Une entrée tardive dans l'Histoire :

Cependant, malgré une occupation humaine fort ancienne et malgré la fondation prestigieuse que lui attribuait la tradition rapportée par les auteurs anciens, Capsa n'a été citée par les sources historiques que relativement tard. Ce n'est qu'à la fin du IIe siècle avant J.-C. qu'elle se trouva impliquée dans des évènements qui lui valurent un intérêt fugace de la part de quelques auteurs anciens. A cette époque, aux dires de Salluste, elle était une ville "grande et forte". Ce même auteur rapporte que ses "habitants étaient exempts d'impôts, gouvernés avec douceur, et pour ce passaient pour être fort attachés à Jugurtha". Cet attachement des Capsitani à leur roi sera chèrement payé. En effet bien que "la ville ait été protégée contre les ennemis par ses remparts, son armement et ses soldats, mais surtout par les difficultés du terrain -car, sauf les environs immédiats de Capsa, tout le reste est désert, inculte, privé d'eau, infesté de serpents dont la férocité, comme chez toutes les bêtes sauvages s'accroît par le défaut de nourriture; de plus le serpent, dangereux par lui-même, n'a rien qui 1'exaspère autant que la soif-, elle sera prise et incendiée par les soldats de Marius et sa population ou passée par les armes, ou réduite en esclavage. Le général romain, nous dit Salluste, "avait le plus vif désir de s'emparer de Capsa tant à cause de son importance pour la guerre (qu'il menait contre le roi des Numides) que des difficultés de l' entreprise, et de la gloire que Metellus s'était acquise par la prise de Thala, dont la situation et la défense ne différaient guère, sauf qu' à Thala il y avait quelques sources non loin des remparts, tandis que Capsa n'avait qu'une seule fontaine d'eau vive, et encore située à l'intérieur de la place, et devait pour le reste recourir à l'eau de pluie".

Cette destruction ne fut pas toutefois fatale à toute forme de vie sur le site de Capsa. Une position aussi stratégique ne pouvait, en effet, rester trop longtemps inhabitée. Dès la fin du premier siècle avant J.-C., la cité est, de nouveau, mentionnée par les sources littéraires. Pline l'Ancien, dans son Histoire Naturelle, cite ses habitants et nous dit qu'ils "peuvent être mentionnés à juste titre comme (un) peuple". Encore cité pérégrine ( civitas Capsensium ) sous l'empereur romain Trajan (97-118 après J.-C.), elle devint municipe vers la fin du règne de cet empereur et plus tard, à une date que nous ignorons pour le moment, elle accéda au rang de colonie romaine.


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CAPSA-GAFSA Important carrefour routier à l’époque Romain
 
Etape principale sur la voie stratégique qui reliait le quartier général de l'armée romaine en Afrique, à savoir le camp de la legio III Augusta (IIIe légion Auguste) qui se trouvait à Ammaedara (Hidra, dans le centre-ouest, près de la frontière tuniso-algérienne) au port de Tacapes (aujourd'hui Gabès) dans la petite Syrte et dont l'ouverture a été l'une des causes de la guerre du chef numide Tacfarinas ( 17-24 après J.-C.) contre l'occupation romaine, Capsa était également une statio du portorium (bureau de douanes) comme nous l'apprend une inscription latine trouvée récemment en remploi dans une construction d'époque médiévale à l'intérieur de la Kasba. Cette fonction de centre régional de perception des impôts et des taxes, la cité l'a dû à son rôle d'important carrefour routier et dénote la vitalité des activités commerciales de la ville qui ont contribué dans une large mesure à sa prospérité et à son épanouissement à partir du milieu du IIe siècle après J.-C.