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Charline Vanhoenacker : « L’humour est un réflexe de survie »

La journaliste satirique de France Inter, qui publie « Debout, les damnés de l’Uber ! », estime que le confinement a suscité un fort désir d’humour.

Propos recueillis par 

Publié le 04 juin 2020 à 04h57, modifié le 04 juin 2020 à 06h07

Temps de Lecture 7 min.

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La journaliste satirique Charline Vanhoenacker, en janvier 2016, à Paris.

Journaliste satirique, se définissant volontiers comme une « humeuriste », Charline Vanhoenacker est chroniqueuse sur France Inter dans le « 7-9 » et productrice-animatrice de l’émission « Par Jupiter » – devenue « Par Jupidémie » depuis le confinement.

Elle publie Debout, les damnés de l’Uber ! (Denoël-France Inter, 186 pages, 17 euros), recueil de quatre-vingts de ses chroniques, et Le Cahier de vacances de Manu (Flammarion, 96 pages, 9,90 euros, au profit de la Fondation Abbé Pierre), avec l’humoriste Guillaume Meurice.

Pour vous qui pratiquez l’humour politique, que représentait Guy Bedos, mort le 28 mai ?

Dans ma jeunesse, il est l’un des rares que j’ai vu sur scène lors de sa venue à La Louvière (Belgique), la petite ville où j’habitais. S’il fallait nommer un « père » de l’humour politique, bien sûr que ce serait lui. Mais je n’ai pas de figure tutélaire dans l’humour. J’ai juste, comme tout le monde, le sentiment d’avoir perdu une figure populaire parmi les plus agréables, les plus promptes à remuer le cocotier.

A son époque, les politiques avaient encore une stature. Bedos avait du panache, parce qu’il osait se moquer de ces gens-là. Aujourd’hui, face à la couche gigantesque de communication, l’amas de grosses ficelles, qu’aurait fait Bedos ? Honnêtement, j’estime ne plus avoir de mérite à m’attaquer aux puissants parce qu’ils se sabotent eux-mêmes.

Cette crise sanitaire, doublée d’un confinement inédit, a-t-elle été un terreau pour l’humour ?

C’est terrible à dire, mais oui ! Du jour au lendemain, la table a été renversée. Ou, parfois, remise à l’endroit. Comme lorsque a été reconnue la valeur du travail de ceux appelés les « premiers de corvée », de ceux qui nous aidaient à survivre. Tout a fonctionné à l’inverse.

On n’allait plus voir nos grands-parents parce qu’on les aimait, la nicotine avait, paraît-il, des effets positifs pour ralentir le Covid-19, à Cannes le Palais des festivals était ouvert pour accueillir des SDF… Les humoristes n’avaient qu’à se servir !

Pour eux, ce sont les mots qui redessinent un monde. L’humour a pu être renouvelé parce que le vocabulaire l’a été. « Vacances apprenantes », « continuité pédagogique », « distanciation sociale », « gestes barrières », « enfourcher le tigre »… : franchement, c’était un régal, il n’y avait que du « LOL » ! A cela s’est ajoutée l’émergence de nouveaux personnages, comme Didier Raoult. Quant à Emmanuel Macron, qui, en février, disait aux députés En marche ! « soyez fiers d’être des amateurs », il se retrouvait face à l’inédit. Bref, c’était foisonnant de sujets ! Et n’oublions pas que tout a commencé par des réserves de papier-toilette ! Du pain bénit quand vous êtes humoriste.

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