Pourquoi La Bataille de Solférino, distille-t-il autant de tension ?
Il raconte un cauchemar, celui de la femme moderne, prise entre ses enfants, son travail et son ex-mari. Dans ce premier film de Justine Triet, tourné avec notre bande d'acteurs, je joue une journaliste paumée, tous les personnages du film sont démunis, ce sont de grands enfants, c'est cela qui est beau.
Le film se déroule sur une journée et a été tourné dans la foule, rue de Solférino, le 6 mai 2012, jour de l'élection de François Hollande. Quelle a été votre méthode de travail ?
J'ai travaillé comme on le fait à l'Actors Studio. J'ai passé mon temps à crier longuement dans la foule. C'était épuisant. On va loin dans le jeu. Pour une scène de dispute très violente, longue et répétitive, qui rappelle le cinéma de Maurice Pialat, je me suis même inspirée de la gestuelle agressive de Jean-Luc Mélenchon. En tant qu'actrice, je ne suis pas éduquée à jouer autant de violence, cela me fragilise. Pas facile de faire un film aussi extrême entre copains.
Vous jouez également au théâtre, à Lausanne, dans un one-woman-show ?
J'y joue une humoriste qui raconte des conversations très sinistres que l'on peut entendre en fin de soirée, sur les juifs, les Noirs et les handicapés, ce qui crée un vrai malaise dans la salle.
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