Le fait est suffisamment rare pour être souligné : les tarifs des banques reculent de 0,65 % en moyenne au 1er janvier 2021 pour les six profils de clients étudiés par le comparateur de tarifs Meilleurebanque.com pour Le Monde. « Ne crions pas victoire : ce repli traduit avant tout la mise en place de quelques nouvelles offres moins chères par certains réseaux, qui font baisser le prix moyen de notre enquête. Mais cela ne signifie pas que les prix de chaque produit et service pris à l’unité diminuent pour tous les clients », tempère Maxime Chipoy, le responsable du comparateur.
Parmi les bons élèves ajustant leurs offres, certains réseaux comme Crédit agricole, Banque populaire et Caisse d’épargne font évoluer leurs tarifs et proposent désormais des packages à des prix serrés. Une façon de réagir face à la concurrence accrue des banques en ligne et des néobanques. Car les acteurs digitaux demeurent, de loin, les moins chers pour l’ensemble des profils passés au crible dans notre enquête. Ainsi, Boursorama Banque et Fortuneo se placent dans le trio des banques les moins chères quasiment sur tous nos profils. Côté réseaux, le Crédit agricole se classe systématiquement parmi les trois moins chers sur nos six profils, tandis que La Banque postale réalise le même score sur cinq profils.
Sans agences à financer, les acteurs à distance peuvent se permettre de casser les prix. Et ça marche : Boursorama Banque a franchi le cap des 2,5 millions de clients cette année, tandis que N26 et Nickel en comptent 1,6 million, talonnés par Revolut (1 million) et Orange Bank (1 million). « Les banques en ligne et les néobanques affichent au total plus de sept millions de clients en France. Ce chiffre est certes élevé, mais ce qui compte réellement, c’est leur capacité à convaincre ces clients de les utiliser comme banque principale. Cela reste aujourd’hui leur véritable défi », commente Julien Bet, associé de Bain & Company au sein du pôle services financiers. Or, entre ouvrir un compte chez N26, Revolut ou Orange Bank et y domicilier ses revenus, il y a un pas que tous les clients ne sont pas prêts à franchir.
Banques à l’ancienne rassurantes
« Jusqu’au début des années 2000, on ouvrait un compte dans une seule banque et on lui restait fidèle. Aujourd’hui, la relation bancaire est de plus en plus fragmentée : de nombreux clients ont ouvert un compte dans plusieurs banques et testent aussi des fintech pour leurs opérations du quotidien », confirme Julien Bet. Cette multibancarisation permet aux clients de comparer les établissements sur le plan des prix, mais aussi de l’offre et du service.
Il vous reste 69.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.