Un signe fort avant la réouverture des établissements culturels ? Le gouvernement devait annoncer, mercredi 28 avril, la nomination d’Olivier Mantei à la tête de la Philharmonie de Paris. Un événement d’autant plus attendu que la mandature de Laurent Bayle, actuel directeur général de la Cité de la musique et président de la Philharmonie de Paris depuis son ouverture, en 2015, est arrivée à échéance fin mars, obligeant le ministère de la culture à stipuler, le 12 avril, que le responsable culturel français, qui aura 70 ans le 30 juin, resterait en poste jusqu’à la désignation de son successeur. Olivier Mantei prendra ses fonctions le 1er novembre, pour un mandat de cinq ans, jusqu’en 2026, ce qui l’obligera à quitter l’Opéra-Comique, qu’il dirige depuis 2015, deux ans plus tôt que prévu. Son mandat avait été prolongé en juin 2020, jusqu’en 2023.
« C’est un choix conjointement proposé par le ministère de la culture et la Mairie de Paris, que le président de la République a avalisé, souligne-t-on à l’Elysée. La Philharmonie n’est pas seulement une salle de concerts, mais aussi un musée, un grand projet éducatif ainsi qu’un modèle d’excellence pour l’international, et il est apparu que le profil d’Olivier Mantei était le plus pertinent pour préserver son ADN particulier et affronter les défis que nous laisse l’impressionnant bilan de Laurent Bayle. » Un passage de témoin en douceur qui donnera au « papa de la Philharmonie » le temps de porter sur les fonts baptismaux la Philharmonie des enfants, dont l’inauguration est prévue à la rentrée de septembre.
Ambition artistique, expérience dans les secteurs public et privé, connaissance des réseaux internationaux, souci de la transmission (la Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique), le parcours d’Olivier Mantei coche, il est vrai, de nombreuses cases. C’est son « projet généreux, ouvert, éminemment tourné vers la jeunesse et soucieux de l’ancrage territorial tout en privilégiant une vraie stratégie de développement à l’international, dont l’Orchestre de Paris sera l’une des pierres de touche », qui a séduit, souligne-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Approché par les tutelles, il y a deux mois, Olivier Mantei s’est d’abord demandé s’il pouvait apporter quelque chose à cette institution, avant de rédiger un projet, remis il y a environ trois semaines. La Philharmonie n’est pas terra incognita pour lui : il avait participé, alors qu’il était encore producteur indépendant, à l’élaboration des biennales vocales et de quatuors à cordes.
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