SEXE, mensonges et vidéo se joue entre quatre personnages : John (Peter Gallagher) ; sa femme Anne (Andie MacDowell) ; Cynthia, la soeur d'Anna (Laura San Giacomo), avec qui John a une liaison torride, tandis qu'Anne se désintéresse de plus en plus des choses du sexe. Cet équilibre instable sera remis en cause par l'arrivée d'un ancien camarade de lycée de John. Enigmatique et distant, Graham (James Spader) réussit en quelques jours à pénétrer les secrets les plus intimes d'Ann et de Cynthia _ révélant au passage qu'il fut un menteur pathologique et que son dégoût de lui-même l'a rendu impuissant, uniquement capable de s'exprimer au travers de vidéocassettes. " Les personnages du film sont autant de facettes de ma personnalité, dit le réalisateur, Steven Soderbergh. Non pas que je sois complexe au point qu'il m'en faille au moins quatre, mais, à différentes époques de ma vie, j'ai connu _ ou été _ l'un ou l'autre d'entre eux... " L'acteur James Spader raconte qu'à plusieurs reprises, sortant de sa loge et des mains de sa costumière, il s'est découvert habillé exactement comme Soderbergh ce jour-là. " J'ai retaillé les personnages sur mesure pour les acteurs, confirme celui-ci. Je savais que le film réussirait ou échouerait sur leurs seules performances ; il était donc primordial qu'ils se sentent à l'aise, la technique suivrait. "
JAMES SPADER : "LA CHANCE", DIT-IL " La Palme d'or et le Prix d'interprétation à Cannes ont constitué pour moi une énorme surprise. " A la fin du mois de mai dernier, rentrant chez lui, Spader trouve sur son répondeur une cascade de messages frénétiques. Craignant une mauvaise nouvelle, il ne rappelle pas. Son agent réussit à le joindre, Spader se refuse à l'évidence. " Jusqu'à ce que mon père me dise l'avoir appris par la radio. Si même une station de country western l'annonçait, ça risquait d'être vrai. " " J'ai incarné beaucoup de jeunes salauds arrogants et milliardaires ", dit-il, évoquant ses apparitions en yuppie arriviste dans Baby Boom, en avocat d'affaires dans Wall Street, en trafiquant dans Beverly Hills. Avec son demi-sourire et sa voix hésitante, le Graham de Sexe, mensonges et vidéo est au contraire presque chaleureux. Doux et sinistre à la fois. Dérangeant presque malgré lui. Vidéo-voyeur en principe impuissant, l'onaniste en tant que sex-symbol. A la question qu'on n'ose poser, Spader répond d'entrée : " Non, je ne possède pas de caméra vidéo. "
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