En grève. Les journalistes d’Europe 1 ont reconduit pour vingt-quatre heures la grève décidée vendredi dernier. Le mouvement a reçu 98 voix favorables et 3 contre. Lors d’une assemblée générale lundi 21 juin au matin, les journalistes se sont émus de la volonté de la direction de la station de cacher l’événement aux auditeurs, alors que la grève a été suivie par « 72 % » de la rédaction. Un chiffre « énorme », selon un participant de la réunion.
« La manière dont s’est faite l’antenne ce matin traduit une véritable malhonnêteté intellectuelle et déontologique vis-à-vis des auditeurs, car il a fallu attendre 8 h 45 pour que les auditeurs puissent savoir ce qu’il se passe », a dénoncé un représentant des salariés.
Il a ainsi fallu écouter Nicolas Canteloup pour apprendre que les journalistes étaient en grève. L’humoriste, auteur d’une pastille quotidienne sur Europe 1, s’est fendu d’un sketch mimant Mathieu Belliard, le matinalier de la station. « Une radio sans trop de journalistes, ça ne peut pas fonctionner », a-t-il fait dire à l’animateur gréviste. Et de poursuivre par des imitations d’Eric Zemmour, le polémiste phare de CNews, et de Pascal Praud, autre star de la chaîne ultra-conservatrice, propriété de Canal+, dont Vincent Bolloré est le premier actionnaire.
« Management de plus en plus autoritaire »
Quelle appréciation aura Vincent Bolloré de cette séquence, alors que Sébastien Thoen, ex-humoriste de Canal+, avait subi les foudres de la direction après un sketch raillant Pascal Praud ? Selon nos informations, Nicolas Canteloup est censé être là, à la rentrée, son dernier contrat ayant été signé pour deux ans jusqu’à la présidentielle.
Si l’élément déclencheur de cette grève est la procédure disciplinaire à l’encontre du journaliste Victor Dhollande – après une altercation avec un membre des ressources humaines, qu’il accusait d’avoir enregistré clandestinement une assemblée générale –, le mouvement prend désormais une autre allure.
« C’est la dernière illustration en date d’une méthode de management de plus en plus autoritaire au fur et à mesure que s’exerce l’emprise du groupe Canal+ sur le devenir d’Europe 1. On a l’impression que notre direction œuvre au rapprochement. On a tous entendu Donat Vidal Revel [le directeur de l’information] dire qu’il allait voir le groupe Canal+ pour chercher des synergies avec eux », a poursuivi le représentant syndical.
« Partir dignement »
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