À la suite de l'hémorragie cérébrale dont M. Nouira a été victime. M. Mzali avait été chargé, le 1er mars, de coordonner l'action gouvernementale, tout en conservant ses fonctions de ministre de l'éducation nationale.
Aux termes de la Constitution, M. Mzali devient désormais le successeur du chef de l'État.
Dès mardi, le président Bourguiba a tenu à informer personnellement M. Nouira, qui se remet lentement de sa maladie, de sa décision. Celle-ci ne surprend pas. M. Bourguiba a en effet toujours entretenu des liens personnels étroits avec son nouveau " dauphin ".
M. Mohamed Mzali est né le 23 décembre 1925 à Monastir. Licencié de philosophie, il a été professeur avant de devenir, au lendemain de l'indépendance, en 1956, chef de cabinet au département de l'éducation nationale.
Directeur de la jeunesse et des sports en 1959, directeur général de la radiodiffusion-télévision tunisienne en 1964, secrétaire d'État à la défense nationale en 1968, ministre de la jeunesse et des sports l'année suivante, ministre de la santé publique en 1973. M. Mzali a détenu trois fois le portefeuille de l'éducation nationale en 1970, de la fin de 1971 à 1973 et de 1976 à avril 1980. Il a commencé à militer au sein du parti destourien en 1947, et il siège au comité central et au bureau politique depuis 1964. Il est député depuis 1959.
Les thèmes de l'authenticité arabo-musulmane de la Tunisie qu'il aime à développer dans ses discours, sans pour autant marquer d'hostilité à la culture occidentale, et son dynamisme, le font apprécier dans les différentes couches de la population. À l'éducation nationale, il est le promoteur d'une politique d'arabisation des programmes d'enseignement qui demeure cependant largement ouverte sur le monde extérieur et où le français conserve une place privilégiée.
M. Mzali jouit de la considération des milieux intellectuels - il est président de l'Union des écrivains tunisiens - et d'une popularité certaine dans les milieux de la jeunesse et des sports où son prestige s'est trouvé renforcé après son élection à la vice-présidence du Comité international olympique.