Ouïghours : plainte des ONG contre des marques de vêtements

 Ouïghours : plainte des ONG contre des marques de vêtements

Rassemblement en soutien aux minorités ouïghoures devant un magasin Zara dans le cadre d’un appel à manifestations du mouvement Youth For Climate, à Nantes, le 19 mars 2021. LOIC VENANCE / AFP

Plusieurs associations accusent des multinationales du textile d’exploiter des travailleurs Ouïghours. Elles portent plainte pour « crime contre l’humanité ».

 

Zara, Uniqlo ou encore Sketchers font partie des enseignes dénoncées par l’ONG Sherpa, le collectif Ethique sur l’Etiquette, l’Institut ouïghour d’Europe et une femme Ouïghoure rescapée. Une plainte a été déposée, le 9 avril dernier, devant le tribunal judiciaire de Paris. Elle vise nommément Inditex, Uniqlo, SMCP et Sketchers, quatre grandes entreprises de l’habillement. Les ONG dénoncent « l’impunité de ces acteurs face aux violations commises dans le cadre de la mondialisation économique ».

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Coton produit dans la région du Xinjiang

Au cœur de la plainte : le circuit de production de ces grandes marques. Selon les ONG, elles sous-traitent une partie de leur production ou utilisent du coton produit dans la région du Xinjiang. Cette zone de la Chine où se trouvent des camps d’internement de cette minorité musulmane, comme l’ont révélé plusieurs rapports officiels, dont celui de l’Institut australien de stratégie politique.

Pékin a toujours répondu en expliquant qu’il s’agissait de simples camps de travail destinés à lutter contre la pauvreté qui frappe cette population et à mieux les intégrer alors que les Ouïghours sont perçus comme des terroristes par une grande partie de l’opinion publique chinoise.

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D’autres plaintes à venir

Parmi les chefs d’accusation retenus, il y a le recel de « crime contre l’humanité », et de « crime de génocide ». « Cette plainte s’inscrit dans le plaidoyer mené de longue date par nos organisations pour lutter contre l’impunité des sociétés transnationales et l’accès des victimes à la justice et à la réparation », peut-on lire dans le communiqué des ONG.

Ces ONG qui promettent d’ailleurs d’autres démarches juridiques à venir, dans les prochains mois et dans d’autres pays européens.

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Chloé Juhel