Des femmes courageuses sous le feu

Ce sont des femmes, jeunes et âgées. Des agricultrices, des ouvrières, des enseignantes, des couturières. Elles ont des emplois ordinaires, des emplois à responsabilités, des emplois non déclarés, pas d’emploi du tout. Leurs identités sont multiples et pour beaucoup, les barrières sont encore plus nombreuses à cause de cela. Malgré tout, elles s’expriment et résistent.

Là où elles voient le mal, elles ne peuvent pas s’empêcher de vouloir améliorer les choses. Là où elles voient l’injustice, elles veulent rétablir l’égalité. Elles ont lancé les mouvements #MeToo et #TimesUp pour dénoncer et combattre les violences et autres formes d’abus dont les femmes sont la cible. Elles agissent pour la justice sociale, pour que des personnes puissent travailler sans être agressées, que des groupes ne subissent plus le racisme, que la corruption cesse, que des terres soient protégées de la pollution. Elles prennent des risques, pour que nous n’ayons pas à le faire.

Mais certains dirigeants les calomnient. Ils réduisent les financements des centres de planification familiale, rabaissent les femmes en public, font passer les profits avant l’environnement, ciblent les populations de couleur, suppriment des droits des LGBTI. Lorsque des femmes remettent en question le statu quo, elles sont davantage encore la cible d’insultes. On les qualifie de putains, de sorcières, de terroristes, d’anti-patriotiques. Dans ce paysage empoisonné par les politiques machistes, les femmes qui résistent sont menacées, agressées, violées, voire tuées.

Mais ces femmes se relèvent encore et encore. Elles osent avoir une voix et elles l’utilisent. Elles osent le courage. Elles disent qu’elles font ce que n’importe qui ferait à leur place, qu’elles ne sont pas différentes.

Elles ont raison. Ces femmes courageuses sont parmi nous et font partie denous. Aujourd’hui, nous devons nous joindre à elles pour éteindre l’incendie qui consume nos droits acquis de haute lutte. Aujourd’hui, nous devons nous aussi oser le courage et défendre les femmes qui défendent nos droits.

Aidez-nous à protéger ces femmes courageuses dès aujourd’hui

MA MÈRE MÉRITE QUE JUSTICE LUI SOIT RENDUE ET IL EST ESSENTIEL DE FAIRE LE JOUR SUR LA CONSPIRATION DONT ELLE A ÉTÉ VICTIME. C’EST INDISPENSABLE SI NOUS VOULONS ÉVITER D’AUTRES HOMICIDES.

Bertha Zuñiga

Le courage, c’est agir avec son cœur

DIFFAMATION, SURVEILLANCE ET RÉPRESSION

Les hommes et les femmes qui dénoncent les injustices sont la cible d’attaques. Des gouvernements, des entreprises, des groupes prônant la haine et la discrimination et d’autres acteurs puissants font tout leur possible pour faire taire ces personnes et mettre un terme à leur travail.

Ils présentent d’abord celles et ceux qui les défient comme des criminels, des terroristes ou des « agents de l’étranger ». Puis les attaques vont plus loin : diffamation, emprisonnement, et même violence pour réduire la dissidence au silence.

Ils présentent d’abord celles et ceux qui les défient comme des criminels, des terroristes ou des “agents de l’étranger”. 

Amnesty International

Dans le même temps, des syndicats sont dissous et des organes de presse sont fermés. Des médias sociaux sont interdits. L’activité en ligne est surveillée. Et des manifestants pacifiques sont accueillis par la violence. Oser parler pour défendre les droits humains est devenu difficile et dangereux.

Mais c’est précisément pour cette raison que nous avons plus que jamais besoin de défenseur-e-s des droits humains. Ils ont assez de courage pour parler au nom de la liberté d’expression. Pour dénoncer le racisme et le sexisme. Pour condamner la torture. Et, enfin, pour réclamer des comptes à nos dirigeants.

JE GARDE TOUJOURS À L’ESPRIT LE FAIT QUE JE POURRAIS ÊTRE TUÉE OU ENLEVÉE. MAIS JE REFUSE DE M’EXILER. JE SUIS UNE COMBATTANTE DES DROITS HUMAINS ET JE N’ABANDONNERAI PAS CE COMBAT.

Berta Cáceres, défenseure des droits humains, assassinée au Honduras en 2016

OSONS LE COURAGE : QUELQUES IMAGES
Máxima Acuña, agricultrice du nord du Pérou, a dû faire face à de violentes attaques menées par la police car elle a refusé de quitter les terres où elle vit. Elle a eu le courage de défendre sa communauté et de tenir tête à l’une des plus grandes compagnies minières au monde.
Narges Mohammadi a bravé un harcèlement et des manœuvres d’intimidation permanents en Iran et purge actuellement une peine de 22 ans de prison uniquement pour s’être dressée contre la peine de mort et s’être battue pour les droits des autres.
Edward Snowden risque 30 ans de prison aux États-Unis pour avoir transmis des documents révélant l’étendue de la surveillance de masse illégale. Grâce à son courage, nous connaissons tous la vérité.
Au Myanmar, la militante étudiante Phyoe Phyoe Aung a été rouée de coups par la police et emprisonnée après avoir pris la tête de manifestations pacifiques visant à protester contre une nouvelle loi qui, selon les manifestants, limitait les libertés académiques.
Itai Dzamara, journaliste et militant en faveur de la démocratie au Zimbabwe, a été enlevé en mars 2015 après avoir appelé à une mobilisation massive contre la détérioration des conditions économiques dans le pays. On ignore tout du sort de cet homme et de l’endroit où il se trouve.
Au Bélarus, Ales Bialiatski était président d’une organisation de défense des droits humains qui fournissait une aide aux victimes de la répression visant l’opposition. Il a été arrêté en 2011 pour des charges d’évasion fiscale qui semblent motivées par des considérations politiques.
Dilip Roy a été arrêté au Bangladesh après avoir critiqué sur Facebook le soutien du parti au pouvoir envers un projet de construction de central électrique au charbon dans une magnifique zone naturelle. S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.
En Arabie saoudite, l’avocat et défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair a été condamné à 15 ans de prison après avoir été déclaré coupable d’une série d’infractions telles que la « désobéissance au souverain » et la « création d’une organisation non autorisée ».
Khadija Ismayilova, une journaliste azerbaïdjanaise ouvertement critique envers le gouvernement de son pays, est depuis longtemps la cible d’une campagne de dénigrement. Elle a notamment reçu des captures d’écran d’une vidéo tournée à l’aide de caméras cachées dans son appartement.

OSONS LE COURAGE : QUELQUES CHIFFRES

281
personnes ont été tuées en 2016 pour avoir défendu les droits humains, contre 156 en 2015
+ DE 75%
des défenseur-e-s des droits humains tués en 2016 l’ont été dans les Amériques
22
pays ont été, en 2016, le théâtre d’homicides visant des personnes qui défendaient pacifiquement les droits humains


TENONS-NOUS AUX CÔTÉS DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS

Nous voulons un monde dans lequel il soit possible de défendre ce qui est juste sans risque d’agression, de menaces, d’emprisonnement, ou pire. Les pays doivent adopter et appliquer des lois qui protègent les défenseur-e-s des droits humains et renoncer aux législations répressives, portant par exemple atteinte à la liberté d’expression.

Les personnes enfermées pour avoir dénoncé une injustice doivent être libérées. Et les autorités doivent cesser d’invoquer des motifs fallacieux, comme de prétendues atteintes à la sécurité de l’État, pour réduire au silence les hommes et les femmes qui s’expriment contre elles.

Des législateurs, des chefs d’entreprises, des représentants de gouvernements et d’autres personnes influentes devraient aussi s’engager publiquement en faveur de ces personnes qui font preuve de courage. En reconnaissant les défenseur-e-s des droits humains comme des personnes engagées et courageuses bâtissant une société plus juste, nous pouvons les protéger de nouvelles attaques.

DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS MENACÉS : LIRE LE RAPPORT

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