise de leur diplôme (encore 56% en 2009) mais ils ne sont que 43% cette année.

Cette plus grande difficulté à entrer dans la vie active s’explique par une forte chute des recrutements (moins 32% entre 2008 et 2009): 48.400 recrutements ont eu lieu en 2009 contre 71.700 l’année précédente.

Les secteurs de l’informatique, des services d’information, des matériels de transport et de l’aérospatial sont beaucoup plus touchés par la baisse des recrutements (-63%). La construction et l’énergie résistent mieux (-18%).

Cette évolution se reflète mécaniquement sur le taux de demandeurs d’emploi qui est passé 3,4% en 2009 à 5,4% cette année.

Ce taux est le plus élevé chez les jeunes (+9,7%) et chez les 55-59 ans (6,6%), les 30-39 étant les moins touchés avec un taux de 2,8%. Une évolution favorable a en revanche été enregistrée en 2009 pour le salaire médian avec 52.780 euros (salaire brut incluant les primes), soit une remontée contre 52.000 en 2008, qui avait marqué une baisse par rapport à 2007 (52.500).

Concernant les disparités hommes-femmes, l’écart de salaires se réduit de manière notable chez les débutants: de 2007 à 2009, il est passé de 7,5% à 2,6%. Il atteint plus de 20% chez les plus de 50 ans. Environ 17% des ingénieurs sont des femmes, mais elles sont 26% parmi les moins de 30 ans et seulement 3% chez les plus de 60 ans.

A noter également une proportion de plus en plus importante d’ingénieurs issus de l’apprentissage: 1,7% en 2008 mais 5,5% en 2009. Selon Ingénieurs et scientifiques de France, les ingénieurs seraient environ 700.000 en France, dont 44% en région parisienne.

L’actionnariat salarié d’abord pour renforcer le lien avec l’entreprise

Selon une étude du cabinet Hewitt, spécialisé dans le conseil en ressources humaines, l’actionnariat salarié est très largement utilisé pour renforcer le lien avec l’entreprise, bien plus que pour accroître la motivation des collaborateurs ou comme un élément de rémunération.

D’après les résultats de cette enquête (réalisée de février à avril 2010 via des questionnaires en ligne et des entretiens téléphoniques), basée sur une soixantaine des 200 plus grandes sociétés françaises, 91% d’entre elles l’utilisent pour “renforcer le sentiment d’appartenance des salariés à l’entreprise”. Cet objectif arrive largement devant “accroître la motivation et l’engagement des salariés” (63%) ou “donner un avantage financier supplémentaire en complément de rémunération” (59%).

La protection du capital est visée par seulement 15% des entreprises pratiquant l’actionnariat salarié, alors que la loi de décembre 2008, qui a favorisé ce type d’actionnariat via des incitations fiscales, avait notamment pour but de mieux protéger les sociétés françaises d’éventuelles OPA.

Le cabinet Hewitt note aussi un développement des actions gratuites : 26% des entreprises sondées en proposent contre 14% en 2009.

Pour autant, les fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) restent le moyen le plus fréquent pour offrir des actions à ses salariés (92% des sociétés sondées).
Les FCPE peuvent être alimentés via l’intéressement ou la participation, des versements volontaires ou des sommes issues de compte épargne temps. Ils peuvent être également abondés par l’entreprise (52% des cas).

Les plans de stock-options pour les salariés restent rares.

Selon l’Association française de la gestion financière, en 2007, il y avait environ 2 millions d’actionnaires salariés.

http://www.hewittassociates.com/

Peugeot et les jeunes

PSA Peugeot Citroën a annoncé le 25 juin qu’il va renforcer sa politique d’emploi des jeunes en 2010-2011 et procéder à des recrutements en France, tout en maintenant son objectif de gains de productivité de 20% dans les usines d’ici 2012.

D’ici à l’été 2011, le constructeur souhaite accueillir 2.000 apprentis, 600 jeunes en contrats de professionnalisation, 2.500 stagiaires et environ 200 volontaires internationaux en entreprise, soit un total de 6.400.

A noter en outre qu’après avoir mis en place un important plan de départs volontaires entre janvier 2009 et mars 2010, qui a finalement touché 5.700 personnes, le constructeur va procéder à 1.100 recrutements.

28 juin 2010

Il était, bien sûr, inéluctable que la question soit posée: quelle est la responsabilité de la formation des managers et dirigeants d’entreprise dans les pratiques et les comportements qu’ils ont mis en oeuvre et qui ont mené à la crise financière et économique que nous sommes en train de vivre ?

L’aveuglement des professionnels de la finance face aux conséquences macro-économiques de leur course aux bénéfices immédiats, l’arrogance des dirigeants face aux critiques publiques sur leurs modes de rémunération, la mauvaise gestion des catastrophes écologiques et accidents industriels… Tout ceci aurait-il pu être évité si l’enseignement de la gestion et de la finance dans les “business schools” avait été différent ? Et si oui, comment modifier ces enseignements pour qu’ils concourrent à l’établissement d’un mode de développement “durable” des entreprises et à la diffusion de pratiques “socialement responsables” en leur sein ?

Ce sont ces questions auxquelles tente de répondre un volumineux rapport publié le 22 juin par l’Institut de l’entreprise, le Cercle de l’Entreprise et du Management et la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion d’entreprise (Fnege), sous le titre “Repenser la formation des managers” (www.institut-entreprise.fr), et sous la direction de Michel Bon, président de la Fnege, Bertrand Collomb, président d’honneur de Lafarge, et Jean-Pierre Helfer, directeur d’Audencia Nantes School of Management.

Partant du constat d’une mutation de la fonction du manager dans l’entreprise, qui le situe au carrefour de la complexité de l’environnement et des contraintes pesant sur l’activité économique, et de la complexité des organisations et des comportements humains, le rapport conclut que la formation du manager ne peut être l’addition d’apprentissages de “techniques” juxtaposées: elle exige compréhension du rôle et de la responsabilité de l’entreprise dans son environnement naturel et social, et compréhension du fonctionnement des collectivités humaines.

Les seules disciplines aptes à faire embrasser aux futurs dirigeants ces dimensions sont les disciplines de culture générale.

Le rapport préconise donc le retour pur et simple des ”humanités” dans les écoles de gestion, auxquelles s’ajouterait des compétences spécifiques en communication.

Il prône en outre l’introduction d’un enseignement d’”éthique” ouvrant le champ de la réflexion sur la responsabilité individuelle au sein de la complexité des organisations et de leurs contraintes: esprit critique et capacité de désobéissance sont indispensables pour permettre aux managers d’affronter les situations offertes par la réalité de l’entreprise contemporaine.

A cet effet, la formation par la recherche est, selon le rapport, la méthodologie d’apprentissage la plus appropriée.

Dans ces conditions, le lecteur de ce rapport peut se demander ce qui différencierait alors, sur le plan des contenus et des objectifs pédagogiques, les “grandes écoles” de gestion… des universités.

La crise a décidément rebattu toutes les cartes, ouvrant (peut-être) la voie à l’abolition de cette étrange exception française qu’est la dualité de l’enseignement supérieur, séparé entre universités et “grandes écoles”.

Mais ce n’est évidemment pas là le propos de ce rapport, même s’il en est la conclusion logique !

Parité : l’Ecole centrale s’intéresse aux filles

 

L’Ecole centrale de Paris vient d’apporter sa pierre à la cause de la parité dans le métier largement masculin d’ingénieur.

La prestigieuse école vient d’ouvrir un site, www.mademoisellefaitcentrale.com, dont l’objectif est d’attirer les lycéennes et élèves (féminines) des classes prépas vers les métiers d’ingénieur en général, et vers l’Ecole centrale en particulier.

Témoignages d’élèves, documents sur la féminisation (lente !) de la profession, et états d’âme d’un(e) candidat(e), puis intégré(e) contés à travers un personnage de fiction, Miss C (pour centralienne) voisinent sur le site, joliment agrémenté de dessins et illustrations de style BD pour adolescentes.

Ce qui ne manque pas de faire poser à l’internaute la question suivante: est-ce que, dans un site web pour “les garçons”, ce genre “entre copines” un peu fashion aurait été adopté ? 

25 juin 2010

Aucun progrès n’a été fait en faveur des droits syndicaux dans le monde et la crise économique est maintenant érigée en prétexte pour supprimer des droits déjà acquis.

Le Rapport annuel des violations des droits syndicaux de la CSI (http://survey.ituc-csi.org) note une hausse spectaculaire du nombre de syndicalistes assassinés en 2009: leur nombre s’est élevé à 101, soit une augmentation de 30 % par rapport aux années précédentes. Le rapport, rendu public le 9 juin, révèle également une augmentation des pressions sur les droits fondamentaux des travailleurs parallèlement à l’aggravation des effets de la crise économique mondiale sur l’emploi.

MOYEN-ORIENT

Le Moyen-Orient continue de figurer parmi les régions du monde où les droits syndicaux sont les moins protégés. La main-d’œuvre migrante, fréquemment acculée à des conditions de travail inhumaines et spoliée de ses droits les plus fondamentaux, connaît une situation particulièrement précaire.

Le rapport de la CSI explique que les migrants constituent la majorité de la population active dans de nombreux pays de la région et particulièrement à Oman et aux Emirats arabes unis, au Koweït, en Jordanie ou en Arabie saoudite. Si des améliorations ont été constatées quant au statut juridique des travailleurs migrants,

c’est évidemment au niveau des droits syndicaux que le bât blesse. Engagés dans la plupart des cas sans permis valables, leurs conditions de vie et de travail sont particulièrement pénibles, leurs rémunérations insuffisantes et leurs passeports confisqués alors qu’ils représentent un pilier essentiel des économies de la région.
D’une manière générale, d’importants obstacles continuent d’entraver le libre exercice du droit de liberté d’association dans les pays du Moyen-Orient.

Un monopole syndical, c’est-à-dire un système reconnaissant un seul syndicat officiel au niveau du pays est en place à Bahreïn, en Jordanie, au Koweït, à Oman, à Qatar, en Syrie et au Yémen.

En Iran, les travailleurs peuvent uniquement élire des Conseils du travail islamique ou des associations islamiques, cependant que dans les Émirats arabes unis, la législation permet uniquement aux travailleurs de s’organiser en associations. Près de 200 arrestations et des attaques violentes menées par des policiers et des agents en civil des services de renseignements ont été recensées, ainsi que des charges à la matraque et au gaz lacrymogène

Même lorsque la législation protège certains droits syndicaux, elle impose souvent des restrictions comme en Irak ou au Koweït. Les droits fondamentaux demeurent restreints pour de nombreuses catégories de travailleurs, notamment les employés de la fonction publique dans plusieurs pays : en Iran, aux Émirats arabes unis, au Koweït et au Qatar, le droit de grève n’est pas reconnu. Dans de nombreux pays, les grèves sont également sévèrement restreintes ou directement interdites comme en Arabie saoudite.

AFRIQUE

De même en Afrique, près de 700 travailleurs ont été arrêtés durant l’année pour avoir pris part à des activités syndicales légales ou interdites de façon abusive. Les secteurs de l’éducation, de la santé et des activités maritimes ou portuaires ont souvent été paralysés en raison d’un manque flagrant de dialogue social, le mépris des employeurs et des autorités pour les revendications des travailleurs s’y traduisant par une répression flagrante des activités des syndicats.

Au Nigeria, des infirmières ont été grièvement blessées pendant une manifestation pacifique. Des hommes de main agissant selon toute vraisemblance pour la direction locale de la santé ont agressé les travailleuses à coup de fouet et de bâtons, des médecins en grève ont également été attaqués

Au Swaziland, toute action collective légale est pratiquement impossible à mener. Jan Sithole, la grande figure du syndicalisme dans cette monarchie absolue fait toujours l’objet de harcèlement et de menaces de mort.

D’une façon globale, les progrès ont été très rares. Les nouvelles législations du travail en République centrafricaine et au Rwanda sont encore fort insatisfaisantes et l’ingérence des autorités ne connaît pas de limites.

AMERIQUES

La situation des syndicalistes ne s’améliore pas sur le continent américain, sans aucun doute en raison de l’impunité dont jouissent les responsables des violations des droits syndicaux. C’est sans surprise que ce continent reste le plus meurtrier pour les syndicalistes, notamment en Colombie, où 48 d’entres eux ont perdu la vie.

La Colombie a, une fois encore, été le pays où, plus qu’ailleurs, se battre pour les droits fondamentaux de la main-d’œuvre conduit à la mort en dépit de la campagne de relations publiques du gouvernement colombien pour convaincre du contraire

La crise économique et financière mondiale a eu de profondes répercussions sur l’économie réelle de l’Amérique latine, bien qu’elle ait fait preuve d’une plus grande résistance face à la tourmente financière que d’autres régions du monde. Le rapport annuel de la CSI explique que plusieurs gouvernements, dont le Costa Rica, ont utilisé la crise comme prétexte pour affaiblir davantage les droits syndicaux, notamment en adoptant des mesures de flexibilité de l’emploi.

Le rapport de la CSI pointe quelques notes positives : au Salvador, où les décisions du nouveau gouvernement ont facilité la syndicalisation, notamment dans le secteur public et en Bolivie, où la Constitution de 2009 a introduit des améliorations en matière de droits syndicaux, bien que certaines restrictions demeurent ; et en Argentine, où la Cour suprême a étendu aux représentants de tous les syndicats enregistrés la protection qui auparavant n’était accordée qu’aux dirigeants des syndicats dotés du statut officiel.

ASIE ET PACIFIQUE

« 10 morts et 300 blessés ». Il ne s’agit pas du bilan d’une catastrophe naturelle, mais de la répression dont ont été victimes, en Asie-Pacifique, les travailleurs qui ont voulu exercer leurs droits syndicaux en 2009.

Le dernier rapport annuel de la CSI sur les violations des droits syndicaux répertorie aussi les cas d’au moins 2000 travailleurs licenciés pour avoir tenté de défendre leurs droits. Le rapport est sans appel pour le continent : au cours de l’année 2009, il n’y a pratiquement pas eu le moindre progrès en matière de respect des droits syndicaux.

Les Philippines sont à nouveau l’un des pays les plus dangereux d’Asie pour les syndicalistes, malgré l’envoi d’une mission de haut niveau de l’OIT chargée d’enquêter sur des allégations de meurtres et d’enlèvements de syndicalistes. Trois responsables syndicaux ont été assassinés en 2009 et un autre est mort après avoir subi un interrogatoire des forces de sécurité.

Le rapport de la CSI dénonce la culture de l’impunité à laquelle sont confrontés les syndicalistes philippins, une impunité liée à l’absence de volonté politique de l’administration Arroyo de garantir le respect de l’autorité de la loi pour les travailleuses et les travailleurs. L’une des tactiques antisyndicales les plus courantes employées par les employeurs et le gouvernement philippins est d’accuser les dirigeants et membres de syndicats de terrorisme.

EUROPE

La discrimination antisyndicale et la répression des syndicats connaissent une hausse significative en Europe.

L’Europe, présentée encore il y a peu comme le modèle à suivre au niveau mondial en matière sociale, subit de plein fouet les effets de la crise économique et financière mondiale. Des milliers de travailleurs dans toute l’Europe ont été licenciés et des protestations massives ont éclaté dans plusieurs pays suite à l’incapacité des autorités à faire face à la crise. Les travailleurs ont payé sans conteste un lourd tribut face à la crise.

Malgré une croyance tout à fait erronée, les fonctionnaires ne sont pas du tout à l’abri de pratiques antisyndicales. En Estonie, en Grèce, en Allemagne, en Turquie ou en Ukraine, la loi leur interdit tout simplement de prendre part à des actions collectives ou leur impose des restrictions excessives. Quant à la négociation collective, ce droit est catégoriquement interdit pour les fonctionnaires en Bulgarie et en Allemagne.

Anne Grandazzi

Le détail: http://survey.ituc-csi.org

24 juin 2010

 

En s’inspirant des essais de nombreux théoriciens comme Robert Owen ou Mary Parker Follet, les trois auteurs de cet ouvrage, Dominique Steiler, John Sadowsky et Loïc Roche, spécialistes de l’entreprise, s’efforcent de montrer comment une entreprise peut agir pour le bien-être de ses salariés et ce qu’elle y gagne.

De même que St-Just proclamait à la chambre, en 1794, que le bonheur était une idée neuve en Europe, les auteurs démontrent que le bonheur - pas uniquement d’un point de vue matériel - est une idée neuve au sein de l’entreprise.

Cependant, à la fois le titre et le sujet font question : en effet, dans un climat de qui incite de plus en plus à la compétition, considérer l’entreprise comme un lieu d’épanouissement ne relève-t-il pas de l’utopie ? Pourquoi les salariés se suicident-ils ? Telle est la question ô combien actuelle à laquelle les auteurs tentent de répondre dans la première partie.

Tout d’abord, le stress explique le suicide mais il n’est pas seul coupable et des milliers de raisons peuvent expliquer le passage à l’acte.

Dominique Steiler, John Sadowsky et Loïc Roche reprennent l’idée paradoxale de Schopenhauer qui consiste à dire que « celui qui se donne la mort voudrait vivre ». Peut-on dire alors que les employés qui se suicident passent à l’acte car ils se sentent inutiles? Par la volonté d’imiter ceux qui les entourent, les employés sont devenus des robots. Le silence a laissé place à l’intelligence et le suicide est alors érigé en solution. Solution qui est aussi une action car c’est un geste qui leur permet d’agir sur leur destin.

Accusé majeur : c’est le manque de pédagogie qui serait à l’origine des problèmes liés au suicide que rencontre l’entreprise. Là est la solution : considérer les employés non pas comme de simple numéros mais comme des êtres humains.

A cet effet, cet essai propose des solutions concrètes - actions préventives et globales - contre le stress, comme la mise en place de «responsables de proximité», cadres à l’écoute des salariés. Certaines entreprises ont compris les avantages qu’elles peuvent retirer à s’occuper de leurs salariés : « au lieu de voir les personnes comme la cause et la limite de performance, ces entreprises les envisagent comme l’une des composantes majeures des améliorations possibles. »

Sur le plan individuel, l’acquisition de nouvelles compétences est gage d’épanouissement au travail.

Autre méthode préconisée par l’ouvrage : le « slow management », pour « construire, reconstruire, ou remettre de l’humain dans l’entreprise » et permettre, aux leaders, cadres, dirigeants, en période de crise, de souder leurs effectifs.
A faire, par exemple, pour un dirigeant en période de crise, à l’image de Bill Marriott - homme d’affaire américain spécialisé dans l’hébergement et les services - : se montrer visible tel Dieu guidant son troupeau.

Le dirigeant doit incarner les perspectives de la société : « rêver ensemble implique de créer un devenir, un rêve et un sens partagé, avec les hommes et les femmes qui devront suivre les dirigeants. » L’entreprise devient alors un théâtre où le travail est synonyme d’une pièce à jouer (malheureusement, on n’est pas au spectacle mais c’est la vraie vie ! Curieuse comparaison des auteurs, qui feraient bien de faire un tour au fond de la mine !) : « c’est dans une pièce formidable que les individus trouvent un sens à leur travail quotidien et l’inspiration pour se surpasser dans des moments difficiles. »

Cependant, quoi que l’entreprise fasse, l’employé n’est-il pas condamné à « l’éternel retour du même » à l’image de Sisyphe ? « Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne d’où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir » (Camus, Le Mythe de Sisyphe, 1942).

Par conséquent, à la lecture de ce livre aux accents souvent lyriques, on en apprend plus sur le suicide que sur la manière de bien gérer une entreprise qui pourrait se résumer à un utopique « aimez-vous les uns les autres » !…
 

Anne Grandazzi

Eloge du bien-être au travail, par Dominique Steiler, John Sadowsky, Loïc Roche. Presse Universitaire de Grenoble, 2010, 104 pages, 9 euros.

La communauté universitaire opposée au décret sur les stages hors-cursus

La quasi-totalité de la communauté universitaire a émis un avis défavorable, le 21 juin, au projet de décret relatif à l’interdiction des stages hors-cursus universitaire, lors d’un vote consultatif.

Le texte proposé par le ministère de l’Enseignement supérieur, qui tente de mieux encadrer les offres de stages, a été rejeté lors de la tenue d’un Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) par douze voix parmi les présents, seuls deux organisations votant “pour”, selon les organisations étudiantes Unef et Fage (le Cneser est l’instance représentative et consultative de la communauté universitaire. Son avis n’est que consultatif).

Le décret, qui doit s’appliquer au 1er septembre, stipule que les stages doivent être intégrés au “cursus pédagogique” des établissements d’enseignement supérieure et que “leur finalité et leurs modalités” sont définies dans l’organisation de la formation”.

Mais le texte prévoit trois exceptions à la règle d’interdiction, qui suscitent la critique des syndicats et du collectif Génération précaire.

Ces trois exceptions sont les “formations permettant une réorientation”, “les formations complémentaires destinées à favoriser les projets d’insertion professionnelle et validées en tant que telles par le responsable de formation où est inscrit l’étudiant” et les “périodes pendant lesquelles l’étudiant suspend temporairement sa présence dans l’établissement pour exercer d’autres activités”.

“Les exceptions sont encore trop larges pour rendre effectives l’interdiction des stages hors-cursus“, écrit l’Unef dans un communiqué, demandant au gouvernement de “revoir sa copie”. “En l’état, un décret qui autorise les stages d’un an et les stages dans les formations non qualifiantes est bien un décret passoire”, a estimé le collectif Génération précaire, dans un communiqué distinct.

En Cneser, l’Unef a proposé un amendement supprimant les trois exceptions, qui a été adopté par 12 voix pour et deux abstentions, selon l’Unef et la Fage.

“Le décret va dans le sens d’une moralisation des stages“, a déclaré le ministère de l’Enseignement supérieur. Selon lui, “des éléments pourront encore être précisés lors du passage (…) du texte en Conseil supérieur de la fonction publique”, et des “garanties seront apportées par une circulaire d’application”.

23 juin 2010

La médiatrice de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, Monique Sassier, a recommandé mardi 22 juin d’améliorer le dispositif des bourses étudiantes, notamment en prenant en compte pour leur attribution les revenus de l’année précédente, et non avec deux ans d’écart. Ainsi, selon le rapport annuel 2009, intitulé “Humaniser les approches”, présenté à la presse, “le médiateur recommande une prise en compte systématique des revenus de l’année civile précédente pour l’attribution des bourses”.

Actuellement, le calcul du droit aux bourses se fonde en effet sur les revenus perçus deux années auparavant. Ainsi, a pris comme exemple Mme Sassier, les bourses qui seront versées “en juin 2011″, dépendant de l’année universitaire 2010/2011, ont été calculées sur la base des revenus de 2008.

Or, certaines évolutions de revenus, si elles sont liées à la maladie, au chômage, à un décès ou à des recompositions familiales, peuvent être brutales.

22 juin 2010

Les 2e Rencontres Annuelles de la Chaire Management & Diversité, organisées par l’Université Paris-Dauphine, se déroulent le jeudi 1er juillet à partir de 13 heures 30, à Paris, à l’Université Paris-Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, Paris 16e. Salle Raymond Aron.

PROGRAMME DES 2e RENCONTRES ANNUELLES
DE LA CHAIRE MANAGEMENT & DIVERSITÉ

13 heures 30-14 heures : Accueil.

14 heures-14 heures 15 : Ouverture par Stéphanie Dameron et Jean-François Chanlat, directeurs scientifiques de la chaire.

14 heures 15 - 15 heures 45 : Présentation et discussion des travaux de thèse de la chaire Management & Diversité.

• Le contrôle dans les équipes multiculturelles virtuelles, par Mathieu Chauvet.

• Management des connaissances dans un contexte intergénérationnel, par Sakura Shimada.

• Impact sur la performance d’une politique de diversification des cadres, par Maria Giuseppina Bruna.

• Institutionnalisation du management de la diversité, par Aurore Haas.

16 heures 15 - 18 heures : Table ronde réunissant les partenaires fondateurs (réactions et discussion sur deux notes de réflexion de la Chaire).

• Définition et origine de la notion de diversité.

• Diversité et performance : synthèse des travaux académiques. Discutants : Christine Bargain (Directrice du projet diversité et handicap, La Poste), Patrick Bonnet (Directeur du Développement Social et Solidarités de GDF-Suez), Claude Fiot (Directeur des ressources humaines, groupe MACIF), Cécile Guillois-Bouillet (directrice du développement RH et de la formation, SFR), Jacques Massot (Directeur des ressources humaines, EADS France), Chenva Tieu (Administrateur, Club XXIe siècle).

18 heures : Remise du “Trophée de la Diversité” récompensant un étudiant auteur du meilleur mémoire de Master de gestion sur le thème de la diversité.

18 heures 30 - 20 heures: Conférence-débat en partenariat avec l’Association française des managers de la diversité (AFMD) « Le religieux dans les organisations : une approche comparée ». Avec Mustafa Ozbilgin, professeur à la Norwich Business School, et Patrick Banon, directeur de l’Institut des sciences de la diversité. Traduction simultanée. Cette conférence sera suivie d’un cocktail dînatoire.

Lancée en janvier 2009, la chaire Management & Diversité est la première chaire de la Fondation Dauphine. Elle mène un important programme de recherche et d’enseignement, sous la direction scientifique des professeurs Jean-François Chanlat et Stéphanie Dameron grâce au financement de cinq entreprises (EADS, GDF-Suez, La Poste, la MACIF et SFR) et à la collaboration du Club XXIème siècle.

Cette chaire s’inscrit dans une démarche plus large de l’Université Paris-Dauphine et de sa Fondation, qui l’a notamment conduit à lancer un programme « Égalité des chances » à destination des lycéens issus de quartiers sensibles.

Informations: Fondation Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75116 PARIS France. Tél.: 01 44 05 43 45. Courriel: secretariat@fondation-dauphine.fr