Marche du 1er novembre à Alger : l’incroyable force de la révolution pacifique | El Watan
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samedi, 02 novembre, 2019
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  • Encyclopédie algérienne




Marche du 1er novembre à Alger : l’incroyable force de la révolution pacifique

01 novembre 2019 à 18 h 32 min

Au moins des centaines de milliers de personnes ont manifesté aujourd’hui, 37 vendredi de la révolution pacifique, à Alger, pour exiger le départ de toutes les figures du régime et le changement radical du système politique en Algérie.

Après une nuit inoubliable marquée par des manifestations joyeuses malgré les arrestations, Alger s’est réveillé ce matin plus fort que jamais, avec les renforts de manifestants venus des quatre coins de l’Algérie. A 11h00, des milliers de personnes ont déjà entamé la manifestation hebdomadaire qui coïncide cette fois-ci avec une date très symbolique, le 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération. Mais la marche, la vraie, a commencé plus tard.

13h50 à la rue Hassiba Benbouali. Une foule immense prend le chemin de la Grande poste en scandant « Etat civil, non militaire », « El Istiklal (indépendance) » et « pas d’élection avec les gangs ». L’énorme cortège de manifestant, constitué d’hommes et de femmes de tout âge, n’a pas été interrompu pendant plus de 40 minutes. « Je me demande si Alger peut contenir tout ce beau monde », se demande, souriante, une dame voilée, emmitouflée dans un drapeau.

15h00. Un flux humain, semblable à celui de la rue Hassiba, déferle sur Place Maurice Audin. La foule géante, compacte, belle et colorée, avançait très lentement. Et pour cause, les véhicules de polices qui ont rétréci le passage. Là aussi, les slogans hostiles au pouvoir, visant plus particulièrement le chef d’état-major de l’armée, Gaid Salah et le chef de l’Etat par intérim Bensalah, sont présents en force.

Le drapeau amazigh fait son retour à Alger

Quelques dizaines de mètres plus loin, les familles des détenus d’opinion occupent le trottoir jouxtant le  portail de l’université Benyoucef Benkhedda. Les portraits du moudjahid Bouregaa, Tabbou, Boumala, Benlarbi sont partout. De nombreuses femmes, notamment les mères des détenus du drapeau amazigh, qui ont tenu à faire le déplacement à Alger, brandissent les photos de leurs fils incarcérés à la prison d’El Harrach depuis des mois. Sur les lieux, on constate notamment le retour des drapeaux amazighs brandies fièrement, en signe de défi, au milieu des youyous et des cris d’« Imazighen ».

marche du 1er novembre 2019 à Alger. Photo : Lyès H. El Watan

Sur les pancartes, les manifestants ont redoublé d’ingéniosité aujourd’hui, anniversaire de la guerre de libération algérienne. « Libérez les détenus d’opinion, injustement incarcérés »,  « Pourvoir au peuple, assemblée constituante souveraine et révocable », « les élections d’un pouvoir corrompu est un piège à cons », « Je ne vote pas, je suis un élément du hirak », peut-on lire. Ils ont écrit aussi : « juge de la République, la légitimité émane du peuple », « celui qui ne bouge pas, ne sent pas ses chaînes » et «  le peuple veut la chute du système ». D’autres manifestants ont hissé des écriteaux et des caricatures très virulents, ciblant en particulier Gaid Salah, les chaines de télévision algériennes ainsi que les magistrats.

La marche de 37 vendredi de la révolution pacifique a été marquée par la présence en force des portraits des martyrs de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Ali la pointe, l’un de ces valeureux martyrs, a été ressuscité aujourd’hui à travers les cris « Ba3ouha ya Ali, (Ali, ils ont vendu le pays), lancés par des milliers de marcheurs.


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