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Les Norias de Hama sur l'Oronte, un système traditionnel original de l'utilisation de l'eau fluviale

Authors:
  • Ifpo, dép. des études contemporaines , Beyrouth, Liban & Archéorient , Lyon, France

Abstract and Figures

Hama ou la ville de Norias est une ville ancienne, capitale d'un royaume de l'age de Bronze. Ce sont les ressources en eau qui ont décidé le choix du site particulier de Hama et ont permis son développement depuis l'époque romaine, grâce aux norias qui sont aussi vieilles que la ville elle même. Ces ouvrages hydrauliques ont permis le puisage de l'eau et son élévation par le système des roues à godet, en bois, entraînées par la seule force du courant. Cet article tente de montrer l'efficacité de ce système hydraulique traditionnel de l'utilisation de l'eau de l'Oronte pour l'agriculture, comme pour la vie domestique, en décrivant ses conceptions techniques et sa répartition géographique le long du fleuve. Nous insistons aussi sur le rôle joué par ces machines, aussi géniales qu'élégantes, dans l'aménagement rural de la région de Hama jusqu'à l'introduction des motopompes au début du 20e siècle. Depuis, beaucoup de norias ont disparues, mais certaines sont restées et font partie du patrimoine important qui témoigne de l'ingéniosité des populations locales d'autre fois, leur savoir faire séculaire ainsi que leur capacité d'adaptation aux contraintes de la nature
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LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE :
UN SYSTÈME TRADITIONNEL ORIGINAL
DE L’UTILISATION DE L’EAU FLUVIALE
Les fleuves et les rivières ont, depuis l’aube des temps, attiré
l’homme qui s’est installé sur leurs rives, créant villages et villes, dont
certains sont devenus des centres de civilisation. L’homme a été attiré
par l’eau, mais aussi par les ressources alimentaires que les cours
d’eau procurent, grâce à la richesse de la faune et de la flore que
propose leur environnement. Avec la révolution agricole, l’eau est
devenue une ressource plus importante encore, nécessaire à la produc-
tion des substances indispensables à la vie humaine, notamment dans
des milieux arides comme le Proche-Orient où l’agriculture, surtout
en été, n’est pas possible sans irrigation. Ainsi l’eau devint une
préoccupation majeure pour les groupements humains et sa mobili-
sation, un enjeu vital.
L’utilisation de l’eau fluviale
Depuis bien longtemps, l’homme cherche les moyens les plus
eicaces pour optimiser l’utilisation de l’eau, notamment celle qui est
à sa disposition directe, c’est-à-dire l’eau de surface. Il faut la puiser
dans les cours d’eau, et en quantité qui puisse répondre à la demande
croissante qui a accompagné le développement de l’agriculture, déve-
loppement qui devait à son tour répondre aux besoins d’une popula-
tion croissante. Il faut aussi la mener vers des agglomérations ou des
terres fertiles, parfois distantes des cours d’eau ou à une altitude plus
élevée que celle du cours d’eau, et enfin étendre les surfaces irriguées
sous la pression de la croissance démographique et des ambitions des
pouvoirs centraux.
Puiser, remonter et transporter ou canaliser l’eau sont les trois
facteurs qui ont généré l’invention de tous les moyens de puisement de
l’eau. Tous les systèmes hydrauliques connus aujourd’hui semblent
avoir été mis en œuvre depuis fort longtemps, en commençant par le
seau, la jarre et l’outre. Ce sont là des systèmes primitifs, peu perfor-
mants et qui ne peuvent guère avoir qu’un usage domestique. Le
puisage au plateau
1
a été quant à lui utilisé pour irriguer des surfaces
limitées, notamment en Extrême-Orient pour l’irrigation des rizières,
et en Egypte où il est mentionné dans des papyrus ptolémaïques
(A. Delpech, 1997, p. 219). On assiste par la suite à la mécanisation
primitive de l’exploitation de l’eau des cours d’eau par perche flexible,
encore utilisée dans la vallée du Nil, et qui est un des témoins de
cette recherche de l’optimisation perpétuelle de l’utilisation de l’eau
courante. On notera ici l’emploi du balancier, cette longue perche
basculant autour d’un pivot et qui porte un récipient à une de ses
extrémités, tandis que l’autre est chargée d’un contrepoids. C’est le
« cigogne » en Europe ou le chadouf en Égypte. La plus ancienne
image se trouve sur un bas-relief assyrien, représentant cet aménage-
ment sur les bords de l’Euphrate. Il est également mentionné dans une
lettre du roi Hammourabi (Babylone ; xviii
e
siècle avant J.-C.) à un de
ses gouverneurs (A. Delpech et al, 1997, p. 219).
La recherche de sources d’énergie fut aussi une préoccupation
importante pour arriver à l’invention des machines élévatoires,
notamment pour augmenter le volume d’eau puisée pour permettre
d’étendre les surfaces cultivées. A l’origine, c’est l’animal qui est
utilisé pour soutenir le travail de l’homme, dans des systèmes anciens,
utilisés parfois jusqu’à nos jours, comme les puits à poulie entraî-
nés par la traction humaine ou animale, ou la noria à manège (deux
roues : une horizontale et une autre verticale), où la première, entraî-
née par l’homme ou l’animal, fait tourner la deuxième.
Le saut déterminant dans ce domaine a été sans doute l’utilisa-
tion de l’énergie de l’eau, avec le système de la roue à godets : c’est le
principe des norias de l’Oronte, principe idéal puisque la machine
utilise l’énergie gratuite et permanente du cours d’eau.
La noria représente l’aménagement hydraulique antique le plus
développé dans l’histoire de l’exploitation de l’eau au Proche-Orient
et notamment en Syrie. C’est une invention importante, liée surtout
aux besoins d’irrigation dans les régions soumises au climat méditer-
ranéen et connaissant une longue période de sécheresse estivale, donc
pendant la saison chaude. C’est la saison où les cultures ont besoin
d’eau pour se développer et produire. Les norias ont servi aussi à
pourvoir en eau les agglomérations, surtout celles qui se trouvent à
proximité des fleuves.
1. Il s’agit d’un récipient ovale, en bois ou en métal, en forme de plateau et, de ses
deux extrémités, partent deux cordes. Deux hommes tiennent le plateau et le basculent
avec les cordes au-dessous d’un canal pour le remplir d’eau, puis ils le déversent dans
une rigole allant vers le terrain à irriguer.
M. AL DBIYAT192
L’emplacement par excellence des norias en Syrie est la vallée de
l’Oronte. C’est pour cette raison qu’il est important de présenter
d’abord ce fleuve pour mieux comprendre l’originalité et le fonction-
nement des norias de Hama.
L’Oronte, un fleuve vital
L’Oronte, ou « al Assi » en arabe, est le seul véritable fleuve des
pays du Levant. Il draine la Syrie intérieure, du revers du Liban aux
avant-monts du Taurus, sur 610 km de long et son bassin s’étend sur
plus de 23000 km
2
(Litani : 2220 km
2
), dont 13800 km
2
en Syrie
(J. Weulersse, 1940, p. 5).
C’est l’axe autour duquel s’articulent la vie et l’économie de la
Syrie centrale et de la partie ouest de la Syrie du Nord, qui abritent
près de 20 % de la population syrienne
2
, ainsi que plusieurs villes
importantes dont Homs et Hama
3
.
C’est le long de son cours que la vie urbaine s’est développée et
organisée depuis la naissance de ses villes : pour ne citer que les plus
grandes, les villes antiques d’Apamée
4
ou d’Emese (Homs), d’Épi-
phanie (Hama) et d’Antioche, toujours arrosées par le fleuve.
Ses eaux, bien que peu abondantes (13 m
3
par seconde à son
entrée en Syrie) ont donné naissance à l’un des paysages caractéristi-
ques de la Syrie : « les jardins de l’Oronte », rivaux des jardins de
Damas (la Ghouta). Par ailleurs, sa proximité avec les steppes situées
plus à l’est lui donne aussi une valeur particulière : il ore un autre
paysage et propose un lieu d’estivage pour les éleveurs nomades.
L’Oronte est une création de la tectonique : c’est la plaine qui a
créé le fleuve. Son cours correspond en eet au grand fossé d’eon-
drement syrien, d’axe Nord-Sud, qui fait partie du rift de la mer
Rouge : depuis la Béqaa au Liban, où se trouve le point de départ de
la vallée de l’Oronte, jusqu’à la dépression de l’Amouk dans le
sandjak d’Alexandrette (annexé par la Turquie en 1939), en passant
par la dépression du Ghab, le fleuve se jette dans la Méditerranée
après la ville d’Antioche (fig. 1).
L’Oronte ne dépend pas d’une seule source, mais de séries de
sources, dont la principale est appelée Ain al Zarqa (la source bleue).
En eet, il s’agit d’une série d’importantes sources (échelonnées sur
2. 18 millions d’habitants selon le dernier recensement de 2004. Actuellement, elle
est estimée à plus de 20 millions.
3. Homs est la 3
e
ville de Syrie, avec plus de 700 000 hab. et Hama la 5
e
, avec près
de 400 000 hab.
4. En ruine actuellement.
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 193
Fig. 1. — Situation structurale de l’ensemble de l’Oronte.
(D’après J. Weulersse, 1940, fig. 3, p. 13).
M. AL DBIYAT194
une longueur de près de 500 m) qui jaillissent dans le lit même du
fleuve au niveau d’Hermel (au Liban). Elles totalisent un débit moyen
de 12 m
3
/s à une altitude de 657 m.
Dans son ensemble, l’Oronte apparaît comme un fleuve compo-
site fait de la succession de cinq cours diérents :
torrent de la montagne libanaise jusqu’à Homs ;
rivière du plateau syrien aux alentours de Hama ;
canal de drainage dans le fossé tectonique du Ghab ;
après un défilé rocheux, canal de drainage dans le fossé tectonique
de l’Amouk ;
rivière méditerranéenne à partir d’Antioche.
L’omniprésence des montagnes autour du bassin de l’Oronte se
traduit par des caractères hydrologiques communs à tout le bassin :
abondance et violence des précipitations pluvieuses, intensité de
ruissellement, apport d’eau massif et brusque, en un mot régime
torrentiel (J. Weulersse, 1940, 23). Ainsi, l’Oronte entre en Syrie avec
un débit de 13 m
3
/s pour se jeter dans la Méditerranée avec plus de
70 m
3
/s, du fait des apports importants sur son parcours, notamment
au niveau de la dépression du Ghab, que l’Oronte canalise et où il
reçoit un peu plus de 20 m
3
/s. Mais ce qui fait aussi l’intérêt de ce
fleuve pour l’aménagement des norias, c’est son caractère karstique
qui a pour conséquence un débit sans trop de variations brusques au
long de l’année.
Exploitation des eaux de l’Oronte
Dès l’amont du fleuve, dans la Béqaa au Liban, ses eaux sont
exploitées : une qanat d’une longueur de 27 km part de Laboué pour
irriguer la plaine d’al-Qaa au nord de la Béqaa. On trouve aussi,
autour des sources, des jardins ou des ghoutas, irriguées à partir de
canaux latéraux. Il s’agit d’installations très sommaires : de simples
digues de galets, renforcées de quelques troncs d’arbres, permettent la
dérivation.
Peu après l’entrée de l’Oronte en Syrie, se trouve l’ouvrage le plus
ancien aménagé sur le fleuve. Il s’agit du barrage de Qattinah, barrage
antique qui aurait été fondé au xiv
e
siècle avant J.-C. (850 m de long,
6 m de haut).
De ce barrage sortent trois canaux qui assurent l’irrigation des
jardins de Homs, lesquels totalisent une surface d’environ 1000 ha,
au voisinage direct de la ville, à l’Ouest. Ils canalisent entre 90 et
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 195
Fig. 2. — Répartition des norias sur l’Oronte.
(D’après J. Weulersse, 1940, fig. 29, p. 58).
200 Mm
3
, notamment depuis l’exhaussement du barrage en 1938.
C’est pourquoi les jardiniers de Homs n’avaient pas besoin d’installer
de norias importantes. Les quelques norias sur l’Oronte au voisinage
de la ville de Homs ont été destinées principalement pour alimenter la
ville en eau à utilisation domestique.
Le vrai système d’irrigation dépendant des norias (fig. 2) ne
commence qu’au niveau de Rastan, 20 km au nord de Homs,. En
amont de Rastan, la vallée de l’Oronte commence à s’encaisser dans le
M. AL DBIYAT196
plateau de la Syrie centrale et l’irrigation par gravité à partir du fleuve
devient impossible, à cause de cet encaissement de la vallée.
Dans ce contexte, un barrage aurait provoqué une submersion
étendue des terres fertiles d’amont, à cause de la faiblesse de la pente.
Aussi, la solution était les norias.
Les norias de Hama sur l’Oronte
Hama est une ville ancienne, capitale d’un royaume de l’âge de
bronze. Son tell, la citadelle qui se trouve au bord de l’Oronte, au cœur
de la ville actuelle, témoigne de l’importance de la ville à toutes les
époques. Une ville d’une telle importance n’aurait pas pu exister sans
l’utilisation de l’eau de l’Oronte qui arrosait le ruban des jardins et des
vergers développés sur les rives du fleuve.
Ce sont les ressources en eau qui ont influé sur le choix du site
particulier de Hama et qui ont permis son développement, particu-
lièrement depuis l’époque romaine grâce aux norias qui sont aussi
vieilles que la ville antique. Ces ouvrages hydrauliques ont permis le
puisage de l’eau et son élévation par le système des roues à godets, en
bois, entraînées par la seule force du courant.
A côté du surnom que l’on donne fréquemment à Hama — la
ville d’Aboulféda —, relatif à son gouverneur le géographe Aboul-
féda (1310-1331), il existe un autre surnom lié à l’abondance des
norias dans la ville des bords de l’Oronte : Madinat al Nawa’ir ou la
ville des norias.
Cette dénomination vient de la densité des norias sur le cours de
l’Oronte qui traverse la ville. Sur 2 km environ, se trouvaient encore
naguère 16 norias, irriguant des terrasses étendues de part et d’autre
du fleuve (fig. 3) et qui sont appelées localement Zour. Cette même
appellation est utilisée sur le Nil en Egypte. Ces terrasses verdoyantes
produisent les légumes frais qu’on trouve tous les jours sur les mar-
chés de la ville.
La noria est une invention géniale qui permet d’élever l’eau sur
une dizaine de mètres, donnant ainsi la possibilité d’irriguer des
surfaces assez importantes sur les terrasses du fleuve. Ces surfaces
peuvent atteindre 20 à 50 ha par noria.
Le nom de la noria vient du mot arabe na’oura qui est donné à
tout appareil élévatoire où la roue joue le rôle essentiel.
L’origine de la noria et la datation de sa première fondation
ne sont pas très assurées. On sait que les norias existent au moins
depuis l’époque byzantine, grâce à une mosaïque trouvée à Apamée
(photo. 1) et qui date de l’année 469 de notre ère. Mais la construction
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 197
Fig. 3. — Localisation des norias dans la ville de Hama.
(D’après A. Delpech et al., 1997, fig. 117, p. 179).
M. AL DBIYAT198
Photo 1. — Mosaïque d’Apamée (datée de 469).
représentant une noria (Musée de Hama).
des norias s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’époque ottomane, utili-
sant toujours la même technique fondée sur le bois qui constitue
toutes les parties de la roue de la noria, à part la base de pierre en
forme de triangle sur laquelle pivote l’axe de la noria.
L’originalité des norias de l’Oronte est qu’elles ont recours
pour leur fonctionnement, non à la traction animale, mais au
courant même du fleuve où elles puisent l’eau pour la déverser,
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 199
Fig. 4. — Noria, vue de face à gauche et de profil à droite.
(D’après J. Weulersse, 1940, fig. 28, p. 56).
au sommet de leur rotation dans un aqueduc qui la conduit vers les
terres à irriguer. De larges palettes de bois (fig. 4) plongent dans le
courant du fleuve et maintiennent l’appareil en mouvement perpé-
tuel. Pour accélérer ce mouvement, le fleuve est le plus souvent barré
en oblique, un peu en amont de la noria, de façon à diriger sur elle la
force maximum du courant.
Les dimensions des norias sont variables : la moyenne est de 10 à
12 m de diamètre, mais la plus grande à Hama, en Syrie, la noria
al Mohammadiya, atteint 22 m.
L’installation d’une noria exige la construction d’un grand
ouvrage en pierre (fig. 5 et photo 2) et d’aqueducs qui peuvent
atteindre quelques centaines de mètres de long. Leur calibrage
dépend de la puissance de la noria. Ainsi, des chires relevés en 1930
précisent que 45 l/s permettent l’irrigation de 25 ha et que 150 ou
180 l/s permettent d’irriguer 50 à 75 ha.
Sur l’Oronte, de Rastan au Ghab, on compte environ 80 norias
(fig. 2) qui ont un débit de 3.5 m3/s, à l’instar d’un vrai canal.
Les norias peuvent être individuelles ou en double sur le même
barrage, ou encore des deux côtés du fleuve sur le même barrage
(photo 3). On parle parfois de batteries de norias quand il y a plus de
3 norias sur un même barrage. Les aqueducs sont souvent en pierre,
M. AL DBIYAT200
Fig. 5. — Parties principales d’une noria sur l’Oronte.
(D’après A. Delpech et al., 1997, fig. 4 et 5, p. 25).
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 201
Photo. 2. — Ouvrage de deux norias à Acharné, en amont du Ghab, en 1932.
(Cliché de l’IFPO-Damas).
Photo. 3. — Norias agricoles, jardins de Hama, en 1932.
(Cliché de l’IFPO-Damas).
Photo. 4. — Noria urbaine à Hama, en 1932.
(Cliché de l’IFPO-Damas).
mais on a parfois eu recours au bois, notamment pour ceux construits
à l’époque ottomane.
Les norias se divisent, selon leur fonction, en deux catégories :
les norias rurales, destinées à l’agriculture et qui se trouvent en
pleine campagne ;
les norias urbaines, destinées à l’irrigation des vergers et à l’ali-
mentation de la ville : eau domestique, fontaines publiques, mos-
quées, khans et hammams (photo 4).
Les cultures sont surtout horticoles, tandis que le plateau est
spécialisé dans les céréales pluviales. Ce sont des vergers méditerra-
néens où dominent le noyer, l’abricotier, l’amandier, la vigne et le
figuier, au milieu des peupliers en haie le long des rigoles. Entre les
arbres s’étend la culture du maïs, des fèves et des pois chiches et
surtout des légumes qui jouent un grand rôle dans l’alimentation
estivale des citadins.
Tout se combine pour créer un paysage verdoyant où la ville
basse apparaît noyée dans la verdure. « Dans l’aimable ville de Hama,
tout empêche de penser à rien. Rapide et brillant de lumière, l’Oronte
coule entre les saules, les peupliers, les grenadiers et des noyers énormes,
comme je n’en ai vu que là-bas (...).
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 203
Tout est musique et rêverie. De distance en distance, d’immenses
roues étroites, d’une hauteur de trois et quatre étages, vont porter leur
eau en plein ciel dans des rigoles de pierre ou de bois pour arroser les
vergers. Une longue caresse musicale sort de ces grandes roues gémis-
santes. C’est assez indéfinissable, quelque chose comme un bruit d’orgue
ou de cloche lointaine, un vague meuglement de troupeau, un frelon qui
bourdonne, un murmure de sirène, une harmonie continue, qui est le
silence d’ici, et où chaque roue met sa note, sa vibration particulière.
Inlassablement, l’eau monte emportée par l’effort du fleuve (...). C’est
un rêve oublié au bord de l’eau, une poésie musicale faite de rien,
d’amour, de nonchalance, de chants d’oiseaux dans les verdures
mouillées, une construction d’azur et de songe, bâtie de matériaux
fragiles, on ne sait pas par qui ni pourquoi, et qui ne tient en équilibre que
par la puissance de rêve. » (J. et J. Tharaud, 1923, p. 103).
Fonctionnement et entretien
Les norias ont été, jusqu’à l’introduction de la motopompe dans
les années 1930, le seul système hydraulique utilisé dans le secteur de
Hama pour irriguer les berges de l’Oronte. Elles desservaient approxi-
mativement 2000 ha dans la vallée moyenne entre la ville de Rastan et
le Ghab. Dans la ville de Hama, elles alimentaient les jardins ou les
vergers (bustans) étendus sur les deux rives du fleuve (fig. 6) mais aussi
les khans, les hammams, les fontaines publiques, les mosquées et les
maisons. Elles constituaient ainsi de véritables « chaînes d’eau »
reliant des domaines d’activités aussi diérents que la production
agricole, les services publics, les activités religieuses et domestiques
(Th. Boissière, 2005, p. 104).
Le système d’irrigation avec les norias est fondé sur le mode
collectif de la gestion de l’eau. Les paysans s’occupaient de la répar-
tition de l’eau, de l’entretien des norias et du nettoyage des canaux. En
eet, à part les norias appartenant au waqf (propriété de la commu-
nauté religieuse musulmane), notamment celles destinées à l’utilisa-
tion urbaine, la majorité des norias et leurs aqueducs ont été des
propriétés privées et l’accès à l’eau était organisé sur une base
contractuelle. « Chacune de ces norias était gérée par un fonctionnaire
(al-ma’amour) qui se chargeait de lever une taxe annuelle auprès des
différents bénéficiaires de manière à couvrir les frais de réparation et
d’entretien » (Th. Boissière, 2005, p. 110).
Les norias de propriété privée appartenaient aux grands proprié-
taires qui sont souvent les détenteurs des jardins, dont une grande
partie appartenait aux grandes familles de notables de Hama. Certai-
M. AL DBIYAT204
Fig. 6. — Les jardins de l’Oronte dans la ville de Hama
et ses environs dans les années 1930-40.
(D’après Th. Boissière, 2005, fig. 4, p. 45).
nes norias portent même le nom de leur propriétaire, comme la noria
al Kilaniah appartenant à la famille al Kilani.
Le représentant du propriétaire de la noria, ou son administra-
teur, était chargé de distribuer l’eau entre les groupes de paysans selon
la surface à irriguer, d’organiser les réparations de l’infrastructure ou
de la noria, de chercher l’équipe de menuisiers, etc. Il pouvait aussi
négocier la location de la terre avec les paysans et jouer le rôle
d’arbitre en cas de conflit sur l’eau.
Mais, en général, l’exploitation des eaux et l’entretien des norias
et de ses canaux s’intégraient dans le système de la gestion collective
des ressources en eau. Une gestion dans laquelle s’impliquent direc-
tement les paysans mais aussi les notables, propriétaires des jardins,
ainsi que les commerçants du souk qui avançaient les capitaux aux
jardiniers. Ainsi les norias ont été au centre de ce système d’économie
urbaine basée sur le commerce et la rente foncière, soit à partir des
jardins de l’Oronte ou des grands domaines du monde rural apparte-
nant à la bourgeoisie traditionnelle hamiote.
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 205
La fin des norias
La croissance démographique, l’augmentation de la demande
pour les cultures industrielles qui a accompagné le développement de
l’économie du marché et le développement du capitalisme, ont mené
à l’intensification de l’agriculture et à l’augmentation des surfaces
irriguées. Le débit des norias ne pouvait plus répondre à la demande.
C’est dès les années 1930 que commence la concurrence entre les
norias et les motopompes et, dans les années 1950, on assiste à
l’utilisation massive de motopompes par les grands propriétaires,
surtout avec le développement de la culture du coton dans le pays.
Puis vient le grand projet d’aménagement de la dépression du
Ghab à la fin des années 1950, qui a nécessité la construction de
barrages sur le cours de l’Oronte en amont du Ghab, dont le barrage
de Rastan, construit en 1960 et qui a provoqué la chute du niveau
d’eau dans le fleuve durant plusieurs mois de l’année. Tout cela a
rendu les norias inopérantes durant la longue période de l’étiage :
d’où la recherche de moyens plus eicaces — les motopompes —
pour assurer la continuité de l’irrigation. Au début, ces dernières ont
doublé les norias qui continuaient à fonctionner lorsque le débit de
l’Oronte était suisant pour les faire tourner.
Avec le temps, c’est la motopompe qui a définitivement remplacé
la noria dans le système agricole de la vallée de l’Oronte sur l’ensem-
ble de son parcours, tout en utilisant les mêmes infrastructures :
aqueducs et canaux. C’est un investissement moins coûteux que la
construction d’une nouvelle noria, d’installation plus aisée, une
machine mobile et plus facile à entretenir.
Au début, les motopompes ont été collectives et gérées par des
groupes de jardiniers pratiquant la même gestion pour l’entretien ou
la répartition de l’eau, que dans le système des norias. Mais, depuis les
années 1970, on est passé au système individuel de l’utilisation de
l’eau. La figure 7 (A et B) montre le passage du système traditionnel
d’interdépendance des unités d’irrigation dans un réseau unique ali-
menté par une noria jusqu’au début des années 1960 (A), puis par les
motopompes (B). On retrouve les trois types de comportement : on
passe d’un type maintenant l’ancien réseau (B.1) à un système d’asso-
ciation entre deux jardiniers (B. 2), pour finir avec le système indivi-
duel (B. 3), même si les jardins se côtoient (Th. Boissière, 2005, p. 253).
Les groupes d’irriguants ont presque disparu du système agricole
dans les jardins de Hama.
Ainsi les norias, qui ne fonctionnaient plus qu’une partie de
l’année, ont été condamnées à la disparition par l’introduction de
M. AL DBIYAT206
Fig. 7. — Les jardins de l’Oronte dans la ville de Hama
et ses environs dans les années 1930-40.
(D’après Th. Boissière, 2005, fig. 4, p. 45).
nouvelles techniques plus modernes permettant d’irriguer des surfa-
ces plus vastes et situées à une altitude plus élevée que celle des
terrasses irriguées par les norias. De plus, l’extension de la ville a
envahi les jardins, avec pour conséquence le fait que les jardiniers
commencent à s’intéresser plus à la spéculation foncière qu’à la
culture maraîchère.
Les norias se sont trouvées peu à peu hors usage ou abandonnées
et touchées par le processus de délabrement. L’arrêt d’une noria, dans
un climat sec qui, durant plusieurs mois de l’année, marque la région,
provoque de nombreux dégâts sur sa structure, entièrement en bois.
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 207
Les bois d’œuvre sourent de dessiccation plus que de pourriture. En
mesurant les diérentes pièces de bois d’une noria arrêtée depuis
plusieurs années, on constate que toutes leurs dimensions se sont
rétractées d’environ un dixième de leur taille initiale (A. Delpech et al,
1997, p. 205).
On assiste depuis les années 1950 à la disparition d’une techno-
logie multiséculaire. Actuellement, la plupart des norias de l’Oronte
ont disparu. En 1970, malgré l’attachement sentimental des jardiniers
qui ont essayé de garder la noria en même temps que la motopompe,
il n’en restait que huit dans la ville de Hama, sur les seize qui
existaient auparavant. Mais, dans les années 1980, les autorités loca-
les de la ville de Hama ont mis en œuvre un programme de restaura-
tion des norias. Aujourd’hui, la presque totalité des norias dans
l’agglomération a été restaurée.
Ainsi les norias sont passées, en moins d’un demi-siècle, du statut
de pilier de l’agriculture irriguée dans la vallée de l’Oronte et les
jardins de Hama, au statut du patrimoine visant l’attraction touristi-
que.
Conclusion
Le système de la noria est connu au Proche-Orient comme dans
les pays du bassin méditerranéen ainsi qu’en Iran. Ainsi en va-t-il sur
l’Euphrate, notamment en Iraq à Nawa et Haditha, où l’on voit
encore les restes de batteries de norias, souvent réduites aux parties
solides en pierres. Durant le Moyen Âge et même encore aujourd’hui,
le paysage de la Péninsule ibérique est parsemé de norias. L’Espagne
musulmane, à l’image de l’Espagne médiévale chrétienne, présentait
un paysage rural doté de nombreux ouvrages hydrauliques à la fois
privés et publics, alimentant jardins en eau et hammams. Cependant,
Basilio Pavon écrit qu’« à l’instar des grandes roues hydrauliques de
Hama et de Haditha, respectivement sur l’Oronte et l’Euphrate, qui
seraient des copies plus ou moins fidèles des norias arabes antiques, nos
grandes roues trouvées pendant ce siècle sur le cours des fleuves et
canaux de la plaine cultivée viendraient de la na’ura islamique »
5
. Cette
technique que les arabes ont diusée, depuis le x
e
siècle, s’est répan-
due partout dans les territoires qu’ils dominaient, notamment au
Proche-Orient, en Andalousie et en Afrique du Nord. Ainsi, Ibn
5. D’après l’article de Pavón Maldonado, B., Tratado d’agricultura hispano-
musulmana. I. Agua, Madrid : CSIC, 1990, pp. 279-294. Article cité sur le site de la
revue Qantara : http://www.qantara-med.org/qantara4/public/index.php
M. AL DBIYAT208
al-Khatîb, dans son Ihata, écrit que « la première roue — dawlab
existant à Fez à son époque fut construite par le musulman espagnol
Muhammad pour le sultan marînide Abû Yûsuf Ya‘qûb al-Mansûr ; son
diamètre était considérable et de nombreux godets l’approvision-
naient »
6
. Toutefois, l’Oronte reste le « fleuve des norias » par excel-
lence, surtout en ce qui concerne la continuité de l’utilisation de ce
système traditionnel d’irrigation jusqu’aux années 1970.
Il est évident que c’est l’eicacité de ce système hydraulique
traditionnel de l’utilisation de l’eau de l’Oronte qui lui a permis de
perdurer, car il respecte la capacité du fleuve, pour l’agriculture
comme pour la vie domestique. Les norias, ces machines aussi génia-
les qu’élégantes, ont joué un rôle important dans l’aménagement
rural de la région de Hama jusqu’à l’introduction des motopompes
au début du xx
e
siècle. Depuis, nombre de norias ont disparu, mais
certaines sont restées et font partie du patrimoine important qui
témoigne de l’ingéniosité des populations locales d’autrefois, de leur
savoir-faire séculaire ainsi que de leur capacité d’adaptation aux
contraintes de la nature.
Enfin, il est indispensable de protéger les norias qui restent
encore à Hama, où elles sont devenues l’emblème de la ville. C’est un
patrimoine vivant qui mérite d’être classé comme patrimoine mondial
de l’humanité.
Mohamed AlDbiyat
Chercheur, géographe
Institut français du Proche-Orient (IFPO), Damas, Syrie
BIBLIOGRAPHIE
M. AlDbiyat (1995) : Homs et Hama en Syrie centrale : concurrence urbaine
et développement régional, éd. IFEAD, Damas, 370 pages.
Th. Boissière (2005) : Le jardinier et le citadin, éd. IFPO, Damas, 479 pages.
A. Delpech, F.Girard, G.Rubine et M. Roumi (1997) : les Norias de
l’Oronte, analyse technologique d’un élément du patrimoine syrien, éd.
IFEAD, Damas, 241 pages.
B. Geyer (éd.) (1990) : Techniques et pratiques hydro-agricoles traditionnelles
en domaine irrigué, acte du colloque de Damas (1987), IFAPO, Paris,
2 vols.
J. et J. Tharaud (1923) : Le chemin de Damas, éd. Librairie Plon, Paris,
291 pages.
6. Idem.
LES NORIAS DE HAMA SUR L’ORONTE 209
J. Weulersse (1940) : L’Oronte, étude d’un fleuve, éd. Arrault, Tours,
88 pages.
A.-R. Zaqzouq (1990) : « Les Norias : ancien moyen d’irrigation dans la
région de Hama », in B. Geyer (éd.), Techniques et pratiques hydro-
agricoles traditionnelles en domaine irrigué, acte du colloque de Damas,
IFAPO, Paris, pp 337-366.
M. AL DBIYAT210
TABLE DES MATIÈRES
Allocution de bienvenue par M
me
Nadia Ounaïs ............. 11
Allocution d’ouverture par M
me
Elisabeth Bréaud........... 15
Ouverture du colloque par M. Mounir Bouchenaki ......... 18
Daniel Zimmer, Bilan du Forum Mondial de l’Eau à Istanbul. 25
Mohammed Ennabli, Les eaux de crues sont-elles des
ressources ?............................................... 33
Jean Margat, Quelles crises de l’eau en Méditerranée ? ... . . 39
Pietro Laureano, Eau et civilisation : la sagesse antique
source de solutions pour le futur......................... 59
Philippe Leveau, L’alimentation hydraulique des villes de la
Méditerranée romaine entre abondance et gestion de
pénurie ... ................................................ 69
Ella Hermon, Gestion intégrée de l’eau dans l’empire romain
dans une perspective de l’histoire environnementale
comparée................................................. 99
André Laronde, Les thermes de Libye, témoignage de la
prospérité romaine ....................................... 117
Bernard Geyer, Maîtrise des eaux souterraines dans la
steppe syrienne, de l’expérience byzantine à la gestion
moderne.................................................. 127
Mohammed Hocine Benkheira, Usages symboliques et
rituels de l’eau dans la civilisation islamique. .... . .... .. . 147
Mohammed ElFaïz, Le génie de l’eau dans la civilisation
arabo-musulmane et son apport à la Méditerranée .... .. 155
Toufik Ftaïta, Les oasis entre tradition et modernité ... . .. .. 173
Mohammed AlDbiyat, Les norias de Hama sur l’Oronte,
un système traditionnel original de l’utilisation de l’eau
fluviale .. . ................................................ 191
Yamna Djellouli Tabet, De la foggara à l’usine de
dessalement d’eau de mer en Algérie.. . .. . .... . .... .. . ... 211
Marie-Françoise Courel, Introduction à la deuxième table
ronde ..................................................... 235
Spyros Stephanou, Utilisation de l’eau recyclée à Chypre.. . . 239
Lorenzo Galbiati, La gestion de l’eau en Catalogne :
expérience de la sécheresse de 2007-2008 et solutions
pour l’avenir. ............................................. 247
Michael Scoullos, Vers une nouvelle culture de l’eau pour les
Méditerranéens. Relever les défis du futur et utiliser les
leçons du passé ........................................... 251
Andrew Parker, Le biomimétisme de l’eau. Le potentiel
pour la région méditerranéenne.......................... 263
Jean-Paul Billaud et Elise Temple-Boyer, Risques et Inéga-
lités face à la gestion de la ressource hydraulique en Médi-
terranée occidentale ...................................... 275
Ghislain de Marsily, L’eau et ses grands enjeux au xxi
e
siè-
cle : de la zone méditerranéenne à l’ensemble de la
planète .. . . . .............................................. 295
Fadi Comair, La culture de l’eau pour consolider la paix au
Proche-Orient ............................................ 323
François Zabbal, La culture de l’eau . ........................ 349
Synthèse du colloque par M. Mounir Bouchenaki........... 353
Allocution de S.E. M
me
Aziza Bennani, Ambassadeur-Délé-
guée Permanente du Royaume du Maroc auprès de
l’unesco .................................................. 361
Remerciements par M
me
Élisabeth Bréaud................... 369
Allocution de Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain. .. 375
Les participants .. . ... ......................................... 379
Remerciements ................................................ 381
Table des Matières ... . ........................................ 385
TABLE DES MATIÈRES
achevé dimprimer
en mars 2010
sur les presses
de
limprimerie f. paillart
à abbeville
dépôt légal : 1
er
trimestre 2010
n
o
. imp. 13636
Research
Full-text available
My research paper (2014-2016, for my Master's degree) questione the scenes of manual labor of mosaic floors in the buildings of worship of the diocese of Orient (IV-VI centuries): The contexts in which these representations evolve, that is to say their place in the composition of the mosaic, in the space of the diversity of the churches, or in the figurative Christian speech. But also their evocative (descriptive or exemplary) and creative power of a sense beyond the language, thanks to the study of the style conveyed by the mosaicists and their workshop, the province and the period, the cultural heritage of the motifs, the level more symbolic or more realistic of the scenes in relation to the archaeological and ethnological reality. All these elements made it possible to specify their role of vector of new values and their utility in the teaching of the liturgy of an expanding monotheism, as part of a pictorial speech designed as a demarcation strategy in the face of other religions. Volume 2 (catalog of mosaics) available on request.
Conference Paper
Full-text available
Sur les marges arides du Croissant fertile, la Badiya syrienne, domaine de steppe aride, a été occupée par l’Homme depuis le néolithique. Mais l’expansion maximale du peuplement et de la mise en valeur correspond à la période byzantine, avec une prise en compte exceptionnelle des contraintes d’aridité spécifiques à la région. Est alors développé un réseau complexe de qanats (galeries drainantes souterraines) vouées pour l’essentiel à l’irrigation. La réoccupation de la région à l’époque contemporaine se fondera sur ce réseau antique qui en assurera la prospérité jusqu’à l’introduction des pompes à moteur. Celles-ci, exploitant les mêmes ressources en eau que les qanats, sonneront le glas de ces dernières tout en permettant une meilleure rentabilisation de la ressource.
Homs et Hama en Syrie centrale : concurrence urbaine et développement régional
  • Mohamed Al Dbiyat Chercheur
Mohamed Al Dbiyat Chercheur, géographe Institut français du Proche-Orient (IFPO), Damas, Syrie BIBLIOGRAPHIE M. Al Dbiyat (1995) : Homs et Hama en Syrie centrale : concurrence urbaine et développement régional, éd. IFEAD, Damas, 370 pages.
Techniques et pratiques hydro-agricoles traditionnelles en domaine irrigué
  • Geyer
Geyer (éd.) (1990) : Techniques et pratiques hydro-agricoles traditionnelles en domaine irrigué, acte du colloque de Damas (1987), IFAPO, Paris, 2 vols.
Bilan du Forum Mondial de l'Eau à Istanbul
  • Daniel Zimmer
Daniel Zimmer, Bilan du Forum Mondial de l'Eau à Istanbul. 25
Les eaux de crues sont-elles des ressources ?
  • Mohammed Ennabli
Mohammed Ennabli, Les eaux de crues sont-elles des ressources ?............................................... 33
Quelles crises de l'eau en Méditerranée
  • Jean Margat
Jean Margat, Quelles crises de l'eau en Méditerranée ?..... 39
Eau et civilisation : la sagesse antique source de solutions pour le futur
  • Pietro Laureano
Pietro Laureano, Eau et civilisation : la sagesse antique source de solutions pour le futur......................... 59
alimentation hydraulique des villes de la Méditerranée romaine entre abondance et gestion de pénurie
  • Philippe Leveau
Philippe Leveau, L'alimentation hydraulique des villes de la Méditerranée romaine entre abondance et gestion de pénurie................................................... 69
Gestion intégrée de l'eau dans l'empire romain dans une perspective de l'histoire environnementale comparée
  • Ella Hermon
Ella Hermon, Gestion intégrée de l'eau dans l'empire romain dans une perspective de l'histoire environnementale comparée................................................. 99
Le génie de l'eau dans la civilisation arabo-musulmane et son apport à la Méditerranée
  • Mohammed El Faïz
Mohammed El Faïz, Le génie de l'eau dans la civilisation arabo-musulmane et son apport à la Méditerranée...... 155