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Tchad : « Parmi les rebelles, beaucoup se disent que c’est le moment ou jamais de changer de système »

Le chercheur Jérôme Tubiana estime que la France a manqué une occasion de faire pression pour une transition civile et démocratique après la mort d’Idriss Déby.

Propos recueillis par 

Publié le 02 mai 2021 à 08h00, modifié le 02 mai 2021 à 10h07

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Un drapeau tchadien en berne au monument de l’Indépendance, place de la Nation à N’Djamena, la capitale du Tchad, le 26 avril 2021.

Une période de vive incertitude s’est ouverte au Tchad après la mort du président Idriss Déby, annoncée le 20 avril. Dans un entretien au Monde Afrique, le chercheur Jérôme Tubiana, spécialiste du Tchad et du Soudan, analyse les dynamiques façonnant le paysage politique tchadien et les fragilités du système forgé par Idriss Déby. Un ordre au sein duquel, déjà, « la cohésion était de moins en moins assurée » car le président défunt « régnait en divisant », rappelle M. Tubiana.

Emmanuel Macron était aux obsèques d’Idriss Déby et a soutenu le Conseil militaire de transition (CMT) créé juste après la mort du président tchadien. Quel rôle joue la France dans cette transition ?

Jérôme Tubiana. La France a raté une belle opportunité de faire pression pour une transition civile et démocratique. Même parmi les rebelles, aucun responsable tchadien n’appelle à couper les liens avec la France. Et aucune autre puissance n’a vraiment d’appétit pour le Tchad. La Russie n’est pas une alternative.

Les Tchadiens demandent simplement autre chose qu’un partenariat militaire. Ils demandent un soutien politique à une transition démocratique et de bénéficier des mêmes égards que ceux accordés par la France à la transition soudanaise, par exemple. Ils ont le sentiment que leur pays est perçu uniquement comme une colonie administrée par des militaires. Ils seraient ravis de devenir un enjeu politique afin d’arriver à un changement démocratique.

Souvent les fenêtres de tir sont assez courtes et la France a parfois raté le coche. Comme en 2008. Idriss Déby était alors assiégé, au sens propre du terme. Il aurait été facile pour le président Sarkozy d’imposer un dialogue national en vue d’une transition politique. Il ne l’a pas fait.

Emmanuel Macron a lui aussi manqué une occasion en apparaissant comme un soutien sans faille du CMT. Il a fait marche arrière depuis, notamment à cause de la répression violente des manifestations au Tchad. La position d’Emmanuel Macron était difficile à tenir car ce n’est plus la crédibilité de la France au Tchad qui était en jeu, mais sur le tout continent africain. La France ne peut avoir sa petite colonie répondant à des préceptes différents des autres. N’aurait-il pas dû mettre tout son poids pour dire « non » au CMT ? Car la France a un vrai rôle à jouer comme médiateur, comme garant officiel d’un dialogue et d’une transition démocratique.

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