Si les élections parlementaires avaient lieu demain, Ennahdha remporterait 34% et Nida Tounès 32,7% des sièges
Les divers instituts de sondage d’opinion produisant à un rythme régulier leur baromètre mensuel de la vie politique nationale se sont, semble-t-il, passé le mot.
Ils avancent pratiquement les mêmes résultats.
Ainsi, à chaque mois, ils sortent à des taux très proches, les mêmes chances de réussite pour chacun des acteurs du paysage politique national.
Idem pour Ennahdha et Nida Tounès qui sont toujours placés aux deux premières loges comme si les événements n’ont aucun impact sur la perception qu’ont les Tunisiens de ces deux formations politiques ou comme si la bipolarisation tant décriée et crainte s’est désormais imposée comme une fatalité face à laquelle personne ne peut plus rien faire.
Le dernier sondage La Presse-Istis (Institut de sondage et de traitement de l’information statistique), dont les données ont été collectées durant la période du 5 au 13 juin a révélé de nouvelles conclusions.
Toutefois, il propose des problématiques auxquelles les autres instituts de sondage n’ont pas habitué les intéressés.
A titre d’exemple, les Tunisiens pensent-ils que la révolution tunisienne est très positive ou très négative ? Une question générale qui ne montre pas sur quels critères les personnes interrogées vont fonder leurs réponses.
Et pourtant, le sondage révèle que 54% ont une opinion négative de la révolution alors que 46% en ont une appréciation positive.
Les bons rapports de la police avec le citoyen
D’autres questions traitent du respect des droits de l’Homme, du comportement de la police avec le citoyen et de la lutte contre la corruption.
Pour 52% des sondés, la révolution a permis l’amélioration du respect des droits de l’Homme, 63% pensent que la police a amélioré son comportement avec le citoyen, alors que 18% seulement sont d’avis que la lutte contre la corruption a gagné des points.
La révolution a-t-elle atteint certains de ses objectifs comme l’indépendance des médias et de la justice, la réduction de l’écart entre riches et pauvres ou la garantie du principe de la responsabilité politique ou l’éradication du clientélisme.
S’ils sont près de la moitié (43%) à penser que l’indépendance des médias est une réalité concrète aujourd’hui, il est effarant d’observer que seuls 18% croient à l’indépendance de la justice.
Pire encore, 5% des personnes interrogées pensent que l’écart entre riches et pauvres est réduit alors que 7% penchent vers la fin du clientélisme et 12% seulement estiment que le principe de la responsabilité politique est consacré.
Ennahdha et Béji Caïd Essebsi aux premières loges
Ennahdha et Nida Tounès auront la première place au cas où les élections parlementaires se dérouleraient demain.
Ainsi, Ennahdha remportera 34% des sièges et Nida Tounès aura 32,7% des voix. Une nouvelle donnée est à souligner: la troisième place n’est plus l’affaire du Front populaire. Ce sont les listes indépendantes (sans aucune explication si elles sont de gauche, de droite ou appartenant au centre) qui sont classées au 3e rang avec 16%.
Al Joumhouri, Attahrir, Attakatol sont logés à la même enseigne avec 1% des voix derrière le CPR avec 2,1% et le Front populaire (4e place) qui réussira tout de même à séduire 8,1% des votants.
Quant aux personnalités qui auront les faveurs des électeurs pour occuper le Palais de Carthage, l’on remarque, pour une fois, l’absence du nom de Rached Ghannouchi. Les concepteurs du sondage sont sûrs que le leader d’Ennahdha a définitivement décidé de ne pas briguer la présidence de la République.
Volets chiffres, Béji Caïd Essebsi arrive en première place avec 33,8%, devançant Hamadi Jebali avec 19,8% alors que Moncef Marzouki est classé au 5e rang avec 5,5% devant Taïeb Baccouche (4,1%) et Néjib Chebbi (3,3%).
Un nouvel arrivant parmi les présidentables. Il s’agit de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, qui occupe la dernière place avec 1,8% des intentions de vote des personnes interrogées.
Pour ce qui est du découpage régional (présence dans les régions), Ennahdha et Nida Tounès occupent les deux premières places.
Le parti de Rached Ghannouchi enregistre son meilleur score dans la région du Sud-Est avec 64,8% des intentions de vote. De son côté, Nida Tounès aura les faveurs de 42,3% dans le Centre-Est.
Sur un autre plan, l’on peut se demander si la révolution a permis aux Tunisiens d’acquérir la culture d’appartenance aux partis politiques.
Le sondage de l’Istis révèle qu’ils sont 55% à déclarer que les partis politiques existants n’expriment pas leurs opinions et 49% à dire que ces mêmes partis «ne représentent aucunement leur opinion».
1 article(s) trouvé(s)
Invitez vos amis à découvrir le site
Veuillez remplir le formulaire ci-dessous pour recommander cette page à un ami par email.