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La rédaction d’Europe 1 se raidit face aux annonces d’Arnaud Lagardère

Les journalistes, en grève depuis vendredi, réclament l’annulation de la mise à pied de leur collègue Victor Dhollande et s’insurgent contre « un management autoritaire et inadapté qui se durcit au fur et à mesure que se précise l’emprise de Vincent Bolloré ».

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Publié le 22 juin 2021 à 04h57, modifié le 22 juin 2021 à 11h39

Temps de Lecture 5 min.

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Olivier Samain, délégué du Syndicat national des journalistes, à l'issue de l'assemblée générale qui a reconduit la grève, à Paris, le 21 juin 2021.

Ce lundi 21 juin, en milieu d’après-midi, l’heure est à la bonne humeur au Bistrot du Parc, près du parc André-Citroën, dans le 15e arrondissement de Paris. Essayant d’oublier les turpitudes que connaît leur radio, entre trente et quarante journalistes d’Europe 1 terminent un déjeuner qui s’étire en longueur. « L’ambiance est très joyeuse, collective et solidaire. C’est assez heureux. Ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé », témoigne l’une des voix de la station du groupe Lagardère. « C’est une sorte de déjeuner d’adieu avant l’heure », corrobore un autre.

Les heures et les jours qui ont précédé ce déjeuner étaient pourtant plus moroses. Le matin même, les journalistes reconduisaient pour vingt-quatre heures la grève entamée vendredi, par 98 voix favorables et 3 contre. Un mouvement social déclenché par la mise à pied brutale de leur collègue, l’animateur et journaliste Victor Dhollande. Ce dernier avait eu une altercation avec un membre des ressources humaines, coupable d’avoir enregistré clandestinement une assemblée générale. Depuis des jours, la rédaction s’inquiète du risque de voir la station suivre la même ligne éditoriale que CNews, détenue par Canal+ (Vivendi) dont Vincent Bolloré est le premier actionnaire. Or Vivendi détient désormais 29 % de Lagardère. « C’est la direction qui a mis le feu. Sans ça, il n’y aurait jamais eu grève », analyse une grande figure de l’antenne. Mais, en ce lundi, les grévistes ont été surtout choqués par le comportement de la direction. Celle-ci a tenté de camoufler le mouvement « en faisant croire sur l’antenne que “toutes les équipes” étaient au travail », se sont-ils indignés dans une lettre votée lundi. Et ce alors que 72 % des journalistes de la radio étaient en grève.

Depuis vendredi, la direction a ainsi diffusé des sujets réalisés avant que le mouvement social ne soit voté, alors que leurs auteurs étaient finalement grévistes. Les syndicats ont bien tenté de demander à Donat Vidal Revel qu’un message indique les circonstances de ces enregistrements. Mais le directeur de l’information s’y est refusé, jugeant qu’il était dans son bon droit, et qu’il n’avait pas à relayer la parole des syndicats.

Lundi matin, il a fallu écouter Nicolas Canteloup pour apprendre l’existence de cet arrêt de travail. L’humoriste, auteur d’une pastille quotidienne sur Europe 1, a mimé Matthieu Belliard, le matinalier de la station, dans un sketch. « Une radio sans trop de journalistes, ça ne peut pas fonctionner », a-t-il fait dire à l’animateur gréviste. Et de poursuivre par des imitations d’Eric Zemmour, le polémiste-phare de CNews, et de Pascal Praud, autre star de la chaîne ultraconservatrice. Quelle appréciation aura l’industriel breton de cette séquence, alors que Sébastien Thoen, ex-humoriste de Canal+, avait subi les foudres de la direction après un sketch raillant Pascal Praud ? Selon nos informations, Nicolas Canteloup est censé être là, à la rentrée, son dernier contrat ayant été signé pour deux ans jusqu’à la présidentielle.

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