Depuis l’apparition du Dow Jones aux Etats-Unis en 1884, l’évolution des indices boursiers donne la température des économies nationales et des marchés financiers. Dans les pays disposant d’une Bourse, ces indices sont aussi un repère précieux pour les épargnants, ils leur permettent de comparer les performances de leurs propres placements et investissements à ceux de ces indicateurs de référence.
En près de 140 ans, la nature des indices a toutefois fortement changé… et leur nombre s’est multiplié quasi à l’infini !
« On ne connaît pas le nombre total d’indices existants dans le monde mais il se monte à plusieurs dizaines voire centaines de milliers », observe Jean-Paul Raymond, fondateur et directeur de la recherche de Quantalys, société d’analyse de fonds et d’aide à la construction de portefeuilles. Si elle profite à l’industrie financière, cette profusion brouille les pistes pour les épargnants.
Avec dividendes, ou sans…
« Chaque grand indice boursier dispose de sous-indices, explique Daniel Haguet, professeur de finances à l’Edhec. Certains ne prennent pas en compte les dividendes, d’autres les ajoutent. Le CAC 40, par exemple, est souvent communiqué hors dividendes, mais une deuxième version, plus performante, inclut ce rendement servi aux actionnaires. Il y a des indices bruts ou nets de taxes, en devise locale ou en dollars, et de multiples déclinaisons selon les tailles de capitalisation des entreprises et les secteurs d’activité. »
A partir d’un seul indice généraliste comme le MSCI World, ce sont donc plusieurs dizaines de « variants » qui pullulent. Sans compter que plusieurs fabricants d’indices peuvent proposer des indicateurs approchants sur les mêmes marchés, par exemple MSCI et Solactive sur les actions mondiales, S&P et Dow Jones sur le marché américain, MSCI et Euronext pour la France et l’Europe…
Résultat : « Lorsqu’ils souscrivent un produit financier faisant référence à un indice, les épargnants ont intérêt à se renseigner sur l’indice précisément retenu pour éviter les mauvaises surprises », conseille M. Raymond. Ainsi, la référence à un indicateur prenant en compte les dividendes sera préférable, car plus exigeant. « Sur un même marché, on constate parfois des écarts assez importants, les indices ne renferment pas tous les mêmes valeurs, ni le même mode de calcul », note Alexis Naacke, directeur de la gestion chez Yomoni, une fintech spécialiste de la gestion « indicielle ».
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