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La CIA à la recherche du « sérum de vérité » après le 11-Septembre

Un rapport déclassifié révèle que des chercheurs de l’agence de renseignement américaine ont tenté d’expérimenter des drogues pour interroger les terroristes.

Le Monde

Publié le 14 novembre 2018 à 18h08, modifié le 15 novembre 2018 à 06h29

Temps de Lecture 1 min.

Extrait du rapport déclassifié de la CIA révélant l’existence d’un programme de recherche d’un « sérum de vérité », photographié le 13 novembre.

Trouver une alternative à la torture : après le 11 septembre 2001, des médecins de la CIA ont cherché à élaborer un « sérum de vérité », afin d’extorquer des informations aux terroristes prisonniers. C’est ce que révèle un rapport déclassifié à la demande de l’American Civil Liberties Union (ACLU), qui s’est appuyée sur les lois américaines pour la liberté d’information (Freedom of Information Act, ou FOIA), précise le Washington Post.

Après des mois de recherches, l’agence américaine de renseignement a repéré un médicament, le Versed, ou midazolam. Cette molécule de la famille des benzodiazépines, des psychotropes habituellement utilisés pour traiter l’anxiété, possède un inconvénient majeur : elle doit être injectée en intraveineuse, précise le rapport. Au contraire, le LSD, par exemple, peut être donné sans que la cible en soit consciente.

Projet abandonné

Entre 2002 et 2007, des médecins, des psychologues et des infirmières de la CIA ont été directement impliqués dans les interrogatoires. Ils ont suivi 97 prisonniers dans dix sites secrets de la CIA à l’étranger et les ont accompagnés sur plus de cent vols, affirme l’agence Associated Press. En filigrane du rapport apparaît la lutte interne du personnel médical, tiraillé entre les méthodes d’interrogatoires et l’éthique professionnelle.

Le rapport note que l’utilisation du Versed se serait probablement heurtée à la loi, qui aurait banni les expérimentations sur les prisonniers tout comme l’usage de drogues psychotropes lors des interrogatoires. Mais la CIA n’a finalement jamais demandé l’accord du ministère de la justice. Le programme, intitulé « Project Medication », a été mis de côté en 2003.

Le ministère de la justice a mis des mois à approuver les interrogatoires musclés : gifles, privation de sommeil, confinement dans un espace de la taille d’un cercueil, simulation de noyade… La CIA n’a pas souhaité « soulever un autre sujet avec le ministère », d’après le rapport.

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Avant de s’arrêter sur le Versed, les chercheurs ont étudié des documents rapportant des expériences soviétiques ainsi que le projet très critiqué MK-Ultra de la CIA, datant des années 1950-1960. Celui-ci incluait des expérimentations, à base de LSD et d’autres drogues, sur des personnes non consentantes.

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