Tunisie: au théâtre, l’union sanglante des Ben Ali version MacBeth

C'est une plongée dans l'intimité d'un couple enfermé dans sa folie et une réflexion sur l'exercice du pouvoir que propose Lotfi Achour.

C’est une plongée dans l’intimité d’un couple enfermé dans sa folie et une réflexion sur l’exercice du pouvoir que propose Lotfi Achour.

Dans sa dernière pièce, le Tunisien Lotfi Achour revisite “MacBeth” de Shakespeare à travers l’histoire du couple Ben Ali. Dans “Leïla and Ben-Ali, a blood history “, le metteur en scène tunisien a nettement dessiné les traits de l’ancien président Ben Ali et de sa femme Leïla Trabelsi. Tout comme dans la tragédie élisabéthaine, les anciens dirigeants de la Tunisie sont dévorés par l’ambition. Poussé par sa femme, Macbeth assassine le roi Duncan. Sous l’emprise de Leïla, Ben Ali enterre Bourguiba. “On fait un va-et-vient dans notre spectacle entre Shakespeare et notre adaptation. Dans l’œuvre originale, au début, Macbeth est un peu hésitant à tuer le roi et prendre sa place. C’est Lady Macbeth qui le pousse à le faire. Il est pris de remords par la suite, mais petit à petit il va être de plus en plus fort et elle va s’effacer en basculant dans la folie, explique Lotfi Achour. Le dramaturge montre également en filigrane la montée de l’islamisme. Un homme barbu à l’air confiant s’avance sur le bord de la scène, tandis que les Ben Ali sont emportés dans leur chute. C’est une plongée dans l’intimité d’un duo enfermé dans sa folie et une réflexion sur l’exercice du pouvoir que nous propose Lotfi Achour.

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